COMME UNE PIEUVRE
En ce premier soir qu’il est rentré, il se saoule. À puer, à en vomir. On est obligé d’aller chercher son frère Adam à Fowlshiels et de lui demander de le ramener chez lui. Le lendemain matin, l’explorateur se réveille dans sa maison d’enfance, et la pièce du fond, celle où il a grandi, offre à ses regards un amas de corps étendus : ses frères et sœurs endormis. Il a un violent mal de tête. Il se sent les os tout creux et fragiles. Il pense à Ailie et a envie de vomir. Tout à coup, la porte s’ouvre, laissant le passage à sa mère. Elle vient se blottir dans ses bras et le pleure comme un mort. Son frère se tient sur le seuil, une petite silhouette aux cheveux noirs debout à ses côtés. L’espace d’un instant de folie, l’explorateur prend le visiteur pour Ailie – pour une Ailie qui, après s’être radoucie au bout d’une nuit de réflexion, lui serait enfin revenue. Ce n’est que Zander.
Après avoir déjeuné d’un bol d’avoine au lait, de bannocks, d’œufs au bacon, de pain frais, de haddock fumé, de pommes de terre et d’oignons, le tout arrosé de petite bière et de thé, parce que sa mère lui trouvait mauvaise mine, il se traîne lourdement jusqu’à la rivière avec Zander et s’assied dans l’herbe haute, face au château de Newark. Il fait doux. Les rayons du soleil giflent la surface des eaux et ricochent dans le feuillage qui les filtre en douceur. À chaque tige d’herbe sa sauterelle en équilibre, à chaque fleur son papillon. Mungo arrache un brin de bruyère et se met à le mâchonner. Au bout d’un moment, il se tourne vers Zander. Jusqu’à présent, les deux jeunes gens n’ont fait que commérer sur les gens du village : un tel a épousé une telle, celui-ci est mort, celui-là a fait fortune, un autre est parti se battre contre les Français. On n’a parlé ni de l’Afrique ni d’Ailie.
— Ce qui fait qu’elle croit que je l’ai laissée tomber ?
Zander fait glisser de petits cailloux dans le filtre de ses doigts écartés. Il lui répond sans relever la tête.
— Oui. C’était un sale moment pour elle, quand tu t’es perdu en Afrique et que plus personne n’avait de tes nouvelles… un très sale moment. Mais quand tu es revenu à Londres et que tu n’es pas venu la voir… eh bien, elle s’est dit que tu ne l’aimais plus.
— Comme si j’avais eu mon mot à dire !… Ce n’est quand même pas difficile à comprendre !
— Ailie est une femme, Mungo, pas un homme. Quelle idée peut-elle se faire du devoir, des obligations ? Écoute… laisse-lui un peu de temps… et tu verras comme elle te reviendra. Elle t’aime, Mungo.
Lugubrement, l’explorateur contemple les murs du château en ruine. Il en connaît les moindres recoins et fissures. C’est là qu’enfant, il a refait la Guerre des frontières avec Adam, là qu’il a repris un à un tous les créneaux, là qu’il a repoussé l’ennemi invisible, là qu’il a rêvé de gloires futures.
— C’est que j’en ai vu de belles, moi aussi, tu sais ! La mort, la maladie, la famine, la captivité… J’ai même vu mon guide mourir sous mes yeux sans pouvoir intervenir.
— Nous le savons tous, Mungo. Que tu doives passer par une période de réadaptation n’a rien que de très naturel. Il n’empêche : elle m’a dit que si tu la voulais encore, il te faudrait recommencer à zéro.
— Quoi ? Lui refaire la cour, depuis le début ?
Zander acquiesce d’un signe de tête. Puis il se tourne vers son compagnon, et, l’œil soudain luisant, lui demande :
— Mais bon, dis-moi plutôt comment c’était, là-bas ?
