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Ellis Lœw dit :

— J’ai demandé cette petite réunion pour plusieurs raisons, Bucky. La première, c’est que je veux que vous m’excusiez d’avoir brûlé les étapes avec Dulange. Je me suis trop précipité en parlant aux journalistes, et vous avez reçu un mauvais coup. Acceptez mes excuses pour cela.

Je regardai Lœw, et Fritz Vogel, assis à ses côtés. La « petite réunion » se tenait chez Fritzie, dans son salon ; deux jours de gros titres sur Dulange avaient suffi à me faire passer pour un flic trop zélé qui poursuivait du vent.

— Que voulez-vous, monsieur Lœw ?

Fritzie éclata de rire et Lœw dit :

— Appelez-moi Ellis.

Il était difficile de descendre plus bas dans l’échelle des subtilités avec ce coup fourré – bien plus raffiné que les whiskies à l’eau et bols de bretzels que la maîtresse de maison avait servis par courtoisie. J’étais censé retrouver Madeleine dans une heure, et copiner avec mon patron en dehors des heures de service était la dernière chose au monde que je désirais.

— O.K., Ellis.

Le ton de ma voix fit tiquer Lœw.

— Bucky, nous avons été en conflit un certain nombre de fois par le passé. Peut-être même est-ce le cas en ce moment. Mais je pense que nous sommes d’accord sur plusieurs points. L’un comme l’autre, nous aimerions boucler l’affaire Short et retourner à nos tâches normales. Vous voulez revenir aux Mandats et Recherches et, pour autant qu’il me serait agréable de requérir contre l’assassin, je dois avouer que j’ai été dépassé par le cours des événements durant cette enquête, et il est temps que je retourne aux vieilles affaires que j’ai en souffrance.

J’avais l’impression d’être un tricheur de seconde zone tenant à la main un flush royal.

— Que désirez-vous, Ellis ?

— Je désire vous rendre au service des Mandats et Recherches dès demain, et je désire faire une dernière tentative sur l’affaire Short avant de retourner à mes vieux dossiers. L’un comme l’autre, Bucky, nous avons de l’avenir. Fritzie veut vous prendre comme équipier lorsqu’il sera lieutenant et…

— Russ Millard me veut lorsque Harry Sears prendra sa retraite.

Fritzie s’envoya une gorgée de whisky.

— Garçon, vous avez les angles trop vifs pour lui. Il a raconté que vous n’arriviez pas à vous contrôler. Le vieux Russ, c’est une chialeuse, et je suis beaucoup plus votre type.

C’était un bon point pour lui ; je songeai au regard dégoûté que Russ m’avait lancé lorsque j’avais mis son compte à Joe Dulange.

— Ellis, que désirez-vous ?

— Très bien, Dwight, je vais vous le dire. Il y a encore quatre détenus à la prison municipale qui ont avoué. Ils n’ont pas d’alibis pour les derniers jours de Betty, ils n’ont pas été cohérents au cours de leur premier interrogatoire, et c’est tous des violents, des fous enragés. Je veux qu’ils soient réinterrogés, en utilisant ce qu’on pourrait appeler un équipement approprié. C’est du travail de biscotos, et Fritzie voulait Bill Kœnig pour ça, mais Bill aime un peu trop la violence, alors je vous ai choisi. Alors, Dwight, c’est oui ou c’est non ? Retour aux Mandats ou travail merdique à la Criminelle jusqu’à ce que Russ Millard se fatigue de vous ? Millard est un homme patient et indulgent, Dwight. Ça pourrait durer longtemps, très longtemps.

— C’est oui.

Mon flush royal se cassa la gueule. Lœw rayonnait.

— Allez immédiatement à la prison municipale. Le garde de nuit a établi des billets de relaxe pour les quatre hommes. Il y a un fourgon à poivrots dans le parking du service de nuit, les clés sont sous le tapis. Conduisez les suspects au 1701, South Alameda, vous y retrouverez Fritzie. Bienvenue pour votre retour aux Mandats, Dwight.

