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92 notes en mars 2009

L'eInk, l'arbre qui cache la forêt

Techno
Pour ceux qui sont encore à croire que la concurrence se situe de manière simpliste entre le papier électronique et l'Iphone (gagnera/gagnera pas), qu'ils sachent que le procédé eInk n'est que l'une des technologies en présence. Il y en a une multitude d'autres que l'on va voir sur différents livres électroniques dans les mois qui viennent.

En savoir plus sur EpaperCentral.


2009: année ebooktique

2009-ebooks Intéressant article de Paul Jessup sur EpaperCentral il y a quelques semaines qui fait le point sur la montée en puissance du marché du livre numérique aux Etats-Unis:
"Il y a trois ou quatre ans, le e-book était une farce. Seulement recherché par un noyau dur de passionnés et quelques fans qui essayaient d'obtenir le prochain livre de Harry Potter gratuitement. Personne dans l'industrie de l'édition n'estimait que le texte électronique ait un avenir, et encore moins qu'il serait le sauveur d'une industrie de l'édition en train de mourir. Beaucoup de Ebook-googletrends choses ont changé depuis lors. En octobre dernier, l'industrie de l'édition s'est réveillé avec une chute des ventes et une expérience très traumatisante de perspectives pour l'avenir. La seule bonne nouvelle était dans le département des ventes e-book avec un étonnant +73%, par rapport au pataugement du reste du marché. Même Google Trends montre un grand pic à la recherche de l'expression «ebook» en 2008. Le  commerce aux États-Unis des ventes de livres électroniques montre une augmentation spectaculaire sur plus d'un an, passant de 8 millions de dollars à 16 millions de dollars, et encore ce n'est qu'avec la quinzaine de librairies qui ont accepté de donner leurs chiffres. La plupart des experts conviennent que la popularité Ebook-sales croissante des livres électroniques est entièrement dû aux dernières innovations en matière de e-paper. Au cours des derniers mois, nous avons vu beaucoup de buzz se construire sur une courte période de temps, tous  centrés autour des nouvelles technologies epaper."
Plus de données sur le site de l'IDPF qui tient un baromètre du marché, à suivre de près dans les prochains mois. D'autant plus instructif quand on sait qu'Amazon ne communique pas ses chiffres...


Le Papyrus de Samsung

Samsung-debut-touchscreen-ebook-3 Michael Dahan nous avait confirmé au CNAM l'arrivée imminente de Samsung sur le secteur. Depuis le Salon de Vienne qui a lieu en ce moment, plusieurs photos du Papyrus viennent d'être dévoilés. Il sera bien tactile, reste à savoir si la lecture sera meilleure que sur le dernier modèle lancé par Sony. Le tactile c'est bien, à condition de ne pas baisser les qualités de contraste et de non-brillance du papier électronique. En tout cas, après Sony, c'est un deuxième poids lourds de l'éelctronique qui entre sur le marché grand public du papier électronique. Preuve que le marché est bien là maintenant pour ces supports dédiés. Et les prix agressifs en général de la part du sud-coréen vont certaienement dynamiser les ventes! (via PocketLin, LesNumériques et Actualitte).


Prochain Cybook déjà piraté?

Bookeen5inches "Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction réservés pour tous pays, y compris l'U.R.S.S." Mention bien connue des bibliophiles qui ont accompagnés nos livres pendant des décennies... La formule pourrait bien redevenir d'actualité quand on lit les mésaventures de Bookeen pour son prochain livre électronique d'entrée de gamme. La société ukrainienne Pocketbook utiliserait un design dont Bookeen possède l’exclusivité. Les deux sociétés travaillent en effet avec le même fabricant, Netronix. D’ailleurs, le PocketBook 301 est un clone du Cybook Gen3. Toutes les deux convoitent la distribution du reader 5 pouces.
Michael Dahan de la société Bookeen commente:
"This whole design has been developed by our company with Netronix as ODM. We have paid the whole design development and expected to release this device very soon under our brand on the worlwide market (included Russia and Ukraine).
We are deepply sorry for this situation and don’t want to prevent the russian customers to have one new device on their market but we will do our best to keep our Intellectual Property Rights respected and prevent any vendor to sell our ID device."

