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34 notes en février 2017

BookTubers, BookTubeuses : 39 chaines recencées

YoutubeAh les BookTubers, BookTubeuses, surtout les beuses que les bers d'ailleurs, elles sont partout en ce moment. "Bonjour tout le monde, j'espère que vous allez bien"... Mode ou phénomène durable qui concurrencera les critiques traditionnelles (blogs compris), bien malin de savoir. Merci à Thierry Crouzet qui pour leur "faire du gringue" en service de presse s'est colitiné une excellente liste de 39 chaines Youtube, c'est par ici. De Lectures de Nine à Tara Lennart. De mon côté, j'ai plutôt envie de mettre la dernière en tête de liste. A vous de juger...

PS: à signaler que l'on parlera du phénomène du côté du Labo de l'édition début avril, voir ici.

Je donne également le lien vers le site BookTubersApp qui répertorie un très grand nombre de BookTubers(beuses) francophones. Il existe aussi une application IOS ou Android pour les retrouver.


Marcel Proust dans le domaine public

ProustMarcel Proust sous les feux de l'actualité et des médias ce mois-ci avec la découverte d'une séquence filmée. C'est suffisamment rare pour rappeler que l'oeuvre de Marcel Proust est dans le domaine public depuis 1987, cela fait tout juste 30 ans cette année. Les éditions imprimées actuellement disponibles sont au nombre de neuf (dont quatre émanent du même éditeur, Gallimard), à la fois différentes et complémentaires [Voir une excellente synthèse des éditions depuis cette date, ici, trois versions supplémentaires chez Gallimard/Quarto, Omnibus et Delcourt depuis]. Un billet à jour sur Wikipédia.

L'oeuvre de Marcel Proust est dans le domaine public, donc librement accessible dans ses versions numériques. C'est justement le moment de faire un petit point sur la question car on trouve de tout. Il y a bien sûr les éditions de références chez Gallimard qui a assuré au fil des années l'établissement du texte. D'autres éditeurs, depuis 1987, ont donc aussi procédé à des phases de numérisation pour proposer des versions imprimées. Mais, à ce jour, Gallimard est le seul éditeur à proposer une version numérique complète depuis l'année dernière. En l'occurrence la version Folio enrichie, en 7 volumes.

Ces volumes en versions enrichies sont assortis de restrictions d'usage (DRM) de toutes sortes et surtout ils restent indisponibles pour les francophones dans le monde entier du fait de restrictions géographiques. Ce qui est tout à fait anormal pour un tel auteur. Proust confisqué...

Avec l'essor du livre numérique, Proust fait l'objet de toutes les attentions marchandes, vous vous en doutez. Plus de 300 propositions recensées sur les plate-formes de ventes (plus de 700 résultats sur la boutique Kindle!) bien d'entre elles douteuses qui fleurissent régulièrement presque tous les mois. Les plate-formes ferment les yeux, tout est bon pour attirer le chaland.

L'oeuvre principale de Proust, À la recherche du temps perdu, est considérable en terme de numérisation et de relecture. C'est un travail qui a été fait heureusement sur plus d'une quinzaine d'années par des bénévoles de manière professionnelle avec des étapes successives et strictes de relectures. Cette référence "libre" existe. Ce sont 15 volumes sur la Bibiliothèque Electronique du Québec qui reprennent le texte de l’édition Gallimard, Paris, 1946-47, elle-même en 15 volumes. Cette édition a malheureusement subie de profondes modifications depuis cette date, avec l'apport des corrections d'après les manuscrits de Marcel Proust.

Les éditions proposées gratuitement par EbooksGratuits, Bibebook et Feedbooks reprennent ce texte de référence, en mentionnant l'origine en toute clarté. A vous de choisir les mises en formes typographiques qui vous conviennent. Ces versions sont bien entendu disponibles librement pour les francophones dans le monde entier. A signaler également une version collaborative en ligne disponible sur WikiSource ainsi qu'un texte intégral avec 486 entrées pour naviguer dans l'intégralité de La Recherche à découvrir ici.

Trois autres titres de Marcel Proust sur la Bibliothèque suisse et romande, un site là-aussi de grande qualité dans le même esprit que la BeQ.

Toutes les autres éditions de La Recherche (je dis bien toutes, car j'en ai une petite preuve -un infime détail typographique qui en trahit la source-) que vous trouverez à petits prix sur les plate-formes sont des versions pillées sur la BeQ, sans aucune relecture bien sûr.

Sur Gallica, le portail de la BnF (Bibliothèque nationale de France), une partie seulement des éditions originales sont disponibles au format ePub voir ici. Pas relues, énormément de coquilles. J'ai compilé un premier volume complet si vous le souhaitez:

édition BNF volume 01

On écartera aussi les propositions toujours de la BnF qui, à travers un partenariat privé, propose des versions payantes (BnF Collection ebooks) numérisées industriellement qui n'ont fait l'objet elles aussi d'aucune relecture. On trouvera d'ailleurs ces versions proposées gratuitement sur TV5Monde ici. Paradoxe toujours, des versions sous copyright que ne peuvent pas proposer librement les bibliothèques, toujours rien pour elles.

Notre domaine public en jachère. Marcel Proust, mort depuis 95 ans cette année, mérite décidément mieux...

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Je donne la version définitive du texte, établie et dans le domaine public depuis 1987. Elle a été soigneusement relue.

Cover

Téléchargement Proust Marcel-A la recherche du temps perdu complet

Merci de me signaler les quelques coquilles qui pourraient rester si vous en trouvez.

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PS: Lire Proust en 2017? En complément, je souhaite pointer sur l'excellent article paru sur Fabula en 2013. Je retiens ce passage :

"Lire Proust en 2013 nous amène à nous poser la question du support de la lecture, et de nous interroger sur l’adaptabilité de Proust au format de l’iPad et autres supports électroniques. Malgré la richesse des ressources en ligne et les combinatoires infinies auxquelles peuvent prétendre les éditions immatérielles, Proust semble ne pas être l’auteur par qui se passera le tournant numérique. Son œuvre paraît ne pas appeler un nouveau format d’édition, qui serait du type hypertextuel, et qui permettrait, par exemple, de visualiser le «musée imaginaire» de Proust ou de se faire une idée de ce à quoi ressemblait Charles Haas. La Recherche — pas plus d’ailleurs que les œuvres de Rabelais, de Flaubert ou de Céline — n’a pas été pensée ni écrite en ce sens et résiste à ce type d’adaptation moderniste, tout aussi réductrice qu’inadaptée. Si la Recherche est l’œuvre par excellence du palimpseste, des feuilletages de discours et de voix, l’une des œuvres où l’intertextualité a le plus de sens, le fonctionnement du texte n’est justement pas celui de l’hyperlien. Bien au contraire, l’abondance qu’offre l’Internet, et les ressources de la numérisation ramènent Proust à sa forme peut‑être la plus simple, débarrassée des embarrassants discours qui l’accompagnent, le contraignent et le déforment. La lecture de la Recherche décrit, comme nous l’avons vu, un mouvement centripète ; mais la Recherche en elle‑même ne s’ouvre que sur elle et le monde qu’elle construit."

