NOTES

[ÉPIGRAPHE]
Page 29.

1. Première strophe du poème « Let Me Live Out My Years » de John Gneisenau Neihardt (1881-1973), publié dans le recueil A Bundle of Myrrh (1907). L’essentiel de l’œuvre lyrique de Neihardt a sa source dans les longs et nombreux séjours qu’il fit parmi les communautés indiennes des Grandes Plaines et des montagnes Rocheuses. Une lettre de 1955 du poète corrige une faute récurrente dans les nombreuses réimpressions de son poème : il faut lire au deuxième vers « Let me die drunken » (« Laissez-moi mourir ivre ») et non « Let me lie drunken », comme l’écrit Jack London.

CHAPITRE I
Page 34.

1. Le poète anglais Algernon Charles Swinburne (1837-1909) est souvent cité par London. Son œuvre lyrique, raffinée dans sa prosodie, choqua nombre de ses contemporains par sa charge érotique et son antithéisme virulent. Il publia en 1882 un long poème arthurien, Tristram of Lyonesse, évoqué plus loin (p. 36).

Page 36.

1. Market Street, également appelée « la Fente », séparait alors le San Francisco bourgeois (au nord) des quartiers ouvriers. Cette géographie sociale est précisément décrite dans la nouvelle « Au sud de la Fente » (1909).

Page 37.

1. Jack London fréquenta ce quartier mal famé de l’East End de Londres lorsqu’il résida six semaines dans la capitale britannique en 1902 pour les besoins du reportage qui devint Le Peuple de l’Abîme.

Page 40.

1. En allongeant le i de Swinburne, Martin Eden transforme le son en diphtongue, suscitant ainsi involontairement l’image du cochon (swine).

Page 44.

1. Poèmes d’Henry Wadsworth Longfellow (1807-1882), le « classique » officiel des États-Unis au XIXe siècle. « A Psalm of Life » parut dans le Knickerbocker Magazine en octobre 1838. « Excelsior », publié en 1841 dans le recueil Ballads and Other Poems, devint rapidement très populaire.

CHAPITRE II
Page 51.

1. « Yes, Sir » et « No, Sir » sont les formules d’usage dans la marine lorsqu’un marin répond à un supérieur hiérarchique.

Page 53.

1. Le terme « canaque » s’appliquait à l’époque à tous les insulaires du Pacifique Sud. Le mot choisi ici pour rendre en français l’exclamation d’exaspération du personnage est emprunté au vocabulaire tahitien.

Page 59.

1. Un bronco (de l’espagnol signifiant « brutal », « brusque ») est un cheval indompté, ou qui est retourné vivre à l’état sauvage. — Le hula est une danse accompagnée de chants dans les îles hawaïennes.

CHAPITRE III
Page 64.

1. Le banc des pénitents désignait l’espace qui séparait l’estrade du pasteur de la congrégation, où les pécheurs étaient invités à venir se confesser et à se repentir. — « The meek and lowly » : écho des Évangiles. On peut citer, par exemple : « Je suis doux et humble de cœur » (Matthieu, XI, 29). La même expression est reprise au chapitre XXXVII (voir p. 433).

CHAPITRE IV
Page 77.

1. London utilise ici un terme d’argot britannique, bean-feast, qui désignait au début du XIXe siècle le repas annuel offert par le patron d’une entreprise à ses ouvriers, souvent accompagné d’une excursion à la campagne. Ce rite social était moins pratiqué aux États-Unis qu’en Grande-Bretagne. Le terme a fini par désigner une sortie en plein air où l’on fait bombance.

CHAPITRE V
Page 82.

1. Temescal était alors un quartier ouvrier du nord d’Oakland.

Page 85.

1. London commence par citer deux ouvrages de référence sur la navigation, celui du mathématicien anglais John William Norie (1772-1843), A Complete Epitome of Practical Navigation (1848), et l’illustre manuel du mathématicien américain Nathaniel Bowditch (1773-1838), The New American Practical Navigator (1802). — Squire Thornton Lecky (1838-1902) et Charles H. Marshall (1792-1865) écrivirent chacun plusieurs livres sur la navigation.

CHAPITRE VI
Page 88.

1. « Dolores », sous-titré « Notre-Dame des Sept Douleurs », est un long poème de Swinburne (voir p. 34, n. 1) inclus dans Poems and Ballads (1866).