A suivre... L'affaire nous aura permis de découvrir avant l'heure le prochain Cybook avec un écran 5 pouces! (via Mobileread et eBouquin).

 


Pirates de la bibliothéconomie

Le-piratage On lira avec intérêt le billet que consacre Joël Faucillon sur LektiEcriture au "Portrait du pirate en conservateur de bibliothèque".

"La mise à disposition de livres numérisés n’est pas forcément apparent sur des grands sites de partage Torrent, tels que The Pirate Bay ou Mininova. Ils sont le fait de sites moins visibles, sur lesquels il n’est possible d’accéder que sur invitation d’un membre, et le nombre mais également la qualité des livres numérisés par ces petites équipes est proprement impressionnant...

"Témoignent de la diversité, et de la vitalité de ces petites équipes, souvent composées de seulement de quelques dizaines de membres, qui décident de numériser et de mettre à disposition ces livres au format numérique, directement sur l’Internet. 



Mais le plus étonnant est encore ailleurs: à partir des éléments ci-dessus, il serait assez facile de considérer qu’il s’agit de simples pirates qui contournent la législation sur le droit d’auteur, mettent à mal (c’est une hypothèse) la pérennité économique des éditeurs, dont la condamnation par les tribunaux serait éminemment souhaitable. 
La réalité n’est pas si simple... En effet, ces petits groupes se comportent, ont des réflexes de bibliothécaires: ils classent les livres en fonction de leur pertinence, créent des dossiers de manière élaborée, et il est difficile de considérer qu’il s’agit simplement de groupes d’activistes qui veulent «mettre à bas le système capitaliste». Bien au contraire, ces groupes semblent considérer les livres en fonction de leurs qualités intrinsèques, non pas en fonction de leur valeur commerciale. Ainsi, certains sites Internet de partage, privés, mettent à disposition de leurs membres des ensembles dédiés par exemple à l’étude de la Turquie, de l’Égypte, qui vont rassembler «le meilleur» de la littérature historique, géographique, sociologique, par rapport à ces États, écrits depuis un siècle. Ces pirates-là ont des réflexes innés (je doute que tous aient suivi des cursus universitaires de documentalistes), de bibliothécaires qui trient, classent, référencent, avant de mettre à disposition toute cette matière sur Internet. 
Et il manque des sociologues pour étudier ce phénomène, dont la portée paraît considérable, en même temps qu’il est nécessaire que les éditeurs réfléchissent à ce phénomène, inéluctable dans la mesure où il suffit d’une copie papier pour que ces groupes diffusent le livre dans sa forme numérique, la plupart du temps avec une qualité bien supérieure à celle offerte par Google Recherche de Livres ou le projet Gallica de la Bibliothèque Nationale de France."

"Quant à la problématique du respect de la législation sur le droit d’auteur, il s’agit là d’un élément qui a été définitivement «évacué». Ce problème n’est jamais abordé, sauf par certaines communautés liées à la bande dessinée, qui répètent sans cesse ces mots: «si vous aimez cet auteur, alors achetez la bande dessinée». Ailleurs, il n’est jamais fait mention d’un quelconque débat sur la notion de «propriété intellectuelle» et de «droit d’auteur». Pas la moindre justification, même grossière. Non, toute référence au droit d’auteur est absente, comme si cette notion n’avait jamais existé. Pas plus qu’il n’existe nulle part, au sein de ces «communautés», de débat autour de la crise actuelle rencontrée par l’industrie du disque ou celle du DVD, ou la moindre mention d’un texte à ce propos. En réalité, c’est l’ensemble du contexte économique lié à la création, qu’elle soit phonographique, audiovisuelle ou textuelle, dont il n’est jamais question."

De-là à dire que le pirate moyen est un bibliothécaire... Je vais encore me faire des amis...

