PocketBook Reader : mon application de lecture préférée

PocketbookMeilleurs vœux à tous et toutes, bonheur et prospérité pour cette nouvelle année.

Je vous souhaite bien sûr de très belles lectures, format numérique ou pas.

Je profite de ces premiers jours de l'année 2023 pour refaire un petit tour d'horizon pour cerner la meilleure application de lecture. J'utilise un smartphone Android.

Depuis quelques semaines, j'ai repris l'ensemble des applications de lecture que je connaissais et je dois dire au final que l'application PocketBook est la plus complète et la plus agréable à utiliser. Vous savez mon plaisir de lire sur liseuses, je me suis néanmoins prêter au jeu.

PocketBook Reader est une application gratuite permettant de lire tout type de contenu numérique (livres, magazines, manuels scolaires, bandes dessinées, etc.) et d’écouter des livres audio. L’application prend en charge 26 formats de livres et de fichiers audio, dont MOBI, EPUB, FB2, CBZ, CBR. Autre point important, il n'y a pas de publicité, le modèle économique de PocketBook étant de compléter leur environnement de lecture, centré sur les liseuses de la marque.

L'application propose :
• Prise en charge de 19 formats de livres, dont les plus populaires : EPUB, FB2, MOBI, PDF, DJVU, DOCX, RTF, TXT, HTML
• Bandes dessinées aux formats CBR et CBZ
• Livres ouverts protégés par Adobe DRM (PDF, EPUB)

Le grand point favorable est la lecture audio :
• Vous pourrez écouter des livres audio et d’autres fichiers audio au format MP3, M4B, et prendre des notes dans ceux-ci
• Un moteur TTS (conversion de texte par synthèse vocale) est intégré pour l’écoute des fichiers texte, voix féminine très correcte que l'on peut régler

Vous pourrez aussi télécharger et synchroniser facilement vos livres.
• Service gratuit PocketBook Cloud pour synchroniser tous les livres, y compris les livres audio, ainsi que les emplacements de lecture, les notes et les signets sur tous vos appareils
• Vos fichiers enregistrés dans les services Dropbox, Google Books sont facilement connectés à l’application pour créer une bibliothèque unique
• Prise en charge des catalogues OPDS, accès aux bibliothèques en réseau
• Lecteur ISBN, pour une recherche rapide des versions numériques des livres par code à barres
• Si vous disposez d’une liseuse PocketBook de la marque, il vous suffit de scanner un code QR pour synchroniser facilement tous vos livres et comptes

Au niveau du confort de lecture, impeccable :
• Interface intuitive, navigation simple et design minimaliste
• Possibilité de choisir parmi les sept thèmes de couleur de l’interface, de réaffecter les boutons et les zones d’affichage
• Deux modes de lecture nocturne pour un meilleur confort de lecture
• Vous pouvez personnaliser l’écran d’accueil avec des widgets, des fonctions de navigation
• Adapter le style et la taille de la police, l’interligne et la taille des marges
• Animation personnalisable des pages qui tournent
• Possibilité de réduire marges et interlignage

C'est aussi l'accès à tous vos fichiers qui est intéressant :
• Tous les fichiers se retrouvent rapidement en fouillant dans la mémoire de votre appareil
• L’application vous permet de trier les livres, de créer des collections, de filtrer et de marquer les fichiers comme vous le souhaitez
• Gestion pratique des fichiers audio : vous pouvez facilement trier et lire vos livres audios

Bref, essayer, c'est l'adopter. Ravi d'avoir vos retours sur votre propre application de lecture préférée.


Adobe Digital Editions : les difficultés avec les liseuses en bibliothèques

AdeToujours malheureusement des difficultés récurrentes à télécharger des livres numériques en bibliothèques avec ADE, la DRM d'Adobe, pour les possesseurs de liseuses. Je vous livre aujourd'hui le témoignage d'un de mes lecteurs sur une liseuse de la marque Vivlio :

"J'ai d'abord demandé à la bibliothèque qui m'a répondu d'utiliser Adobe Digital Edition (ADE) version 3. Ce que je n'ai pas fait.
Suivant votre conseil, j'ai ensuite demandé à Vivlio, par messagerie. L'aide fournie est rapide, mais moyennement pertinente. Leur première proposition était, lors du téléchargement, de choisir l'option "enregistrer le fichier" plutôt que de "l'ouvrir avec ADE". J'obtenais un fichier de 1.6 à 2 ko, qui n'était manifestement pas un livre, mais qui, transféré sur la liseuse, s'affichait sur la page d'accueil avec au centre de l'image simplifiée du livre une flèche orientée vers le bas dans un cercle. En touchant ce cercle, wifi activé, une page demandait mes identifiant et mot de passe ADE - la liseuse était pourtant déjà autorisée. Après identification, le livre s'est chargé et était lisible."

Merci Jacques. À signaler que sur la page d'ADE, en bas de page, la version 3.0 qui est la plus stable pour les échanges sur les différentes liseuses, ne pointe sur rien du tout sur Windows et vers ADE 4.0, qui semble infesté de bugs sur Mac. En commentaire ce soir : "ADE 3.x n'est plus disponible au téléchargement – et, de toute façon, ADE 3 ne fonctionne plus sur les Mac dont l'OS n'est pas très ancien". On touche le fond, véritable mépris d'Adobe par rapport aux lecteurs...

Toujours aussi des retours très négatifs en bibliothèque avec les liseuses Kobo, c'est devenu une vraie galère. Ce serait bien que les éditeurs exercent la pression auprès d'Adobe et de Kobo. Idéalement bien sûr, ce serait le déploiement de la DRM LCP optionnelle qui résoudrait tous les problèmes, comme en Allemagne avec Tolino/Kobo.

