153 notes dans la catégorie "Piratage"

L'édition face au piratage endémique

PiratageIntéressant échange la semaine dernière avec Nicolas Richaud, journaliste aux Echos, pour son article qui parait aujourd'hui "L'Industrie de l'édition face à l'hydre du piratage" (lire ici). Cela m'a amusé qu'il reprenne l'idée de l'hydre de Lerne, mon billet de septembre avec l'illustration. Nous n'avons pas parlé de Houellebecq, un peu lassé d'être catalogué "expert de Houellebecq sur les réseaux" depuis le relais de l'AFP l'année dernière. Un bon article aujourd'hui qui montre la difficulté pour les éditeurs d'enrayer le phénomène du piratage. L'histoire se répète, on se rappelle de T411, interrompu en 2017. C'était du peer-to-peer à l'époque, la musique et la vidéo dans le même panier. Cinq ans après, le piratage de la musique et de la vidéo s'est beaucoup tari avec des offres légales très larges en streaming. Reste celui du livre numérique, en téléchargement direct, via une multiplicité d'accès qu'il faut pour les éditeurs fermer un par un, une tâche externalisée.

Est-ce que le phénomène a une réelle influence sur le secteur? Avec le recul depuis dix ans, on voit bien que non; même le formidable coup de projecteur sur le format numérique pendant les confinements successifs n'aura pas eu d'influence sur les ventes du secteur, imprimé comme livre numérique légal. Bien se dire que le piratage existera toujours. Comme pour la musique et la vidéo, il se tarira aussi, doucement mais sûrement, quand des offres légales satisfaisantes existeront, ce qui est toujours loin d'être le cas pour l'instant. Je pense aussi à l'espace francophone en complète jachère. Rendez-vous dans 5 ans pour une autre descente du FBI, d'ici là les éditeurs n'ont trop rien à craindre sous le soleil...

Joint l'article complet Téléchargement Edition piratage


Z-Library saisi par le FBI américain

ZlibraryC'est l'artillerie lourde contre Z-Library, la plate-forme de livres pirates bien connue. Alors que le Syndicat National de l'Edition avait mené une action de blocage du côté des opérateurs en septembre on s'en rappelle, c'est le FBI américain qui a saisi hier les domaines Internet de la base de données numérique Z-Library, qui permet aux utilisateurs de télécharger illégalement des livres et des articles universitaires piratés. Ce week-end, les utilisateurs qui tente d'accéder au site via plusieurs URL ont rencontré un bloqueur qui déclare que le FBI avait saisi le domaine du site Web.

"Ce domaine a été saisi par le Federal Bureau of Investigation conformément à un mandat délivré par le tribunal de district des États-Unis pour le district ouest de New York dans le cadre d'une action en justice menée par le bureau du procureur des États-Unis pour le district ouest de New York et le Federal Bureau of Investigation ". La dernière saisie des domaines de Z-Library par le FBI intervient quelques mois après qu'un tribunal de Delhi avait ordonné à plusieurs fournisseurs de services Internet indiens de bloquer l'une des URL les plus connues du site, sur la base d'une plainte déposée par la société d'édition Taxmann. Plusieurs utilisateurs de Z-Library sur Twitter avaient imputé la saisie des domaines par le FBI aux utilisateurs de TikTok qui ont popularisé la bibliothèque à travers leurs vidéos.  C'est aussi la pendémie de Covid-19 qui aura très largement profité à ce site qui diffusait 11 millions d'ebooks et 84 millions d'articles (via GoodeReader).


Les éditeurs français ciblent la plate-forme Library-Z

LerneNouvelle cible des éditeurs français pour lutter contre le piratage, celle de la plate-forme Library-Z. Communiqué de presse aujourd'hui du Syndicat National de l'Édition. "Par son jugement rendu le 25 août 2022, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage du site Z-Library par les fournisseurs d’accès à Internet. "Au total ce sont 209 noms de domaine et leurs éventuelles extensions sur d’autres sites «miroirs» qui sont rendus inaccessibles." Lire ici.

Liens bloqués, il ne s'est pas passé une semaine sans que d'autres soient créés évidemment, sans parler des utilisateurs qui modifient la DNS ou utilisent un VPN, impossibles à empêcher. C'est la méthode la plus courante pour empêcher l’accès à un site illicite. Hasard ou provocation, ce même site Library-Z, qui revendique dans toutes les langues près de 1,2 M. de livres et  85 M. d'articles, a lancé du 15 septembre au 1 octobre un appel de fonds "à tous ceux qui veulent contribuer encore plus au soutien et au développement de notre projet". Déjà 30% de la campagne est atteint à ce jour.

