Lucien Bourcier n'avait pas quitté la pension de toute la journée. Il était resté dans sa chambre, tantôt l'arpentant, tantôt se couchant sur son lit. A midi, il était descendu à la salle à manger et s'y était trouvé seul, Mme de Villaplane ayant décidé de se faire monter son déjeuner. Et le déjeuner terminé, il était revenu chez lui.

Que faire d'autre ? Il avait appris depuis longtemps à maîtriser ses impatiences, grandes et petites.

Il écrivait, quand Moka frappa.

— Entrez !

Et stupéfait, il vit entrer le répétiteur.

— Comment diable, dit Lucien en se levant.

— Chut ! dit Moka... Excusez-moi, mon cher ami. Quand vous saurez ce qui m'amène... Ouyouyou !

Et mystérieusement, il se mit un doigt sur la bouche.

— Mais comment diable avez-vous découvert que j'étais ici ?

— Très simple : c'est Francis Montfort qui me l'a dit.

Après tout, Lucien n'avait pas demandé le secret à Francis Montfort.

— Vous venez de la part de mon père ?

— Non.

— Ah ! Très bien.

Il offrit une chaise à Moka, mais celui-ci refusa.

— Non, mon cher, il ne s'agit pas de s'asseoir, il ne s'agit pas de... enfin, je ne suis pas en visite. Je suis venu vous demander un service... éminent, pas pour moi, mais pour un de nos amis communs, un grand ami.

— Parlez.

— Vous ne devinez pas ?

— Parlez donc !

— Cripure !

Moka se tenait tout droit au milieu de la pièce et parlait avec une absence étonnante de gestes, les mains jointes sur le ventre, le chapeau sous le coude. Il regardait Lucien dans les yeux. Celui-ci s'assombrit en entendant le nom de Cripure.

— Que veut-il de moi ?

— Il veut... c'est-à-dire... Il va se battre en duel, voilà !

Moka écarta les bras et le chapeau tomba par terre. Il le releva.

— Qu'est-ce que ça signifie ? dit Lucien. C'est une plaisanterie ?

Cripure se battre en duel ! Est-ce que le malheureux était devenu fou ?

— Dites ? Ça n'est pas sérieux ?

— Moi non plus, je n'y croyais pas, répondit Moka, mais hélas...

— Un duel ! Contre qui ?

— Nabucet. Il l'a giflé.

— Giflé ? Pourquoi ?

— C'est une gifle... globale, m'a dit Cripure. Enfin, il l'a giflé. A la gare. Oh, ça vient de loin, cette histoire-là. Il y a longtemps que Cripure et Nabucet...

— Mais enfin, c'est idiot. C'est complètement idiot. Nous n'allons pas laisser faire cela. C'est... grotesque.

— Il vous demande d'être son témoin.

— Moi ?

— Avec moi. Vous ne refusez pas ?

— Évidemment non.

Tant pis, il partirait plus tard, s'il le fallait, mais il ne pouvait pas refuser ce service à Cripure.

— Bravo. Il est en bas, vous savez.

— Cripure ?

— Oui, avec des tas d'autres. Montfort. Un certain M. Kaminsky, deux jeunes filles...

— Qu'est-ce qu'ils ont à faire avec son duel, tous ceux-là ?

— Rien... Mais ils nous ont invités à leur petite fête et nous avons accepté.

— Dans quel monde de fous...

Ils dégringolèrent l'escalier en toute hâte.

 

En bas, autour de la table, on semblait occupé de tout autre chose que du duel. Kaminsky, plus en forme que jamais, excité diaboliquement par la présence de Cripure, portait encore une fois un toast, et Cripure, debout, tendait sa coupe vers celle de Simone.

L'arrivée de Moka et de Lucien ne sembla pas les déranger.

— Quand vous êtes venu, précisément, disait Kaminsky, ou un peu avant votre venue, nous parlions de Turnier. Vous n'ignorez pas, n'est-ce pas, cher monsieur, que c'est ici sa demeure.