CHAPITRE VII
Page 100.

1. Les mots en français dans le texte original sont écrits en italique et suivis d’une étoile.

2. The Secret Doctrine : The Synthesis of Science, Religion, and Philosophy (1888) est l’ouvrage le plus célèbre d’Helena Petrovna Blavatsky (1831-1891), fondatrice de la Société théosophique. Sont mentionnés ensuite Progress and Poverty : An Inquiry into the Cause of Industrial Depressions and of Increase of Want with Increase of Wealth : The Remedy (1879) du philosophe et économiste politique américain Henry George (1839-1897), Die Quintessenz des Sozialismus (1875) du sociologue et économiste politique allemand Albert Schäffle (1831-1903), et A History of the Warfare of Science with Theology in Christendom (1896) de l’historien et politicien américain Andrew Dickson White (1832-1918).

Page 101.

1. Les deux ouvrages cités sont The Classic Myths in English Literature and in Art (1893) de Charles Mills Gayley (1858-1932), et The Age of Fable ; or, Stories of Gods and Heroes (1855) de Thomas Bulfinch (1796-1867), premier volume d’une trilogie publiée en 1881 sous le titre Bulfinch’s Mythology.

Page 104.

1. Ce vers provient d’un roman de Harry Leon Wilson (1867-1939) intitulé The Spenders : A Tale of a Third Generation (Boston, Lothrop, 1902). Wilson semble avoir fait partie du groupe d’écrivains que George Sterling (voir p. 376, n. 1) réunissait de temps à autre dans sa maison de Carmel-by-the-Sea pour des fêtes très arrosées. Il n’est pas sans intérêt de noter que le vers cité par Martin Eden conclut un sonnet qui raille « les tâches bien ordonnées » d’une vie monotone et célèbre « l’homme qui vend son âme dans une cause insensée » pour « un moment de félicité ». London reprend partiellement ce vers au chapitre XIII de John Barleycorn (1913).

Page 109.

1. Le cours de grammaire que Ruth Morse donne à Martin Eden ne peut être rendu, quelque parti que l’on adopte, de manière satisfaisante. Nous avons choisi de faire porter les remarques et corrections de Ruth sur la langue fautive qu’emploie Martin dans l’original ; après tout, les deux locuteurs sont des Américains. Mais les exemples qu’elle cite ici sont empruntés au récit autobiographique de Martin qu’elle vient d’entendre, et ils n’ont évidemment pas d’équivalent dans notre traduction dudit récit, les systèmes grammaticaux des deux langues divergeant considérablement sur les points abordés. Il faut bien se résoudre à cet à peu-près, qui comporte en outre quelques adaptations.

CHAPITRE VIII
Page 115.

1. « The Princess » (1847), poème d’Alfred Tennyson (1809-1892), nommé Poète-Lauréat en 1850.

Page 124.

1. Parmi les bénédictions matinales du judaïsme orthodoxe se trouve en effet cette prière : « Loué sois-Tu, Éternel, qui ne m’as pas fait femme. »

CHAPITRE IX
Page 130.

1. The Youth’s Companion était une célèbre revue pour la jeunesse (1827-1929) dans laquelle London publia de nombreuses nouvelles, dont la première version de « Faire un feu » (« To Build a Fire ») le 29 mai 1902.

CHAPITRE X
Page 143.

1. « He travels the fastest who travels alone » : ce vers est le refrain de « The Winners » (1888), poème de Rudyard Kipling (1865-1936).

CHAPITRE XI
Page 151.

1. Le poète, critique et éditeur anglais William Ernest Henley (1849-1903) était un ami de Robert Louis Stevenson. Les poèmes qu’il composa à l’hôpital royal d’Édimbourg (où il passa deux ans pour soigner sa tuberculose) furent publiés dès 1875 dans le Cornhill Magazine.

Page 154.

1. L’épisode de la tache de cerise est emprunté à l’histoire de la relation amoureuse de Jack London avec Mabel Applegarth, ainsi que nous l’apprend une lettre de décembre 1900 de l’auteur à Anna Strunsky : « Est-ce que je l’aimais ? Il n’existait pas d’amour plus fort que le mien, pensais-je. Elle était plus que mortelle [sic]. Je me rappelle que nous mangions des cerises, un jour. Allongé sur le dos et levant les yeux, je vis que le jus noir avait taché ses lèvres. Je saluai la chose avec joie. C’était un signe que nous nous approchions l’un de l’autre, qu’elle se dépouillait de son immortalité » (lettre citée par Charles N. Watson dans The Novels of Jack London : A Reappraisal, Madison, University of Wisconsin Press, 1982, p. 272).

