Combien de Kindle?
L'Espagne trace la voie

Une synthèse des formats

Je m'étais promis ici de relayer les propos de Sylvain qui est intervenu avec beaucoup de pertinence dans les commentaires sur l'ePub la semaine dernière chez Textes :

"Pour une fois, après lecture de vos échanges, et de ceux sur Aldus j’ai quand même envie de vous donner mon point de vue. Je pense plutôt qu’il faut regarder sous un angle différent et ne pas se focaliser sur les interrogations du genre: l’epub or not epub, pdf vs epub, DRM ou non, quels readers… La technologie (epub, XHTML, CSS, PDF, XSLT-FO… j’en passe et des meilleures) doit seulement rester au service de l’offre que nous souhaitons mettre en place… Je ne crois pas qu’il y ait de solution miracle…
Je crois vraiment que la clé tient dans la mise en place d’un cycle de production éditorial intégrant nativement les aspects bimédia (papier et numérique) et que cela doit être compris par l’ensemble des acteurs de cette chaine (auteur, éditeur, maquettiste, photograveur, compositeur, imprimeur mais aussi distributeur et diffuseur) – Formons, expliquons, mettons en place des procédures industrielles.
Cela ne veut pas dire produire en masse des ebooks de mauvaise qualité mais produire intelligemment en séparant le fond de la forme afin de protéger le patrimoine intellectuel et être capable de restituer ces œuvres dans le format le plus adapté du moment, être capable de le transformer pour le faire évoluer sans surcoût rédhibitoire. Alors, évidemment techniquement cela sous-entend l’utilisation de la structuration de l’information (donc de XML…).
Cela se met en place petit à petit chez certains mais il reste encore beaucoup de chemin.

Et en parallèle il faudra faire évoluer les formats de fichier, faire évoluer les readers, faire évoluer les DRM. Bref, on a encore beaucoup de travail devant nous!!!

Cependant, mes réponses aux différentes affirmations lues de part et d’autre seraient: l’epub n’est pas un mauvais format. Il doit murir, certes, les problèmes cités de type intégration des couvertures sont plutôt des problèmes de jeunesse que des problèmes techniques.
L’epub est plutôt bon d’un point de vue technique (concept OPF, OCF…) mais aussi d’un point de vue économique (facile à produire via XML/XSLT et nombreux readers disponibles sur de nombreux devices). Il ne faut pas s’arrêter aux convertisseurs actuels qu’on peut utiliser via Stanza, Calibre etc… qui doivent eux aussi énormément progresser.
Comme le PDF n’est pas à jeter et est très bien adapté pour certains cas, les 2 ont leurs avantages et leurs inconvénients, il faut juste choisir le format le mieux adapté en fonction du type de contenu et/ou du type de device.

Les readers doivent aussi progresser. Afficher du PDF est simple et performant (surtout quand la mise en page a été réalisée spécifiquement à la bonne taille de l’écran de votre device… mais l’est moins lorsqu’on change de machine…) Afficher de l’epub (donc XHTML avec CSS) peut l’être aussi à condition de s’en donner la peine. Nous lisons tous une quantité importante de contenu sous ce format.
Alors oui ADE va progresser (je teste ADE1.7 en ce moment c’est un peu mieux avec la justif…). Oui, lire sur Stanza est plus agréable qu’on pourrait (voudrait?) le croire (à titre personnel j’arrive beaucoup plus facilement à lire sur iphone/ipodTouch que sur les PRS, Cybook, Iliad)
Mais finalement mon opinion n’a que peu d’importance, le plus important est que chaque lecteur trouve son bonheur en terme d’offre éditoriale et que celui qui préfère une lecture sur tablette trouve des ebooks au bon format, que celui qui préfère les appareils plus «mobile» puisse acheter ses livres en ligne et les lire sur son blackberry etc. etc. mais pour cela développons l’offre par la mise en place de processus industriels et la qualité viendra avec."

Merci Sylvain, et exprimez-vous plus souvent, Aldus vous ouvre son blog autant que vous le voudrez... Alain aussi, bien évidemment, la porte est grande ouverte, peut-être une discussion à bâtons rompus...


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