4 notes dans la catégorie "Thierry Berton"

Revue des Deux Mondes: dossier Rimbaud

_revue-des-deux-mondes_s Je relais un commentaire de notre ami Thierry, il y a quelques semaines, à propos d'un excellent dossier consacré à Arthur Rimbaud. "Mis en oeuvre par la "Revue des Deux Mondes", et consacré (tout du long de ses 115 pages richement illustrées de photographies d'époque), à l'homme aux semelles de vent, Rimbaud le fulgurant, lequel décida un "beau" jour de poursuivre son voyage de voyant, jusque dans les tréfonds des sables brûlants d'Afrique. Ici, le fichier pdf de 6.4 Mo (115 pages), aux multiples photos en noir et blanc (+++), se lit aisément, et se feuillette aussi avec grande vélocité sur le Sony Reader 650. Pas de "bugs" à signaler à cette heure. Voici donc le chemin vers tous ces discours illustrés, Qui s'efforcent de cerner la légende d'un poète, retrouvant subitement chair, par la magie d'une photo exhumée. Enjoy!!! "Rimbaud, Aden, 1880". C'est par ici, merci pour cet excellent conseil.

PS: deux autres liens vers des articles en ligne pour compléter, LibrairesAssociés et RevueRessources.


Sony PRS-650: autonomie améliorée

Sony L'autonomie continue de progresser sur les livres électroniques de nouvelles générations. Les modèles Sony étaient traditionnellement un peu plus gourmands que les autres. Le nouveau tactile allait-il diminuer encore l'autonomie? Pas du tout. Ce témoignage aujourd'hui de notre ami Thierry: "J'utilise mon Sony Reader 650 depuis 3 semaines maintenant, à raison de 2 heures de lecture chaque jour (en moyenne). Débutant avec une batterie chargée à 75%, et me branchant sur mon PC de temps en temps, 2 à 3 fois chaque semaine, pendant une poignée de minutes à chaque fois, pour transférer quelques livrels, il me reste encore 25% de batterie. Aussi, je dirais que pour une utilisation certes modeste du Sony Reader 650, on peut raisonnablement parler d'une autonomie avoisinant le mois entier. Performance tout à fait digne d'être signalée, à l'égale en fait de la plupart des tablettes e-ink de dernière génération. Je tenais à le signaler, d'autant plus qu'il me semble avoir entendu et lu que les précédentes versions du Sony Reader pêchaient par leurs batteries aux faibles capacités. Si tel fut le cas, voilà une faiblesse maintenant corrigée."


Sony PRS-650: la page blanche réactive

Sony Merci à Thierry Berton dont je relaie les premières impressions sur le nouveau livre électronique de chez Sony.

"A mesure que passe le temps et que se déclinent les générations de tablettes de lecture, on pourrait se risquer à voir dans ce mouvement comme un voyage plus ou moins hardi, plus ou moins résolu et conscient aussi, vers une espèce d'idéal, une sorte de paradigme peut-être inatteignable, qui serait celui de la page blanche de nos très chers livres papiers, mais cette fois-ci, une page blanche réactive, et dotée d'une mémoire prodigieuse. L'image qui traverse mon esprit est celle entrevue dans le remarquable film "Caprica" (réalisé par Jeffrey Reiner, épisode pilote de la série du même nom), dans lequel les personnages utilisent une feuille de "papier" réactive pour communiquer, et surfer sur le net, et s'immerger dans une réalité virtuelle. Ils "cliquent" d'un doigt sur la feuille, et apparaissent des signes, des liens, du texte, etc. Et c'est sans doute cela qui est en gestation tout du long de cette procession d'écrans tous plus innovants et divers les uns que les autres : retrouver la simplicité et l'immédiateté des gestes de la main sur le papier, mais ici amplifiés et déployés au sein d'une sorte de mille-feuilles vibrionnant, offrant au regard comme un miroir et un prolongement de notre conscience du moment. Ainsi, pour revenir au Sony Reader 650 qui nous intéresse ici, c'est je crois la combinaison de cette blancheur naissante de la page, associée à la souple réactivité de l'écran tactile, qui font de cet objet une première étape d'importance en direction de l'épure ultime que sera peut-être un jour la feuille seule, débarrassée de son cadre de métal et d'aluminium.

Spéculations délirantes ? Peut-être, peut-être pas. :)

En guise de conclusion bien plus prosaïque, je retiendrai deux points, deux fonctions vraiment utiles et pratiques :

- la possibilité de jeter un livrel depuis la tablette: fonction sans doute existante déjà sur d'autres appareils, mais que je découvre avec celui-ci, étant resté avec la première génération du Cybook Gen 3 et, ces 18 derniers mois, avec le très robuste et très fiable Astak Asus EZReader de 5 pouces.

- pouvoir aussi, en faisant un "double-clic" de l'index, installer et/ou enlever un marque-page, un signet en haut et à droite de l'écran.

Comme le disait Aldus dans un papier récent, et même si bien sûr le Sony Reader 650 n'est pas en mesure d'égaler la référence incontournable du genre qu'est le Kindle 3, avec ses centaines de milliers de livrels téléchargeables instantanément, nous avons avec le Sony Reader une "véritable machine à lire".