Je me levai. Lœw prit un bretzel du bol et le picora avec délicatesse ; Fritzie éclusa son verre, ses mains tremblaient.

 

***

 

Les cinglés m’attendaient en cellule, vêtus de bleus de tôlards, enchaînés entre eux et entravés par des fers aux chevilles. Les billets de relaxe que m’avait donnés le gardien étaient accompagnés de clichés anthropométriques et de doubles carbone de leurs casiers ; lorsque la grille de la cellule se referma électroniquement, je comparai les photos aux visages.

Paul David Orchard était petit et trapu, avec un nez aplati qui lui mangeait la moitié du visage et de longs cheveux pommadés et laqués ; Cecil Thomas Durkin, mulâtre, la cinquantaine, chauve, plein de taches de rousseur, d’une taille avoisinant le mètre quatre-vingt-quinze. Charles Michael Issler avait d’énormes yeux marron enfoncés dans leurs orbites, et Loren (NMI) Bidwell était un vieil homme frêle, tremblotant de paralysie agitante, la peau couverte de taches jaunâtres. Il avait l’air tellement pathétique que je vérifiai sa feuille une seconde fois pour m’assurer que c’était bien le bon ; des plaintes pour mauvais traitements à enfants me rassurèrent. C’était le bon.

— Dehors, sur la passerelle, dis-je. Allez, remuez-vous.

Ils sortirent tous les quatre d’une démarche traînante et avancèrent de côté en croisant les pieds dans un raclement de chaînes. Je leur indiquai une sortie latérale jouxtant la passerelle ; le gardien ouvrit la porte de l’extérieur. La conga des cinglés déroula son ruban en pas chassés jusqu’au parking. Le gardien les tint à l’œil pendant que j’amenais le fourgon jusqu’à eux en marche arrière.

Le gardien ouvrit la porte arrière du fourgon ; je vérifiai dans le rétroviseur et observai la montée à bord de ma cargaison. Ils chuchotaient entre eux, avalant des goulées d’air vivifiant de la nuit pendant qu’ils grimpaient maladroitement. Le gardien verrouilla la porte derrière eux et me fit signe du canon de son arme ; je démarrai.

Le 1701 South Alameda se trouvait dans la zone industrielle de L.A. Est, à environ deux kilomètres et demi de la prison municipale. Cinq minutes plus tard, je trouvai un entrepôt géant au beau milieu d’un bloc d’entrepôts géants, le seul dont la façade sur la rue était illuminée : LE ROI DU COMTE – VIANDES DE PREMIER CHOIX – FOURNISSEUR DES SERVICES PUBLICS DU COMTE DEPUIS 1923.

J’appuyai sur l’avertisseur en me garant ; une porte s’ouvrit sous l’enseigne, la lumière s’éteignit, Fritzie Vogel était là, les pouces en crochets dans le ceinturon.

Je sortis et déverrouillai la porte arrière. Les cinglés sortirent dans la rue en trébuchant ; Fritzie leur cria : « Par ici, messieurs. » Tous les quatre se dirigèrent en pas chassés en direction de la voix ; une lumière s’alluma derrière Fritzie. Je fermai le fourgon et m’avançai.

Fritzie fit entrer le dernier cinglé et m’accueillit sur le pas de la porte.

— On paie ses dettes dans le comté, garçon. Celui à qui appartient cet endroit a une dette avec le shérif Biscailuz, et un de ses lieutenants en civil a un frangin docteur qui a une dette vis-à-vis de moi. Vous comprendrez de quoi je parle dans un instant.