L'article complet ici à lire absolument.

Si la lecture d'un "Hyper Proust" ne semble pas de mise, même en 2017, en revanche lire Proust au format numérique "simplement" sur sa liseuse, sans parler de l'accès à tous les francophones, relève un aspect incontestablement pratique. Le lire au mieux dans les versions de poche (la série bien couteuse), la collection Quarto (avec un volume et un poids conséquent) et dans la Pléiade par son format (avec un prix très élevé et allourdi de ses notes et de son appareil critique considérable). Cette dernière la plus pratique en découragera plus d'un pour les caractères trop petits. Un élément qui ne me semble plus acceptable en 2017 pour un simple lecteur, qui souhaite accéder à l'oeuvre de Proust avec le meilleur confort de lecture possible. J'en veux pour preuve les efforts qui sont faits actuellement par des collections de poche pour améliorer la lisibilité de leurs éditions.


Michel Tournier dans la Pléiade

TournierMichel Tournier entre dans la Pléiade demain 23 février. Décédé au printemps dernier, il n'aura malheureusement pas vu cette consécration de son vivant. Avec Georges Perec en mai prochain, ce seront respectivement les 57, 58ème auteurs français du XXème siècle à entrer dans la célèbre collection. A lire le dossier de France-Culture.

Amusant de rappeler que Michel Tournier n'aimait guère La Pléiade: "Et puis, je n'apprécie guère l'objet, peu lisible, trop lourd. Je préfère le poche, l'anti-Pléiade par excellence, qu'on emmène en voyage, qu'on oublie dans le train. A mes yeux, mes livres ne sont véritablement publiés que lorsqu'ils paraissent en poche". (via BibliObs).

Aucun volume de la Pléiade n'est disponible au format numérique malheureusement. Les Editions Gallimard ne souhaitent pas numériser ce catalogue prestigieux.

Un passeport pour la postérité donc mais avec des auteurs tous décédés sauf un, Jean d'Ormesson, qui entrent dans le domaine public au fil des années. Un domaine public heureusement disponible dans l'espace numérique pour les francophones du monde entier. C'est l'occasion de faire un petit point:

Sur les 59 auteurs, 8 sont entrés dans le domaine public en France (Ramuz en plus cette année), 16 de plus dans le domaine public au Québec (Marcel Aymé en plus en fin d'année) où la durée est inférieure -50 ans contre 70 ans en France-. En 2020, ce seront 3 autres auteurs de plus qui les rejoindront au Québec, De Gaulle, Giono et Mauriac. A signaler le cas particulier de Saint-Exupéry qui bien que décédé en 1944 (dans le domaine public dans le monde entier) n'entrera dans le domaine public en France qu'en 2032 du fait de son statut d'écrivain "mort pour la France".

Le 15 février 2010, la Wikimedia Foundation a reçu une demande des Editions Gallimard de retirer certaines pages du Wikisource en langue française, avec pour motif qu'elles sont en violation de copyright. Cette demande s'appuie sur l'affirmation des Éditions Gallimard que le site Wikisource vise un public français et que, par conséquent, d'après les règles françaises de conflit de lois, le droit d'auteur s'applique à ce contenu. Voir ici.

Je remercie Fabien de m'avoir communiqué le tableau ci-dessous (cliquer pour l'agrandir).

Domainepublic


Pays-Bas : Kobo arrive sur l'abonnement avec Kobo Plus

KoboplusC'était à prévoir. Kobo se lance dans un programme d'abonnement illimité pour les ebooks, baptisé Kobo Plus. Les deux premiers pays où il sera disponible sont les Pays-Bas et la Belgique. Les lecteurs y auront accès pour 9,99€ par mois, avec 40.000 titres disponibles dont 16.000 en langue néerlandaise.

Cette nouvelle plate-forme d'abonnement est un partenariat entre Bol et Kobo. Voir ici. Bol.com était pionnier de la lecture numérique aux Pays-Bas et en Belgique avec une croissance importante. Rappelons que les Pays-Bas est un pays qui a fortement adopté le format numérique en Europe (4,9% du marché selon les chiffres 2015). Kobo Plus a été développé en étroite collaboration avec les principaux éditeurs néerlandais avec un modèle de partage équitable. L'offre semble reposer sur une large sélection de livres de tous genres. Les utilisateurs seront en mesure de s'inscrire à Kobo Plus directement sur leurs liseuse Kobo et filtrer les catégories pour afficher uniquement les livres Kobo Plus. Sur la page d'accueil, les clients verront un carrousel de catégorie Kobo Plus. L'abonnement est possible également via l'application Kobo et le site web principal de Kobo / Bol.

Amazon, à l'affût de toute ouverture de ce type avec Kindle Unlimited, devrait sans doute décliné son offre aux Pays-Bas pour suivre Kobo Plus. Il va être intéressant d'observer comment Kobo développe cette offre dans d'autres pays, notamment l'Allemagne maintenant que le partenariat Kobo et Tolino est acté. Concernant la France, ne rien attendre pour l'instant tant les principaux groupes sont dans la défiance par rapport à ce modèle d'abonnement (via GoodeReader).


Adrénalivre : six premiers livres-applications pour tous les âges

AdrenalivreNous les avions découvert à l'automne dernier, c'est Adrenalivre. Des livres dont vous êtes le héros, de petits romans sous forme de livres-applications pour tous les âges, avec des thématiques très différentes. Ils proposent déjà six titres que vous pourrez retrouver sur GooglePlay et l'AppStore, certains gratuitement, d'autres à petits prix. N'hésitez pas à commencer la lecture. Tous les détails sur le site.