— Mais comment donc ! s'écria Cripure... On devrait même, n'est-ce pas, y mettre une plaque de marbre, afin de faire assavoir aux générations futures... comment, n'est-ce pas, on meurt pour une femme !

Il s'esclaffa.

— Ah ! là là ! Pauvre, pauvre type...

— Ainsi, à votre avis, c'était un pauvre type ?

— Un très pauvre type, mademoiselle, répondit Cripure en se tournant vers Simone.

— Et Mercédès ?

— Mercédès ? reprit rêveusement Cripure, tout sourire quittant ses lèvres, oh, Mercédès, c'est autre chose...

— Buvons-nous aussi à Mercédès ? demanda Kaminsky.

Cripure ne répondit pas à cette question. Il murmura encore une fois :

— Mercédès...

Il leva la tête, et chacun put voir qu'il avait les yeux pleins de larmes.

Kaminsky l'observait du coin de l'œil. Lucien, debout à côté de Moka, n'osait avancer. Les deux jeunes filles échangèrent un regard. Cripure reposa sa coupe sans y avoir touché. Il s'assit.

— Mercédès avait refusé, dit-il, sur un ton de sourde colère. Mais pourquoi parler encore de Mercédès ? Ce matin, déjà... Laissons. Ah ! laissons.

Et il se tassa sur sa chaise, écrasé.

Moka fit un bond jusqu'à lui ; il se pencha à son oreille, et chuchota :

— Il accepte.

— Qui ? dit Cripure.

— Lucien.

— Ah ! Bono, bono... Avec l'arbitrage de Faurel. Pensez-y, mon cher, c'est capital. Vous y penserez ?

— Ce sera fait.

Moka s'éloigna vers Lucien, et Kaminsky reprit :

— Précisément au sujet de cette Mercédès...

Mais à cet instant même, la porte s'ouvrit avec fracas, et Mme de Villaplane apparut, blême de colère. Tous les visages se tournèrent vers cette apparition inattendue.

Elle haletait.

— Je trouve, dit-elle, d'une petite voix courte, que vous avez bien de l'audace, de condamner ainsi Mercédès sans l'entendre.

Et portant à son comble la stupeur générale, elle ajouta :

— Mercédès, c'est moi !

Ces paroles tombèrent dans un silence solennel et, pendant quelques instants, il sembla à tout le monde que ce silence allait durer longtemps encore. Cripure, voûté sur son fauteuil, leva vers Mme de Villaplane un regard où la surprise, l'étonnement, peut-être la connivence, mettaient quelque chose d'émerveillé. Le rire de Kaminsky retentit.

— Mais, voyons, chère madame, s'écria-t-il, vous ne vous appelez pas Mercédès !

— Comédien ! s'écria Mme de Villaplane, en s'avançant vers le Polonais. Sans doute eût-elle voulu pouvoir le gifler avec un éventail, mais elle dut se contenter d'en faire le simulacre. Comédien ! reprit-elle, je m'appelais ainsi alors. Mais parce que lui seul avait le droit de me donner ce nom, j'en ai changé après sa mort.

Et l'étonnante petite bonne femme se cacha le visage dans les mains et fondit en larmes.

Kaminsky cligna de l'œil, et faisant de l'index un geste négatif, il se toucha le front.

— Vous croyez ? murmura Cripure.

Cette question fit rire Kaminsky.

— Diable, dit-il, en s'approchant de Mme de Villaplane, c'est qu'elle est encore tentante, la vieille. Il lui caressa la nuque : « Chérie, va...

— Oh ! » fit Mme de Villaplane. Et sa petite main de porcelaine claqua sur la joue grasse de Kaminsky.

Cripure tira Moka par la manche.

— Filons, mon cher, filons... à l'anglaise, n'est-ce pas ! Je crois que...

— Vous avez raison, murmura Moka, je crois que ça va chauffer.