PS: je vous redonne des liens sur la version ADE 3, mais cette situation est complètement anormale.

https://t.co/sH5H1QOGFQ pour la version Windows.

https://t.co/FrsXDIrFN6 pour la version Mac.


Google pourrait revenir très fort par le livre-audio

Googleplay_audiobooksOn se rappelle de l'inquiétude et de la fronde des éditeurs à l'époque, quand Google avait lancé son programme de numérisation en partenariat avec les bibliothèques. Puis Google avait mis de l'eau dans son vin avec la fin de l'opt-in courant 2011, l'accès des livres numérisés soigneusement encadré. Google rentrait dans le rang, récupérant des catalogues d'éditeurs et des conditions identiques de ventes sur son GooglePlay qu'avait auparavant obtenus Apple et Amazon. Le développement de l'environnement Android passait évidemment par là. Depuis, les livres numérisés sont bien loin, l'offre Google Books n'a pas franchement décollé malgré les smartphones/ tablettes. Très loin derrière Amazon, Kobo (Google sans liseuses), même derrière Apple qui a toujours offert une expérience de lecture supérieure en matière d'ergonomie et de livre-enrichi.

Aujourd'hui, Google annonce une avancée majeure avec des livres audio "autogénérés" qui sont lus grâce à la technologie Google directement à partir des livres numériques concernés. "Le service est disponible dans 20 pays, dont désormais la France, pour les éditeurs qui vendent leurs livres sur la plateforme Google Play Livres. Ils reçoivent 52% des revenus générés par le livre audio et peuvent également le mettre à disposition sur d’autres plateformes à la condition de le proposer toujours sur l’application Google. Les éditeurs potentiels de livres audio sur la plateforme doivent également affirmer qu'ils détiennent les droits audio du titre dans la langue et les territoires sélectionnés. Dans sa version test, trois voix féminines et deux masculines de langue françaises sont proposées" (via Livres-Hebdo).

Cette annonce lève les questionnements en matière de "loi sur le prix unique" du livre numérique, puisque ce service pourra être assimilé à une fonctionnalité supplémentaire sur chaque livre numérique acheté chez Google (autorisé en amont par l'éditeur), qui restera dans l'environnement contrôlé par Google. Alors, combien Google peut-il facturer ce service à ses lecteurs ? Je ne pense pas qu'il puisse faire payer quoi que ce soit en plus, avec des prix déjà très élevés et des voix artificielles. Si la fonction audio est effectivement utilisée par le lecteur avec une jauge suffisante d'écoute, un passage à 52% de revenus pour les éditeurs, Google reversant le surplus rétro-activement ? Ce n'est pas très clair pour l'instant.

En tout cas, c'est une première brèche du côté de l'offre couplée qui n'empiète pas sur le marché du livre-audio des éditeurs, qui se développe par ailleurs avec la récente annonce de Spotify aux États-Unis. Apple et Amazon sont en capacité de proposer très vite un système équivalent. Un bémol cependant pour Amazon, qui va devoir négocier sur ses propres applications qui dépendent de Google. Il m'étonnerait beaucoup que Google cède sur ce point à court-terme. Alors, un même service sur les liseuses Kindle ? Inévitablement à suivre avec l'audio sur les liseuses.

Cette annonce de Google est en tout cas une grande avancée en matière d'accessibilité. Décidément, cela va beaucoup bouger du côté du livre-audio, classique comme autogénéré...


Dossier "Où en est-on avec le livre numérique ?"

LivnumIntéressant dossier du côté du Québec (qui a toujours un coup d'avance par rapport à nous) « Où en est-on avec le livre numérique? », dans la revue Documentation et bibliothèques. Signalé par le CarnetdelaFabriqueNumérique, il date du printemps 2021, pas vu à l'époque. Les thématiques qu'il développe sont tout à fait d'actualité encore aujourd'hui, "fait à partir d'enquêtes de terrain et de données statistiques récentes pour aborder les enjeux socio-économiques et institutionnels du prêt et des acquisitions numériques en bibliothèque." Pratiques, retours de bibliothécaires, offres dans les bibliothèques publiques francophones... Vous pourrez découvrir les articles gratuitement en ligne sur le portail Erudit.


Eugène Dabit : Faubourgs de Paris

DabitBelle publication du côté de la Bibliothèque Numérique Romande, celle de "Faubourgs de Paris" d'Eugène Dabit. Vous connaissez tous le célèbre film "Hôtel du Nord" qui avait été tiré du roman de ce même Eugène Dabit, emporté trop tôt en 1936 à l'âge de 37 ans seulement. Mais tant d'autres bons livres aussi. Injustement oublié aujourd'hui, Eugène Dabit mériterait bien mieux. Plusieurs de ses livres dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard, qui n'a pas même daigné les proposer en version numérique, absent chez Gallica bien sûr, c'est bien verrouillé. Nos biens communs de notre littérature, toujours... J'espère que nos amis suisses de la BNR se lancent aujourd'hui dans la publication de tous ses livres. Lisez ce premier titre (proposé gratuitement comme d'habitude, dans tous les formats), les quartiers populaires de Paris et de sa banlieue, épatant, c'est par ici.

PS: En effet, la BNR annonce à paraître bientôt "L'Ile" et "Petit-Louis"; à signaler une excellente version d'"Hôtel du Nord" chez Efele.