Plaisir, vitesse, et fenêtre grande ouverte au travers de laquelle plonger son regard, jusqu'au coeur de la danse des mots."

Complément du 21/10/10: "1. Curieusement", pour certains textes en mode pdf, dès qu'il s'agit d'agrandir pour mieux lire, il faut parfois appuyer sur "XS" plutôt que sur M (XS > S > M > L > XL > XXL). 2. Encore une fois, avec cette page blanche très réactive, qui obéit à l'effleurement des doigts sur l'écran, nous approchons toujours plus de l'idéal de la feuille de papier, et donc du livre en tant que tel, objet moderne et parfait en soi. Ainsi, à mesure que s'effacent les boutons et la technologie, nous retrouvons les sensations naturelles du livre que l'on feuillette, que l'on effeuille, mais ici démultipliées, amplifiées, et prodigieusement accélérées. Il devient alors possible, et le plus aisément du monde, du moins pour les individus qui comme moi ont pour coutume de lire plusieurs ouvrages en même temps, de passer quelques temps avec Flaubert, pour ensuite parcourir quelques dizaines de pages de Balzac, et passer ensuite du côté de chez Lovecraft, et puis Proust/Swann aussi, écouter la musique de Baudelaire dans ses oeuvres, et finir avec Poe et les Aventures d'Arthur Gordon Pym, cité par Lovecraft dans les "Montagnes Hallucinées", etc, etc. Formidables machines à lire que les lecteurs e-ink, certes, mais plus ici encore avec la page blanche tactile."

Merci Thierry. A titre personnel, je n'ai pas encore pris en main ce nouveau modèle mais cela ne saurait tarder! N'hésitez pas à relayer vos propres impressions.


Pratiques et bonheurs de lectures

"Billet envoyé par Thierry Berton, lecteur:"

Pour illustrer les bienfaits de la lecture sur tablette numérique, voici quelques lignes rédigées il y a quelques temps, en espérant que tout cela incitera nos éditeurs de France et de Navarre, comme par exemple M. Gallimard, de tester la chose, de prendre en main ces objets étranges, et de découvrir un plaisir nouveau dans la découverte de nombre de textes.

Voici quelques considérations d'ordre général.

1. Saint-Simon: Je n'avais jusqu'à présent jamais lu une seule ligne de Saint-Simon. Je me souviens que nous avions à la maison une intégrale de belle facture, que mon père lisait de temps en temps, dorée sur tranche, cuir, avec des gravures en couleur que je regardais surtout. Il y a bien eu un volume en poche, plus tard, mais que je n'ai jamais vraiment lu, tant le texte, sa mise en page était oppressante, touffue et indigeste. Mais il a fallu, sans doute des années de maturation aussi, mais surtout le format électronique, et l'existence des tablettes de lecture, pour rendre ce texte intéressant, voire même passionnant. Pour Saint-Simon, je crois que je vais privilégier le petit écran de 5 pouces de mon EZ Reader Astak. Le texte s'y prête. Le Verbe de Saint-Simon, la chronique d'un journaliste génial et assidu, l'effervescence de sa pensée et de ses écrits, permettent une lecture au creux de la main (= écran 5 pouces).

2. Proust: par contre, la complexité de Proust, la richesse infinie aussi, me semblent dédiées aux écrans plus larges, comme celui de l'Iliad (8.1 pouces). Là, dans ce grand format, on ouvre le texte, ou lui offre de l'espace, une bordure blanche, un texte pdf en majesté, le plaisir tout nouveau et inédit d'une présentation luxueuse. En effet, c'est là le support idéal qui me permettra de dépasser sans aucun doute les premières 200 à 300 pages. Maturité sans doute là encore, qui me permet de mieux appréhender et vibrer avec les tonalités multicolores et multi-sonores du Verbe proustien, mais aussi importance primordiale pour moi de la mise en page et en espace. Même l'édition de la Pléiade apporte cette impression d'étouffement et d'oppression, tant le texte est ici aligné au plus près, au plus dense, occupant la totalité du papier bible. Il y a aussi cette édition intégrale, en un volume, aux éditions Quarto Gallimard :))), mais, si le livre est magnifique, il reste imposant, lourd et volumineux : il faut s'installer, s'attabler pour lire, comme on le ferait d'un travail, d'une tâche, d'une besogne. Quant aux éditions de poche, même constat: papier de mauvaise qualité, texte bien trop dense, et qui ne rend pas hommage à la splendeur des écrits de Proust. En somme, lire sur une tablette électronique, c'est bénéficier d'un outil presque pédagogique d'aide à la lecture. Avec l'espace ainsi retrouvé, la légèreté du lecteur, je vais enfin pouvoir me régaler de Proust, puisque la complexité des longues phrases se trouve comme portée et allégée par le confort de l'oeil, à l'aise vraiment, et toujours respirant à grandes bouffées.

3. Melville (Moby Dick): là encore, la tablette électronique permet une mise en page idéale, et qui surclasse toutes les éditions papier (j'en ai 4 : deux anciennes, avec illustration, mais lettres trop petites, et texte trop oppressant et dense, plus en poche, mais là encore, mêmes problèmes, mêmes obstacles pour aller jusqu'au bout du livre). Ici, le lecteur de 5 pouces semble parfait: dans sa version ePub, c'est un régal.

Bonne lecture à tous.