24 décembre 1997
Cher Jonathan,
Ne parlons plus jamais de l’écriture l’un de l’autre. Je te posterai mon histoire, et je te supplie (comme Mini-Igor) que tu continues de poster la tienne, mais ne faisons plus de corrections ni même d’observations. Plus de louanges ni de reproches. Ne jugeons plus du tout. Nous sommes en dehors de cela déjà.
Nous parlons maintenant, Jonathan, ensemble et pas séparément. Nous sommes l’un avec l’autre, nous travaillons sur la même histoire, et je suis certain que tu le ressens aussi. Sais-tu que je suis la jeune gitane et que tu es Safran, et que je suis Kolkien et que tu es Brod, et que je suis ta grand-mère et que tu es grand-père, et que je suis Alex et que tu es toi, et que je suis toi et que tu es moi ? N’englobes-tu pas que nous pouvons nous apporter l’un à l’autre la sécurité et la paix ? Quand nous étions sous les étoiles à Trachimbrod, ne l’as-tu pas ressenti alors ? Ne me présente pas de non-vérités. Pas à moi.
Et maintenant, Jonathan, voici une histoire pour toi. Une histoire fidèle. J’informai mon père que j’irais dans une célèbre discothèque hier soir. Il dit, « Je suis certain que tu retourneras chez nous avec une camarade ? » Si tu veux savoir ce qu’il y avait sur sa bouche, il y avait la vodka. « Je ne l’intentionne pas », dis-je. « Tu seras si, si charnel », dit-il en riant. Il me toucha sur l’épaule, et je te dirai que c’était comme le toucher du démon. J’avais la plus grande honte de nous. « Non, dis-je. J’y vais seulement pour danser et être parmi mes amis. » « Chapka, Chapka. » « La ferme ! » lui dis-je, et je lui saisis le poignet. Je t’informerai que ceci fut la première occasion que j’aie jamais articulé quoi que ce soit d’ainsi à lui, et la première occasion que j’aie jamais fait un mouvement sur lui avec violence. « Pardon », dis-je en relâchant son poignet. « Je vais te faire le regretter », dit-il. Je fus une personne chanceuse parce qu’il avait tellement de vodka en lui qu’il n’avait pas assez de considération pour me cogner.
Je n’allai pas dans une célèbre discothèque, bien sûr. Comme j’ai mentionné, j’informe souvent mon père que j’irai dans une célèbre discothèque, mais après je vais à la plage. Je ne vais pas dans une célèbre discothèque de sorte que je peux déposer mon numéraire dans la boîte à biscuits pour déplacer en Amérique avec Mini-Igor. Mais je dois t’informer que c’est aussi parce que je n’aime pas les célèbres discothèques. Elles font me sentir très sans joie et abandonné. Est-ce que j’applique ce mot correctement ? Abandonné ?
La plage était belle hier soir, et ceci ne me surprit pas. J’aime m’asseoir au bord de la terre et sentir l’eau m’approximer, et après me laisser. Parfois, j’enlève mes chaussures et mets mes pieds là où je pense que l’eau approximera. J’ai tenté de penser au sujet d’Amérique en regard d’où je suis sur la plage. J’imagine une ligne, une ligne blanche, peinte sur le sable et sur l’océan, de moi à toi.
J’étais assis au bord de l’eau, je pensais à toi, et à nous, quand j’entendis une chose. La chose n’était ni l’eau, ni le vent, ni les insectes. Je tournai la tête pour voir ce que c’était. Quelqu’un marchait vers moi. Ceci m’effraya beaucoup, parce que je ne considère jamais personne d’autre à la plage quand j’y suis la nuit. Il n’y avait rien proximal de moi, rien vers quoi marcher que moi. J’ai mis mes chaussures et me suis mis à marcher en m’éloignant de cette personne. Était-il un policier ? La police prendra souvent des avantages sur les gens qui sont assis tout seuls. Était-il un criminel ? Je n’étais pas très effrayé d’un criminel parce qu’ils n’ont pas d’armes extra et ne peuvent infliger beaucoup. À moins que le criminel soit un policier. J’entendais que la personne continuait de m’approcher. Je fis une marche plus rapide. La personne me poursuivit avec vitesse. Je ne regardai pas encore pour tenter de témoigner qui c’était, parce que je ne voulais pas que la personne sache que j’étais averti de lui. Le bruit à mes oreilles était comme s’il se rapprochait, qu’il allait m’atteindre bientôt, alors je me mis à courir.