Pour oublier Library-Z, 10 sites d'ebooks gratuits libres de droits

BibAvec la fermeture du site Library-Z et en attendant sans doute l'arrivée d'un autre site (le fonds de livres a pu être préservé d'après ce que j'ai pu lire sur des sites anglo-saxons, 31TB au total, excusez du peu), mes dix sites incontournables pour télécharger gratuitement des livres numériques, tous de qualité et du domaine public. C'est nos biens communs, ne l'oublions pas. Des livres numérisés et relus avec soin, de multiples formats, une interopérabilité totale vers tous vos appareils. C'est un travail assuré par des équipes de bénévoles dans le monde entier, j'ai eu l'occasion d'échanger et même de collaborer avec nombre d'entre eux. Des liens à diffuser en bibliothèque tant c'est bien difficile de proposer des offres sous-droits avec les conditions actuelles des éditeurs. Peut-être aussi l'occasion de délaisser des "best-sellers" qui seront oubliés dès l'année prochaine, ceux-là ne le seront pas.

Fouillez, il y a bien des pépites et des heures de lectures...

PS: vous pourrez aussi en retrouver bien plus dans ma liste complète ici.


L'édition face au piratage endémique

PiratageIntéressant échange la semaine dernière avec Nicolas Richaud, journaliste aux Echos, pour son article qui parait aujourd'hui "L'Industrie de l'édition face à l'hydre du piratage" (lire ici). Cela m'a amusé qu'il reprenne l'idée de l'hydre de Lerne, mon billet de septembre avec l'illustration. Nous n'avons pas parlé de Houellebecq, un peu lassé d'être catalogué "expert de Houellebecq sur les réseaux" depuis le relais de l'AFP l'année dernière. Un bon article aujourd'hui qui montre la difficulté pour les éditeurs d'enrayer le phénomène du piratage. L'histoire se répète, on se rappelle de T411, interrompu en 2017. C'était du peer-to-peer à l'époque, la musique et la vidéo dans le même panier. Cinq ans après, le piratage de la musique et de la vidéo s'est beaucoup tari avec des offres légales très larges en streaming. Reste celui du livre numérique, en téléchargement direct, via une multiplicité d'accès qu'il faut pour les éditeurs fermer un par un, une tâche externalisée.

Est-ce que le phénomène a une réelle influence sur le secteur? Avec le recul depuis dix ans, on voit bien que non; même le formidable coup de projecteur sur le format numérique pendant les confinements successifs n'aura pas eu d'influence sur les ventes du secteur, imprimé comme livre numérique légal. Bien se dire que le piratage existera toujours. Comme pour la musique et la vidéo, il se tarira aussi, doucement mais sûrement, quand des offres légales satisfaisantes existeront, ce qui est toujours loin d'être le cas pour l'instant. Je pense aussi à l'espace francophone en complète jachère. Rendez-vous dans 5 ans pour une autre descente du FBI, d'ici là les éditeurs n'ont trop rien à craindre sous le soleil...

Joint l'article complet Téléchargement Edition piratage


Vivlio : une stratégie de conquête européenne

VivlioÀ signaler l'interview de David Dupré, président de Vivlio, sur la chaine BFMBusiness. Il revient notamment sur la consolidation de l'expérience-utilisateur des liseuses de la marque, la reprise de Bookeen et la stratégie future. Manque des éléments comme la poursuite de l'activité des liseuses de Bookeen, le partenariat avec PocketBook, la place réelle de Vivlio sur le marché français. Revoir ici.


Aldus : ma table numérique et électronique

TableIl y a bientôt dix ans, je publiais un billet sur ma table numérique. C'est François Bon aujourd'hui qui se plaît toujours à nous parler de son bazar numérique, qui m'a donné l'idée de l'actualiser.

Alors, fin 2022, il y a quoi aujourd'hui sur ma propre table et plus largement dans mes placards, l'électronique au sens large :

  • Ordinateur portable : Samsung Q330, 13.3 pouces. Le même qu'à l'époque, il tient toujours la route avec Windows7, 12 années de service...
  • Smartphone : Samsung Galaxy A04S, acquis cette année, on m'a piqué le précédent.
  • Liseuse électronique : Tea/PocketBook InkPad, format 7.8 pouces, depuis 2018.
  • Une souris HP donné par un ami, disques durs externes Samsung S2 500Go et Seagate 1To, un petit casque LD Systems.
  • Plus de tablettes, je les ai donné autour de moi.
  • Seul cloud utilisé, PCloud en version gratuite 15Go pour ma bibliothèque.
  • Un carton à chaussures de liseuses, sans doute une petite trentaine, je ne sais pas trop quoi en faire.
  • Une petite caisse en bois qui regroupe toutes les vieilleries que j'ai regroupé, une mention particulière à la caméra EMEL de mon père, l'appareil photo gamin, mon Minolta CLE, mon bridge Kodak et la grande calculette qui me servent toujours depuis 20 et 30 ans au quotidien.

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  • Cela ne me paraît pas grand chose finalement sur autant d'années, effacer ses traces au fur et à mesure. Je vous fais grâce de l'électroménager. Pour le reste, un petit transistor Sony, aussi un Sony MegaBass CD Radio-Cassette-Corder CFD-44 des années 90 (ma fille ne veut pour rien au monde que je m'en sépare), pas de télévision depuis 2004, pas d'imprimante depuis 2005. Pas de Facebook, d'Instagram, de What'sAp, Twitter ça se décidera l'année prochaine...