Library-Z dispose selon eux de serveurs basés partout dans le monde : aux États-Unis, en Russie, en Allemagne, en Finlande, en Malaisie et au Luxembourg. "Le volume de données stockées est actuellement supérieur à 220 TB". Si la musique et à un degré moindre la vidéo avec le streaming (la multiplication des services restant un réel frein), semblent passer à un autre sujet que le piratage, c'est que les offres légales sont parvenues à un degré de maturité satisfaisant pour les utilisateurs. Offre légale satisfaisante, l'Hadopi n'avait cessé de le répéter; c'est loin d'être le cas pour le livre numérique quand on rajoute l'utilisation très contraignante des DRM, les prix élevés, les restrictions géographiques pour les francophones et la faiblesse actuelle de l'offre en bibliothèques, c'est beaucoup. L'Hadopi semble d'ailleurs avoir complètement jeter l'éponge sur le sujet.

Il semble que les éditeurs aient abandonné un outil collectif de surveillance. Avec ou sans Library-Z, la rentrée littéraire reste très largement piratée comme tous les ans bien ailleurs. Notamment de la part d'acteurs qui ne disposent pas de leurs propres serveurs. Est-ce que cela change quelque chose alors que celle-ci semble redonner le sourire aux éditeurs ? Grand écart difficile...


Le piratage du Houellebecq: la manipulation est certaine

AneantirDécidément l'excitation est vive sur le piratage du prochain Houellebecq Anéantir. La presse relaye largement ce matin via l'AFP, je suis cité d'ailleurs, Sud-Ouest, BFM, Capital, le Figaro, Ouest-France..

Un détail qui m'avait échappé dans mon précédent billet hier et qui évacue complètement les suspicions sur les journalistes qui ont reçu le livre imprimé vendredi dernier : l'ISBN est incomplet au début du fichier et le dépôt légal de novembre 2021 (alors que la mention dans l'imprimé définitif sera de janvier 2022) à la fin, prouvent bien qu'il s'agit assurément d'une version intermédiaire qui a fuité, sans doute en octobre, peut-être même avant. Fichier PDF ou sortie imprimante, peu important, la fuite est bien de longue date. Cette divulgation quelques jours après le service de presse est là pour noyer le poisson, plus grave elle discrédite les journalistes eux-mêmes. On revient à un scénario proche de celui de Soumission en 2014, sur des bonnes feuilles. Il y a sans doute encore des coquilles dans cette version, elle ne correspond sans doute pas au bon à tirer définitif du livre.

La communication du texte d'un tel livre-événement est extrêmement encadrée dans la chaine éditoriale, je connais parfaitement les rouages, l'ayant moi-même pratiqué à l'époque. Le compositeur a transmis le fichier au service de fabrication, via un serveur sécurisé. Aucune version imprimée sans doute à ce stade. Puis ce PDF a circulé de manière très sélective (pas de mail, sans doute un accès sur un serveur sécurisé en interne avec des authentifications restreintes), l'éditeur, la direction générale, le directeur juridique, le service de presse (et encore, pas sûr, la presse ayant été débranchée depuis le début), l'agent de Houellebecq et Houellebecq lui-même pour les corrections et le bon à tirer final. Les sorties imprimantes sont extrêmement contrôlées elles-aussi, à ce stade, vous le pensez bien, des versions non imprimables du fichier sans doute réalisées de manière sélective. Flammarion, à cette heure, sait parfaitement quelle version a réellement fuité et les personnes concernées. Il y a de toute façon une manipulation quelque part. J'espère que Flammarion publiera rapidement un communiqué pour lever le doute sur les journalistes qui ont reçu le livre vendredi dernier.

Il est très étonnant que l'on retombe une nouvelle fois comme par hasard sur Michel Houellebecq sept ans après et non pas sur Ken Fowlett, Marc Lévy, Guillaume Musso ou d'autres, Christine Angot chez le même éditeur Flammarion d'ailleurs. Impensable de penser à une stratégie quelconque chez Madrigal évidemment. En tout cas un joli buzz pour pas cher à quelques semaines de la parution. De quoi alimenter les conversations devant la buche des réveillons. Cette affaire n'est pas sans me rappeler la stratégie de Paulo Coelho à l'époque, sans doute au grand dam de son éditrice Anne Carrère. Vous relirez mes billets fin 2009 et 2012, une éternité... Alors, Michel Houellebecq l'égal de Paulo Coelho? On peut au moins se poser la question, surtout quand on connait l'art de la manipulation chez Houellebecq...

