II

Quand il eut atteint le sommet des collines, il s’assit pour se reposer. Il envisagea la possibilité de rester là, dans les hauteurs et d’y passer quelques jours, pendant que les recherches se poursuivraient. Mais si la police ne trouvait pas de piste, les patrouilles reprendraient la grand-route et passeraient sans doute les collines au crible. Ces réflexions l’amenèrent à conclure qu’il fallait s’éloigner à tout prix et s’éloigner vite. Tout dépendait de cela, de la rapidité de son avance, de sa rapidité, en général.

Il se leva et repartit droit devant lui, tournant le dos à la route. Les collines semblaient se déplacer avec lui. Au bout d’un certain temps, il se sentit de nouveau fatigué, mais son souci de faire vite lui interdit de s’octroyer le moindre répit. Il oublia même sa lassitude pendant un moment, mais bientôt il en éprouva de nouveau la torture, aggravée par la soif et l’envie de fumer. Il ne pouvait rien faire pour soulager sa soif, mais il avait dans sa poche un paquet de cigarettes à moitié plein. Il plaça une cigarette entre ses lèvres et chercha une allumette. Il n’avait pas d’allumettes. Il regarda autour de lui comme pour découvrir un endroit où se procurer une boîte d’allumettes. Il tira sur la cigarette, en essayant de s’imaginer qu’elle était allumée et qu’il aspirait de la fumée. Il n’avait pas d’allumettes. Il se mit à passer en revue tout ce qui lui manquait. Il n’avait pas de vêtements. Il n’avait pas d’argent. Il n’avait pas d’amis. Non, là il se trompait. Il pouvait compter sur quelques amis et sur un ami en particulier. Fellsinger, il en était certain, était prêt à se faire couper en quatre pour lui. Seulement Fellsinger était à Frisco[1] et le pavé de Frisco allait devenir brûlant, indépendamment de la canicule. Quoi qu’il en fût, ce qu’il avait de mieux à faire, c’était de joindre Fellsinger. La prochaine étape serait donc Frisco. La police ne surveillerait pas Fellsinger… Ou peut-être le surveillerait-elle… On verrait…

Au bout d’une heure, les collines firent place à une nouvelle étendue vert pâle : pas de route, pas de maison, rien. Parry envisagea de s’engager sur le vert pâle, mais finit par opter pour le vert sombre. La région était abondamment boisée et il se demanda ce qu’il pouvait y avoir de l’autre côté. Il regarda en arrière et constata que la disposition du terrain faciliterait l’orientation et lui éviterait de tourner en rond. Il pénétra dans le bois.

Il resta sous le couvert des arbres pendant plus d’une heure. Il marchait vite. Enfin il aperçut, à travers l’écran vert sombre, de larges plaques d’un jaune lumineux. Cela voulait dire qu’il allait bientôt déboucher de l’autre côté du bois. Il distinguait déjà, au loin, une bande jaune clair et il comprit que c’était une route.

Sur le bord de la route, il s’appuya contre un arbre et attendit. Il souhaitait voir passer un camion ou une auto et en même temps il en redoutait l’apparition. Il continuait à tirer sur sa cigarette non allumée. De l’autre côté de la route il y avait encore des bois. Tant pis, qu’elle vienne, cette voiture ! Que ça bouge, au moins !

Rien ne se produisit pendant les quarante minutes qui suivirent. Puis Parry entendit un bruit qui se rapprochait, c’était celui d’une voiture. Dans un sursaut de terreur animale, il se retourna pour s’élancer dans le bois, mais son goût du risque l’emporta sur la peur. Il courut jusqu’au milieu de la route. La voiture venait sur lui. C’était une Nash, modèle 36 ou 37 ; il n’aurait pu préciser et d’ailleurs peu lui importait. C’était un véhicule susceptible de le transporter à Frisco, si toutefois il allait à Frisco. Parry était là, planté au beau milieu de la route, et il agitait les bras, d’un geste presque suppliant. La Nash roulait assez vite et ne semblait pas vouloir s’arrêter. Elle accéléra en s’approchant de Parry. Il n’y avait qu’une personne dans la voiture et c’était un homme, – un homme en tous points charmant, qui par ce moyen signifiait à Parry de s’écarter, s’il ne voulait pas se faire écraser.