PS: un petit mot sur ma fidélité à Typepad pour mon blog au fil des années. Affordance est parti, hébergé sous d'autres cieux. Forte tempête en octobre, grosse mise à jour sans prévenir, nous avions tous peur de rester orphelins. Et puis c'est revenu, impec. Franchement, en 16 ans, rien à dire, pour le prix d'un café par mois, le plaisir de partager avec vous...


Mastodon : un outil de veille pour quand ?

LogoMigrer de Twitter vers Mastodon... Même si la volonté est là, comment construire de toute pièce un outil de veille efficace avec la transformation de mes 1532 sources en 60 ? Et encore, c'est grâce à un petit outil Movetodon que j'ai pu faire cela en quelque clics tout à l'heure, me faisant gagner un temps précieux, merci Emilie.

L'atterrissage est donc douloureux, c'est moins de 4% des sources que je suivais sur Twitter qui sont sur Mastodon. Alors, avec cet état des lieux actuel, comment considérer Mastodon comme un réel outil de veille pour l'instant ? Bien difficile de savoir. Donner du temps au temps comme on dit. Hormis quelques sites, c'est l'absence pratiquement totale des grands médias d'information qui me semble un frein pour l'instant pour certains. Rien aussi du côté des sites étrangers que je suivais, peut-être que l'outil ne les reconnaît pas. Abandonner Twitter et rester six mois sans partage de veille efficace ? Il y a bien sûr la bonne vieille recette des flux RSS mais impossible pour tous les relais Twitter sans sites ni blogs, cela fait beaucoup...

J'avoue que je suis bien circonspect pour l'instant. J'ai l'impression que comme beaucoup de sites mainstream, Twitter a désormais pris bien trop d'avance pour risquer quoi que ce soit. Quitter Facebook pour Twitter à l'époque, oui. Mais quitter Twitter aujourd'hui pour aller où ? Je ne vais pas aller errer tout seul sur Second Life...


Une liseuse pour Noël ?

NoelTout juste un mois avant Noël, je commence à voir les traditionnelles annonces pour la liseuse sous le sapin. Avec la fête des mères, les vacances d'été, c'est évidemment un moment important de l'année pour les fabricants et tous leurs petits suiveurs opportunistes à l'affût de quelques maigres sous. Quinze années de liseuses et de lectures pratiquement quotidiennes m'autorise un billet là-dessus. En ces temps de réflexions autour de nos bidules électroniques et de leur utilisation, la liseuse de Noël est-elle une bonne idée ?

Si vous en avez déjà une et songez à un remplacement, menez une réflexion autour de vos lectures de l'année, voir des années précédentes. Indispensable? L'avez-vous vraiment "amortie" ? Les articles autour de l'environnement que j'ai recensé depuis des années sur le sujet donnent un réel impact écologique au-delà de 60/80 livres imprimés "remplacés". Allez, une centaine de livres, vous serez dans les clous sans scrupules. L'avantage d'une liseuse, c'est qu'elle dure longtemps, très longtemps, bien au-delà de nos autres bidules. Pour les liseuses, c'est je pense plus de 5 ans, 6/8 ans même si vous en prenez soin, évidemment sans casse. Soit des moyennes entre 12 et 16 livres par an. Vous entrez bien entendu dans la catégorie de grands lecteurs fixée désormais à 20 livres par an, imprimés et numériques confondus. Un chiffre de 20 livres annuel toujours comme bascule imprimé/ numérique, récemment confirmé par l'ADEME.

Si vous n'avez pas encore de liseuse, le réflexion sera la même. Bien se dire qu'une liseuse est une machine à lire, uniquement cet usage au contraire de tablettes ou smartphones. Si vous êtes un moyen lecteur, voire occasionnel pour les seules vacances, oubliez la liseuse, elle prendra vite la poussière. Par contre, si vous êtes un grand lecteur, posez-vous bien la question de votre appétence à migrer une partie de vos lectures en mode numérique; le rapport avec votre bibliothèque me semble important, êtes-vous prêt à la passer pour partie sous forme dématérialisée ?

Les deux modèles de liseuses que j'ai par-devers moi au quotidien (6 et 7.8 pouces) sont respectivement de 8 et 4 ans. Elles fonctionnent parfaitement bien, ce sont des appareils qui durent longtemps, les batteries notamment. J'en ai beaucoup d'autres dans les cartons, j'en ai donné plusieurs autour de moi à des proches au fil des années, sans problème particulier.

Depuis des années, je lutte aussi sur le trop-plein de livres sur mes étagères chez moi, privilégiant de plus en plus des livres que je désire vraiment garder, me délester de livres que je n'ai finalement pas lus, ne lirais ou ne relirais sans doute jamais. Le format numérique a très fortement influé sur cet aspect, l'amplifiant encore avec des livres que j'aurais sûrement gardé mais que je relirais désormais demain sur mes liseuses. Garder 1500, 1000, 500, moins? C'est mon problème, pas encore tranché...

Bref, autant d'éléments de réflexion à mener pour vous. Comment envisagez-vous vos lectures demain, par rapport à vos envies, votre mobilité, votre bibliothèque, votre espace intérieur. Bien plus pour un cadeau à quelqu'un de proche, essayez de vraiment sonder la question pour ne pas faire un flop, ce ne serait pas un très beau cadeau finalement à faire.

Seul remplacement que je vous concède si vous avez déjà une liseuse et que vous l'utilisez régulièrement ce serait d'opter pour un grand modèle plus confortable. Sincèrement je pense que vous ne le regretterez pas dans la durée. L'occasion peut-être de transmettre votre précédent modèle à un proche, qui se demande si une liseuse est fait pour lui ou pour elle. Si vous hésitez, c'est peut-être aussi l'occasion de regarder sur le marché de l'occasion, bon pour la planète et votre porte-monnaie, même choix que du côté de l'imprimé. L'effort ultime ne serait-il pas la fréquentation des bibliothèques pour les imprimés et l'offre numérique quand elle est proposée?