PS: Comment détecter une telle fuite? Assez simple finalement. Il aurait suffit à Flammarion de préparer 5 ou 6 fichiers différents chez le compositeur, avec une coquille soigneusement différente dans chaque version divulguée, parfaitement indétectable. Puis dépôt sur le serveur aux personnes concernées. Cela aurait-été un jeu d'enfant de repérer ensuite quelle version était en cause...

Une question aussi. Pourquoi le fichier est apparu trois jours après le service de presse du vendredi 17 décembre et non pas bien avant? Comment le "pirate" était-il au courant de ce service de presse? Un timing bien étrange...


Anéantir de Houellebecq déjà piraté, un grand remake...

AneantirLe prochain livre de Houellebecq Anéantir est déjà très largement piraté sur les réseaux. Il n'aura fallu que quelques jours. Environ 600 journalistes avaient reçu ce vendredi 17 décembre un exemplaire imprimé de ce livre-évènement, accompagné d'une courtoise injonction : "Par respect pour les lecteurs qui ne le trouveront pas avant (le 7 janvier en librairie NDLR), nous vous demandons très solennellement de bien vouloir respecter l'embargo fixé au jeudi 30 décembre 2021".

La digue n'aura pas tenue trois jours... Hier, une version numérique au format PDF est apparue à quelques heures de différence sur plusieurs sites de partage bien connus. Un PDF de qualité, scanné et océrisé avec le logiciel AbbyFinereader si l'on regarde en détail le fichier, une version ePub a même été décliné. Flammarion questionné par Le Point dément avoir diffusé de quelque manière que ce soit une version numérique, ce serait bien un scan de l'imprimé qui serait à l'origine du piratage. La presse relaye largement aujourd'hui comme Le Parisien, Atlantico, Le Soir...

Le piratage de Houellebecq, un grand classique, on se rappelle du précédent qui avait défrayé la chronique à l'époque pour Soumission en décembre 2014, lui aussi piraté avant la publication. C'était une première à l'époque, relire mon billet ici. Au final, on a jamais rien su sur le pourquoi du comment. Une chose est sûre, il semblerait que cela n'ait eu aucune espèce d'influence sur les ventes.

7 ans déjà, l'occasion de voir ce qui a changé. La qualité de la version d'abord : à l'époque il s'agissait du scan image d'un jeu d'épreuves destiné à la presse. Aujourd'hui c'est bien mieux, à partir du livre imprimé, le fichier est d'une qualité professionnelle de numérisation, on peut même faire de la recherche sur le PDF. Les universitaires et chercheurs peuvent commencer à travailler avant la parution du livre, avouez que c'est inédit. Dans le mode de diffusion ensuite, à l'époque c'était sur les réseaux torrents. Terminé aujourd'hui, c'est le téléchargement direct sur des serveurs distants qui est proposé, signe des temps. Flammarion va sans doute essayé de contenir le phénomène en demandant le retrait sur les sites de partage, mais c'est plié, tant aujourd'hui les relais se font entre les sites. Eteindre un incendie avec un verre d'eau...

Le comble est quand même que la presse a l'interdiction de parler du livre avant le 30 décembre prochain, ça va être long dans la presse-papier. Une question encore, est-ce que le livre sera proposé au format numérique chez Flammarion?

PS: la suspicion sur les journalistes doit être levée, lire mon billet du lendemain.


