NOTICE
Au sujet de cette traduction de L’Enfer, couronnée par l’Académie Française, voici ce qu’en disait un grand poète français : Lamartine.
« Un autre jeune traducteur de la Divine Comédie tente en ce moment une œuvre mille fois plus difficile, et, chose plus étonnante encore, il y réussit.
» Nous voulons parler de la traduction de la Divine Comédie en vers français, par M. Louis Ratisbonne.
» Malgré le prodigieux effort de talent et de langue nécessaire pour traduire un poète en vers, M. Louis Ratisbonne n'a pas seulement rendu le sens, il a rendu la forme, la couleur, l'accent, le son. Il a communiqué au mètre français la vibration du mètre toscan ; il a transformé, à force d'art, la période poétique française en tercets du Dante. Ce chef-d'œuvre de vigueur et d'adresse dans le jeune écrivain est tout à la fois un chef-d'œuvre d'intelligence dans son modèle.
» M. Louis Ratisbonne rappelle la traduction, jusqu'ici inimitable, des Géorgiques de Virgile par l'abbé Delille ; mais le Dante, poète abrupte, étrange, sauvage et mystique tout ensemble, est mille fois plus inaccessible à la traduction que Virgile. La lumière se réfléchit mieux que les ténèbres dans le miroir de l'esprit humain comme dans le miroir de l'Océan. Le vers de M. Ratisbonne roule, avec un bruit latin, dans la langue française, les blocs, les rochers et jusqu'au limon de ce torrent de l'Apennin toscan qu'on entend bruire dans les vers du Dante. »