Parry s’écarta et la Nash le dépassa en trombe. Quinze autres minutes s’écoulèrent. Parry était appuyé contre le même arbre. Il souhaitait ardemment trouver une allumette. Il souhaitait ardemment pouvoir étancher sa soif. Il souhaitait ardemment l’arrivée d’une automobile secourable. Il déplorait que l’on fût au mois d’août. Il aurait voulu être né quelque part dans le Nord, au-delà du cercle polaire où des aventures de ce genre n’arrivent pas à un homme. C’est alors qu’il entendit une autre voiture.

Cette fois-ci, c’était une Studebaker. Un modèle antédiluvien. Elle roulait modestement à cinquante à l’heure et Parry se dit que c’était sûrement là sa vitesse maximum, quels que fussent ses efforts. Il était de nouveau au milieu de la route à agiter les bras.

La Studebaker s’arrêta. Il n’y avait à bord que le conducteur, un homme pauvrement vêtu, qui examina Parry de la tête aux pieds et finit par ouvrir la portière.

Parry monta, il fit claquer la porte, le conducteur embraya et la voiture reprit sa course, sans dépasser le cinquante. Parry avait déjà noté que la Studebaker était un coupé, que l’homme était âgé d’une quarantaine d’années, qu’il mesurait environ un mètre soixante-dix et ne pesait pas lourd. Il portait un feutre vétuste et qui l’était déjà sans doute depuis des années. Pendant quelques minutes, les deux hommes restèrent silencieux. Puis le conducteur tourna à moitié la tête vers Parry et demanda :

— … z’allez où ?

— San Francisco.

Cette fois, l’homme dévisagea Parry avec une curiosité avouée. Parry regardait droit devant lui. Il pensait que quatre heures à peu près s’étaient écoulées depuis qu’il s’était glissé dans le tonneau. Les journaux avaient peut-être déjà publié la nouvelle… Le propriétaire de la Studebaker n’allait peut-être pas à San Francisco… Tout était possible…

— Où ça, à Frisco ? demanda l’homme. Il repoussa son chapeau en arrière.

Parry était sur le point de répondre au Civic Center. Mais il changea d’avis. Il regarda de nouveau l’homme et songea encore au Civic Center. Au fond, sa réponse n’avait pas grande importance, puisqu’il allait se débarrasser du personnage et lui prendre sa voiture.

— Au Civic Center, dit-il.

— Je vous y déposerai, dit l’homme. Je descends l’avenue Van Ness jusqu’au marché. Comment se fait-il que vous ayez pris cette route ?

— C’est un gars qui m’a amené. Il prétendait que c’était un raccourci.

— Comment se fait-il qu’il vous ait laissé en route ?

— On s’est disputé, dit Parry.

— À propos de quoi ?

— De la politique.

— Qu’est-ce que vous êtes ?

— Eh bien ! dit Parry, moi, je suis neutre. Mais ce gars-là il m’a fait l’effet d’être contre tout. Il a pas réussi à me faire partager ses idées et, en fin de compte, il a arrêté sa voiture et m’a fait descendre.

L’homme regarda le torse nu de Parry. Il demanda :

— Qu’est-ce qu’est arrivé ? Il vous a fauché vot’liquette ?

— Non, je m’habille toujours comme ça en été. J’aime me sentir à mon aise. Vous auriez pas une allumette ?

L’homme plongea sa main dans une poche et la ressortit, tenant entre deux doigts une boîte d’allumettes.

— Une cigarette ? proposa Parry en frottant une allumette.