Autant en emporte le vent est enfin au format numérique

Emportevent2020. Ce classique de la littérature américaine qu'est Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell est enfin disponible au format numérique. Publié en 1936 il fut couronné par le prix Pulitzer, immortalisé à l’écran par Victor Fleming avec les inoubliables Vivien Leigh et Clark Gable, et consacré en best-seller absolu, vendu à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires en plus de 40 langues. C'est en 1939 qu'il sort dans sa traduction française chez Gallimard; il aura fallu attendre que le livre entre dans le domaine public en ce début d'année pour que les verrous se lèvent enfin pour la version numérique. Réjouissez-vous francophones, c'est désormais deux versions qui sont proposées. Une nouvelle traduction chez Gallmeister en 2 volumes et la fameuse traduction de Gallimard qui arrive en Folio, toujours en 2 volumes au même prix d'ailleurs. Un point important, celle de Gallmeister est proposée sans DRM chez les libraires avec un simple tatouage, vous pourrez la partager avec des proches. Comme d'habitude la pratique ayant toujours horreur du vide, à signaler qu'une excellente numérisation avait été proposée illégalement par le groupe TeamAlexandriz en 2012, elle essaime ici et là sur les réseaux. Pour l'entrée d'Autant en emporte le vent dans le domaine public pour sa traduction française, il faudra encore patienter 30 ans, attendre 2050, le premier traducteur Pierre-François Caillé décédé en 1979. Quand même un comble quand on voit la masse de livres imprimés disponibles d'occasion. A lire aussi le billet de Pierre Maury qui revient sur ces deux traductions.


Library Genesis : la bibliothèque universelle

LibgenDe très nombreux amateurs numérisent leurs bibliothèques dans le monde entier. Un travail de fourmi qui n'est pas fait par les éditeurs et les ayants-droits. Et cela dans de très nombreuses langues. Une bibliothèque numérique virtuelle unique pour les retrouver? C'est Library Genesis, à découvrir dans la catégorie Fiction, c'est par ici. Indispensable bien sûr, en toute discrétion...

PS: Library Genesis a été créé en mars 2008, vous trouverez une bibliographie récente qui la concerne à cette adresse.


Piratage de livres numériques : c'est sans doute la fin

EbookL'annonce a été faite cette semaine, le ministère de la Culture veut établir une liste noire des sites pirates avec un recours à la loi (voir LeMonde). Selon Mme Nyssen, «l’essentiel de notre arsenal porte sur le téléchargement pair à pair, aujourd’hui, alors que le piratage se fait dans 80% des cas en streaming ou en téléchargement direct». Signe que la Hadopi, créée en 2009 pour envoyer des avertissements aux internautes fraudeurs, n’est plus adaptée aux pratiques actuelles des pirates. Dans ces annonces on parle moins des livres numériques qui ont suivi les usages au fil des années. Avec l'arrêt du très prisé T411 il y a bientôt un an (qui était un véritable Napster du livre numérique francophone), l'offre s'est considérablement tari. Signe des temps, Google a même très largement nettoyé ses pages de recherche. Une page se tourne, le streaming ambiant qui a la cote est évidemment inadapté pour le livre numérique. Restent les téléchargements directs de quelques dizaines de nouveautés "têtes de gondoles" par mois mais les offres sont toujours caviardés de malwares et autres virus qui risquent d'infecter votre ordinateur. C'est bien le moment pour les adeptes des sites de piratage qui ne veulent rien payer de se tourner vers les sites de bibliothèques bien plus attrayants, 4 livres par mois avec des sélections. Surtout avec une DRM plus simple à utiliser qui s'annonce. Une conversion de nécessité mais aussi de raison, c'est sans doute une mort lente du piratage de livres numériques à laquelle on assiste.


Pays-Bas : une campagne pour sensibiliser sur le piratage

AuteursbondL'Association des auteurs aux Pays-Bas (AuteursBond) a lancé en fin d'année une campagne pour sensibiliser sur le piratage. Selon une étude récente, sur une moyenne de 117 ebooks dans la liseuse d'un lecteur néerlandais, seulement 11 auraient été acquis légalement (soit moins de 10%). Au travers d'une vidéo en caméra cachée, on voit des auteurs réels se rétribuer en nature sur les trottoirs. J'aime beaucoup cette sensibilisation sur le mode de l'humour. Plus efficace dans les mentalités que l'Hadopi? (via GoodeReader). 


Hadopi publie son Essentiel

HadopiCommuniqué de presse de l'Hadopi la semaine dernière qui nous propose son "baromètre des usages" et son "baromètre de l'offre légale". La troisième édition de « l'Essentiel » en 10mn chrono, un 4 pages reprenant les points clés des travaux d'étude de l'Hadopi, est également proposé.