(version de l'article complet pour Sonyreader et Cybook ici)


Eyrolles rejoint l'Immatériel

Logo-ee Les Editions Eyrolles rejoignent le site Immateriel.
"Pour ceux qui pensaient que le statut particulier de Serge Eyrolles — Président du Syndicat National de l’Édition, et à ce titre porte-parole des inquiétudes de l’Édition Française — empêchait le Groupe Eyrolles d’expérimenter sur le front du numérique, cette annonce donne à réfléchir: non seulement Eyrolles se consacre depuis un an à un site Izibook entièrement dédié à la vente de PDFs, sans autre protection qu’un ex-libris aux armes du lecteur, mais ces mêmes titres sont également en vente dans d’autres boutiques, augmentant à chaque fois leurs chances d’y rencontrer de nouveaux lecteurs." (blog Immatériel).
Une initiative qui sera suivie par d'autres, c'est à espérer!


La balance côté Google

Darnton J'ai lu ce matin l'article de Robert Darnton, La Bibliothèque universelle, de Voltaire à Google, dans Le Monde Diplomatique du mois de mars. C'est un texte très important, j'espère que le journal aura l'intelligence de le mettre à disposition sur internet en libre accès au mois d'avril. Il est indispensable que le plus grand nombre de lecteurs puissent le lire. Il traduit bien les grandes inquiétudes sur l'avancement du projet Google (le basculement vers Sony est d'ailleurs postérieur à l'article) et les effets considérables qu'il implique dans les conditions d'accès au savoir.
Deux passages seulement tant l'ensemble de l'article qui s'étend sur deux pages entières est passionnant:
"Après avoir lu l'accord passé entre Google, les auteurs et les éditeurs, et s'être imprégné de sa philosophie - ce qui n'est pas une tâche facile puisque le document s'étire sur 134 pages et 15 appendices-, on en reste bouche bée: voici posées les fondations de qui pourrait devenir la plus grande bibliothèque du monde. Une bibliothèque numérique, certes, mais qui battrait à plate couture les établissements les plus prestigieux d'Europe et des Etats-Unis. De surcroît, Google se hisserait au rand de plus grand libraire commercial de la planète -son empire numérique relèguerait Amazon au rang de boutique de quartier."
Balance "Google Book Search est sur le point d'inaugurer la plus grande bibliothèque et le plus important magasin de livres de l'histoire. Quelle que soit la manière d'interpréter cet accord, ses dispositions s'imbriquent de manière si inextricable qu'elles s'imposent en bloc. Aujourd'hui, ni Google, ni les auteurs, ni les éditeurs, ni la cour de district de New York ne sont en mesure d'y apporter des changements notables. C'est un tournant majeur dans le développement de ce que nous appelons la société de l'information. Si nous ne rééquilibrons pas la balance, les intérêts privés pourraient bientôt l'emporter pour de bon sur l'intérêt public. Le rêve des Lumières serait alors plus inaccessible que jamais".
Urgence, urgence...
A signaler les commentaires d'Alain Giffard, de Daniel Garcia, en attendant ceux d'Olivier Ertzcheid qui est entre autres, comme chacun le sait, le grand décrypteur de Google.
Le texte en anglais sur la "New York Review of Books" est ici.