— Vous vous croyez en pays conquis ? s'écria Mme de Villaplane, en regardant fièrement Kaminsky. Soudard !

Moka rassembla en hâte le filet, la canne et le petit chapeau, et avec mille grimaces à l'adresse de Lucien et de Francis qui, eux aussi, s'étaient levés et s'apprêtaient à partir, il suivit Cripure, qui déjà avait gagné la porte.

Lucien le rattrapa.

— Ne partez pas, monsieur... Nous avons des choses à régler ensemble.

— Ah, au fait, dit Cripure, c'est vrai !

Il se retourna vers Lucien.

— Merci, mon cher. C'est très... amical de votre part. Merci.

— Je vous en prie.

— Avec Faurel comme arbitre, n'est-ce pas ?

Il se disait à lui-même que Faurel, seul, pourrait le tirer de cette affaire. Il n'avait pas une grande confiance en Lucien ni en Moka, et pensait qu'ils n'oseraient pas parler de... son infirmité, tandis que Faurel le ferait très bien.

— Mais, c'est entendu, dit Moka.

— Excusez-moi, dit encore Cripure, mais ce n'est pas le lieu de parler. D'ailleurs... Moka vous expliquera.

Et sans plus rien dire, il s'éloigna.

 

Cependant, Mme de Villaplane s'en prenait à Simone qu'elle venait de traiter de grue.

— Je vous interdis de traiter Simone de grue !

Simone riait, mais sans méchanceté apparente.

— Laissez, Otto, laissez, mon cher.

— Quoi ? dit Kaminsky... Allez m'attendre dans ma chambre, Simone... Que je reste seul un instant avec cette... vieille folle.

Il s'approcha de la « vieille folle » qui, debout au milieu de la pièce, les mains ouvertes, les yeux brouillés, regardait devant elle comme sans rien voir. Kaminsky s'approcha, tandis que Simone disparaissait, et cette fois, Mme de Villaplane n'opposa aucune résistance à la caresse dont il effleura la joue, elle ne s'offensa nullement de l'entendre la tutoyer et lui dire :

— Tu voudrais bien, toi aussi, sortir de ton monde, mais tu ne le peux pas. Chérie, va... Tu resteras ici avec tes chers souvenirs...

Cette fois, Mme de Villaplane pivota sur elle-même avec une prestesse enchantée et elle disparut en courant. A peine si Moka eut le temps de la voir.

— Ça va être une grande scène, dit Kaminsky... Ça y est ! Écoutez-moi ça, si elle gueule !

La voix de Mme de Villaplane retentissait en effet, plus impérieuse, plus suppliante que jamais.

— Monsieur Kaminsky ! Monsieur Kaminsky ! Et comme il ne répondait pas assez vite à son gré : « Otto ! Venez vite, vite, vite... »

Abandonnant Moka et Lucien, Otto gravit les escaliers quatre à quatre et pénétra dans la chambre de Mme de Villaplane en faisant claquer violemment la porte derrière lui.

— On dirait, à voir vos manières, commença-t-il...

Mais elle ne lui laissa pas le temps de continuer. Elle se jeta à ses pieds en pleurant à chaudes larmes :

— Emmène-moi ! Emmène-moi ! Emmène-moi !

Il tenta de la repousser, de dégager ses genoux qu'elle enserrait de ses bras.

— Cessez vos cris...

— Ne me laisse pas... Otto, si tu pars sans moi, je mourrai, c'est sûr. Emmène-moi ! Emmène-moi !

Cessez vos cris à l'instant.

— Dis que tu m'emmèneras ?

— Cessez d'abord de crier. Et lâchez-moi, à la fin. Voulez-vous...

Il s'arracha brutalement à l'étreinte de Mme de Villaplane, et celle-ci se releva, cessa de crier, mais non de pleurer. Il y eut un moment d'hésitation de part et d'autre.

— Que voulez-vous de moi, à la fin ? dit-il, d'un ton excédé.