Marcel Aymé au format numérique: un petit tour et puis s'en va...

AyméDécidément, une facétie digne de Marcel Aymé... Des premiers titres de ses livres était arrivés dans le catalogue numérique de Folio en décembre dernier. Ils ont disparus subrepticement des plateformes de ventes. Et cela sans explications. Bien étrange. Un problème de droits du côté de chez Gallimard?

PS: quelques mois plus tard les livres sont heureusement revenus, on ne saura jamais pourquoi. Vingt titres de Marcel Aymé sont désormais disponibles.


Poitou-Charentes : Les Clefs du patrimoine écrit

Clefs_patrimoine_ecrit_webLe CLL (Centre du Livre et de la Lecture) de Poitou-Charentes nous propose un concept très intéressant. Après Le Kit à Lire qui rencontre un beau succès, il poursuit son action d’expérimentation numérique avec Les Clefs du patrimoine écrit, en proposant de créer enfin une passerelle entre patrimoine écrit et lecture publique.

L’objectif principal des Clefs du patrimoine écrit est de favoriser la découverte du patrimoine écrit en proposant au grand public 101 livres issus des campagnes de numérisation des collections patrimoniales des bibliothèques du territoire menées depuis 2010 par le CLL avec la BnF (Bibliothèque nationale de France).

Une « boîte à trésors »

Le coffret distribué gratuitement aux bibliothèques contient :

  • une clé-usb fournie avec 101 livres au format Epub, lisibles sur liseuses, smartphones, tablettes ou ordinateurs (accompagnés de 33 fichiers en version audio)
  • un livret de présentation de chaque ouvrage indiquant notamment la localisation de l’ouvrage papier sur le territoire
  • un livret pédagogique pour mettre en place très simplement des ateliers de médiation autour de cette collection.

Des trésors sommeillent dans les bibliothèques de notre territoire : romans policiers, de science-fiction, d’aventures, récits d’explorations et de voyages, traités de médecine populaire, monographies historiques, des perles rares mais aussi des ouvrages narrant le quotidien, les événements locaux, le regard des picto-charentais sur le monde, des histoires tendres amoureuses, tempétueuses, vaches, vachardes, riantes, amusantes, humanistes, colonialistes, révolutionnaires…

Un outil de médiation

Véritable bibliothèque numérique du patrimoine écrit, Les Clefs du patrimoine écrit permettent de proposer des ateliers et des animations autour du livre, de la lecture et de l’écriture avec pour principe de valoriser les contenus et les collections.

Afin d’accompagner cet outil de médiation, l’équipe du Centre du livre et de la lecture propose dans le livret pédagogique, un recueil d’ateliers «clefs en main», à mettre en place très facilement auprès de différents types de publics.

Le CLL n’anime pas directement ces ateliers mais propose un accompagnement et une co-construction de projet si nécessaire.

Les bibliothèques et autres structures utilisatrices sont libres d’utiliser Les Clefs du patrimoine écrit comme bon leur semble : donner des fichiers libres de droits à leurs usagers, construire des actions de médiation et de valorisation en fonction de leurs publics cibles...

C'est tout l'intérêt de ce projet. En plus de la belle présentation, c'est bien de mettre en lumière des fonds numérisés de la BnF, des trésors écrits de notre patrimoine qui dorment et ne sont pas mis en valeur. J'espère que d'autres régions s'inspireront de ce projet, pourquoi pas d'autres acteurs avec des thématiques différentes. Tous les détails sur le site.

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BNF : une expostion immersive "La bibliothèque, la nuit"

BnfLa BNF (Bibliothèque Nationale de France) accueille du 16 mai au 13 août 2017 "La bibliothèque, la nuit", une exposition immersive imaginée et réalisée en 2015 par le metteur en scène Robert Lepage et sa compagnie Ex Machina, inspirée du livre d’Alberto Manguel. Une expérience virtuelle véritablement inédite. Elle invite le visiteur à un voyage fantastique en 3D au cœur de dix des plus fabuleuses bibliothèques du monde. Pour sa présentation en France, après le Québec, l’exposition s’enrichit d’une introduction conçue par la BNF, composée de livres et d’œuvres plastiques consacrés à l’imaginaire des bibliothèques, issus en grande partie des collections de l’institution. Dix bibliothèques mythiques, réelles ou imaginaires, se dévoilent ainsi au cours d’une expérience d’im­mersion à la fois muséale et scénographique: Bibliothèque de l’abbaye d’Admont (Admont, Autriche), Bibliotheca Alexandrina (Alexandrie, Égypte), Bibliothèque du Congrès (Washington DC, États-Unis), Megabiblioteca José Vasconcelos (Mexico, Mexique), Bibliothèque nationale et universitaire de Sarajevo (Sarajevo, Bosnie), Bibliothèque du Nautilus (d’après Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne), Bibliothèque du Parlement (Ottawa, Canada), Bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris, France), Bibliothèque du temple Hase-dera (Kamakura, Japon) et Bibliothèque universitaire de Copenhague (Copenhague, Danemark). A vos tablettes, une expérience qu'il ne faudra pas manquer!


Emmanuel Bove dans le domaine public

BoveUn autre auteur entré dans le domaine public c'est Emmanuel Bove (1898-1945). Il est l'objet de plusieurs rééditions notamment chez L'Arbre Vengeur qui a ressorti l'année dernière Mes amis (voir ici). A lire l'article que lui consacrait Mathieu Lindon dans Libération. Cet ouvrage vient de recevoir le «Prix Mémorable» décerné par l'association des librairies Initiales.

Versant numérique, à signaler l'excellent site suisse Bibliothèque numérique romande qui propose déjà gratuitement de nombreux livres d'Emmanuel Bove dans des numérisations de grande qualité. Des titres également du côté d'EbooksGratuits. Un auteur à découvrir absolument. Dans toutes les bonnes bibliothèques! Comme d'habitude, je tiendrais à jour la liste au fur et à mesure des parutions.