— Je ne fume pas. Il est drôlement marrant vot’falzar.

— Je sais. Mais il est pratique.

— Vous aimez bien être à l’aise, dit l’homme, et il se mit à rire, sans cesser d’examiner le pantalon de coton gris.

— Oui, dit Parry, j’aime bien être à mon aise.

— Vous pouvez garder les allumettes, dit l’homme.

Il examinait toujours le pantalon de coton gris. La vitesse de la Studebaker tomba à quarante, puis à trente. Le regard de l’homme descendit jusqu’aux lourdes chaussures de Parry.

— Comment ça se fait que vous avez des allumettes, alors que vous ne fumez pas ? demanda Parry.

L’homme ne répondit pas. Parry avait toujours la tête tournée vers l’avant, mais il observait du coin de l’œil les traits tannés de l’homme, son nez mince et court, son menton allongé. En obliquant un peu plus du regard, il aperçut l’oreille droite et une mèche de cheveux blancs et noirs mêlés, sous le bord cabossé du feutre. « À la tempe droite, se dit-il. Ou peut-être juste sous l’oreille droite. » Il avait entendu quelque part que, juste sous l’oreille, c’était le meilleur endroit.

— D’où c’est que vous êtes ? demanda l’homme.

— De l’Arizona.

— Où ça, en Arizona ?

— Maricopa, répondit Parry, ce qui était exact.

— Alors vous avez fait tout le chemin en stop depuis Maricopa, hein ?

— C’est ça, dit Parry.

Il jeta un coup d’œil dans le rétroviseur. La route, derrière eux, était déserte. Il se prépara à agir. Il replia sa main droite, serra le poing, le rendant aussi dur qu’il pouvait. Son bras droit tressaillait.

— Pourquoi Frisco ? demanda l’homme.

— Quoi ?

— Pourquoi vous allez à Frisco ?

Parry frotta son poing contre sa cuisse. Il se tourna et s’appuya contre la portière pour mieux regarder l’homme.

— Monsieur, dit-il, vous me tapez sur les nerfs avec toutes vos questions. J’ai pas envie de me laisser casser les pieds. Je peux trouver une autre voiture.

L’homme fronça les sourcils, ses traits se contractèrent, puis il se détendit et ébaucha un pâle sourire.

— Vous excitez pas, dit-il. Tout ce que j’ai fait, c’est…

— Oh, ça va, fit Parry rageusement. Je trouverais bien quelqu’un qui voudra m’emmener sans que j’aie besoin de lui raconter ma vie… À combien on est de Frisco ?

— Pas plus de vingt-cinq bornes, dit l’homme. Mais vous attigez – je vous donne un coup de main et vous…

— Arrêtez-vous là, mon vieux. Et merci de m’avoir amené jusqu’ici.

L’homme haussa les épaules. Il souleva le pied de l’accélérateur et le posa sur le frein. La voiture alla se ranger sur le bord de la route et, au moment où elle s’arrêtait, Parry se pencha en avant et balança son poing sur la tête de l’homme. Son poing toucha le haut de la mâchoire, juste sous l’oreille. Parry avait bien visé, mais il n’avait guère de punch. L’homme poussa un hurlement et lui agrippa le poignet, lors qu’il voulut frapper une seconde fois. Parry tenta de se dégager et de se servir de son gauche. L’homme était plus fort que Parry ne l’avait cru et un mélange de peur et de colère décuplait sa résistance, freinait l’attaque de Parry. L’homme souleva un genou, avec l’intention de l’enfoncer dans le bas-ventre de Parry. Celui-ci réussit à placer un direct du gauche au visage de son adversaire qui poussa un autre hurlement. Le genou remonta encore vers le bas-ventre de Parry. Parry voulut se redresser, mais le genou l’en empêchait. L’homme se mit à appeler au secours. Parry lui plaça un autre gauche à la face suivi d’un direct du droit à la tempe. Maintenant, l’homme était en proie à la panique. Il cessa d’appeler à l’aide et commença à supplier. Comme Parry lui assenait un nouveau coup, il l’adjura d’arrêter. Il dit qu’il n’avait pas beaucoup d’argent sur lui, mais qu’il était disposé à le donner, si seulement Parry voulait bien le laisser tranquille et lui permettre de continuer sa route. Parry le frappa de nouveau à la tempe, le frappa à la mâchoire et encore à la tempe. La tête de l’homme bascula et Parry l’atteignit sous l’oreille droite, le mettant knock-out.