Dans le courant de l’après-midi, alors qu’il a un mal de tête à tout casser, la gorge sèche et l’estomac rongé d’acidité, il monte pour la deuxième fois l’escalier qui conduit à la porte des Anderson. Sa cravate est empesée de frais, il étrenne sa veste de serge, il a ciré ses bottes, et il porte un paquet grossièrement emballé sous le bras. Une bonne en tablier et en sabots le fait entrer. Il est en train de se dire que c’est sûrement une nouvelle, lorsque Douce Davie déboule dans le couloir en bondissant. L’explorateur pose un genou par terre et tend la main vers l’animal.
— Là, là, Douce, dit-il en faisant claquer sa langue, le bon toutou !
Le chien s’arrête net et gronde à deux ou trois reprises en retroussant les babines. Pan ! la bonne a claqué la porte. Mungo se redresse gauchement. Douce Davie commence à aboyer.
Un bruit de pas précipités, une porte qui s’ouvre à l’autre bout du couloir. C’est le Dr Anderson. Imposant, le nez épaté, il s’est laissé pousser une barbe qui lui envahit la figure comme une luxuriante floraison de plantes marines. Il enlace l’explorateur avec des gestes qu’on a pour une amante, le serre fortement sur sa poitrine.
— Mungo ! murmure-t-il d’une voix tremblante. Alors comme ça, tu nous reviens !
L’explorateur se sent gêné. À peine le docteur a-t-il desserré son étreinte qu’il recule d’un pas et acquiesce d’un signe de tête.
— Si fait, marmonne-t-il.
Nouvelles accolades, nouvelles effusions, nouvelles démonstrations bruyantes avec bourrades et mains qu’on agite comme des leviers de pompe, ce qui conduit le terrier à gratter la jambe de l’explorateur et à protester de ses jappements. Mungo a l’impression d’avoir traversé tout le terrain avec la balle et d’avoir enfin marqué le but décisif.
— Bien, bien, lance le docteur d’une voix tonnante, entre dans le salon, qu’on te regarde un peu !
Mungo le suit dans la pièce qu’il connaît si bien. Une grande vague de tendresse et de nostalgie commence à déferler sur lui lorsque tout soudain il s’immobilise. Que signifie ?… Les murs du salon sont couverts de bizarres croquis noir sur blanc. On y voit des carrés et des rectangles se pénétrer en alvéoles de ruche, des sphéroïdes aplatis, des cercles inscrits dans d’autres cercles, bref des formes dictées par une géométrie sommaire, comme si l’artiste avait voulu rester à mi-chemin entre le beau et le rationnel, entre les mathématiques et le plaisir. Le jeune homme remarque dans un coin de la pièce le bureau en merisier sur lequel trône, flamboyant comme une icône, un microscope Cuff tout neuf. Il est sur le point de demander à son vieil ami et mentor s’il s’est mis à la micrographie, lorsque le docteur se tourne vers lui et lui tend un verre de bordeaux rouge.
— Bonne santé * ! aboie-t-il, et mes sincères félicitations. C’est la gloire et la célébrité que tu nous ramènes au canton, et j’en suis bougrement fier pour toi.
Sur quoi il démarre : papillonne autour de la pièce, remplit dix fois le verre de Mungo, lui offre des cigares, des biscuits d’avoine, des harengs doux, de la confiture en pot, renverse des livres de sa bibliothèque… tout cela sans cesser de lui casser la tête avec l’une de ses patientes d’Abbotsford, qu’il venait de guérir d’un impétigo :
— Du raifort ! s’écrie-t-il. Cinq mesures. Plus deux de sang menstruel et trois de bézoard, et les plaies disparaissent aussi vite que si on les frappait d’un coup de baguette magique ! Au diable l’homéopathie ! S’en tenir aux bons vieux médicaments qui ont fait leurs preuves, c’est toujours ce que je dis !
Il marque une pause, pivote sur ses talons et dévisage l’explorateur comme s’il le voyait pour la première fois.