Les voies du livre numérique

Laptop1 On lira avec beaucoup d'intérêt l'exposé d'Hubert Guillaud sur ce qu'il conçoit être un livre à l'heure du numérique au Forum des Bibliothèques 2.0 de Montréal. Brillant exposé des possibilités de l'internet et des contenus numériques à l'ère des réseaux, certes. Mais en le lisant et plus j'avance, plus me vient irrésistiblement à l'esprit que c'est d'oeuvre multimédia sur internet dont il parle. "Aussi surprenant que cela puisse paraître, un livre n’est pas défini par son contenu, par sa forme, par ses modalités de commercialisation, par son intégration dans une chaine économique, mais par son support."  Je ne suis pas d'accord, un livre, ce n'est pas seulement un support. Puisqu'il cite Roger Chartier justement, relisons-le: "D’un côté, un livre, c’est un objet produit par un travail de manufacture, quel qu’il soit – copie manuscrite, impression ou éventuellement production électronique –, et qui appartient à celui qui l’acquiert. En même temps, un livre, c’est aussi une œuvre, un discours. Kant dit que c’est un discours adressé au public, qui est toujours la propriété de celui qui l’a composé et qui ne peut être diffusé qu’à travers le mandat qu’il donne à un libraire ou à un éditeur pour le mettre dans l’aire de la circulation publique. Tous les problèmes de la réflexion tiennent à cette relation complexe entre le livre comme objet matériel et le livre comme œuvre intellectuelle ou esthétique, parce que, jusqu’à aujourd’hui, la relation s’est toujours établie entre ces deux catégories, entre ces deux définitions – d’un côté, des œuvres qui ont une logique, une cohérence, une complétude et, de l’autre, les formes matérielles de leur inscription, qui pouvait être, dans l’Antiquité et jusqu’au premier siècle de notre ère, le rouleau. Dans ce cas-là, très souvent, l’œuvre est disséminée entre plusieurs objets. À partir de l’invention du codex (c’est-à-dire du livre tel que nous le connaissons encore, avec des cahiers, des feuillets et des pages), une situation inverse apparaît: un même codex pouvait, et c’était même la règle, contenir différents livres au sens d’œuvre."
Que les livres de demain tirent parti de l'évolution des supports du côté de l'hypertexte, du recours au son, à l'image, à la vidéo, à l'illustration, c'est incontestable. Des formes nouvelles vont émerger et c'est tant mieux.
En revanche rien dans l'exposé de Hubert sur ce qui fait la spécificité de la création des livres, à savoir le mandat comme le rappelle Kant, ce contrat "moral", ce pacte irréfragable (qui va bien au-delà d'un contrat de papier, bien des éditeurs vous le dirons) entre un auteur, un éditeur qui l'a choisit, un libraire qui a choisi de le vendre pour assurer des revenus nécessaires à l'ensemble de la chaîne de valeur. Tous les livres du Salon du Livre (et dieu sait, s'il y en avait!) sont nés de cette façon.
J'aurais bien aimé qu'Hubert agrémente son exposé d'exemples de livres numériques tels qu'il les conçoit pour demain, d'auteurs qui nous disent les choix de création qui sont les leurs.

Kingsley Moi, je vais vous en donner un. Je l'ai découvert la semaine dernière. Il s'appelle Kingsley Crossing d'Olivier Jobard. C'est Nathalie Bocher-Lenoir du groupe Editis qui a eu la bonne idée de nous donner le lien lors de la journée du 17 mars au Salon du Livre. Il s'agit d'un récit sous une forme extrêmement travaillée, mais bien d'un récit de journaliste et d'auteur comme Jack London aurait pu le produire, s'il avait eu à sa disposition les outils, au début du siècle dernier quand il a décrit la condition des ouvriers dans les faubourgs de Londres dans Le Peuple d'en Bas, par exemple. Vous verrez l'intégration dans cette oeuvre numérique de vidéos, de photographies, de textes, d'illustrations. Ce "livre numérique" est passionnant car il représente à mon sens le dégré ultime, l'exploitation la plus complète des moyens mis à disposition d'un auteur. C'est bien le témoignage, les mots et le récit qui supporte l'ensemble de l'oeuvre. C'est une oeuvre multimédia à part entière mais la question est de savoir si c'est bien un livre de demain, c'est la question essentielle. Est-ce que les auteurs vont s'adapter à ces formes d'écriture? Est-ce que tous les auteurs de demain vont peu à peu migrer vers l'internet de cette façon? Est-ce que c'est le métier des éditeurs de demain de s'orienter vers ce type de créations? Est-ce que les lecteurs de demain vont se désintéresser des livres traditionnels? Si Jack London vivait aujourd'hui, quelle forme donnerait-il à son livre? C'est bien là la question.