Ravi d'avoir vos témoignages sur ces questions...


Vivlio : acteur européen désormais majeur

VivlioAvec le rachat de Bookeen, qui succède à d'autres comme Doors cette année, Vivlio devient un acteur européen majeur sur le marché de la lecture numérique. Une belle croissance depuis 2011 (Vivlio s'appelait Tea à l'époque) avec des partenariats convaincants, PocketBook, 3ème acteur mondial sur le marché des liseuses, et des enseignes importantes sur le secteur du livre, Décitre évidemment, Le Furet du Nord, Cultura, mais aussi aujourd'hui des acteurs comme Leclerc, Boulanger, CDiscount, etc. Le rachat de Bookeen remet-il en question le partenariat avec PocketBook? Je ne pense pas, tant la gamme est construite, l'effet de seuil important en terme de capacité de production et une fabrication actuelle de liseuses en Asie qui se tend avec les composants, les prix et la disponibilité. Côté marché européen sans doute beaucoup d'opportunités. Bookeen peut garder un coup d'avance important avec la tablette e-Paper Notea, il y a un beau terrain de jeu de ce côté-là, on le voit depuis quelques années. Avec le rachat de Bookeen, c'est aussi beaucoup de partenariats avec les librairies indépendants qui se nouent. À l'heure où beaucoup d'acteurs français pionniers sont partis à l'étranger comme Feedbooks, Youboox, on va suivre de près le développement du français Vivlio.


Bibliothèque numérique de Paris : 20.000 titres sous droits

BibnumPetit clin d'œil à la Bibliothèque numérique de Paris qui vient de franchir le cap des 20.000 livres numériques sous droits. Encore loin des presque 50.000 titres disponibles chez nos amis de Montréal, mais bon, c'est déjà très bien. En plus, Paris est l'arbre qui cache la forêt tant l'offre est très limitée voire quasi-inexistante dans les autres établissements des métropoles et des départements. Le chemin est bien difficile pour le livre numérique en bibliothèque (voir la carte ici, j'ai placé le lien en haut de la colonne de gauche du blog).

Rappelons les conditions d'inscriptions à Paris, l'offre est ouverte à tous les inscrits dans les Bibliothèques de la ville de Paris, l'inscription à faire sur place, même si vous n'habitez pas Paris. Vous pourrez emprunter jusqu'à 4 livres numériques simultanément, pour une durée maximale de 1 mois. Au terme de ces 31 jours, vos livres ne sont plus accessibles. Le prêt est limité à 6 livres par mois.

Incontournable, de quoi alléger vos dépenses de lectures, sans recourir au piratage...


FILL : Livre et lecture, à l'heure de l'écologie

FillDécidément, toujours l'écologie. La FILL (Fédération Interrégionale du livre et de la lecture) propose un important dossier numérique « Livre et lecture : à l’heure de l’écologie » qui met à l’honneur les nombreuses initiatives des acteurs et actrices du livre qui, sur tout le territoire, se montrent inventifs, volontaires et impliqués en matière d’écologie. Une mise en perspective très large sur toutes les thématiques à l'échelle du territoire.  "Bien sûr, le livre « vert », sans empreinte environnementale, auquel nous invite à rêver le beau visuel de l’illustratrice Léontine Soulier n’existe pas… mais imaginer un écosystème vertueux et pérenne est un premier pas pour, ensemble, lui donner corps". C'est par ici.


Assises du livre numérique 2022

SneA signaler les traditionnelles "Assises du livre numérique" qui se tiendront la semaine prochaine lundi 28 novembre. Cette 23e édition sera consacrée aux "nouveaux outils et nouvelles pratiques de prescription dans l’édition". Le programme complet est sur le site du SNE. L'inscription est nécessaire pour y participer, peut-être est-il encore temps.

PS: à revoir avec la captation vidéo.


Vivlio reprend Bookeen

BookeenAprès plusieurs semaines d'incertitudes concernant l'avenir de Bookeen, qui était en redressement judiciaire depuis l'été, c'est finalement tombé. Le pionnier français des liseuses a été repris par Vivlio. C'est bien évidemment l'environnement de la tablette e-paper Notea qui aura sans doute séduit Vivlio. Un complément idéal à leur activité déjà très complète avec plusieurs grandes librairies françaises. Mais aussi la grande expérience de Bookeen acquise au fil des années. Une page se tourne pour Bookeen, tant de souvenirs. Mes premiers contacts avec eux depuis juin 2007, c'est vous dire...

Une pensée à toute l'équipe et la continuité de la marque avec Vivlio, un acteur français lui-aussi. "Cette opération, bénéfique pour les lecteurs français et européens, répond à la nécessité de faire exister une offre de livre numérique en Europe pour préserver notre souveraineté culturelle dans le domaine du livre." Nous en avons bien besoin en effet. Longue vie! (lire le communiqué de Vivlio).

PS: à noter que la librairie Bookeenstore continue, pas de changements pour les lecteurs sur Diva et autres modèles de la marque.


ADEME : La liseuse est-elle écologique ?