— Mais bon, peut-être que tu en as assez de m’entendre radoter. C’est ma fille que tu viens voir, pas vrai ?
Mungo lui prend la main.
— Je veux l’épouser.
— L’épouser ? s’écrie le Dr Anderson. Un peu, que tu veux l’épouser ! Comme si tu ne lui avais pas déjà demandé de t’attendre pendant que tu jouais les casse-cou chez les nègres et les Hottentots ! Moi, j’appelle ça des fiançailles ou je ne m’y connais pas. Bague ou pas, ça change rien.
— C’est que ju… justement, j’en ai une, bégaie Mungo en fouillant dans sa poche. Ici… là, dans ma… ma…
— Et les fiançailles, ça veut bien dire qu’il y a serment sacré de se marier par-devant le Seigneur et les hommes, non ?
Allez savoir comment, le docteur a réussi à se mettre dans tous ses états et crie maintenant d’une voix de stentor. Ses dernières paroles résonnent à travers la pièce comme une condamnation et font vibrer les verres posés sur les étagères.
L’émotion débordante du vieillard autant que le tour pris par ses questions laissent l’explorateur sans voix.
— Eh bien mais, c’est-à-dire que… oui…
— Et moi, je dis que t’as drôlement raison, mon garçon ! beugle le docteur, rouge jusqu’au blanc des yeux. Alors, épouse-la, bon sang !
Puis baissant brusquement la voix, et avec un clin d’œil (à moins qu’une poussière le gêne), il ajoute :
— Mais seulement, tu la traites comme il faut, mon garçon ! Tu la traites comme il faut !
Sur quoi il disparaît, et la porte claque sur le chambranle comme un coup de tonnerre lointain.
Dix minutes plus tard, la même porte chuchote… Assis dans le gros fauteuil près de la fenêtre, l’explorateur perplexe a passé ce temps à s’interroger sur les dessins ésotériques qui couvrent les murs de la pièce. « Serait-ce la dernière toquade de Zander ? » se demande-t-il… Mais le bouton, en tournant, a déclenché dans son système nerveux un carillon de mille cloches. Il se lève d’un bond au moment même où, après s’être glissée dans le salon, Ailie referme doucement la porte derrière elle. Il ne sait trop que dire. Embarrassé, dévasté par l’émotion, sa belle confiance encore en mille morceaux après la débâcle de la veille, il ne peut que la regarder bouche bée.
Elle se tait, elle aussi. Mais sa lèvre inférieure tremble un peu et dans ses yeux saturés de vert, les pupilles, à force de se contracter, ne sont plus que des pointes d’épingles, dures et froides de ressentiment, de détermination et de colère. Hormis ses yeux, ses lèvres et son nez retroussé, c’est à peine si Mungo la reconnaît. Ailie s’est transformée. La campagnarde en sabots et en robe de coton blanc d’autrefois est devenue une vraie demoiselle, digne de la meilleure société londonienne. Elle s’est mise à la mode * : elle porte un bustier en brocart et une ample robe de velours anglais d’un vert aussi profond, aussi riche que le tapis de gazon d’une clairière en pleine forêt. Elle a ramené en arrière ses cheveux noirs, sous un bonnet dont le vert rappelle celui de sa robe, elle s’est poudré le visage et a enfilé d’élégantes pantoufles. Froides et grises comme des nuées grosses de pluie, ses tourterelles se sont perchées sur ses bras nus.
— Eh bien, lance-t-elle enfin, mon père me dit que tu voulais me voir ?
— Oui, je voulais… je veux… oui, bredouille-t-il en s’avançant vers elle.
Puis il hésite et reste là, son paquet tendu devant lui comme une offrande.
— Je voulais… commence-t-il, et les mots s’alignent au bout de sa langue, des mots pour dire des espérances et des émotions toutes simples, amour, mariage, famille.