Londonsalaam Justement, un autre auteur contemporain comme Olivier Jobart, a choisi d'écrire un livre de nos jours comme Jack London. Il s'appelle Tarquin Hall. Il est anglais, il est journaliste, il a choisi de fixer son récit dans les mêmes conditions qu'au temps de Jack London avec des éditeurs qui ont choisi de le défendre, des traducteurs qui se sont donné du mal pour respecter son écriture, des libraires qui soutiennent son livre, des salons comme par exemple Etonnants Voyageurs à Saint-Malo qui le célèbre et qui organisent des rencontres avec ses lecteurs. Et cela dans le monde entier. Je crois que Tarquin Hall peut continuer à écrire en choisissant cette voie-là et qu'il continuera à rencontrer ses lecteurs de cette voie-là. Tarquin Hall, Olivier Jobart, deux auteurs qui ont choisi deux types d'oeuvres différentes. Que les frontières entre l'un et l'autre aient tendance à se flouter à l'avenir, c'est certain. Mais je crois dans l'avenir, il y aura des auteurs qui choisiront la voie de Tarquin Hall et que le support papier n'est pas la seule "contrainte", la preuve étant que Tarquin Hall est journaliste dans des grands médias anglais et qu'il dispose d'un site, d'un blog, qu'il n'est pas si déconnecté que cela. Ses livres et leurs présences n'en ont que plus de force, je le pense et je ne suis pas le seul à le penser. Et j'espère bien que les lecteurs de demain continueront à lire les livres Tarquin Hall sur du papier ou sur des lecteurs mobiles qui offrent les mêmes qualités que le papier, cela n'est finalement pas très important.
Je remercie Hubert pour les réflexions qu'il nourrit à travers son discours. Nul doute que je ne serais pas le seul à réagir dans les semaines qui viennent.


L'offre de téléchargement FNAC-Hachette-Sony

Logo_Hachette_G Alors que l'accord de Sony avec la FNAC va se terminer dans quelques semaines, c'est le moment de faire un petit point sur l'offre des titres Hachette sur le site :

4132 titres chez 24 éditeurs.

Ebooks Lib : 1406 titres (libres de droits)

Grasset : 568 titres
Fayard : 534 titres
Calmann-Lévy : 321 titres
Numilog : 296 titres (libres de droits)
Jean-Claude Lattès : 185 titres
Armand Colin : 157 titres
Mille et une Nuits : 147 titres
Albin Michel : 93 titres
Dunod : 91 titres
Livre de Poche : 90 titres
Editions n°1 : 77 titres
Hachette Pratique : 55 titres
Hachette Littérature : 35 titres
Harlequin : 33 titres
Stock : 19 titres
Bragelonne : 15 titres
Marabout : 12 titres
Sedes : 5 titres
Pauvert : 4 titres
Le Rocher : 4 titres
Mazarine : 2 titres
Viviane Hamy : 1 titre
Belenus : 1 titre

Les livres "libres de droits" représentent plus de 40% de l'offre actuelle.
Comme le rappelait François Gerber, responsable à la FNAC, on voit que ne figure aucun titre du domaine étranger et que la négociation des droits numériques a pesé de tout son poids pour cette première offre.


Deux entretiens chez CapDigital

Cap Digital vient de mettre en ligne un premier entretien Think Digital autour de l'édition numérique, 6 séances au total (détail ici). L'occasion d'entendre Alain Pierrot parler de l'édition numérique. Le compte-rendu de la première séance avec Jacques Angelé est ici. A noter un agrégateur très intéressant. La prochaine réunion la semaine prochaine avec l'intervention d'Hadrien Gardeur de Feedbooks (merci LaFeuille).


Ave! Comics, te salutat!

Rencontré plusieurs éditeurs la semaine dernière. J'ai vu plusieurs démonstrations en coulisses, tout est prêt pour démarrer sur l'Iphone et bénéficier de la vague marketing. Comme on dit, y a plus qu'à! La bande-dessinée a une petite longueur d'avance avec Ave! Comics qui était au Salon du Livre, vous en saurez plus chez LecturesNumériques.