— Il le demande, fit-elle en s'assuyant, et ses mains retombèrent sur ses genoux. Ne vous l'ai-je pas dit cent fois ? Oh, Otto, Otto ! Cruel, murmura-t-elle.

Il se pencha, comme s'il avait mal entendu.

— Cruel ?

— Oh oui !

Elle pleurait comme une petite fille, presque sans bruit.

— Mais, dit-il, c'est vous qui me... Ne m'obligez pas à être vraiment cruel, chère madame, non, ne m'y contraignez pas. Vous me mettez dans une situation impossible. Le bon sens...

— Le bon sens ! Le bon sens ! interrompit Mme de Villaplane avec un rire amer, oh ! laissez-moi en paix avec votre bon sens, je vous en prie. Elle avait repris le ton indigné et sarcastique. « Le bon sens ? Mais savez-vous seulement ce que vous dites... ce qu'il me dit, à moi, votre bon sens ? Il me dit, fit-elle d'une voix sourde, que si tu pars sans moi, tout est fini pour moi. Comprends-tu ? » Elle se leva, s'approcha de Kaminsky en répétant encore une fois : « Comprends-tu ? »

Cette fois ce n'était plus de la comédie.

— Répondez ! dit-elle.

Il répondit, fâché contre lui-même de se sentir si maladroit et, dans une mesure qu'il n'avait pas prévue, si dominé :

— Là n'est pas la question.

— Oh !

Stupeur. Les yeux écarquillés, bouche bée, elle le considéra avec mépris, le toisa. Et sa fureur la reprit, non une fureur glapissante comme tout à l'heure : une fureur sourde. Elle se mit à parler presque sans gestes avec de temps en temps seulement un petit clignement des yeux.

Il restait debout devant elle.

— Cœur de pierre ! Pas la question, dit-elle, en joignant les mains — et elle parla dorénavant les mains jointes : Je n'en puis plus, je te l'ai déjà dit combien de fois ? Est-ce vrai ?

— Oui.

— Bourreau ! Je ne puis plus continuer à vivre ainsi, et surtout, oh, surtout...

Elle frémit.

— Dites ?

— Je ne veux pas mourir ainsi.

Dans l'espace de quelques secondes elle rajeunit et vieillit tour à tour, la passion donnant à ses yeux une intensité juvénile, un éclat chaleureux. Mais dès qu'elle parla de la mort, il sembla à Kaminsky que le visage de Mme de Villaplane se décomposait. Le regard se voila, elle devint encore plus pâle, et ses dents claquèrent.

— Non, non, non, dit-elle, en secouant la tête, et sa voix ordinairement si ferme chevrotait. Mais elle se ressaisit : « Non. Pas ainsi. Je ne veux pas. »

Il soupira.

— Écoute...

— Je vous écoute.

— Je suis vieille par les années, et j'ai peur de la mort. Mais je suis jeune par le cœur, plus jeune que tu le crois par le corps... Comprends-tu ?

Il comprenait. Son geste exprima qu'il comprenait à merveille. Et même qu'il n'était pas sans compassion. Mais que pouvait-il de plus que de la plaindre ?

— Et je suis amoureuse.

— Oui ?

Il n'avait pas pu s'empêcher de sourire.

— De toi, dit-elle.

Il ne répondit pas, pas même par un regard. Mme de Villaplane ne se tint pas pour battue encore. Elle le poussa vers un fauteuil où il s'assit, elle en fit autant et continua, en apparence très calme :

— Je veux tout te dire. Tout.

Il croisa les jambes. Cette désinvolture ne la découragea pas.

Silence. Elle se recueillait, attendait peut-être qu'il parlât le premier. Mais comme il ne disait rien, elle releva la tête.

— Otto ?

— ...

— Ose donc me regarder dans les yeux et m'entendre. Dis, allons ! Regarde-moi.

Il la regarda.