Je fermai la porte et mis le verrou ; Fritzie passa en premier et doubla les marcheurs aux pas chassés, dans un couloir qui puait la bidoche. Le couloir donnait sur une pièce immense – des sols de ciment couverts de sciure, des rangées entières de crocs de boucher rouillés suspendus au plafond. Des quartiers de bœuf pendouillaient, accrochés à la moitié d’entre eux, en plein air, à température ambiante, un vrai festin pour les taons qui se régalaient. Mon estomac se retourna ; puis, au fond, je vis quatre chaises, placées juste en dessous de quatre crochets vides, et je compris cette fois pour de bon.

Fritzie défaisait les fers des cinglés pour leur attacher les mains devant par des menottes. Je restai à ses côtés pour jauger leurs réactions. Les tremblements du vieux Bidwell avaient passé la surmultipliée, Durkin fredonnait pour lui-même, Orchard ricanait, la tête inclinée sur le côté, comme si sa tignasse graisseuse, plaquée comme celle d’une gouine, lui pesait. Seul, Charles Issler avait l’air suffisamment lucide pour se montrer soucieux – il se tordait les mains et dardait ses regards de Fritzie à moi sans nous perdre de vue un seul instant.

Fritzie sortit un rouleau d’adhésif de sa poche et me le lança.

— Fixez les palmarès au mur, à côté des crocs. Par ordre alphabétique, juste de l’autre côté.

Je m’exécutai et je remarquai une table recouverte d’un drap, coincée en travers d’une porte de communication à quelques mètres de là. Fritzie fit approcher les prisonniers et les fit mettre debout sur les chaises avant de faire passer leurs chaînes de menottes dans les crocs de boucherie où elles se mirent à pendouiller. J’examinai les dossiers des types, dans l’espoir d’y trouver des faits qui me feraient suffisamment haïr les quatre hommes pour avoir le courage de tenir la nuit et retourner aux Mandats et Recherches.

Loren Bidwell était tombé trois fois déjà, à Atascadero, pour violences sexuelles sur mineurs avec circonstances aggravantes. Entre ses séjours en prison, il avouait avoir commis tous les grands crimes sexuels, et il avait même été un suspect majeur dans le meurtre de l’enfant Hickman dans les années 20. Cecil Durkin était un drogué, il aimait jouer de la lame et violer pendant ses séjours en tôle, et il était aussi batteur de jazz et avait joué avec quelques bons ensembles ; il avait plongé deux fois à Quentin pour incendie volontaire et on l’avait capturé en train de se masturber sur les lieux mêmes de son dernier boulot – le domicile d’un chef d’orchestre qui l’avait soi-disant entubé sur le règlement d’une soirée dans un night-club. De se faire piquer lui avait coûté douze ans en cabane ; depuis sa libération, il travaillait comme plongeur et vivait dans une chambre de l’Armée du Salut.

Charles Issler était maquereau et coupable professionnel, spécialiste en confessions dans les assassinats de tapineuses. Ses trois tickets comme julot lui avaient valu une année à la prison du comté, ses aveux bidons, deux séjours de quatre-vingt-dix jours pour observation à l’asile de dingues de Camarillo. Paul Orchard était un entôleur, un prostitué mâle, et un ancien shérif adjoint du comté de San Bernardino. Pour couronner ses trois gaulages par les Mœurs, il avait pris deux condamnations pour coups et blessures et agression.

Une petite bouffée de haine passa en moi. C’était encore léger, comme si j’allais monter sur le ring pour affronter un mec dont je n’étais pas sûr qu’il soit à ma main.

— Charmant quatuor, hein, mon garçon ? dit Fritzie.

— De vrais enfants de chœur.

Fritzie mit un doigt en crochet, façon « approchez-vous, jeune homme ». Je m’avançai pour faire face aux quatre suspects. Ma bouffée de haine tint le coup pendant qu’il disait :

— Vous avez tous avoué avoir tué le Dahlia. Nous ne pouvons pas prouver que c’est vous, donc c’est à vous de nous convaincre. Bucky, vous posez les questions sur les journées qui nous manquent pour la fille. J’écouterai jusqu’à ce que j’entende leurs mensonges de vérolés.