Pierre Drieu La Rochelle dans le domaine public

DrieularochelleQuelle postérité pour Pierre Drieu La Rochelle qui a entretenu autant d'affinités avec l'occupant nazi pendant la guerre? Malgré une oeuvre littéraire importante loin de ses écrits polémiques, son entrée dans la collection La Pléiade en 2012 avait suscité à nouveau le débat (revoir l'émission sur France-Culture). Son oeuvre est désormais dans le domaine public, Pierre Drieu La Rochelle étant décédé en 1945. Aucun livre n'est disponible au format numérique chez son unique éditeur Gallimard. Le site québécois EbooksGratuits propose depuis l'automne dernier un premier titre "Le Feu follet" publié en 1931, dont le cineaste Louis Malle s'inspirera d'un film du même nom en 1963.

Je ne saurais trop conseiller la qualité du travail d'EbooksGratuits, entre les phases de numérisation et de relectures/ corrections extrêmement rigoureuses, réalisées par des bénévoles passionnés. J'ai ajouté aussi d'autres numérisations de qualité. La liste des oeuvres sera tenue à jour au rythme des parutions.

Gilles (1939)


Marcel Proust : le film retrouvé

ProustL'unique document filmé sur Marcel Proust retrouvé récemment par un chercheur québécois. C'est en 1904, à la sortie de l’église de La Madeleine à Paris. Comme un petite madeleine retrouvée... Tous les spécialistes de Proust semble valider cette découverte miraculeuse. Lire le billet sur LeMonde. Comment ne pas mettre cette courte séquence en parallèle avec le petit extrait de film qui avait été retrouvé il y a quelques années dans lequel on découvrait Louis-Ferdinand Céline furtivement chez un épicier de quartier. Tous les deux figurants. Entre la sortie de la noblesse bourgeoise à La Madeleine et un quartier faubourien de Paris...


Bibliothèques : Réseau Carel sur le droit de prêt numérique

CarelAprès l'ABF qui s'était exprimé au début du mois, c'est aujourd'hui RéseauCarel qui revient sur la récente décision de la Cour de justice de l'Union Europénne sur le principe d'un droit de prêt numérique en bibliothéque. "L’existence d’une situation légale garantissant avec certitude le droit de prêt numérique et la diversité des modèles que, comme l’ABF, Réseau Carel appelle donc de ses vœux, ne pourrait que renforcer les bibliothèques dans leurs revendications". C'est sans doute du côté de la complémentarité entre des offres simultanées pour des livres récents et des offres "one copy-one user" pour des livres de fond plus anciens qu'il faudrait désormais travailler. Je reproduis ce communiqué dans sa totalité:

Réseau Carel se réjouit de la reconnaissance d’un droit de prêt numérique, souhaite qu’il soit rendu clairement applicable et que la diversité des modèles soit prise en compte.

Suite à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), à l’instar d’Eblida et de l’Association des bibliothécaires de France (ABF), Réseau Carel se réjouit de la reconnaissance par une haute instance juridique d’un droit de prêt numérique garantissant sur le principe un droit pour les bibliothèques d’acquérir et prêter tous les titres numériques disponibles. Cet arrêt reconnaît aussi aux auteurs le droit de recevoir une juste rétribution dans le processus, ce que Réseau Carel salue également.

Cela rejoint le combat que Réseau Carel a soutenu, avec l’IABD (signataire du London manifesto) et avec Eblida (promoteur de la campagne «The right to e-read»), deux associations dont Réseau Carel est membre.

Dans cet arrêt, seul est toutefois visé le modèle «one copy – one user» (ce qui revient à dire sans simultanéité de prêts d’un même exemplaire, comme pour le livre papier donc). L’offre la plus large de livres numériques aux bibliothèques en francophonie européenne (France, Belgique, Suisse), à savoir PNB, ne se situe donc pas dans le champ de cette décision.

Toutefois, comme le souligne également l’ABF, cela permet d’imaginer que le dispositif technique développé dans PNB puisse être exploité pour la mise en place d’un modèle one copy – one user «plancher».

Cette offre pourrait donc être proposée à côté du modèle PNB existant, à savoir le modèle à simultanéité de prêts, plus intéressant pour les bibliothèques. En effet, il permet de réduire les files d’attente et d’optimiser le réassort en «collant» à la demande des usagers.

Réseau Carel, qui outre PNB présente sur son site et évalue un large éventail d’autres offres de livres numériques, souhaite également, dans ce nouveau domaine ouvert, que d’autres modèles que ces offres existantes puissent être testés.

Mais la décision de la CJUE est-elle concrètement applicable en France?

Selon Eblida, il n’y aurait pas besoin d’amender la directive actuelle (directive européenne de 2006) car l’arrêt interprète la directive telle qu’elle est rédigée actuellement. Mais il y a une condition à l’applicabilité, c’est que la directive ait bien été transposée dans le droit français, ce qui n’est pas établi clairement à ce stade[i].

Il serait donc sans doute plus prudent pour les bibliothèques voulant se lancer dans une offre «one copy – one user» d’attendre la nouvelle directive européenne (un projet est en cours à la commission européenne), en espérant qu’elle entérine bien le jugement de la CJUE et qu’elle soit ensuite transposée dans le droit français. La question de l’accès à distance pour le prêt numérique devrait y être abordée également car l’arrêt ne se positionne pas sur cette question essentielle pour le livre numérique.

Il y a néanmoins une autre piste qui pourrait permettre d’aller plus vite: le législateur français pourrait donner rapidement un cadre juridique au prêt de livres numériques et à son organisation. Tout comme l’ABF, Réseau Carel souhaite la mise en place d’un tel cadre en France, et qui ne bride pas le développement d’autres modèles que le one copy – one user.

Lorsque le cadre juridique sera clairement en place, le système PNB qui a fait la preuve de son efficience technique depuis deux ans et demi pourrait donc être utilisé sans que trop d’aménagements soient nécessaires.

Si cela ne devait pas se faire au sein de PNB, il faudrait surmonter, pour les bibliothèques souhaitant se lancer dans une offre de livres numériques sur le modèle one copy – one user, un certain nombre d’obstacles techniques liés notamment au contrôle d’une durée limitée d’accès au livre téléchargé par le lecteur (mise en place d’une DRM chronodégradable).

Il y a par ailleurs une autre forme de mise à disposition de livres numériques aux lecteurs des bibliothèques qui tient au prêt de liseuses (ou de tablettes). Cette pratique  est intéressante pour sensibiliser mais vise essentiellement des publics non initiés et non la grande proportion des usagers qui souhaitent emprunter des titres sur leur outil de lecture personnel. Elle est par ailleurs entourée de la même incertitude juridique sur l’applicabilité et pose pas mal de questions techniques également.

