18 notes dans la catégorie "Papier"

La presse numérique est devant l'imprimé

NumeriqueSelon une étude publiée hier par l'ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), la bascule est faite sur la presse en France. Les Français lisent désormais majoritairement la presse numérique sur ordinateur, smartphone et tablette. Toutes lectures numériques confondues, elles dépasseraient les lectures en version papier à 53% contre 47%. Au total, 97,7% des Français déclarent lire la presse chaque mois quel que soient les supports de lecture soit 50,9 millions de personnes. La répartition des modes de lecture marque également un bouleversement. Le smartphone devient le premier support de lecture (41%) et dépasse d'une tête l'ordinateur (40%). Loin derrière, qui l'aurait cru il y a quelques années seulement, la tablette ne représenterait que 19% des lectures. Tous supports numériques confondus, l'audience de la presse est estimée à 74% des Français soit 38,4 millions d'individus qui "lisent au moins une marque de presse en version numérique". Il va être de plus en plus difficile de maintenir des modèles imprimés, notamment pour ce qui concerne la presse quotidienne. L'étude à retrouver ici (via Archimag).


Ikea et son BookBook

IkeaPour la sortie de son dernier catalogue, Ikea parodie avec BookBook les lancements des iPads d'Apple avec beaucoup d'humour. J'adore le "Chief Design Guru". Voilà qui n'est pas sans rappeler la vidéo espagnole Book postée en 2010. Souvenirs, souvenirs... Allez-voir, le BookBook est peut-être dans votre BoiteBoite. L'imprimé a encore de beaux restes!


Sony DigitalPaper DPT-S1 est disponible en ligne

SonyJusqu'ici vendu exclusivement au travers d'un réseau de distributeurs agréés, le Sony Digital Paper DPT-S1 est désormais disponible en ligne au prix de 1100$ sur le site américain de Sony, exclusivement livré sur le territoire US. Un modèle au format inédit de 13 pouces (équivalent d'un A4) qui ouvre sur les possibilités d'annotations au stylet comme on le ferait sur une feuille de papier classique. Prix élevé certes, mais qui peut trouver rapidement des applications professionnelles évidentes pour favoriser l'archivage et limiter la consommation de papier en entreprises. Plusieurs sociétés s'étaient lancées sans succès sur ce concept du papier communicant par le passé. Elles n'avaient ni la réputation ni la capacité technologique de Sony. A suivre de près (via GoodeReader).


Newsweek: last week

LastprintUn moment historique, ils l'avaient annoncés, aujourd'hui dernier numéro de Newsweek imprimé. La page se tourne, deux mois avant son quatre-vingtième anniversaire, qui l'eut cru il y a seulement dix ans... Un goût certainement bizarre pour tous les journalistes dans le monde entier. L'éditorial de Tina Brown à la une. Début janvier, le saut dans le web. Deux collectors dans l'année. Comment ne pas se souvenir de Epic 2014, le scénario futuriste mis en ligne en 2004... (via LeMonde).


Plastic Logic : prototype couleur en 10,7 pouces

La société PlasticLogic vient de présenter un nouveau prototype d'écran flexible couleur au format 10,7 pouces. Couleurs relativement riches et contrastées, fonds blancs, définition correcte, sur le papier une qualité qui n'est pas sans rappeler les premières impressions offset en couleur des années 50/60. Tout le problème va être d'aborder maintenant le passage en production. Une présentation aura lieu au prochain SID Organic Electronics show qui aura lieu au Royaume-Uni le 18 septembre prochain (via GoodeReader).


Hachette affiche le carbone

FayardOn en parle depuis plusieurs années dans l'édition avec une industrie papetière/imprimerie réputée polluante. La prise en compte et la communication de l'empreinte carbone est une réalité. Hachette Livre a mis en vente les premiers ouvrages comportant une «étiquette carbone» indique le Groupe dans un communiqué publié aujourd'hui. Quatre premiers titres chez Fayard.

«Progressivement, tous les ouvrages publiés par les maisons d’édition d’Hachette Livre et imprimés sur papier recyclé ou certifié – soit approximativement 80% du papier acheté par le Groupe – paraîtront revêtus d’une “étiquette” placée en quatrième de couverture ou sous l’achevé d’imprimé. Elle indiquera l’origine des fibres du papier (certifiées ou recyclées), l’empreinte carbone spécifique de chaque ouvrage en grammes équivalent C0²» explique le Groupe.

