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La machine à écrire, c'est fini...

Chroniques de lecture - 20

Plume Voici venir la 20ème chronique...

«La Bourse» de Balzac

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Ha! Balzac! Notre cher contemporain! Nous revoilà!
«Lire Balzac, ça fait du bien" disait Gérard de Nerval.

Voici donc le 3ème «roman» des Scènes de la vie privée de la Comédie humaine.
Alors, si vous le voulez bien, allons tout droit et vite au «pitch».

C’est un coup de foudre pour la voisine que nous conte Balzac.
Hippolyte Schinner, jeune peintre talentueux, adulé dans les Salons de Paris, maintenant riche de son talent reconnu, fait une chute dans son atelier et perd connaissance.
Il est secouru par une jeune fille, Adélaïde de Rouville, sa voisine.
A son réveil, il tombe (2ème chute?) «raide» amoureux de sa secouriste.

Balzac Voici la belle, dépeinte par Balzac :
«Il reprit bientôt connaissance et put apercevoir, à la lueur d'une de ces vieilles lampes dites à double courant d'air, la plus délicieuse tête de jeune fille qu'il eût jamais vue, une de ces têtes qui souvent passent pour un caprice du pinceau ; mais qui tout à coup réalisa pour lui les théories de ce beau idéal que se crée chaque artiste et d'où procède son talent. Le visage de l'inconnue appartenait, pour ainsi dire, au type fin et délicat de l'école de Prudhon, et possédait aussi cette poésie que Girodet donnait à ses figures fantastiques. La fraîcheur des tempes, la régularité des sourcils, la pureté des lignes, la virginité fortement empreinte dans tous les traits de cette physionomie faisaient de la jeune fille une création accomplie. La taille était souple et mince, les formes étaient frêles.»

«Obsédé» par cette beauté, il va consacrer son temps à la revoir. Quitte à tout perdre.
Cette demoiselle vit avec sa vieille mère dans un charmant appartement extravagant.
Mais qui sont ces dames-voisines aux allures «d’anciens riches», aux manières d’aristocrates déclassées?
Pourquoi, tous les soirs, de mystérieux messieurs inconnus leur rendent-ils visite?
Pourquoi, tous les soirs, ces secrets gentilshommes prennent-ils un délicieux plaisir consenti à perdre aux cartes contre la mère d’Adélaïde?
Notre héros au cœur d’artichaut se perd dans un incohérent brouillard d’impressions douteuses.
Notre jeune peintre est-il si aveuglé par l’amour au point de se laisser voler sa bourse par ces deux voisines?
Happy end ou pas happy end?
Cher lecteur, vous tiendrez bien 30 pages? Non?
Ce roman huis clos peint encore et encore les traits flous de l’amour, les couleurs parfois douteuses des sentiments, les désarrois d’une passion.
Ici, Balzac, avec une écriture économe réussit, encore et encore à nous garder jusqu’à la dernière page.
 
«Un joli tableau de chevalet » écrira Félix Davin à propos de ce court roman dans son Introduction aux Etudes de moeurs au XIXe siècle.

T.C.

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