Parry était très fatigué. Il souffla de l’air par la bouche et appuya sa tête sur le dossier déchiré. Couvrant le ronronnement de la Studebaker, un autre bruit lui parvint, celui d’une voiture qui s’approchait. Elle venait de la direction de San Francisco. Il la voyait déjà, devant lui, sur la route ; c’était un coupé décapotable gris, qui grossissait très vite. Parry eut envie de tout abandonner. Il pensa ouvrir la portière, pour bondir dans le bois et s’enfuir. C’était, songea-t-il, une idée vraiment lumineuse. Une autre idée, non moins lumineuse était d’essayer de se cacher sur le plancher de la Studebaker. Elles ne manquaient pas les idées lumineuses. Il vit de la fumée s’élever du sol, provenant de sa cigarette à moitié consumée. Il se pencha, ramassa la cigarette et l’approcha du visage de l’homme évanoui. Il tenait ses mains en écran autour du mégot allumé et ne quittait pas des yeux le coupé décapotable gris qui approchait. Le mieux, c’était de faire croire aux gens du coupé qu’il y avait trois passagers dans la Studebaker, qu’ils s’étaient arrêtés là pour que l’un d’eux puisse aller faire un tour dans les bois et que les deux autres l’attendaient en grillant une cigarette.

Le coupé gris doubla en trombe la Studebaker et poursuivit sa route. Pour la seconde fois, Parry souffla de l’air par la bouche. Une autre voiture n’allait pas tarder à passer. La route semblait produire maintenant une moyenne d’une voiture toutes les quatre à cinq minutes. Il fallait que les gens de la prochaine s’imaginent que la Studebaker ne transportait qu’une seule personne et que celle-ci était allée faire un tour dans les bois. Parry ouvrit la portière, tira l’homme évanoui de la voiture et le traîna rapidement sous les arbres. Il le déshabilla et était en train d’enfiler ses vêtements quand l’homme reprit connaissance et tenta d’ouvrir une bouche tuméfiée. Parry se pencha tout contre lui et décocha un crochet du droit sur le côté de sa tête. L’homme s’évanouit de nouveau et Parry se hâta d’enfiler les vêtements. Ils ne lui allaient pas trop mal. La pièce la plus intéressante était le chapeau de feutre. Son large bord ombrageait suffisamment le visage de Parry. Il y avait une chemise à carreaux sale, une cravate violette à cercles orange, une veste marron foncé, rapiécée en une demi-douzaine d’endroits et un pantalon bleu marine qui commençait son troisième lustre.

Parry, complètement habillé, retourna à la Studebaker. En approchant de la lisière du bois, il s’arrêta et porta la main à son menton. La Studebaker était là, et, arrêté juste derrière elle, il voyait le coupé décapotable gris. C’était une Pontiac. Il aperçut du gris-mauve derrière le volant, le gris mauve du corsage porté par une jeune femme blonde. Elle attendait derrière son volant que Parry sortît du bois. Il songea à retourner sous le couvert des arbres, à partir en courant, droit devant lui. Au moment où il faisait volte-face, il vit la jeune femme ouvrir la portière et descendre de la Pontiac.

Elle l’aperçut et fit un signe de la main. Son geste était plein d’autorité et Parry eut très peur. Il pivota sur ses talons et se mit à courir.