Après, j’entendis « Sacha ! » Je terminai ma course. « Sacha, c’est toi ? »
Je me retournai. Grand-père était plié en deux avec la main sur le ventre. Je vis qu’il manufacturait de très grandes inspirations. « Je te cherchais », dit-il. Je ne comprenais pas comment il savait qu’il pouvait me chercher à la plage. Comme je t’ai informé, personne n’est conscient que je vais à la plage la nuit. « Je suis là », dis-je, ce qui avait l’air bizarre mais je ne savais pas quoi dire d’autre. Il se redressa et dit, « J’ai une question. »
C’était la première occasion que je pus me rappeler quand grand-père m’adressait sans quelque chose parmi nous. Il n’y avait pas mon père, pas le héros, pas la chienne, pas la télévision, pas d’aliments. Seulement nous. « Quoi ? » demandai-je, parce que je perçus qu’il ne serait pas capable de poser sa question si je ne l’aidais pas. « J’ai à te demander quelque chose, mais tu dois englober que je demande seulement d’emprunter cette chose, et tu dois aussi englober que tu peux me dénier, que je ne serai pas injurié ni ne penserai rien de mauvais de toi. » « Quoi ? » Je ne pensais à rien que je possédais et que grand-père pourrait désirer. Je ne pensais à rien au monde que grand-père pourrait désirer.
« Je voudrais emprunter ton numéraire », dit-il. En vérité, je me sentis très honteux. Il n’avait pas besogné toute sa vie de sorte qu’il avait à demander à son petit-fils du numéraire. « D’accord », dis-je. Et je n’aurais dû articuler rien de plus pour permettre à mon « d’accord » de dire tout ce que j’ai jamais eu à dire à grand-père, pour que le « d’accord » soit toutes mes questions, et toutes ses réponses à ces questions, et toutes mes réponses à ses réponses. Mais ceci ne fut pas possible. « Pourquoi ? » demandai-je.
« Pourquoi quoi ? »
« Pourquoi désires-tu mon numéraire ? »
« Parce que je n’ai pas une somme suffisante. »
« Pour quoi faire ? Pourquoi as-tu besoin de numéraire ? »
Il tourna la tête vers l’eau et ne dit pas une chose. Ceci était-il sa réponse ? Il a bougé son pied dans le sable et fait un cercle.
« Je suis sans équivoque que je peux la trouver, dit-il. Quatre jours. Peut-être cinq. Mais cela ne pourrait requérir plus d’une semaine. Nous étions très près. »
J’aurais dû encore une fois dire « D’accord » et encore une fois ne rien dire de plus. J’aurais dû estimer que grand-père est beaucoup plus âgé que moi, et qu’en raison de ceci il est plus sage, et sinon, qu’il mérite quand même que je ne le questionne pas. Mais je dis, « Non. Nous n’étions pas près. »
« Si, dit-il, nous l’étions. »
« Non. Nous n’étions pas à cinq jours de la trouver. Nous étions à cinquante ans de la trouver. »
« C’est une chose que je dois faire. »
« Pourquoi ? »
« Tu ne comprendrais pas. »
« Mais si, je comprendrais. Je comprends. »
« Non, tu ne pourrais pas. »
« Herschel ? »
Il dessina un autre cercle avec son pied.