Paris, le 28 septembre 2017

En 2017, selon les baromètres suivis par l’Hadopi, la progression de la consommation de biens culturels dématérialisés s’accompagne d’une augmentation des pratiques mixtes, à la fois licites et illicites.
La consommation culturelle dématérialisée concerne désormais près de quatre internautes sur cinq, 78% des internautes déclarant avoir consommé des biens culturels dématérialisés sur les 12 derniers mois, contre 70% en 2016. Cette progression touche désormais toutes les tranches d’âge, 69% des individus âgés de 40 ans et plus étant désormais des consommateurs en ligne (+8 points).
La part des internautes déclarant avoir des pratiques mixtes, à la fois licites et illicites, est en hausse de huit points (pour atteindre 23% des internautes, les pratiques illicites mixtes et exclusives concernant au total 27% des internautes de 15 ans et plus). Les prochains baromètres permettront de déterminer si cette augmentation est conjoncturelle (effet saisonnier, sorties attendues de films ou de séries, etc.) ou revêt un caractère plus durable.
La consommation illicite est notamment portée par la consultation de séries en streaming. Mais parallèlement, les abonnements aux offres audiovisuelles légales progressent significativement de 5% en 2016 à 9% des internautes en 2017.
Les consommateurs déclarent nettement moins recourir aux offres illicites «par habitude»: seulement 37% des répondants citent ce motif, contre 46% précédemment. Dans le cas des films, près d’un internaute sur deux préfère utiliser un moteur de recherche plutôt que recourir à un site illicite «favori». Les freins déclarés à la consommation légale restent alors le prix et le contenu de l’offre jugé parfois trop limité en termes de diversité ou de récence du catalogue. La volonté d’être en conformité avec la loi reste la principale motivation avancée pour consommer de manière légale, mais les internautes n’apparaissent pas toujours à même de distinguer les offres licites des offres illicites.
La légalité d’un site reste, à tort, encore fortement associée par nombre d’entre eux à son caractère payant (60% des internautes).
Ces observations justifient un accompagnement renforcé des consommateurs vers des pratiques d’Internet responsables. L’Hadopi s'y emploie auprès des abonnés à Internet par le déploiement de la réponse graduée, auprès des plus jeunes publics en collaboration avec l’Éducation nationale et d’une façon générale par ses services de promotion de l’offre légale.
Ces mêmes constats appellent un renforcement de la lutte contre le piratage commercial auquel l’Hadopi contribue déjà activement, notamment par une détection précoce des nouvelles formes d’offres illicites et par l’observation des meilleures pratiques de défense à l’étranger.
 

Les baromètres et cet Essentiel sont à retrouver ici.

Ironie de l'histoire, à signaler que "l'Essentiel" de la rentrée littéraire, un pack de plus de 100 livres est en partage sur un célèbre site de peer-to-peer depuis la fin de la semaine dernière justement. En moins d'1 mn chrono. Pour une bonne pratique des "pratiques mixtes"...


Piratage : l'offre reprend de plus belle

LherneIl y a quelques mois on pensait que les autorités avait porté un rude coup au piratage avec la fermeture du site de torrents francophones le plus populaire. Une nouvelle version est rapidement apparue. Dès cette rentrée il faut bien constater que les choses sont redevenues comme avant. Pour le seul domaine du livre numérique, en quelques semaines seulement, presque une centaine de titres de la rentrée littéraire sont déjà présents, soigneusement indexés. Des livres qui se déclinent ensuite sur des sites de téléchargements directs bien connus eux aussi. Une offre qui va donc bien au-delà des traditionnels best-sellers. Alors que le phénonène semble de moins en moins concerner la musique, il reste actif plus que jamais pour le livre numérique.

Pendant ce temps-là, Hadopi dresse son bilan de huit années d'existence. Si 9,6 millions de mails d'avertissement et de rappel ont été envoyés, seules 138 condamnations ont été prononcées. Néanmoins, la situation s'accélère sur le front de la lutte contre les téléchargements illégaux, avec des condamnations en forte hausse sur les six premiers mois de l'année 2017 (via GénérationNT). On voit bien que c'est l'évolution vers des offres légales plus attractives comme pour la musique qui peuvent modifier réellement la tendance.

PS: [30 septembre] Un pack de 105 titres de la rentrée littéraire est apparu sur les réseaux. C'était 20 titres, puis 40, c'est désormais cette année plus de 100 dès la fin septembre.


Piratage : T411 ferme ses portes

T411Après plusieurs sites bien connus, un autre pilier du partage illégal francophone s’effondre. Depuis dimanche soir, l'annuaire de torrents T411, récemment transféré vers un nom de domaine albanais T411.al, était inaccessible. Visé par des plaintes de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) et de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA), les premières rumeurs de blocage par les FAI ont laissé place à un constat plus définitif, le site ayant définitivement fermé ses portes. Plusieurs arrestations ont été effectués en France et en Suède, au Canada sans doute à venir. T411 était le 65ème site web le plus visité en France au 16 juin 2017 selon Alexa. Selon une estimation, il y avait plus de 100.000 livres numériques mis en partage (via LeMonde).