Je m’attaquai à Bidwell en premier. Les spasmes de ses tremblements faisaient branler la chaise sous lui. Je levai la main pour agripper le croc de boucher afin qu’il ne bouge plus.

— Parle-moi un peu de Betty Short, Papy. Pourquoi l’as-tu tuée ?

Le vieil homme me supplia du regard ; je détournai les yeux. Fritzie, qui lisait attentivement les palmarès criminels, rompit le silence.

— Ne soyez pas timide, mon garçon. Cet oiseau, il a fait sucer son bout à des petits garçons.

Ma main tressauta et fit bouger le croc.

— Accouche, Papy. Pourquoi tu l’as butée ?

— J’l’ai pas tuée, m’sieur, répondit-il, d’une voix essoufflée d’ivrogne. J’voulais juste un p’tit billet pour la célébrité. Trois repas chauds et un bon dodo, c’est tout ce que j’voulais. S’il vous plaît, m’sieur.

Le vieux poivrot n’avait pas l’air assez costaud pour soulever un couteau, et encore moins pour ligoter une femme et transporter les deux moitiés de son cadavre dans une bagnole. Je passai à Cecil Durkin.

— Raconte un peu, Cecil.

Le Zazou se mit à se foutre de moi.

— Raconter quoi ? T’as pris ta réplique dans Dick Tracy, ou les Antigangs ?

Du coin de l’œil, je vis Fritzie qui m’observait, prenant ma mesure.

— Encore une fois, merdeux. Parle-moi de toi et de Betty Short.

— J’ai baisé Betty Short, gloussa Durkin, et j’ai baisé ta maman ! J’suis ton papa !

Je lui envoyai un une-deux au plexus solaire, deux petits coups bien secs. Les jambes de Durkin cédèrent sous lui, mais il garda les pieds sur la chaise. Il haleta, cherchant sa respiration, avala une bonne goulée d’air et recommença à jouer au bravache.

— Tu crois que t’es intelligent, hein ? Toi, t’es le méchant, et ton pote, c’est le gentil. Tu vas me dérouiller, lui, y va venir à la rescousse. Bande de clowns, vous savez pas que votre numéro est mort avec les vaudevilles ?

Je me massai la main droite, aux jointures encore douloureuses, souvenir de Lee Blanchard et Joe Dulange.

— C’est moi le gentil, Cecil, n’oublie pas ça !

C’était la bonne réplique. Durkin se tritura les méninges pour me répondre ; je tournai mon attention sur Charles Michael Issler. Il baissa les yeux et dit :

— Je n’ai pas tué Lizz. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, et je m’excuse. S’il vous plaît, ne laissez pas cet homme me faire du mal.

D’un abord paisible, il paraissait sincère mais quelque chose en lui me débectait.

— Essaie de me convaincre.

— Je… je ne peux pas. Je n’ai rien fait.

Je songeai à Issler en maquereau, Betty en pute à mi-temps, et je me demandai s’il pouvait exister un rapport entre les deux – puis je me souvins que les racoleuses inscrites dans le petit carnet avaient déclaré qu’elle travaillait toujours en solo.

— Tu connaissais Betty Short ?

— Non.

— T’en avais entendu parler ?

— Non.

— Pourquoi as-tu avoué l’avoir assassinée ?

— Elle… elle avait l’air si gentille et si jolie et je me suis senti si mal quand j’ai vu sa photo dans le journal… J… j’avoue toujours quand elles sont jolies.

— Ton dossier dit que tu craches le morceau quand c’est des radasses qu’on a effacées. Pourquoi ?

— Ben, je…

— Tu frappes tes filles, Charlie ? Tu les fous dans les vapes avec ta schnouff ? Tu les obliges à faire les gentilles avec les potes ?

J’arrêtai, pensant à Kay et à Bobby De Witt. Issler releva la tête puis la baissa, d’abord lentement, puis de plus en plus fort. Il se mit rapidement à sangloter.