« Alors emmène-moi avec toi », dis-je. Je n’intentionnais pas de dire cela.
« Non », dit-il.
Je désirais dire encore, « Emmène-moi avec toi », mais je savais qu’il aurait répondu encore, « Non », et je ne pense pas que j’aurais pu entendre cela sans pleurer, et je sais que je ne peux pas pleurer en vue de grand-père.
« Il n’est pas nécessaire que tu te décides maintenant, dit-il. Je ne pensais pas que tu te déciderais rapidement. Je m’attends que tu diras non. »
« Pourquoi penses-tu que je vais dire non ? »
« Parce que tu ne comprends pas. »
« Si. »
« Non, tu ne comprends pas. »
« Il est possible que je dirai oui. »
« Je te donnerai toute possession que tu désires. Tu peux l’avoir le temps que je te restaure le numéraire, ce qui sera bientôt. »
« Emmène-moi avec toi », dis-je, et encore une fois je n’avais pas intentionné de le dire mais cela relâcha de ma bouche, comme les articles du chariot de Trachim.
« Non », dit-il.
« S’il te plaît, dis-je. Ce sera moins rétif avec moi. Je serais de beaucoup d’assistance. »
« Il faut que je la trouve seul », dit-il, et à cet instant je fus certain que si je donnais le numéraire à grand-père et lui permettais de partir, je ne le reverrais jamais.
« Emmène Mini-Igor. »
« Non, dit-il. Seul. » Pas de mots. Et après : « N’informe pas ton père. »
« Évidemment », dis-je, parce que évidemment je n’aurais pas informé mon père.
« Il faut que ce soit un secret entre nous. »
C’est cette dernière chose qu’il dit qui laissa la marque la plus permanente sur mon cerveau. Je ne m’en étais pas avisé avant qu’il l’articule, mais nous avons un secret. Nous avons une chose parmi nous que personne d’autre au monde ne sait, ou ne pourrait savoir. Nous avons un secret ensemble, et nous ne sommes plus séparés.
Je l’informai que je lui présenterais rapidement ma réponse.
Je ne sais pas quoi faire, Jonathan, et je désirerais que tu me dises ce que tu penses être la chose juste. Je sais qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait une chose juste. Il peut y en avoir deux. Il peut ne pas y en avoir. Je prendrai en considération ce que tu estimes. C’est une promesse. Mais je ne peux pas promettre que j’harmoniserai. Il y a des choses que tu ne peux savoir. (Et aussi, bien sûr, j’aurai déjà pris ma décision quand tu recevras cette lettre. Nous avons toujours communiqué dans ce temps égaré.)
Je ne suis pas une personne sotte. Je sais que grand-père ne sera jamais capable de restaurer le numéraire. Ceci signifie que je ne serai pas capable de déplacer moi-même et Mini-Igor en Amérique. Nos rêves ne peuvent exister en même temps. Je suis si jeune, et il est si âgé, et ces deux faits devraient nous rendre des gens qui méritent leurs rêves, mais ceci n’est pas une possibilité.
Je suis certain de ce que tu vas articuler. Tu vas articuler, « Je n’ai qu’à te donner le numéraire. » Tu vas articuler, « Tu peux me retourner le numéraire quand tu l’auras, ou tu peux ne jamais retourner le numéraire et ce ne sera plus mentionné. » Je sais que tu vas articuler ceci parce que je sais que tu es une bonne personne. Mais ce n’est pas acceptable. Pour la même raison que grand-père ne peut m’emmener avec lui dans son voyage, je ne peux prendre le numéraire de toi. Ceci est au sujet de choisir. Peux-tu le comprendre ? S’il te plaît, tente. Tu es la seule personne qui a compris ne serait-ce qu’un soupir de moi, et je te dirai que je suis la seule personne qui a compris ne serait-ce qu’un soupir de toi.
J’attendrai ta lettre d’avance avec impatience.
Ingénument,
Alexandre