Foire de Londres : une étude Nielsen sur le piratage

BookpirateLa Foire du Livre de Londres s'est ouverte cette semaine sur fond de Brexit qui inquiète beaucoup le secteur de l'édition britannique. L'institut Nielsen et la société Digimarc proposent une étude sur le piratage de livres numériques. Une progression endémique avec toujours aussi peu de solutions pour l'endiguer. Une perte sèche évaluée par Digimarc à plus de 300M$ pour les éditeurs. Comme pour le piratage en général, toujours difficile de mesurer l'impact réel sur l'économie du secteur. Même si le marché de l'ebook est en recul de près de 4% au Royaume-Uni (voir GoodeReader), il semble que ce soit plus l'augmentation des prix qui impacte les ventes. Mais des prix plus élevés qui incitent sans doute plus de lecteurs à fréquenter les sites illégaux. Faut-il le rappeler, la limitation du piratage passe d'abord par une offre légale attractive. L'étude est a retrouver sur le site de Digimarc, pour archives: ici (via PRNewswire).


La saga Elena Ferrante : le versant numérique

ElenaferranteSuccès sans précédent pour la série L'Amie prodigieuse de Elena Ferrante aux Editions Gallimard. Un phénomène mondial qui se décline en France également. Le premier opus, sorti en octobre 2014, s’est vendu à 407.000 exemplaires (dont 370.000 en format poche) selon le baromètre GfK. Le deuxième tome, Le Nouveau Nom, a été publié en France en janvier 2016 et s’est depuis vendu à 95.000 exemplaires. La version poche est sortie la semaine dernière en même temps que le troisième volume en grand format Celle qui fuit et celle qui reste. Un nouveau titre (mis en place à 100.000 exemplaires) qui devrait s'installer rapidement sans surprises dans les meilleures ventes de cette rentrée de janvier. Sortie concomitante, la technique est bien rodée. Presse, radio, le concert est général. Télé, cinéma devraient venir. Versant numérique, aucune information sur les ventes. Les prix sont très légèrement en deçà des poches, 7,99€/ 8,20€ pour le premier, 8,49€/ 8,80€ pour le deuxième. Gallimard joue le jeu. Le dernier volume à 16,99€ contre 23€ pour la version papier, soit 26% de réduction. C'est bien peu. Côté piratage, les deux premiers volumes sont depuis longtemps sur les réseaux peer-to-peer et download avec des téléchargements limités compte tenu du phénomène. Très loin des têtes de gondoles habituelles. Intéressant à constater pour cette série dont les lecteurs/ lectrices ne sont pas forcément des adeptes du piratage. Côté moteurs de recherche également, les résultats sont bien moins probants qu'il y a quelques années. Succès des grands formats et des poches, numérique contenu et piratage circonscrit. Bilan gagnant pour l'éditeur. A signaler que la série est également proposée aux bibliothèques avec des formules parmi les plus attractives du catalogue.

PS: impressionnante entrée des trois titres dans les trois meilleures ventes en France en ce début d'année selon Livres-Hebdo (12/01/17).


La rentrée littéraire : le piratage, marronnier de la saison

PiratageLes rentrées littéraires se suivent et se ressemblent année après année. Une période faste pour le piratage de livres numériques. On ne changera pas des pratiques qui commencent à s'ancrer malheureusement. Un petit relevé rapide. Nous sommes le 2 septembre seulement et une trentaine de livres sont déjà présents sur les réseaux. L'année dernière nous avions observé une hémorragie de titres dès le mois d'août avant même leurs mises en vente, ce qui ne semble plus le cas aujourd'hui. Pour les éditeurs une gestion plus serrée des services de presse sans doute. Malgré cela nous aurons bien sûr les inévitables packs dans quelques semaines. Changer ces habitudes? Si vous piratez une grande quantité de titres et que vous vous décidez pour la lecture de quelques-uns, faites un petit effort et empruntez les gratuitement dans une bibliothèque si c'est possible. En toute légalité, vous rémunérerez les auteurs et les acteurs du livre. Allez cette rentrée, c'est le moment de repartir du bon pied...