AdemeUne publication intéressante vient de sortir.  Avec la relance de la campagne de sensibilisation sur le numérique responsable, lancée par l’ADEME, le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, et face au développement du numérique qui a considérablement transformé l’accès des Français à la culture, l’ADEME présente son étude « évaluation de l’impact environnemental de la digitalisation des services culturels ». Une partie est consacrée aux liseuses, avec une étude menée en partenariat avec Kobo. Les conclusions sont les suivantes, le point de bascule livre imprimé versus liseuse se situerait à 20 livres par an (ce serait même 10 seulement si le livre imprimé en comparaison est d'une lecture unique), un chiffre qui correspond à celui pour un grand lecteur. Je retrouve sensiblement des études qui avaient été donnés par le passé :

Resultats

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut noter que la différence dans l'utilisation en tant que telle est quasi nulle, c'est au niveau de la production/distribution en amont que cela se joue. La durée de vie des liseuses est un paramètre important à prendre en compte. J'y reviendrais dans un billet.

L'étude complète est à télécharger sur cette page. Pas besoin de vous identifier si vous utilisez les liens qui se trouvent dans l'article. Je mettrais bientôt les deux documents en archives sur le blog.


Normandie : Charte pour l'Ecologie du Livre

BAT_Couve-217x300De plus en plus d'initiatives autour de l'écologie du livre. Aujourd'hui celle de l'Agence Normandie livre & lecture qui propose des valeurs pour un écosystème sain applicables par tous et pour tous, au travers d'une "Charte pour l'Ecologie du Livre".

"Depuis octobre 2021, un groupe de professionnels du livre normands travaille à la création de cette charte pour l'écologie du livre : cette charte a pour vocation de regrouper les professionnels de Normandie qui souhaitent s'engager pour un écosystème du livre plus social, plus solidaire et plus durable.

Le professionnel qui souhaite adhérer à la charte est invité à remplir une fiche d'autodiagnostic, afin de faire le point sur ses pratiques actuelles et de pointer un ou plusieurs objectif(s) sur le(s)quel(s) travailler durant l'année. Nous avons ainsi mis au point quatre fiches (une pour les entreprises, une pour les collectivités, une pour les associations et une pour les professionnels de la création littéraire)."

Tous les détails sur le site.


Revue Eclairages sur les langues régionales

Couverture_e18Parution d'un nouveau numéro de la revue Eclairages proposé par l'Alca-Aquitaine consacré aux langues régionales. "Collecter, sauvegarder, transmettre, ou encore créer, traduire, produire… Cette longue liste d’actions toutes essentielles à la préservation du trésor patrimonial que représentent nos langues régionales reflète la pluralité des acteurs culturels concernés. Ce sont les paroles de ces hommes et femmes engagés que nous lisons dans ces pages. Fiers de leur culture et de leur langue, ils les revendiquent et les défendent pour mieux s’ouvrir au reste du monde."

Il m'a été donné de présenter trois excellentes plate-formes de ressources numériques, Bilketa (le portail basque), Occitania (le portail occitan) et la Bibliothèque des Archives départementales de la Charente-Maritime. Un cours panorama que vous pourrez retrouver en pages 18-19. Je vous invite à découvrir ces trois sites très riches, qui témoignent chacun de la vitalité de l'accès au patrimoine régional. Merci à l'Alca.

Vous pourrez télécharger le numéro directement à cette adresse.


L'Odyssée d'Homère, traduction de Philippe Brunet

149442_couverture_Hres_0Si vous me suivez, vous connaissez mon intérêt pour ce livre intemporel. Plus de trois ans que j'attendais cette nouvelle traduction de L'Odyssée d'Homère par Philippe Brunet. J'avais grapillé quelques chants sur le site Homéros sachant que la traduction était terminée, sans date de parution prévue, le temps passait.

Décidément, nous n'avions pas eu de nouvelles traductions de L'Odyssée depuis 1995. Et puis, deux nouvelles traductions coup sur coup, celle d'Emmanuel Lascoux l'année dernière chez P.O.L., celle de Philippe Brunet au Seuil aujourd'hui. Sans doute une troisième en chantier, celle de Pierre Judet de La Combe, qui a déjà proposé L'Iliade en 2019 aux Belles-Lettres. Rappelons qu'au XXème siècle il avait fallu attendre 1924 pour voir arriver une nouvelle traduction, celle de Victor Bérard. Vous dire si nous ne sommes pas en retard en ce siècle.

Philippe Brunet avait déjà proposé une traduction de L'Iliade en 2010, devenue une référence depuis. Depuis, c'est toujours Jaccottet et Brunet qui revient très souvent dans le couple-gagnant pour lire les deux textes d'Homère en vers. Les versions en prose délaissées, à juste titre me semble-t'il pour être au plus près du texte antique. Personnellement je ne suis pas helléniste, humble lecteur je me suis passionné par L'Odyssée au travers de plusieurs lectures enfant dans Tout l'Univers et plus encore dans les versions pour enfants, Le Voyage d'Ulysse de Tomaso Monicelli chez Hatier et dans la collection des Contes et Récits chez Fernand Nathan. Sans parler du film avec Kirk Douglas et de la série télévisée de l'époque avec Bekim Fehmiu et Irène Papas. Tant d'autres lectures ont suivi, la traduction de Mario Meunier chez Albin Michel, Le Voyage d'Ulysse de Tim Severin, tant d'autres livres encore, comment ne pas citer L'Odyssée de Nikos Kazantzaki... Revenir régulièrement à cette odyssée, pour les traductions mêmes plus anciennes, des découvertes toujours renouvelées au fil des textes, des parti-pris des traducteurs, sans parler des trouvailles bibliophiliques...