Dans le même temps, mise en ligne d'un site "Fayard durable" (on espère bien, la maison a déjà 155 ans!), avec beaucoup d'informations sur les réglementations et les études sur le sujet, avec même une calculette pour comparer votre livre avec d'autres indicateurs. Un onglet numérique avec le rappel de l'étude qui avait été réalisé en 2008 sur les livres électroniques:

"En ce qui concerne les lecteurs de eBooks, appareils entièrement dédiés à la lecture, la société de conseil française Carbone 4 a pour sa part évalué en 2008 l’empreinte carbone du premier lecteur disponible sur le marché à 235kg eq.CO2, et l’empreinte carbone moyenne d’un livre français à 1,4kg eq.CO2, ce qui plaçait la barre à 168 livres sur la durée de vie du lecteur."

Cela date un peu. J'espère qu'une étude indépendante pourra être menée bientôt sur les dernières générations de livres électroniques.

Je suis un peu circonspect aussi sur la seule prise en compte des livres jusqu'aux entrepôts de distribution sans aller plus loin, distribution grossistes, point de ventes, librairies et retours, pilon, quand on sait qu'un très grand nombre de livres reviennent à l'entrepôt.

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A signaler que le bilan carbone du groupe Hachette est aussi disponible en ligne sur le site (via Livres-Hebdo).


Gembird: les livres électroniques remplacent les imprimantes

GmbLa société néerlandaise GemBird a présenté lors du dernier CES à Las Vegas, un concept de reader grand format connecté comme une imprimante pour un usage de bureau. Lire, annoter au quotidien tous documents qui n'a pas vocation à être archiver dans des dossiers ou pire finir rapidement dans nos poubelles. Forcément, j'ai envie de dire, quand on voit la quantité de ramettes qui sont consommés quotidiennement. Des possibilités d'annotations sont prévues. A découvrir le powerpoint mis en ligne. Ce programme est soutenu par Bruxelles dans le cadre de la politique écologique. Le prix tournerait aux alentours de 500€ et la sortie est prévue en avril prochain. D'ici là, peut-être, calculez votre "budget imprimantes" sur l'année, non? (via eReaders).


Des impressions pour nos envies

BobineA lire l'excellent billet de Presse-Citron sur ces papiers qui n'ont sans doute pas fini de nous entourer dans notre quotidien. Ils vont savoir évoluer eux-aussi, regardez-plutôt cette petite imprimante innovante que je serais ravi d'avoir sur un coin du bureau, pour "mettre sous presse" de bonnes idées pour toute la famille!

Hello Little Printer, available 2012 from BERG on Vimeo.


Bilan écologique papier/ livre numérique

Le quotidien les Echos revenait aujourd'hui sur la fameuse question du bilan écologique papier/livre numérique. Comparaison avec le Sonyreader de première génération, Amazon annonce un bilan carbone moitié moins important pour son Kindle avec un seuil à 22 livres. Beaucoup d'études finalement très différentes dans leurs conclusions, c'est vrai que ce type d'information devrait accompagné la sortie de tous nouveaux modèles.

