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PROSPECTUS

Nous publions en un seul volume le Don Quichotte, illustré, dont les deux premières éditions étaient en deux volumes. Le format reste le même; nous ne retranchons pas une seule de nos huit cents gravures. Le volume sera seulement un peu plus fort que n’était chacun des deux volumes des éditions précédentes. Celle-ci même sera également lisible, et nous n’avons pas eu besoin de recourir à des caractères plus compactes, ce qui se fait quelquefois au grand préjudice des yeux du lecteur , et ce qui serait un grave inconvénient dans une œuvre qu’on veut lire de suite et sans désemparer. Un nouvel arrangement dans le placement des gravures nous a suffi pour réduire à la proportion d’un seul volume les deux volumes du Don Quichotte illustré, Cette combinaison nous permet de réduire d’un tiers le prix du Don Quichotte sans rien retrancher d’un luxe d’illustrations, qui, joint à la rare exactitude et à la fidélité toute nouvelle en France de la traduction de ce chef-d’œuvre, a fait la fortune de cette magnifique publication.

Avant la traduction de M. Louis Viardot, on ne connaissait en France le Don Quichotte que par des traductions incomplètes, comme celle de Florian, on remplies de contre-sens et d’omissions, comme celle de Filleau-Saint-Martin, la plus connue de toutes. M. Louis Viardot n’a entrepris la traduction du Don Quichotte qu’après avoir étudié l’Espagne, ses moeurs, sa littérature; c’est dans cette étude qu’il a découvert le sens souvent incompris de son auteur. Longtemps avant de songer à devenir le nouveau traducteur de Cervantès, M. Louis Viardot avait écrit ces paroles, qui sont à la fois le motif et la justification de son entreprise: « Je puis affirmer, disait-il dans ses Études sur la Littérature, le Théâtre et les Beaux-Arts en Espagne, que personne n’a encore lu le Don Quichotte en français, et que Cervantès attend toujours un traducteur. »

Grâce à M. Viardot, ce traducteur est trouvé. Les nombreuses qualités d’écrivain que des publications antérieures avaient fait découvrir en lui, brillent dans su fidèle traduction du Don Quichotte sans nuire à la physionomie si tranchée du style de Cervantès. On oublie, en la lisant, que ce n’est pas l’original qu’on tient; ou plutôt on croit lire le texte, et le texte comme jamais les Espagnols eux-mêmes ne l’ont lu, éclairé des commentaires de l’Académie, des Bowle, des Pellicer, des Fernandez Navarete, de Los Rios, des Arrieta, des Clémencin. Plus d’allusions inintelligibles pour le lecteur du Don Quichotte, plus de phrases voilées. La note marche comme un flambeau devant le texte, quand le texte s’enveloppe de l’obscurité prudente commandée à Cervantès par la terreur de l’inquisition. L’ouvrage de Cervantès n’est pas seulement un roman, c’est une époque. Côte à côte du traducteur doit marcher l’historien. M. Viardot a compris et réalisé cette double tâche; il l’a complétée surtout par la Vie de Cervantès, qu’il a écrite pour être placée en tète de sa traduction : morceau spécial, qui expose l’influence de l’auteur du Don Quichotte sur son temps, et celle de son temps sur son livre.

Le choix d’un dessinateur habile comprenant aussi le Don Quichotte, pour le traduire à son tour avec le crayon, était difficile à faire entre tant d’artistes qui se se seraient disputé l’honneur de le justifier. M. Tony Johannot a senti toute la responsabilité dont nous chargions sa renommée, sinon pour l’agrandir, du moins pour la soutenir au point élevé où elle est parvenue. De notre côté, nous étions sûrs que jamais Cervantès n’aurait eu de meilleur interprète dans la langue colorée et vivante du burin. Quinze mille exemplaires, déjà en circulation et dans les mains du public, lui permettent de vérifier la justesse et le mérite de ces éloges, qui pouvaient paraître intéressés la première fois qu’ils ont fait le sujet de notre Prospectus, mais qui, aujourd’ hui, ont reçu la confirmation d’un succès qui n’a pas trouvé de contradicteurs.

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LE DON QUICHOTTE EST PUBLIÉ EN 100 LIVRAISONS A 20 CENTIMES 20 francs l’ouvrage complet

 

 

En payant d’avance tout ou partie de l’ouvrage, on reçoit franco à domicile le nombre des livraisons souscrites. Dans aucun cas, ce nombre ne peut être moindre de 25.

 

L’édition princeps en deux volumes se vend 30 fr., soit, 30 cent, la livraison.

 

ON SOUSCRIT
CHEZ J.-J. DUBOCHET ET CIE, ÉDITEURS
RUE DE SEINE, 33.

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