Le modèle à simultanéité pouvant se maintenir en parallèle dans le futur, Réseau Carel continue son action auprès des groupes éditoriaux afin d’obtenir des avancées sur trois axes.

Réseau Carel réclame pour les bibliothèques une plus large couverture du catalogue proposé dans PNB par rapport au catalogue grand public que les environ 52% actuels[ii]. Ce taux, bien qu’en progression, reste insuffisant par rapport à ce que les bibliothèques sont en droit d’attendre en vertu de la première des douze recommandations signées par les représentants de tous les acteurs de la chaîne du livre fin 2014.

Réseau Carel revendique également auprès de certains groupes éditoriaux présents dans PNB des conditions plus favorables pour les bibliothèques (simultanéité significative, tarifs des nouveautés raisonnables).

Réseau Carel encourage enfin l’enrichissement du modèle avec une différenciation nouveautés/longue traîne. Plusieurs groupes ont déjà suivi cette recommandation mais il reste du chemin à parcourir.

L’état d’avancement de ces négociations est repris en détail sur notre site, dans le texte «Où en est PNB fin 2016 ?».

L’existence d’une situation légale garantissant avec certitude le droit de prêt numérique et la diversité des modèles que, comme l’ABF, Réseau Carel appelle donc de ses vœux, ne pourrait que renforcer les bibliothèques dans leurs revendications.

[i] Une analyse juridique qui inclura une réponse à cette question ainsi qu’à celle de l’accès à distance (évoquée plus loin dans le texte) a été sollicitée.
[ii] Pourcentage obtenu par mesures directes dans les catalogues concernés, en faisant abstraction des titres en langues étrangères et des doublons liés aux titres présents en plusieurs formats numériques; ce chiffre monte à environ 70% lorsqu’on ne tient compte que des éditeurs présents dans PNB. 


Gallica : nouvelle mise à jour de l'application Android et IOS

GallicaA signaler la mise à jour de l'application Gallica sous Android et IOS. Pas de possibilité de télécharger les ePubs proposés en nouveautés. Il est signalé: "Un des services http://gallica.bnf.fr utilisé par l'application n'indique plus la présence d'un Epub et le téléchargement de ce type de fichier est impossible. Ce problème sera corrigé très rapidement sans mise à jour de l'application." Comme sur le site, le catalogue complet des livres en fichiers ePub est toujours aussi difficile à trouver, seule solution que j'ai trouvé est d'aller dans la recherche avancée. C'est bien compliqué pour trouver ce lien, un catalogue de près de 4500 titres. Après je vous laisse le soin de chercher votre bonheur avec des visuels illisibles et des classifications bien vastes. Imaginez seulement la même chose sur un site de libraire. Comme chercher une épingle dans une botte de foin. Bien dommage tant ce catalogue recelle des perles de notre patrimoine littéraire, notamment du côté des classiques illustrés...

PS: Gallica me signale que des améliorations sont prévues bientôt dans la gestion du catalogue ePub. En attendant, "une solution imparfaite consiste à taper "EPUB" dans la barre de recherche. Cela donne accès à 4206 résultats".


Bibliothèques au Québec : le prêt de livres numériques en service de base

QuébecPendant ce temps-là, le prêt de livres numériques en bibliothèques est un service de base au Québec avec un succès qui ne se dément pas au fil des années: "La progression du prêt numérique se poursuit, au Québec. En 2016, le prêt a augmenté de 22%, alors que les collections offertes aux usagers ont été enrichies à hauteur de 23%. Le service, lancé officiellement en 2012, avait alors enregistré un peu moins de 100.000 emprunts. En 2016 seulement, c'est près de 1.500.000 de prêts numériques qui ont été réalisés. Aucun signe d’essoufflement à l'horizon! Il s'agit maintenant d'un service de base offert par pratiquement toutes les bibliothèques publiques du Québec et du Nouveau-Brunswick." nous communique le responsable de PretNumerique.ca. C'est plus de 4 millions de prêts qui ont été fait depuis 2012. A découvrir cette nouvelle vidéo pour présenter le service.


PNB (Prêt Numérique en Bibliothèque) : la position du SNE

SneSuite au récent communiqué de l'ABF (Association des bibliothécaires de France) demandant l'application en France du rendu de la Cour de Justice de l’Union européenne en matière de mise à disposition des livres numériques pour les bibliothèques, le SNE (Syndicat National de l'Edition) a souhaité réaffimer sa position par rapport au prêt de livres numériques en bibliothèques publiques et donner des éléments chiffrés pour l'année 2016:

LE PRET DE LIVRES NUMÉRIQUES EN BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES - la position du Syndicat national de l'édition

La publication de commentaires erronés sur l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 10 novembre 2016 concernant le prêt de livres numériques en bibliothèque incite le Syndicat national de l’édition (SNE) à faire un point chiffré sur le dispositif «Prêt numérique en bibliothèque» (PNB).

Avec un catalogue de 130.000 titres, incluant ouvrages de fonds et nouveautés, et désormais accessible dans 2.000 bibliothèques, PNB répond d’ores et déjà aux attentes et pratiques des usagers.

130.000 titres au catalogue et 2.000 bibliothèques utilisatrices

• Acquises auprès des libraires par les 101 réseaux de bibliothèques ayant déjà adopté PNB, les licences de prêts pour les livres numériques rendent accessibles au public les ouvrages dans 2.000 bibliothèques.

890 éditeurs ont déjà rendu disponible 65% de leur catalogue numérique dans PNB.

Ces 130.000 titres disponibles représentent plus de la moitié de l’offre numérique grand public. Et ce catalogue augmente chaque mois.

• Ce choix est 9 fois plus vaste que celui des 15.000 fichiers acquis par les bibliothèques via PNB en 2016. C’est un fait: l’offre PNB actuelle dépasse largement la demande.

Des offres de prêts innovantes et diversifiées

• Mené sous l’impulsion du ministère de la Culture et en concertation avec les bibliothèques, les ayants droit et les libraires, PNB propose plusieurs modèles commerciaux.

• Dispositif innovant commercialement et techniquement, PNB tire avantage de la dématérialisation des livres, en rendant notamment possibles, selon les modèles commerciaux:

l’accès sécurisé aux livres numériques à distance, 7/7 jours et 24/24 heures;

— la lecture des livres sur les appareils de lecture personnels des usagers: liseuses, tablettes, smartphones et ordinateurs; 

— des modalités de prêts souples et adaptables en fonction des éditeurs, ainsi que le retour anticipé d’un titre ou à l’inverse le renouvellement du prêt.