Ulysse de James Joyce sur les réseaux

JoyceIls font le boulot, comme on dit... Alors que le journal Le Monde lui consacrait une chronique le mois dernier, le célèbre Ulysse de James Joyce est apparu discrètement sur les réseaux cet été. Pour combler un vide criant. Alors que la version numérisée est toujours absente du catalogue de son éditeur Gallimard, une équipe de passionnés a fait le boulot en lieu et place, d'après la dernière traduction parue il y a une dizaine d'années. Un travail de titan réalisé il y a quelques années par un discret "Atelier Panik", près de 1600 pages avec les notes et un copieux appareil critique parue dans l'édition de La Pléiade. L'éditeur pourrait peut-être le reprendre discrètement à son compte, les amateurs francophones de James Joyce apprécieraient.

En attendant, si vous voulez en savoir plus sur ce "job de fou", c'est par ici.

PS: six mois plus tard, le même "Atelier Panik" poursuit le travail avec le Portrait de l'artiste en jeune homme. Si vous ne pouvez pas vous les procurer, je me ferais une joie de vous les envoyer discrètement.


Prix des ebooks : un constat accablant pour les éditeurs

LaboUn relevé intéressant fait par Yann Guégan sur le blog Dans mon labo à propos des prix des livres numériques. La plupart des livres étudiés coûtent plus cher en version ebook qu'en poche. Sur 30 ebooks listés, seuls 6 sont moins chers que leur équivalent poche, 5 ont le même prix. Un constat édifiant malheureusement, avec un consommateur qui ne comprend rien à cette situation et qui ne peut être que dans un sentiment de défiance par rapport à la proposition des éditeurs. On rappellera aussi que livres de poche comme livres numériques ont un taux de TVA égal pour le consommateur français. A découvrir ici.


La gratuité, c'est le vol : gratuit le 10 septembre

2015-la-fin-du-droit-dauteur_couvLa gratuité, c’est le vol. 2015: la fin du droit d’auteur?, c'est le titre d'un ouvrage signé Richard Malka qui sera diffusé gratuitement en librairie le 10 septembre prochain. Le Syndicat national de l’édition et de nombreux auteurs ont en effet mandaté l’avocat-auteur, spécialiste du droit de la presse, pour "tirer la sonnette d’alarme auprès des décideurs". Plus d'explications autour d'un ouvrage qui ne manquera pas de susciter la polémique sur les réseaux: "Richard Malka alerte le public sur les risques que la gratuité débridée fait peser sur la liberté des lecteurs et l’offre culturelle. Il signe une critique documentée et précise de la régression démocratique proposée par l’étonnante association du Parti des Pirates avec les géants du web. Avec sa plume incisive, il éveille les consciences et rappelle la nécessité de se battre pour la survie du livre, numérique ou papier, et la libre rémunération des auteurs. Derrière les mirages du numérique et de la gratuité, c’est l’appauvrissement des auteurs et de la liberté d’expression qui guettent." Il est également téléchargeable en version numérique sur ce site. A lire le communiqué de presse complet sur le site du SNE.

PS: en téléchargement sur le site une seule version PDF. Pas de version ePub, vous en trouverez une ici.


Piratage : après les scans, les services de presse numériques

Jim harrisonUn nouveau phénomène inédit avec des services de presse numériques qui posent question pour cette rentrée littéraire 2015. L'hiver dernier on avait beaucoup parlé d'un exemplaire en service de presse qui avait été scanné pour le Houellebecq avant sa sortie. Ce sont désormais des versions numériques des éditeurs qui circulent illégalement avant l'heure. Certains livres ne sont pas encore en vente qu'ils sont déjà apparus sur les réseaux, sur des sites de peer-to-peer et de téléchargements directs. Plusieurs éditeurs concernés, comme Gallimard, Flammarion, Grasset et d'autres. Près d'un millier de téléchargements par exemple pour le prochain livre de Jim Harrison "Péchés capitaux" qui ne paraitra officiellement que le 2 septembre prochain. Un titre qui porte bien son nom...


INA Global : le piratage de livres numériques s'étend

Drapeau_pirate_bdLe site INA Global revient de manière très complète sur le piratage de livres numériques. Un phénomène qui prend de l'ampleur. Au-delà des mesures prises par les groupes d'édition pour tenter de les circonscrire, on voit bien que le véritable enjeu est de construire des offres légales dynamiques, qui soient tout à la fois "respectueuses de la régulation, soucieuses du financement de la création, mais également innovantes d’un point de vue technique, commercial et des modes de consommation numérique". Comme le rappelait la Ministre de la Culture Fleur Pellerin en début d'année dans le Figaro Economie, ce sont bien les niveaux de tarification qui sont à reconsidérer par les éditeurs. A revoir également le petit sondage que j'avais lancé il y a quelques semaines. Nous aurions besoin d'une étude de fond sur le sujet.