— Je fais des choses tellement moches, vicieuses, des choses vicieuses, vicieuses, vicieuses…

Fritzie s’approcha de moi, les deux mains serrées sur des coups de poing américains.

— Ça nous mènera nulle part, la technique du gant de velours, dit-il en chassant la chaise d’Issler de dessous lui d’un coup de pied.

Le mac-confesseur hurla et se mit à gigoter comme un poisson empalé ; les os craquèrent lorsque les menottes encaissèrent le choc de son poids.

— Ouvre les yeux, garçon, dit Fritz.

En hurlant « enfoiré », « négro », « enculeur », il vira les trois autres chaises du sol. Les confesseurs pendouillaient maintenant à quatre de front, hurlant, essayant de s’agripper au voisin par les jambes comme une pieuvre en bleus pénitentiaires. On aurait dit que les cris n’étaient qu’une seule et même voix jusqu’à ce que Fritzie arrive au contact de Charles Michael Issler.

Les deux coups de poing américains taillèrent leurs trajectoires en plein corps, gauche-droite, gauche-droite, gauche-droite. Issler hurla et gargouilla. Fritzie hurla :

— Parle-moi des derniers jours du Dahlia, espèce de marchand de fesse vérolé !

Je sentis que mes jambes étaient sur le point de lâcher. Issler répondit dans un cri perçant :

— Je… ne… sais… rien !

Fritzie lui envoya un uppercut dans l’entre-deux.

— Dis-moi ce que tu sais !

— Je vous ai connu aux Mœurs.

Fritzie lui balança une série de coups rapides.

— Dis-moi ce que tu sais ! Dis-moi ce que tes filles t’ont dit, espèce de marchand de fesse vérolé !

Issler eut un haut-le-cœur ; Fritzie s’approcha et le travailla au corps. J’entendis les côtes craquer, puis mon regard se figea sur ma gauche, en direction d’une alarme de protection sur le mur près de la porte de communication. Je regardai, les yeux figés, sans bouger. Fritzie entra dans mon champ de vision et fit rouler la table couverte d’un drap que j’avais remarquée auparavant.

Les cinglés gigotaient toujours sur leurs crocs, gémissant doucement. Fritzie s’approcha avec son chargement tout près de moi, me ricana à la figure et arracha le drap.

Sur la table se trouvait un cadavre nu, de sexe féminin, coupé en deux à la taille – une fille rondelette coiffée et maquillée pour ressembler à Elizabeth Short. Fritzie agrippa Charles Issler par la peau du cou et lui siffla au visage :

— Pour ta satisfaction d’expert en découpe, puis-je te présenter Jane Doe numéro quarante-trois. Vous allez tous tailler dans le vif, et le meilleur découpeur gagne une inculpation.

Issler ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure de part en part. Le vieux Bidwell devint violacé et commença à écumer des lèvres. Je sentis à l’odeur que Durkin venait de lâcher le paquet dans son pantalon et je vis les poignets brisés d’Orchard, tordus à angles droits, la chair percée d’os et de tendons. Fritzie sortit un schlass de Pachuco et fit jaillir la lame.

— Montrez-moi comment vous avez fait, bande d’ordures. Montrez-moi ce que les journaux n’ont pas dit. Montrez-moi et je serai gentil avec vous, et vous n’aurez plus mal, plus mal du tout. Bucky, enlève-leur les menottes.

Mes jambes cédèrent. Je m’effondrai sur Fritzie, le bousculant et l’envoyant dinguer au sol, puis je courus jusqu’à l’alarme et tirai la manette. En réponse, une sirène code trois retentit si haut, si clair, si bien qu’on aurait dit que c’était ses ondes sonores qui me propulsèrent au-dehors de l’entrepôt puis dans le fourgon à poivrots pour m’accompagner tout au long du chemin jusqu’à la porte de Kay, sans une excuse, sans une parole loyale pour Lee.

C’est ainsi que s’accomplit, dans les règles, notre union, à Kay et à moi.