Déjà 200.000 prêts effectifs en 2016

• Ce système a déjà été adopté par de nombreux usagers, comme l’atteste le nombre significatif des 200.000 prêts atteints en 2016 via les portails des bibliothèques.

• Confortées par ce succès qui témoigne de l’importance de la promotion de la lecture numérique pour les établissements et les collectivités, les éditeurs développent le nombre de titres disponibles dans PNB. Le nombre de titres a augmenté de 450% en un an et continue de croitre au fur et à mesure que les équipes éditoriales, techniques et commerciales s’organisent dans les maisons.

• La croissance des crédits d’acquisition, l’équipement des établissements et la formation des bibliothécaires et des usagers seront à l’avenir les principaux leviers pour le développement de cette activité.

Une rémunération juste et pérenne des ayants droits

• Cessionnaires des droits d’exploitation numériques des œuvres, les éditeurs confèrent dans un cadre contractuel des licences d’utilisation parfaitement adaptées aux conditions de mise en œuvre du prêt numérique. Cette voie est la seule à même de garantir une juste et durable rémunération des auteurs, évitant un recours à d’hypothétiques compensations financières liées à la mise en œuvre d’une nouvelle exception.

• Les ayants droit sont rémunérés à la première souscription au titre sur la base du prix de la licence octroyée, et à chaque renouvellement de cette licence. Le prix de celle-ci peut différer du prix public, prenant ainsi en compte les diverses possibilités de prêts proposées aux bibliothèques et rémunérant en conséquence les ayants droit.

Des investissements technologiques au service d'une expérience de lecture de qualité, y compris pour les personnes en situation de handicap

• Les éditeurs investissent pour améliorer continuellement l’expérience des lecteurs numériques. Ainsi, la mesure technique open-source de protection Readium LCP (Licensed Content Protection) qui rend possible la consultation de livre limitée dans le temps – c’est-à-dire le prêt numérique – sans dégrader l’expérience de l’usager, ni exposer ses données d’usage à un acteur tiers, sera déployée simultanément sur le marché grand public et dans les bibliothèques dès le printemps 2017.

• LCP est également lisible sur les appareils de lecture des personnes malvoyantes ou aveugles. De plus, conscients du fait que l’adaptation des ouvrages par des structures spécialisées peut parfois engendrer des délais longs d’accès aux livres, les éditeurs de littérature générale basculent leurs catalogues en format ePUB 3, nativement accessible.

Ainsi, en France, éditeurs, auteurs, libraires, bibliothécaires et prestataires techniques ont mis en œuvre un dispositif souple, efficace et inclusif, qui va bien au-delà de ce qu’envisage la récente décision de la CJUE.

Il est des combats plus profitables à la médiation culturelle, à la promotion de la lecture et à la diffusion des œuvres que celui visant à obtenir une exception qui ne correspond à aucun besoin réel. Toute exception non justifiée met à mal le droit d’auteur et l’équilibre économique de la filière du livre; affaiblir ainsi le marché du livre réduirait nos chances de remplir les bibliothèques du futur.

La création d’une nouvelle exception pour le prêt numérique en bibliothèques a été écartée à juste titre du projet de directive sur le droit d’auteur actuellement en discussion au parlement et au conseil européens. La performance indiscutable de PNB en France illustre la pertinence de cette décision.

Le communiqué ici.

J'en profite pour redonner le lien de la cartographie des bibliothèques et réseaux de bibliothèques entrés dans le dispositif PNB. Vous le trouverez dorénavant sur la page du blog, en haut dans la colonne de gauche. N'hésitez pas à me faire part des bibliothèques manquantes.


SFR : l'abonnement au kiosque numérique explose les chiffres

SFR-pressePremiers retours des offres d'abonnement au kiosque numérique proposées par SFR. Cet abonnement est inclus dans le forfait d’une grande majorité d’abonnés SFR pour internet et le mobile, mais peut aussi être acquis par les clients d’autres opérateurs moyennant un forfait de 19,99€ mensuels. Il propose de télécharger des journaux parmi un éventail de 65 titres disponibles (Le Figaro, Elle, Paris Match, Télé 7 jours et La Voix du Nord, L'Express, Libération, Le Journal du Dimanche, Le Parisien/Aujourd'hui en France…). "Destiné à justifier le positionnement haut de gamme de SFR, ce kiosque numérique, unique expérience du genre en France et à l’étranger, enregistre selon Michel Combes (PDG de SFR) d’excellents résultats. Il revendique 10 millions de téléchargements (soit d’exemplaires numériques vendus quels que soient les titres) depuis le lancement du service en avril 2016. SFR comptabilise actuellement selon lui 80 à 100.000 téléchargements par jour et 1,5 million en janvier. Le portefeuille serait loin d’avoir atteint la maturité. «Le nombre de téléchargements est en train d’exploser», assure Michel Combes, qui se dit certain de faire école. «Tous nos compétiteurs vont faire la même chose: je pense que notre initiative sera copiée, y compris à l’étranger». Pour lui, le mobile va devenir rapidement le principal support de lecture de la presse. Les opérateurs vont-ils rétablir la santé vacillante de la presse française? «Nous rémunérons les journaux, c’est une nouvelle source de revenus pour eux», triomphe Michel Combes. Mais la rémunération offerte par son groupe est très faible: l’éditeur ne perçoit généralement que quelques centimes par exemplaires. Or cette offre nouvelle en ligne risque d’affaiblir les autres canaux de ventes du titre (kiosques, abonnements…), beaucoup plus rémunérateurs. Nombreux sont donc les éditeurs qui continuent d’hésiter". Les abonnements dans les forfaits des opérateurs, un avenir pour la presse? (via Challenge).


Test d'applications de lecture sur Android : Prestigio

PrestigioPremier test d'application de lecture dans l'environnement Android, je vous propose aujourd'hui l'application eReader Prestigio. Elle dispose d'une excellente note de 4,6 avec près de 150.000 avis sur GooglePlay. J'avoue que je ne la connaissais pas, je l'ai découverte il y a quelques mois seulement avec Teleread. Elle est gratuite, il n'y a pas de version premium payante. Je passerais en revue la bibliothèque, les fonctionnalités, l'ergonomie générale et les accès aux contenus.