Le terrain était difficile, tout encombré d’arbres et de buissons. Parry entendit derrière lui des bruits de pas, de branches cassées, et il comprit que la jeune femme le poursuivait. Il se retourna une fois et la vit. Elle était à une vingtaine de mètres de lui et avançait aussi vite qu’elle le pouvait. Le serpent se glissa dans l’étang. Parry allait entraîner la fille dans l’épaisseur du bois et là, il l’assommerait et il s’enfuirait dans la Studebaker. Le serpent vira et d’un mouvement glissant s’en retourna vers la berge. Il n’avait pas besoin de l’assommer. Il n’avait pas à avoir peur. Toute l’affaire était très simple. La fille avait perdu son chemin. Elle avait croisé la Studebaker et continué à rouler pendant peut-être un kilomètre. Là, elle s’était aperçue qu’elle s’était égarée pour de bon et avait fait demi-tour. Elle s’était souvenue de la Studebaker arrêtée, et était revenue demander sa route. C’était tout. L’autorité qu’il avait cru déceler dans son geste d’appel n’était qu’une illusion de son imagination. Cette poursuite à travers bois avait pour causes la curiosité et une volonté opiniâtre de trouver de l’aide.

De toute façon, il avait maintenant parcouru une cinquantaine de mètres dans l’épaisseur du bois et ne risquait pas grand-chose. Il s’arrêta, se retourna et attendit la fille.

Elle arriva en courant. Sa blouse gris-mauve était complétée par une jupe gris-violet. Elle était menue, mesurait un mètre cinquante-cinq et ne pesait pas plus de quarante-cinq kilos. Ses cheveux blonds, mais non décolorés par l’eau oxygénée. Et elle était à peine maquillée : une trace de rouge à lèvres orangé qui allait bien avec ses yeux d’un gris pur. Sans être vraiment jolie, elle était un peu mieux que jolie. Son visage pourtant était trop mince pour qu’on pût la considérer comme une beauté.

— Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda Parry.

— En regardant mon niveau d’essence, je me suis aperçue que j’étais presque à sec.

Sa voix était en harmonie avec ses yeux gris et sa blondeur naturelle.

— Que voulez-vous que j’y fasse ? demanda Parry.

— Je ne connais pas cette route. J’ai peur de rester en panne ici…

— Moi aussi.

Parry scruta les yeux gris et ne put rien y lire.

Elle examinait ses vieux vêtements.

— Pourriez-vous me céder un peu d’essence ? Je vous la paierais un dollar le gallon[2].

Cette fille posait un problème qui n’avait qu’une solution : il fallait se débarrasser d’elle le plus vite possible.

— Retournons sur la route et on verra, dit Parry.

Ils rebroussèrent chemin. Parry s’attendait à un incident quelconque, mais rien ne se produisit. Il fit un détour pour éviter l’endroit où gisait l’homme et pourtant, il avait l’impression qu’elle l’avait déjà vu. Il pensait que cette histoire d’essence n’était qu’un prétexte. Peut-être cette fille se sentait-elle seule et cherchait-elle un compagnon ? Peut-être était-elle privée de distraction et voulait-elle de l’imprévu ? Il y avait un tas de peut-être, et aucun d’eux ne conduisait nulle part.

De nouveau, il l’examina. S’il avait fallu lui donner un âge, il aurait dit vingt-sept ans, ou vingt-six, pour être galant. À en juger par les petites rides qu’elle avait sous ses yeux, elle ne devait pas dormir beaucoup, et, à voir l’expression de sa bouche, la vie ne devait pas lui apporter de satisfactions. En tout cas, elle avait de l’argent. La Pontiac, c’était de l’argent. Il chercha quelque chose sur ses mains : elle ne portait qu’une grosse améthyste claire à l’annulaire droit.

Ils étaient arrivés au bord de la route. Elle se retourna vers lui et dit :

— C’est parfait, on monte dans ma voiture et on part en vitesse…