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Pratiques de lectures

_41032246_203bill_thompson Intéressant article du journaliste Bill Thompson sur BBCNews qui s'interroge sur l'évolution actuelle des nouveaux supports et pointe sur les qualités du papier notamment à travers la lecture d'un essai "Hamlet's Blackberry: Pourquoi le papier est éternel?" publié par William Powers en 2006.
Je cite Bill Thompson: "
Un stimulant essai sur l'avenir de l'impression qui m'a laissé plus convaincu que jamais que les livres et peut-être même les journaux ont encore beaucoup à nous offrir, au moins pendant un certain temps. L'essai est un hymne à la gloire du papier.  Le papier est tangible, explique-t-il, nous avons un sens de l'endroit où nous nous trouvons dans un livre ou un essai; les documents peuvent être mélangés, les pages marquées et annotés, et des livres empilés en fonction de leur importance, et les documents papier ne changent pas lorsque nous sommes ne regarde pas. Ce que nous voyons souvent que les limites d'un document imprimé ne sont pas limites, mais les capacités. Ils permettent les documents imprimés d'occuper un espace psychologique, de sorte que l'on peut s'immerger dans les livres d'une façon rarement atteinte quand nous sommes plongés dans le texte sur les écrans, faisant l'expérience de ce que le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi appelle "flux", le sens de l'absorption dans le monde qui glisse et fuit constamment. Il se termine en faisant valoir que les propriétés spéciales de papier signifie qu'il sera toujours avec nous, que les ebooks ne fonctionnent que quand ils sont eux-mêmes indissociables du papier."
Il poursuit: "
Je suis moins sûr de la longévité du papier que Powers. J'utilise des ordinateurs tous les jours depuis plus de 25 ans maintenant, et je lis maintenant beaucoup plus à l'écran des mots que sur le papier, mais je sais que toutes mes lectures ont été façonné par du papier et que l'écran sera toujours moins efficace pour moi. Je suis convaincu par les arguments de Powers, du moins pour ma génération. Mais nous pourrions trouver que les qualités que nous apprécions dans le livre imprimé, en particulier la manière dont elle encourage l'engagement d'immersion, sont tout aussi possible avec des médias à base d'écrans. Nous sommes habitués à la passivité d'immersion dans le récit encouragés par les films et la télévision, mais qu'en est-il de la participation active que nous voyons dans le jeu? Mon fils de 15 ans navigue très bien dans la résolution de css problèmes, il a amassé des heures à jouer à Halo 3, il travaille avec l'écran des textes tout aussi efficacement que je travaille avec l'imprimé." (l'essai de Powers est ici, ainsi qu'une interview ici)

Hier soir, pendant que je lisais cet article, un ami chez Ouest-France me parle des licenciements qui touchent le premier quotidien français. 7% des effectifs. Crise d'adaptation? Je lui parle des coûts postaux. Ce n'est que l'arbre qui cache la forêt, me répond-t'il. En cause, plus gravement, le lectorat qui ne cesse inexorablement de devenir de plus en plus âgé... Alors, les journaux-papier, tout tangibles qu'ils sont, de plus en plus des trucs de vieux?

 


L'imprimé bientôt privé de son poumon publicitaire

Newspaperchartinflationadjusted Ce qui se dégage à travers ces deux informations. La semaine dernière s'est tenu à Bercy un colloque sur le futur de l'imprimé (voir Caractère): "L'imprimé a-t-il un avenir? Sans aucun doute, ont répondu les participants à la première table ronde littéralement portée par l'intelligence et l'humour de Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS. «L'écran, c'est la modernité», a-t-il souligné, «l'écrit, c'est la légitimité», ajoutant que «tout homme a besoin d'un rapport à la nature et à la matière, en l'occurrence, le papier, et que jamais un média ne s'était substitué à un autre». Chacun de ses interlocuteurs décrivant les réussites qu'ils avaient vécues, dans la presse jeunesse, l'édition, la publicité et l'évolution du courrier papier. Moins consensuel, le débat sur les mutations de l'imprimé. Si tous les participants se sont accordés pour dire que média papier et numérique sont complémentaires, les avis étaient plus que partagés sur l'évolution de la publicité dans la presse papier." Publicité dans la presse papier justement, ce matin, avec cet article sur Techcrunch: "La publicité en ligne continue sa croissance; près de 21% de hausse soit $773 millions pour toute l’industrie américaine, mais cela ne suffira pas pour aider la publicité “papier” dont le montant pour le troisième est de $10,1 milliards. Ce qui est 1 milliard de moins qu’au même trimestre de l’année dernière. La publicité sur les journaux en ligne a augmenté de $135 millions. Les publicités imprimées sont en chute depuis maintenant six trimestres de suite et atteignent le niveau de 1997" (chiffres de la Newspaper Association of America). La publicité est absolument indispensable pour la filière de l'imprimé, il n'y a que dans les livres où vous ne trouvez pas de publicité! Si les surfaces d'impression publicitaire se vident, c'est mécanique, c'est la rentabilité du secteur du papier et de l'impression qui va être très difficile avec des investissements lourds qui vont être de plus en plus difficiles à faire et des marchés qui vont partir peu à peu. Et après la vague internet, les développements du papier électronique (pour l'instant anecdotique) à l'horizon 2010-2012 ne vont clairement pas inverser cette tendance, bien au contraire... Alors, Print is dead? Les imprimeurs de livres resteront-ils les derniers?