Bibliothèque: Très agréable présentation de sa bibliothèque, à la fois en liste mais aussi sous la forme d'étagères avec un fond en imitation bois. Classement: livres récents, mes livres, boutique. L'interface est traduite en français, un bon point. Par le menu principal sur le côté, on peut gérer ses favoris, un scan complet très efficace de son smartphone par type de fichiers (ePub bien sûr, mais aussi mobi, doc, pdf, txt, mp3, etc.) avec un petit logo sur la page de la bibliothèque très pratique. Des accès possibles directement à des clouds (GoogleDrive, One Drive et DropBox). Tout cela très complet et réussi.

Fonctionnalités: Très complètes également. Les fonctions habituelles, jour-nuit, tailles de fontes, etc. Six polices disponibles (Droid, MinionPro, MyriadPro, OpelSans Condensed, Roboto et RobotoSlab), réglage de l'interlignage, des marges, des césures, des espaces entre les paragraphes, du retrait de la première ligne, de l'arrière-plan avec les couleurs, etc. A noter un excellent text-to-speech en français. Nous avons une application gratuite avec tout ce qui est possible d'imaginer. Un seul manque, celui d'un dictionnaire français.

Ergonomie générale: Des tournés de pages très complets et agréables. Au quotidien, on prend beaucoup de plaisir à utiliser cette application de lecture.

Accès à des contenus: Du côté de livres sans DRM que vous voudrez importer depuis un cloud personnel, aucun problème. Je n'ai vu aucune limitation. En revanche, c'est malheureusement le grand défaut de cette application, pas de boutique disponible avec des livres en français. Il n'y a pas non plus la possibilité de synchroniser la DRM Adobe pour accéder à des livres qui sont sous DRM. Pas d'ouverture vers des bibliothèques OPDS du côté de l'offre gratuite, c'est une nouvelle limitation.

Conclusion: Une application qu'il faut absolument tester, il me parait impensable de ne pas le faire. La publicité reste relativement discrète pour une application gratuite. Si vous avez une bibliothèque de livres sans DRM ou avec un tatouage depuis un cloud personnel, vous apprécierez beaucoup Prestigio avec ses fonctionnalités très complètes je l'ai dit. En revanche, si vous souhaitez accéder à des extraits et des livres sous DRM, elle ne présentera pas d'intérêt particulier.

Voir le site de l'application. Elle a eu il y a quelques mois seulement les suffrages du site Teleread, une référence en la matière, voir ici.


Yotaphone 2 : test complet (2)

Yotaphone2Je vous avais donné il y a quelques semaines un premier retour sur le YotaPhone 2. Comme je l'expliquais, loin de moi l'idée de rendre compte de l'ensemble des possibilités de ce smartphone. Il y a des blogs bien plus compétents que moi, chacun sa place. En revanche, il me parait utile de vous rendre compte de son utilisation au quotidien en terme de lecture avec l'utilisation de l'écran eInk. L'application de lecture YotaReader embarquée sur ce smartphone est au demeurant excellente mais elle se révèle assez vite limitée, aussi bien dans les fonctionnalités proposées que dans l'accès aux catalogues de livres disponibles. C'est donc l'occasion de faire le point sur les applications de lecture sur Android. Bien entendu, leurs utilisations sont les mêmes sur un smartphone classique.

Un vaste choix, beaucoup d'applications de lecture sont désormais disponibles sur les smartphones et tablettes Android. Certaines strictement gratuites, d'autres avec des versions premium que l'on peut acheter dans un second temps. J'ai fait un petit inventaire sur le store d'applications dans GooglePlay. J'en ai retenu 12 que j'ai classé en fonctions de leurs notes et le nombre d'avis. Bien entendu, cette liste n'est pas exhaustive, si vous en utilisez d'autres avec satisfaction, je serais ravi d'avoir vos retours.

Readers

Dans les semaines à venir, je vous ferais part de mes réflexions pour chacune de ces applications avec des billets particuliers. Je me suis posé la question d'un seul test, je préfère des billets séparés. Bien entendu je reporterais une synthèse globale et une sélection restreinte sur ce billet. A suivre donc...


Back Office : une nouvelle revue sur les pratiques de design graphique et numérique

BackofficeJe vous avais parlé l'année dernière du projet d'une nouvelle revue de recherche consacrée aux pratiques du design graphique et numérique. C'est fait. Coéditée par les Éditions B42 et Fork Éditions (et jumelle de la revue Back Cover, bilingue, à parution annuelle et thématique), cette revue Back Office s’incarne dans un double format: revue imprimée et application numérique. Avec une parution annuelle, elle explore les processus de création en jeu dans la diversité des médias contemporains. "Le premier numéro de Back Office, intitulé «Faire avec» interroge les notions d’outil, d’instrument et d’appareil, dans le contexte du design. Articulant une quinzaine d’articles, ce numéro montre que ces notions, dans le cas des technologies numériques, sont complexes et polymorphes. Back Office s’adresse à la fois à la communauté scientifique et aux designers professionnels de par la variété des formes d’articles, le soin apporté à la maquette et la présence de la revue sur les supports imprimés et numériques. Elle est aussi pensée à destination des enseignants et des étudiants, qui y trouveront des retours d’expérience sur des initiatives pédagogiques inventives." A découvrir sur le site. Longue vie à BackOffice !


Lecteurs-correcteurs : un rendez-vous à Nantes

CorrecteursOn parle peu d'une profession indispensable dans nos métiers, discrète mais essentielle, celle de correcteur. Leur statut est tout à fait précaire comme l'ont rappellé l'année dernière plusieurs mobilisations. A signaler une intéressante journée professionnelle pour mettre en lumière ces travailleurs de l'ombre, organisée par Mobilis dans le cadre du festival Atlandide le 3 mars prochain à Nantes. Une 1ère journée professionnelle autour de la lecture-correction en Pays de la Loire. Sur inscription, tous les détails sur le site.


Les Jardins Typographiques : le retour du plomb?

JardinstypographiquesLa typographie au plomb renaîtra-t-elle comme nos bons vieux vinyles? A découvrir Les Jardins Typographiques. Un studio de création graphique basé dans l'Indre. Un studio très particulier puisqu'il propose des réalisations typographiques au plomb pour les particuliers et les entreprises, en recherche d'une communication qui sort de l'ordinaire. Couleurs, papiers, la créativité est infinie. Même des livres peuvent être réalisés. Christelle Fort nous explique sa démarche. Elle propose également des animations, des formations et va lancer un financement participatif pour acquérir du matériel. Succès au plomb!


