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Les liseuses : quel budget ?

CalculetteLa liseuse comme appareil dédié, petite machine à lire. Un investissement très vite rentabilisé? C'est la question qui revient souvent dans les conversations face à des livres numériques avec des prix élevés. Est-ce que le jeu en vaut véritablement la chandelle?

D'abord côté budget. Comptons 150€, comprenant à la fois la liseuse et la pochette indispensable pour la protéger. Cela pourra être moins (autour de 100€ pour des modèles d'entrée de gamme) ou un peu plus avec des modèles grands formats (autour de 200€) plus confortables mais moins pratiques en mobilité. 150€ me semble être le budget moyen. Quelle durée? Deux/ trois ans me parait à l'usage idéal. Mais cela pourra être beaucoup plus. Les liseuses ne sont pas des appareils qui sont trop liés à "l'obsolescence programmée" comme les smartphones. Pas trop fragiles, elles fonctionnent très bien au fil des années sous réserve qu'on en prenne un peu soin. Plus proches des tablettes, elles vieillissent bien comme on dit. Surtout que depuis quelques années, tous les modèles proposés par les marques les plus connues sont d'excellente qualité. Partons sur deux ans pour nos calculs, au bout de deux ans, vous souhaiterez peut-être en changer pour un appareil plus évolué (grand format, contraste). 150€ sur 24 mois, c'est donc 6,25€/ mois de budget.

6,50€ c'est le prix moyen d'un livre de poche, 4€ pour un livre d'occasion (voir chiffres-clés). C'est aussi, si l'on y regarde bien, à peu près la réduction actuelle sur un roman grand format à 20€, de l'ordre de 30% actuellement (6€ exactement). En achetant juste une nouveauté par mois, vous rentabilisez tout juste l'appareil. Tous les livres achetés au-delà, vous faites une économie réelle. Le calcul est en revanche plus défavorable si vous achetez beaucoup de livres de poche. Les livres numériques sont globalement à des prix supérieurs de 20% par rapport à ceux-ci, exception faite d'un éditeur comme Gallimard qui aligne aux prix de ses Folios.

C'est un paradoxe pour des gros lecteurs qui sont naturellement plus tournés vers ce type d'appareil. Lire en numérique actuellement coûte plus cher que lire des livres de poche, c'est incompréhensible pour le lecteur mais c'est comme cela malheureusement. Il faudra alors considérer la liseuse plus pour ses qualités pratiques, accès, encombrement. Vous pourrez bien évidemment accéder à des promotions, des livres du domaine public gratuits, des livres inédits d'auteurs ou d'éditeurs strictement numériques qui proposent des offres moins chères. Vous pourrez aussi faire des économies si vous les partagez. Les échanges sont possibles en confiance dans un cadre privé avec de la famille ou des proches si vous achetez des livres avec un seul tatouage numérique. Beaucoup d'éditeurs en proposent. C'est possible si vous achetez ces livres sans DRM chez des libraires indépendants, hors des environnements Amazon, Apple et Google qui ne vendent que des livres avec des DRM qui vous lient exclusivement avec votre liseuse personnelle. Vous pouvez aussi accéder à des livres numériques dans votre bibliothèque, à condition que celle-ci en propose. Ce sont des offres qui vont s'accélérer dans les années à venir.

Après, bien entendu, ne soyons pas naïfs. Les livres numériques s'échangent beaucoup sur les réseaux comme la musique ou les films. C'est peut-être sans doute un facteur accélérateur que l'offre légale ne soit pas plus satisfaisante avec des prix plus intéressants pour le consommateur. L'Italie commence à le comprendre actuellement avec des prix qui baissent. Maintenir les prix élevés de l'offre légale, c'est attiser le piratage avec des lecteurs qui sont tentés d'aller regarder de ce côté-là.

Que retenir alors sur la rentabilité d'une liseuse? Quel profil de lecteurs?

  • 12 livres en nouveautés par an si vous en achetez beaucoup
  • gros lecteur nouveautés/ poche, une moyenne de 24 livres (deux livres par mois) me semble un chiffre à retenir pour considérer l'achat d'une liseuse
  • 6 nouveautés et 18 poches par an à condition de partager et de lire des livres strictement numériques
  • 30 livres de poche par an, à condition de partager et de lire des livres strictement numériques
  • au-delà d'une trentaine de livres par an, vous pouvez faire de sérieuses économies

Cela reste théorique bien entendu. Pour la très grande majorité d'entre vous, vous êtes très peu à basculer l'ensemble de vos achats en numérique. Vous achetez encore beaucoup de livres de poche et en grands formats selon l'humeur et la volonté de les conserver en bibliothèques. Surtout avec des prix élevés qui ne sont pas forcément convaincants. La liseuse peut également être perçue comme un appareil très complémentaire, uniquement réservée pour les vacances, le fait de diminuer l'encombrement. Ce sera un budget considéré en plus, de confort. Une chose encore. La liseuse peut aussi être utilisée dans un usage en famille et non plus personnel, chacun s'en servant au gré de ses envies du moment. Dans un budget global dans la famille, sa rentabilité en sera accélérée. Rappelons que le budget livres représentait 81€ par français en moyenne (chiffre 2012).

Peut-être vous reconnaitrez-vous dans ces profils. Je serais ravi d'avoir vos différents témoignages, surtout si vous lisez au format numérique depuis plusieurs années et que vous vous êtes penchés sur vos budgets d'acquisitions de livres. Merci d'avance.


Editions Plon : une application Retour en Absurdie

DegroodtLes Editions Plon et Amplibook proposent une application à partir du nouveau livre de Stéphane De Groodt Retour en absurdie, qui vient de paraître. L'idée est "d'établir une communication virale cross-media" autour du livre:

Grâce à cette application les lecteurs peuvent accéder aux premiers chapitres du livre sur leurs smartphones et tablettes. Si les premières pages du livre les séduisent, ils peuvent en partager automatiquement des extraits avec leurs amis sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Plus on partage, plus on débloque de chroniques.

Toujours le syndrome "Candy Crush", je vous dis!


Beautiful Bastard: la totale

BastardStratégie marketing complète pour la sortie en France de "Beautiful Bastard" de Christina Lauren chez HugoRoman, présenté comme le nouveau "Cinquante Nuances de Grey". Surenchère en plus, tout un programme. Difficile de faire plus, impressionnant dans le genre, il semble ne rien manquer:

  • le site internet ici
  • la vidéo bande-annonce ici
  • la vidéo bande-annonce allo ici
  • la page Facebook ici
  • les photos Instagram ici
  • la vitrine Pinterest ici
  • le compte Twitter ici (à traduire)
  • la play-list ici
  • l'infographie ici
  • les affiliations ici
  • les affiliations plus "directes" ici
  • la page wikipedia ici (à traduire)
  • le premier chapitre disponible ici
  • la page Babelio et la masse critique ici
  • la page BookNode ici
  • la parution Livres-Hebdo ici
  • l'offre et les critiques de lecteurs ici
  • il est dans Paris ici
  • il est partout ailleurs ici ou ici
  • le sondage bidon ici
  • le buzz ici
  • la campagne de presse ici
  • la campagne télé ici
  • les plv ici
  • ...

Si après tout cela vous ne le voyez pas, c'est à désespérer...

PS: à signaler que la version numérique est proposée sans DRM, bravo HugoRoman.