Sondage 2015 : le téléchargement illégal s'installe dans les pratiques du livre numérique

TéléchargementRésultats de mon sondage sur les pratiques de téléchargement de livres numériques. Vous avez été près de 400 à répondre depuis huit jours, je vous en remercie. J'avais réalisé un sondage similaire fin 2013, vous retrouverez les résultats ici. Mon échantillon est certes réduit et circonscrit aux seuls lecteurs du blog. Comme le soulignait le baromètre donné lors du Salon du Livre, le téléchargement illégal semble bien s'étendre et s'installer désormais irrémédiablement dans les pratiques. En la matière, le livre suit résolument ses frères ainés dématérialisés, musique et vidéo. En quelques années et sur un marché émergeant, l'offre légale du livre numérique ne semble pas éviter les erreurs passées des autres secteurs. Des chiffres préoccupants, toutes les pratiques repérées se sont en quelque sorte décalées dans l'échelle vers le téléchargement illégal. Je met à la suite le diagramme du même sondage que j'avais réalisé à l'époque.

De quoi renforcer un peu plus les propos de notre Ministre de la Culture Fleur Pellerin qui, en février dernier dans un entretien au Figaro, "alertait" les éditeurs sur les prix trop élevés de l'offre légale et ce malgré une TVA réduite sur le livre numérique. Une sensibilisation comprise chez nos voisins italiens en début d'année. Un seul petit exemple relevé en début d'année justement, pour nous convaincre qu'à TVA constante nous avons bien les nouveautés les plus chères d'Europe. Rendez-vous fin 2016 pour voir où nous en serons, si la tendance sera inversée...

Sondage juin 2015:

Camembert


Sondage décembre 2013:

Sondage 2013


Paulo Coelho encourage la vente inversée

CoelhoInfatigable Paulo Coelho. On connait de longue date ses prises de positions à l'égard du piratage, propageant lui-même des versions numériques de ses livres sur les réseaux dans de nombreuses langues. Il faisait le pari à l'époque que cela servait ses ventes de livres imprimés. Il récidive aujourd'hui avec une opération de "vente de livres inversée", comme il la définit lui-même. Il incite ses lecteurs à payer ses romans (disponibles gratuitement sur son blog) seulement s'ils en ont apprécié la lecture. Ce n'est pas "satisfait ou remboursé", c'est "boursé si satisfait"!(via Livres-Hebdo).


Sondage 2015 : quelles sont vos pratiques en terme de téléchargement de livres numériques ?

PiratageA l'occasion du dernier Salon du Livre et de la publication du baromètre sur les usages du livre numérique, un chiffre portait sur la forte hausse des usages de lecture vers une offre illégale qui concernerait désormais 20% des lecteurs (contre 13% l'année dernière, une hausse de plus de 50% de lecteurs). Près de 18 mois après le premier (décembre 2013), je relance un nouveau sondage sur les pratiques du téléchargement de livres numériques. Légal, illégal, les deux? A quel degré? A l'époque, vous aviez été plus de 300 à me répondre, je vous remercie par avance. N'hésitez pas à faire passer autour de vous. Vos pratiques ont-elles évoluées?

PS: résultats donnés le 12 juin prochain.


Piratage : Google est en train de revoir sa copie

Google-play-logo11Google a fermé sur sa boutique Google Play son offre de livres numériques en auto-publication. Quelques semaines après les révélations autour de la présence de contenus piratés, le géant américain procède sans doute à un sérieux ménage avant de revenir avec un système de filtrage plus respectueux des éditeurs et des auteurs (via GoodeReader).


Le piratage de livres sur le store de Google

GoogleAprès le moteur, le store... Google décidément toujours aussi peu regardant auprès des éditeurs sur sa politique envers le piratage. Il ne lui suffit plus de relayer très largement les contenus piratés sur son moteur de recherche, voilà que les pirates s'installent vertement sur son store de livres Google Play avec des livres piratés. Avec des revenus à l'appui. Tout est bon pour les cochons avec la bénédiction de Google. Jugez plutôt la liste que donne le site TheDigitalReader. A voir la date de certains livres, cela durerait depuis bientôt un an. Sidérant...