Amazon : une offre couplée abonnement et liseuse Kindle

KindleAmazon s'apprêterait à proposer une offre couplée comprenant l'abonnement Kindle Unlimited et une liseuse Kindle 8 basique. Pour l'instant sur la page technique apparue furtivement, l'offre serait proposé à 140$, le prix de la liseuse à 79$ et six mois d'abonnement à Kindle Unlimited à 9,99$. Cette offre ferait bien évidemment sens avec une réduction de prix significative pour les lecteurs, autour de 100$. Depuis l'arrivée du Kindle, on sait que la priorité d'Amazon se concentre sur la vente de livres numériques avec un dumping important sur l'appareil associé pour les lire. Avec un marché anglo-saxon où les prix de vente ont été revus à la hausse par les éditeurs avec des ebooks moins attractifs, Amazon pourrait mettre un peu plus la pression en diminuant encore les conditions d'accès à sa liseuse Kindle. Reste à savoir dans quels pays cette offre sera effectivement proposée (via EbookFriendly).

Amazon


Québec : le livre numérique, un nouveau public pour les bibliothèques ?

BibliothequeIntéressantes réflexions chez les bibliothécaires québécois qui disposent d'un retour plus important sur le prêt de livres numériques. Avec des statistiques en forte croissance, il semble bien que c'est un nouveau public que les bibliothèques touchent avec le livre numérique. Des lecteurs essentiellement tournés vers l'usage et la qualité de service. Patricia Lemieux, chef de division à la bibliothèque de Candiac, soutient que les «livres papier ont toujours la côte», malgré l’arrivée du numérique. Elle indique que les usagers qui voyagent, notamment les snowbird, et qui souhaitent emprunter les livres de la bibliothèque se tournent vers les livres numériques. «Il y a aussi des gens qui ne souhaitent pas se déplacer. Ça répond à un besoin», dit-elle. Ève Lagacé, directrice générale de l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ), croit que l’ajout de cette offre dans les bibliothèques municipales a amené de nouveaux usagers plutôt que de changer les habitudes des abonnés. Depuis 2016, toutes les bibliothèques de la région offrent une collection de livres numériques. Mme Lagacé soutient qu’il est rendu marginal qu’une bibliothèque n’offre pas ce service (via LeReflet).

Des précisions de la part de Jean-François Cusson de Prêtnumerique.ca que je remercie: "La progression du prêt numérique se poursuit, au Québec. En 2016, le prêt a augmenté de 22%, alors que les collections offertes aux usagers ont été enrichies à hauteur de 23%. Le service, lancé officiellement en 2012, avait alors enregistré un peu moins de 100.000 emprunts. En 2016 seulement, c'est près de 1.500.000 de prêts numériques qui ont été réalisés. Aucun signe d’essoufflement à l'horizon! Il s'agit maintenant d'un service de base offert par pratiquement toutes les bibliothèques publiques du Québec et du Nouveau-Brunswick." A l'heure où certains bibliothécaires sont encore dans la défiance par rapport à un tel service en France, les nombreux retours de nos voisins francophones (Québec, Belgique, Suisse) devraient les interpeller...


Le Livre Scolaire : de la page à la version web

LelivrescolaireDécouvrez les manuels scolaires collaboratifs de LeLivreScolaire.fr. Ils avaient déjà déclinés leurs versions numériques en versions imprimées pour les établissements qui le souhaitaient. Ils déclinent désormais leurs versions numériques à la page en véritables versions web interactives. Leçons, exercices, documents, iconographies en haute définition, cartes de géographie, fichiers audio: naviguez dans vos manuels numériques comme dans un vrai site Internet. Des applications mobiles pour tous les environnements de tablettes sont même disponibles sur abonnement. C'est par ici.

LeLivreScolaire.fr est en plein boom: "Avec 800.000 sessions mensuelles, l’audience du site a été multipliée par 4, ce qui en fait le site d’éditeur scolaire le plus consulté de France. "Entre 40 et 50% des professeurs de collège sont inscrits sur Lelivrescolaire.fr, ajoute Emilie Blanchard, enseignante et cofondatrice du Livrescolaire.fr. Notre objectif est de mettre nos outils à la disposition d’un maximum de professeurs, dans toutes les disciplines. Quand on ajoute nos livres papier et nos applications tablettes, nous touchons quotidiennement plus d’un million d’élèves. C’est notre plus grande fierté". LeLivreScolaire.fr enregistre aujourd'hui près de 20% de parts de marché sur les manuels scolaires numériques au collège (chiffres CICEM) et dans le domaine des manuels scolaires papier, il figure dans le top 3 des éditeurs en Français et en Histoire-Géographie. Les autres matières sont d’ores et déjà prévues pour la rentrée prochaine" (via LaVienumérique).


TEA : pour un marché français plus ouvert

DecitreA découvrir une interview de Guillaume Decitre, PDG de Decitre et Tea. Cinq ans après la création de la plateforme TEA  (The Ebook Alternative), celle-ci est présente sur pas moins de 25 sites Internet. Les clients sont Cultura, le Furet du Nord, France Loisirs, Système U, Auchan ou encore Eyrolles ou Boulanger. "Nous possédons aujourd’hui 5% de parts de marché. Nous restons plus petits que la concurrence mais notre taux de croissance de vente d’ebooks est de 65% le triple de celui du marché. Nous travaillons dans un environnement ouvert versus un environnement propriétaire, c’est un argument décisif. Cela explique la croissance de notre plateforme TEA avec un CA de 4,5M € sur 2016, en augmentation de 45%." Guillaume Decitre a aussi indiqué l'arrivée en 2017 d'une marque grand public facilement identifiable pour les consommateurs. Dans un marché français de plus en plus le terrain de jeu des anglo-saxons, où même un acteur comme la Fnac décroche comme on l'a vu récemment avec ces chiffres, donnés par le distributeur Immatériel. Les libraires français représentent seulement 11,4% des ventes. Il est grand temps que des solutions françaises prennent leur essor. A suivre... (via LeToutLyon).

PS: à lire également le bilan de l'année 2016 pour TEA sur le blog.