Ave comics !
envoyé par paka

Le Flépia démarre l'aventure de la couleur

Flepia Voilà, le fameux Flépia de Fujistsu, c'est enfin parti! A force de le voir de salon en salon pour alimenter le buzz, on se demandait franchement s'il n'allait pas rester dans les cartons. Et bien non! premier livre électronique en papier électronique en couleurs, c'est un événement.
"Il peut atteindre 40 heures d'autonomie d'utilisation en continu. Il tourne sous Windows CE 5.0, alors on se demande quelles genres d'applications pourraient s'installer. L'inconvénient, cependant, est sa lenteur à rafraîchir le E-ink: 1.8 secondes!" (viaUberGizmo et Clubic). Moi qui parlait de vitesse!

"Cette ardoise électronique (24x16x1,25cm, 385 grammes) affiche jusqu'à 260.000 nuances colorées. Le Flepia est pourvu de technologies de télécommunication sans fil (Wifi, Bluetooth 2.0) ainsi que d'un connecteur USB pour le relier à un PC, lui permet de télécharger y compris en utilisant comme passerelle un téléphone portable connecté à internet par réseau cellulaire. Il existe au Japon de nombreux sites de vente de livres numérisés pour téléphones portables et autres terminaux. Ces librairies en ligne proposent quelque 20.000 ouvrages en tout genre et à différents prix dans les deux formats sécurisés de livre numérique reconnus par le Flepia. Selon Fujitsu, on peut aligner quelque 5000 ouvrages numériques de 300 pages sur une seule carte-mémoire amovible au format SD de 4 Gigaoctects (Go)." (viaLeVif)

Ne boudons pas notre plaisir, c'est le premier d'une grande aventure!

Commercialisation au Japon seulement, prix entre 800 et 1000$. Marché de niche pour l'instant, en attendant... Pour le fun, je vous ai remis également l'ingénieur en blouse blanche chez le Ruquier japonais, un an déjà, cultissime!

 


Papier électronique, toujours plus de vitesse

Ce qui est tout à fait stupéfiant concernant les nouveaux livres électroniques, ce sont les progrès accomplis dans les temps de rafraichissement des pages. Une des critiques qui revenait couramment plus ou moins chez l'ensemble des modèles sur le marché. Dans un siècle de vitesse, le papier électronique progresse très vite lui aussi!


Google sur le Sonyreader, ça marche!

Google_Books_lg_B Plus de détails sur ce fameux basculement du catalogue de Google sur la plateforme Sony. La procédure de transfert est extrêmement simple, on a accès directement à la version ePub. J'ai choisi deux livres caractéristiques il me semble, l'un un classique du 19ème siècle en l'occurrence La Recherche de l'Absolu de Balzac, l'autre un essai économique paru dans les années 70 (en anglais). Ces deux choix caractéristiques des enjeux car ils recouvrent à la fois des fonds libres de droits les plus lus et qui sont dans les catalogues des éditeurs mais aussi de la littérature au sens large qui sont couverts par le copyright des auteurs et des éditeurs et qui ont fait l'objet du programme de numérisation de Google. La version du livre de Balzac est en effet assez décevante, comme l'a souligné Cristelle hier, des problèmes de coupures de mots, de césures, la lecture devient pénible au bout de quelques pages. La qualité du support de départ, à savoir les pages imprimées, intervient de manière très délicate dans la numérisation sans correction. Décevant donc, je vous laisse juger. En revanche, dès que l'on possède un original de départ relativement homogène, c'est le cas des livres plus récents comme l'essai que j'ai pris, alors là, le résultat est absolument irréprochable. Très impressionnant, je révise complètement la première impression négative que j'avais pu porter hier. Une fois que la nouvelle version ePub justifiée sera là, nous allons avoir de très bons textes. D'ailleurs pour les premiers textes difficiles, Google a déjà depuis longtemps engranger des versions plus récentes des éditeurs qui se trouvaient dans les bibliothèques et dont la numérisation est bien meilleure! Bref, j'ai le sentiment en voyant cela que le pari de Google de passer sur des supports mobiles qui se rapprochent du livre est bien en train de se gagner. Alors bien sûr, vous me direz, pour beaucoup de livres avec des appareils de notes, des tableautages, c'est encore loin d'être parfait. Certes, mais quand je vois le résultat dès à présent, c'est très impressionnant. Reste plus qu'à monnailler. Ce passage à l'ePub en quelques mois montrent que Google maîtrise de manière éclatante la gestion des flux XML à grande échelle, l'indexation des éléments de couverture, des pages de titre, des pages de copyright (c'est permis de sourire), des corpus de textes, bien des choses sont d'ores et déjà résolues. On peut dire effectivement chapeau bas Messieurs de chez Google!
Est-ce que la Bibliothèque de France peut basculer de la sorte sur une plateforme comme celle de Sony qui rappelons-le est une plateforme ouverte avec un format non-propriétaire comme celle d'Amazon?
La concurrence est très rude et le train d'enfer mené par Google et ses moyens financiers met la barre très haute... Tout le monde va courir derrière, je pense à Project Gutenberg par exemple, avec ce message en forme de SOS sur Teleread. Une chose aussi, c'est que le format ePub prend tout d'un coup une importance considérable, et cela, c'est une très bonne nouvelle pour tout le monde! Pour Google, on n'a bien entendu pas fini d'avoir peur, dommage qu'Olivier ne soit pas là en ce moment pour nous commenter tout cela...