Mais voilà que quelque chose se met en travers, quelque chose qui soudain le désarçonne et le bloque entièrement, ce doit être parce qu’il n’a plus de forces, parce qu’il a passé sa nuit à boire, parce qu’il a les nerfs à vif, parce qu’il s’est levé trop brusquement de son fauteuil. Des crises, il en a déjà eu six ou sept à Londres. Alors il a senti, comme une pieuvre venue des côtes mêmes de l’Afrique, la malaria le rattraper, le mettre à genoux et lui brouiller l’esprit. Un jour il a tellement perdu le fil de ses idées, au beau milieu d’une conférence qu’il donnait devant le Cercle équestre et géopolitique des Dames de Chelsea, que Sir Joseph a dû le remplacer au pied levé. Une autre fois encore, chez la baronne, il est tombé dans les pommes à sa première coupe de champagne. Et voilà qu’inexplicablement il se retrouve à genoux et là, à cinq ou six pas d’elle, ne sait plus ce qu’il se proposait de lui dire.
— Oui ? lui souffle-t-elle, le visage radouci par l’espoir.
— Je euh… euh… je…
— Oui ?
Elle se rapproche un peu et soudain prend peur en voyant l’expression qui s’est inscrite sur le visage de son amant… Aurait-elle été trop dure avec lui ?
— C’est le paquet que tu voulais me donner ? lui demande-t-elle de la voix qu’on prend avec un enfant. C’est pour moi ?
À quatre pattes, Mungo, comme un chien mouillé qui rentre chez ses maîtres, secoue la tête pour s’éclaircir les idées. Après quoi il regarde son paquet, et l’on dirait que c’est la première fois qu’il le voit.
— Je veux… veux… euh… je veux te… euh…
Doux Seigneur, mais que lui ont-ils fait ? Mortifiée, Ailie laisse retomber son bras. De surprise, les tourterelles s’envolent, vont se cogner dans les murs, affolées, heurtent le plafond ; et… et voilà qu’elle aussi, elle est par terre. Agenouillée à côté de lui, elle lui prend le visage entre les mains et désespérément essaie de lire ce qu’il y a dans son regard.
— Mungo ! Mungo ! s’écrie-t-elle. Qu’est-ce que tu as ?
Il tourne la tête pour l’embrasser et, tandis que le paquet lui échappe des mains, s’étale de tout son long sur le plancher.
— Euh… euh… murmure-t-il.
D’un bond, elle se redresse et sort du salon pour appeler son père.
Un instant plus tard, le visage blême, le Dr Anderson fait irruption dans la pièce, suivi de son nouvel apprenti.
— Vite, mon garçon, trouve-moi des sels ! Et tu m’apportes ma trousse… il va falloir le saigner !
Les sels remettent l’explorateur d’aplomb – suffisamment en tout cas pour qu’aidé de son assistant, le docteur puisse l’installer dans le fauteuil et lui faire une incision à l’avant-bras. Ailie se montre à la hauteur de la situation ; serrant les dents, elle tient le bol de porcelaine brillante. Frais et liquide entre ses doigts, le sang de son fiancé jaillit sur sa robe. L’apprenti, un jeune homme de seize ans à l’œil baladeur, tourne la tête et, après s’être excusé, s’en va vomir dans l’âtre. Le vieillard fulmine ; les tourterelles roucoulent, campées sur le dessus de la cheminée.
Plus tard, bien plus tard, debout devant le miroir de sa chambre, Ailie enlève ses boucles d’oreilles et défait l’agrafe de son collier. Il est 3 heures du matin. Dans la chambre d’amis, Mungo dort profondément. Encore un peu pâle, après tout ce sang perdu, il a une légère fièvre, mais le pire est passé. Ailie et Zander l’ont veillé une bonne partie de la nuit. Lorsqu’elle l’a quitté pour aller se coucher, son frère dodelinait du chef, assis sur une chaise à dossier droit, un verre de cognac coincé entre les jambes.
