SIMILITUDES

Le 12 juin

Le 7 juillet

M. Mirambeau est de surveillance à l’étude du soir.

M. Mirambeau est de surveillance à l’étude du soir.

Un peu avant 5 heures et demie, il met Sorgues à la porte.

Un peu avant 5 heures et demie, il met Macroy à la porte.

Sorgues va chez le préfet de discipline (voir plan).

Macroy va chez le préfet de discipline (voir plan).

Sorgues se fait passer un savon.

Macroy se fait passer un savon.

M. Planet donne le REDEAT : 5 heures 45

M. Planet donne le REDEAT : 5 heures 55

Sorgues se dirige vers l’étude, M. Planet le suit des yeux jusqu’à ce qu’il ait tourné l’angle (voir plan).

Macroy se dirige vers l’étude, M. Planet le suit des yeux jusqu’à ce qu’il ait tourné l’angle (voir plan).

Sorgues ne se trouve pas alors à plus de trois mètres de la salle d’études.

Macroy ne se trouve pas alors à plus de trois mètres de la salle d’études.

Personne dans les deux galeries. Pourtant, Sorgues n’arrive pas jusqu’à la porte de l’étude. On constate à 8 heures sa disparition.

Personne dans les deux galeries. Pourtant, Macroy n’arrive pas jusqu’à la porte de l’étude. On constate à 8 heures sa disparition.

Le portier affirme ne pas l’avoir vu sortir.

Le portier affirme ne pas l’avoir vu sortir.

Par la suite, on signalera qu’on l’a aperçu dans un train. Depuis : Plus rien.

Par la suite, on signalera qu’on l’a aperçu dans un train. Depuis : Plus rien.

Si ! La carte de Sorgues, trois semaines plus tard. Mais j’ai dit mes raisons de la tenir pour suspecte. En outre, la disparition de Macroy ne remonte qu’à trois jours.

Qui sait si, dans quinze ou vingt jours, une carte de Macroy…

« QUESTION ET CONCLUSION

« QUESTION :

« Que s’est-il passé, le 12 juin et le 7 juillet, près de l’intersection des deux galeries du rez-de-chaussée qui dessinent une croix grecque ? (Voir plan.)

« Quels faits identiques (car il faut admettre des faits identiques si l’on veut raisonner utilement sur la loi des similitudes) ont bien pu se dérouler dans cet espace vide ?

« Que l’on ait vu SORGUES, puis MACROY, voyager seuls semble impliquer qu’ils sont partis librement de la pension.

« Mais MOI, m’appuyant sur les observations que je viens d’énumérer, je pense que SORGUES, puis MACROY ont VU, ou ENTENDU, qu’ils ont SURPRIS, ou qu’on leur a RÉVÉLÉ quelque chose qui les a OBLIGÉS immédiatement, sans que des considérations d’aucune sorte aient été capables de les retenir, à s’enfuir de Saint-Agil.

« Je pense, en outre, que leur fuite a été surveillée, qu’ils PARAISSAIENT LIBRES, mais ne l’étaient pas, sinon SORGUES fût allé chez son père et MACROY chez M. Quadremare.

« Je pense, enfin, que les bizarreries que j’ai relevées sur la carte de SORGUES sont volontaires, faites dans le but d’exciter la méfiance de MACROY et la MIENNE, et que, si le numéro 95 n’a pas employé un procédé plus direct, c’est qu’il n’en avait pas le MOYEN.

« MA CONCLUSION est qu’il existe un MYSTÈRE, et que la CROIX GRECQUE est le lieu géométrique de ce MYSTÈRE. »