— Bien. Toi, tu peux tout entendre et tout comprendre. Tu ne penses pas qu'il est ridicule à une femme de soixante ans d'être encore amoureuse. Encore, dit-elle amèrement : entends-moi bien, c'est pour la première fois. Si tu connaissais ma vie ! Toi, tu es un esprit libre et profond... Hein ?

— ...

— Oui, j'ai soixante ans. Mais mon corps n'en a pas quarante, c'est vrai.

Elle se leva soudain.

— Veux-tu que je me mette nue devant toi ?

Elle le défiait.

— Allons, du calme, fit-il...

— Dis ?

— Calmez-vous donc. Pas d'extravagances. Quelle idée vous...

— Il ne veut pas de moi ! Oh, s'écria-t-elle. Et se penchant vers lui, fermant sous le visage de Kaminsky son petit poing crispé : « Tu agis envers moi, comme ils agiraient... tous ceux que tu prétends mépriser... haïr. Toi non plus, Otto, tu n'es pas d'accord avec toi-même. Cruel ! » Elle haletait. « Songe que de toute façon, je n'en ai plus que pour quelques années de vie, deux, trois, cinq peut-être. Si tu refuses, je finirai ici, dans cette... cave, parmi ces souvenirs que je hais, ces gens que je hais, toute une vie que je hais », s'écria Mme de Villaplane, perdant tout contrôle d'elle-même... Le ton était allé en montant et il finit sur une note aiguë, atroce...

— Intolérable, balbutia Kaminsky.

— Intolérable, ah oui ! reprit-elle. Oui, c'est intolérable !

Il se leva, voulut lui prendre la main, comme tout à l'heure à Simone. Elle ne le laissa pas faire.

— Ces souvenirs auxquels tu me renvoies !

— Mais je croyais, au contraire...

— Ah ! Ah ! Ah ! Tu as cru que je mentais surtout lorsque je prétendais être Mercédès ? Oui, c'était un mensonge. Mais ce n'est pas là surtout que j'ai menti. C'est quand je t'ai parlé de mon père le Préfet et de mon grand-père le Colonel.

— Comment, comment ? Votre grand-père n'était pas colonel et votre père n'était pas préfet ?

— Oh ! L'homme fin ! Si, ils étaient bien tout cela, colonel et préfet. Ce n'est pas là que j'ai menti.

— Vous êtes un abîme, chère madame.

— Et vous, et vous, cher monsieur, vous n'êtes qu'un petit chercheur, un piètre psychologue, malgré vos grands airs. Et encore une fois, un cœur de pierre. Vous m'appelez chère madame, est-ce Dieu possible ? Dis, me laisseras-tu mourir ainsi ? Dis ? Écoute, je n'ai pas fini...

Ce flot de paroles, ce mélange de vérité et de mensonge, de passion et de raison, étourdissait Kaminsky. Elle avait refusé tout à l'heure qu'il lui prît la main ; cette fois, ce fut elle qui prit la main de Kaminsky. Elle la porta à ses lèvres, puis elle la garda dans la sienne.

— Écoute... Je n'étais pas résignée, au contraire, j'étais désespérée. Rien que la mort en vue. Jusqu'au jour où tu es venu, il n'y a pas eu d'heure où je n'aie maudit ma vie. Mais je t'ai aimé. J'ai pensé alors que la vie pouvait encore valoir la peine. Mais tu refuses. Écoute : je serai seulement auprès de toi, je serai ta bonne. Dis ? Tu auras toutes les maîtresses que tu voudras. Je serai la bonne de Simone, sans jalousie. Mais tire-moi de là. Arrache-moi à ce tombeau. Fais que je meure dans l'amour. Dis ? Dis ? Tu ne dis rien ! Il ne dit rien, fit-elle en lâchant sa main, il refuse ! Ô infâme... Meurtrier...

Et son furieux délire la reprenant, elle se tordit les mains, éclata en sanglots, tandis que Kaminsky s'enfuyait...