Vous dire si j'attendais de pied ferme cette nouvelle traduction dans la droite ligne de celle de L'Iliade. Je n'ai pas été déçu, le livre dévoré en quelques jours. Avec l'utilisation de l’hexamètre dactylique, Philippe Brunet donne un doux rythme à la lecture. J'ai beaucoup aimé l'utilisation constante de ces mots doublés, ruses-nombreuses, mort-précipice, dieu-égal, sillage-splendide, large-voûte, tremble-terre (pour ne citer que les premiers), tellement évocateurs pour l'imaginaire. La "mémé" Euryclée dans la bouche de Télémaque m'a un peu fait sursauter, mais finalement très évocateur de la tendresse qu'il lui porte.

La forme du livre très réussie aussi. Un gros livre grand format, un bon papier bouffant, cousu (eh oui, c'est possible aujourd'hui), typographie réussie. L'entrée des chants avec quelques repères de l'action, l'appareil de notes réduit au strict minimum (merci), un très bon répertoire en fin de volume, une table très complète pour suivre l'action; beaucoup aimé aussi les rappels de cette action à droite des vers au fil du texte. Compliments à l'éditeur, un sans-faute, vraiment.

L'incontournable traduction de Philippe Jaccottet est désormais talonnée par celle-ci, vous lirez les deux avec le même plaisir. Celle de Philippe Brunet aujourd'hui en 2022 fera date, j'en suis convaincu. Bien plus que les prix littéraires de cette année, Nobel et consorts, c'est tellement évident. J'aimerais beaucoup une version chantée sous forme de livre-audio, j'espère que c'est prévu par l'éditeur. Pas de format numérique proposé pour l'instant, c'est bien dommage. Si, bien sûr, l'éditeur se fend d'un beau coffret pour les deux livres, je succomberai et me le ferai offrir, c'est sûr.

Allez, prenez le chemin de L'Odyssée d'Homère en compagnie de Philippe Brunet...

Lire l'excellent billet sur En attendant Nadeau.

PS: joint la belle interview de Philippe Brunet il y a quelques années pour la sortie de L'Iliade.


Misère des livres...

MisereTristesse infinie de voir le sort des livres désormais. Sur une très grande artère piétonne de ma ville, avec une autorisation de la mairie forcément à ce "marchand". Les livres sont proposés en tas sur des tréteaux, même pas un tant soit peu présentés, comme un vulgaire tas d'ordures en quelque sorte avec un prix de 2€. Vous arrivez avec vos sacs poubelles, vous déversez, pas plus. Même pas rangés, même pas dans des caisses. C'est la première fois de ma vie que je vois cela et pourtant j'en ai vu des livres vendus... Même dans des vide-greniers ou des brocantes de particuliers, les livres ne sont pas traités ainsi. Bien sûr, des livres sans grand intérêt, les mêmes que l'on retrouve dans les boites à livres. Je me suis même fait la réflexion que ces livres avaient sans doute été récupérés dans ces mêmes boites à livres localement. On n'est pas à une dégueulasserie près. Nous étions plutôt choqués quelques-uns autour de voir un tel spectacle mais pas plus que cela finalement, c'est presque "as usual" désormais. La benne de la déchetterie à vendre, désespérant de voir un tel spectacle dans un endroit particulièrement passant du centre-ville, en dit peut-être un peu plus sur notre époque et le statut des livres. Les livres maltraités ainsi. La prochaine étape, l'autodafé avec des bravos autour ?


Aldus sur Mastodon

MastodonTwitter en veille jusqu'en janvier pour voir comment ça évolue (vraiment sans trop d'illusions), je rejoins Mastodon pour partager ma veille. Assez excitant de redémarrer une communauté d'intérêt, entre les abonnements et mes abonnés. Certes plus de 4000 abonnés c'est beaucoup, combien suivront? Entre ceux qui seront sur Mastodon, ceux qui ne me lisent plus... Déjà 10% d'ici la fin de l'année serait assez inespéré. Ravi de vous retrouver bientôt pour partager.

Mon compte est [email protected]


Le livre peut-il être écologique ?

LivresUne thématique qui nous interpelle tous depuis quelques années entre supports imprimés et électroniques. Intéressante conférence qui s'est tenu le mois dernier dans le Région Grand-Est, la version dématérialisée sur la plate-forme Twitch.

"Trois grands aspects seront abordés. Tout d’abord, l’empreinte carbone du livre papier et la manière dont les éditeurs cherchent à la réduire. Puis le potentiel du numérique pour baisser l’empreinte carbone du livre papier, notamment avec les livres d’occasion. Et enfin le bilan carbone du livre numérique. Pour y répondre, participeront à cette table ronde des éditeurs, une entreprise liée au livre d’occasion et des institutions.
Cette conférence est organisée conjointement par le Master Édition de Strasbourg, le Centre de Culture Numérique, l’Atelier Canopé 67, la CIL (Confédération Interprofessionnelle du Livre) du Grand Est et l’association Archipel Numérique."

Le lien du replay est ici.


Twitter : une mise en veille indispensable pour l'instant

LogoBeaucoup d'incertitudes sur le devenir de Twitter depuis quelques semaines. J'ai ouvert mon fil en juin 2008, j'avais tout de suite apprécié le formidable outil de veille qu'il représentait. Pour récupérer de l'information, la partager avec une communauté, interagir avec le blog. Autant de qualités pour fortifier une veille efficace, bien plus large qu'avec les seuls outils de flux RSS qui existaient à l'époque. Bien plus ouvert aussi que Facebook où il devenait impossible de faire la distinction entre données privées et publiques, le grand flou de ce réseau qui devenait toxique, raison de de mon départ de ce dernier en mars 2018; c'est le post de Clément Laberge qui était le déclencheur pour mettre les voiles. Bien sûr aucun regret depuis toutes ces années.