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Les livres c'est pas automatique, même pour Google

Google3 Effet d'annonce de la part de Google qui passerait 500.000 livres du domaine public (rien que cela) en téléchargement gratuit sur la plateforme de Sony. Les titres sont au format ePub. Google n’exclut pas de proposer à d’autres acteurs. La guerre contre Amazon et son modèle vertical est déclarée! (via Textes). La plus importante bibliothèque de poche formatée pour un dispositif de lecture à base de papier électronique? (via BrunoRives).

Oups, on retombe sur terre très vite avec les piètres résultats observés par LecturesNumériques. "Parmi les grandes faiblesses des algorithmes d'extraction de Google, on trouvera les titres courants, qui sont intégrés dans le fil du texte, et l'absence de gestion des césures et des sauts de pages."
En effet, "ces évènements avaient excité tant d'émotions". On vous donne cela comme on peut, de toute façon c'est gratuit...


Nemoptic avance plus que jamais

Nemoptic Autre présence très attendue au CNED, celle de Jacques Angelé de la société Nemoptic. Il nous a rappelé judicieusement que les 700/800.000 livres électroniques ne pesaient pas grand chose par rapport au milliard d'objets mobiles qui circuleraient sur la planète et des smartphones qui progressent à un rythme de 150 millions par an. Nous n'en sommes qu'à l'an 1 des nouveaux usages en état de mobilité. En coulisses, Jacques Angelé emporté par sa passion communicative m'a révélé que Nemoptic aurait signé un accord avec un géant de l'électronique asiatique. Toujours Seiko? un autre? Motus.
On ne manquera pas d'admirer la finesse du grain sur la petite dalle présente au Salon du Livre. C'est une technologie LCD noir bi-stable, la couleur est également en développement. "Jouer sur la corde sensible", tout un programme!


Le Cybook, ça pulse!

015E000000602652 Michael Dahan de la société Bookeen (à droite sur la photo) est venu nous parler du développement du Cybook. Présent dans plus d'une vingtaine de pays, le Cybook profite à plein de l'aspiration du marché dans le sillage du Sonyreader et du Kindle. Bookeen ouvre sur de nouveaux partenaires en France, 4D Concept (qui distribuait déjà l'Iliad), la Fnac à la rentrée (ce n'est pas signé mais cela semblait aller de soi), les libraires s'ils le veulent, le Cybook a le vent en poupe, cocorico!
D'après Michael, il circulerait environ 700.000 livres électroniques dans le monde à ce jour. Les 2 millions d'écrans produits par l'unique constructeur PVI cette année étant d'ores et déjà retenus chez les uns et les autres! Le géant Samsung entrerait sur le marché prochainement. Côté Cybook, deux modèles nouveaux à venir, l'un plus abordable, l'autre qui serait connecté pour les offres dans la presse. Bref, ça bouge pas, ça pulse!