Elle ôte sa robe par l’encolure, l’étale en travers de son lit et en lisse les plis. Sur le vert du tissu, le sang de son fiancé, en séchant, a laissé de petites taches noires. On les remarque à peine mais Ailie ne peut s’empêcher d’y porter les doigts à huit ou dix reprises en se disant qu’elles sont bien obstinées, et en se demandant à quoi elles ressembleraient si elle les regardait au microscope. Elle s’imagine assise près de la fenêtre, en train d’assujettir sous la lentille son bout d’étoffe : elle met au point, et voici que sous ses yeux se révèle une substance organique qui piquette le tissu… des fibres capables, en se sclérosant, de resserrer les lèvres d’une blessure comme le feraient des doigts, des fibres inextricablement mêlées, au sein même de la trame et de la chaîne du velours. Du sang séché, friable, un dépôt poudreux, rien de plus… que pourtant une demi-douzaine de lavages ne suffiront pas à faire disparaître.
Assise en liquette au bord du lit, elle cède à la fatigue et laisse passer un moment avant de se pencher pour ôter ses chaussures puis ses bas. Fatiguée ? Non, plutôt épuisée et surexcitée, vide et repue. Fini les petits jeux, fini l’attente. Elle s’est conduite comme une gamine. Son promis est de retour et il a besoin d’elle, c’est tout ce qui compte. Les chaussures tombent sur le plancher, d’abord la gauche, puis la droite, mais soudain le paquet posé sur la coiffeuse attire son attention : un paquet volumineux, fait n’importe comment. Mungo n’a pas pu le lui donner à cause de cette crise qui l’a terrassé. Il a choisi quelque chose pour elle en quittant Londres.
La lampe à huile a attiré des papillons de nuit. Quelque part à l’autre bout de la pièce, un grillon frotte ses pattes l’une contre l’autre. Dehors, derrière les rideaux en dentelle, mille autres lui répondent. La nuit en crépite : on croirait entendre une armée de nourrissons en train de secouer leurs hochets. Bras et jambes nus, Ailie se relève et se porte comme en glissant jusqu’à la coiffeuse, elle soupèse le paquet dans sa main. Il lui paraît lourd, massif ; et d’une forme bien étrange. Elle est sur le point de déchirer l’emballage mais non, elle ne s’en sent pas le droit : Mungo a certainement envie de partager sa surprise. Elle repose l’objet d’un air décidé. Et commence à délacer son corset. Un instant plus tard, elle l’ôte, enlève ses derniers sous-vêtements, qu’elle laisse tomber à ses pieds, et fait un pas vers l’armoire… lorsque le paquet attire à nouveau son regard. Elle le soulève encore une fois, s’interroge et… et ne réfléchit pas : elle déchire l’emballage avec ses ongles.
Elle se retrouve encore plus déroutée.
On dirait une sculpture, en bois, en pierre peut-être. Elle la tourne et la retourne dans ses mains. C’est lisse, et noir. Si noir même qu’on croirait que la matière boit la lumière jusqu’à son dernier grain. Ailie est d’abord incapable de deviner de quoi il s’agit. Puis, le sens de ces contours à peine dégrossis se dévoile : c’est une femme. Imposante. Sans proportions. Tête grosse comme un gland, tétons qui pendent, abdomen et fesses cruellement accusés, jusqu’à l’absurde. La jeune fille regarde de plus près. Les pieds de la femme ressemblent à des arbres, chacun de ses orteils à un tronc. Mais… qu’est-ce que c’est que ça ? Noir sur noir, un serpent lui monte le long de la jambe, sinueuse énigme.
Ailie contemple la figurine pendant un long moment. Elle se laisse envahir par sa noirceur satinée, s’abandonne à sa profonde intensité, puis se met à frissonner. Une brise nocturne soulève les rideaux de la fenêtre. Nue, elle pose la statuette sur la table et gagne l’armoire pour y prendre sa chemise de nuit. Dehors, les grillons s’émeuvent.