Twitter continuait pour moi, une complémentarité avec le blog qui se fortifiait. Au fil des années, j'ai vu évidemment l'évolution de Twitter, la part du "café de commerce" (pour ne pas dire pire) qui devenait détestable. Malgré cela, je maintenais le cap car je voyais que vous appréciez la mise à disposition de cette veille, les relais, plus de 4000 d'entre vous comme abonnés. J'estimais que les choses positives continuaient de l'emporter. C'est finalement au retour du break du blog que j'ai fait fin 2018 que j'ai vu la différence. Il y a deux ans environ. Il devenait de plus en plus difficile d'exercer une seule veille bien circonscrite, sans être confronté quotidiennement à des choses que j'avais envie de fuir. Des contenus issus de comptes que je ne ne suivais pas, des vidéos qui se lancent toutes seules, et cela allait de pire en pire au fil des mois, je trouve. Franchement tomber sur Hanouna, merci...

Aujourd'hui la goutte d'eau, c'est Elon Musk qui reprend les rênes, le personnage, les licenciements, l'avenir très flou, le chaos qui s'installe... Cela c'est inversé, trop de négatif, le jeu n'en vaut plus la chandelle. J'avais déjà désinstallé l'application de mon portable il y a quelques semaines, j'ai enlevé l'onglet sur mon ordinateur ce week-end. Je met en pause pour l'instant, même les billets du blog ne seront pas relayé, ce dernier ce matin. On verra comment les choses évoluent dans quelques mois. Bien sûr, que cela ne vous empêche pas de passer sur le blog de temps en temps. Les turbulences de Typepad sont désormais derrière moi, il est bien stable malgré les billets espacés. Ravi aussi d'avoir vos commentaires sur la situation de Twitter et votre utilisation comme moyen de veille.

P.S. : après quelques semaines d'observation, je maintiens le seul relais de mes billets sur Twitter, le temps de conforter une communauté et d'observer l'évolution de Twitter.


Jack Kerouac : relire son œuvre complète

KerouacOn aura beaucoup parlé de Céline et de Proust cette année. Assez peu d'un écrivain dans la lignée, je veux parler de Jack Kerouac dont c'était le centenaire de la naissance au printemps dernier. 1922, Proust s'en va, Kerouac arrive... Un auteur dont l'importance est de plus en plus évidente au fil des années et qui va bien au-delà du simple phénomène littéraire de Sur la Route. L'occasion de relire l'ensemble de son œuvre, notamment La Légende de Duluoz, nom générique donné par l'écrivain à la majeure partie de son œuvre, dont il disait lui-même :

« Mon œuvre compose un grand livre, à la manière de la Recherche du temps perdu de Proust, à la différence que mes souvenirs sont écrits comme durant une fuite plutôt que malade dans mon lit. En raison des objections de mes premiers éditeurs, il ne me fut pas permis d'employer les mêmes noms de personnages dans chacune de mes œuvres. Sur la route, Les Souterrains, Les Clochards célestes, Docteur Sax, Maggie Cassidy, Tristessa, Les Anges vagabonds et les autres ne sont que des chapitres d'un ensemble que j'appelle La Légende de Duluoz. Étant âgé, j'aimerais rassembler toute mon œuvre, réinsérer mon panthéon de noms identiques, laisser la longue étagère pleine de livres, et mourir heureux. Cette chose dans son ensemble forme une énorme comédie, vue au travers des yeux du pauvre Ti'Jean (moi), également connu sous le nom de Jack Duluoz, un monde d'actes et de folie déchaînés et aussi d'aimable douceur vue au travers du trou de serrure de ses yeux ». (source).

Jack Kerouac pensait pouvoir, à la fin de sa vie, rééditer toutes son œuvre en redonnant à ces personnages leurs noms d’origine, car ses éditeurs de l’époque l’ont obligé à changer les noms dans les différents livres qu’il a publié. Décédé prématurément à l'âge de 47 ans en 1969, il n'aura pas eu le temps d'aller jusqu'au bout de son projet, aujourd'hui 14 livres (peut-être 16), 14 chapitres de cette Légende de Duluoz. Pas d'œuvres complètes malheureusement. Une compilation incomplète était sortie il y a 20 ans dans la collection Quarto, elle est désormais bien dépassée avec l'ancienne traduction décevante de Sur la Route. Pour le centenaire, Gallimard (à défaut d'une Pléiade que beaucoup jugeront incontournable pour l'un des auteurs américains les plus importants du XXème siècle), aurait pu faire au moins l'effort d'une nouvelle publication en Quarto. Juste Le Livre des Rêves dans l'Imaginaire, un roman inédit L'Océan est mon frère et Mexico Blues en Poésie/Gallimard. C'est peu pour une année centenaire.

Il faudra se tourner vers les éditions de poche et les grands formats parus chez Gallimard, Denoël et la Table Ronde. Versant numérique, presque tous les livres sont proposés hormis Visions de Cody et Vanité de Duluoz, dans la série de la Légende justement. Une somme conséquente. J'attire votre attention sur l'offre en bibliothèque pour alléger.

Beaucoup piratée par nos amis québecois et les francophones dans le monde entier on s'en doute, l'œuvre originale de Kerouac, dans toute son étendue (romans, essais, poèmes et correspondance) et sa complexité, fait partie du domaine public au Canada depuis le 1er janvier 2020.