CHAPITRE XIII
Page 164.

1. Le philosophe anglais Herbert Spencer (1820-1903) donna à la théorie évolutionniste de Charles Darwin un caractère systématique, l’appliquant à la biologie, la psychologie et la sociologie en particulier. « L’Inconnaissable » (selon Spencer, la nature intime de l’univers ne peut être déchiffrée par l’homme) est le titre de la première partie des Premiers principes (1862).

Page 165.

1. Le biologiste George John Romanes (1848-1894) fut l’assistant et l’ami de Darwin. Il fonda ce qu’il appelle la psychologie comparative, qui étudie les similitudes entre les mécanismes cognitifs des animaux et des êtres humains.

Page 167.

1. Un « bateau ardent » est un voilier qui tend naturellement à lofer, c’est-à-dire à venir dans l’axe du vent.

Page 172.

1. Premier vers du « Prologue général » des Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer (1343 ?-1400) : « Quand Avril, de ses averses très douces, / A percé jusqu’à la racine la sécheresse de Mars » (trad. par André Crépin, Gallimard, coll. « Folio classique », 2000, p. 23).

CHAPITRE XIV
Page 181.

1. Voir Shakespeare, La Tempête, acte IV, sc. I, v. 156-157 : « Nous sommes de l’étoffe dont les rêves sont faits » (trad. par Jean-Michel Déprats ; Comédies, t. III, Bibl. de la Pléiade, p. 1205).

Page 188.

1. « In Memoriam A. H. H. » (1850) est une longue élégie de Tennyson (voir p. 115, n. 1) écrite en hommage à son ami intime et condisciple de Trinity College (Cambridge), Arthur Henry Hallam, mort à vingt-deux ans d’un transport au cerveau. « Locksley Hall » (1842), du même poète, est la méditation amère d’un soldat évoquant la femme qu’il aimait (et dont il était aimé) quand il était jeune, et qui a trahi son amour pour épouser un homme plus riche.

CHAPITRE XV
Page 199.

1. Le Boo Gang désignait une bande de jeunes malfrats à laquelle l’écrivain avait été lié. Charmian London, dans The Book of Jack London (New York, The Century Co., 1921, 2 vol., t. I, chap. VII, p. 97), cite un propos de son mari, où ce dernier évoque « le gang des Chahuteurs […] qui terrorisait Oakland ».

Page 205.

1. Écho du dernier vers de la strophe CXVIII de « In Memoriam A. H. H. » de Tennyson (voir p. 115, n. 1) : « Levez-vous, fuyez / Le faune titubant, l’orgie des sens ; / Élevez-vous, éliminez la bête, / Laissez le singe et le tigre s’éteindre » (trad. par Claude Dandréa, Anthologie bilingue de la poésie anglaise, Bibl. de la Pléiade, p. 887).

CHAPITRE XVI
Page 206.

1. John Fiske (1842-1901), né Edmund Fiske Green, philosophe et historien américain, est surtout connu pour sa transformation des idées évolutionnistes de Darwin en une apologie de la « race anglo-américaine ». Il est aussi l’auteur d’Esquisses de philosophie cosmique (Outlines of Cosmic Philosophy, 1874), où il explique que science et religion ne sont pas inconciliables.

CHAPITRE XIX
Page 234.

1. Andrew Carnegie (1835-1919), né écossais et naturalisé américain, fit fortune dans l’acier et les chemins de fer. Riche, il eut une activité philanthropique considérable. Il créa plus de deux mille cinq cents bibliothèques publiques gratuites à travers tout le pays, et fonda ou aida quantités d’institutions culturelles.

Page 235.

1. Elizabeth Barrett (1806-1861) vivait en recluse à Londres dans la maison d’un père tyrannique lorsqu’elle fit la connaissance de Robert Browning, en 1845. Une correspondance passionnée s’ensuivit, et Browning arracha la poétesse prétendument invalide à son père, l’épousa et partit avec elle en Italie.

Page 239.

1. Martin Eden a en réalité trois ans de moins que Ruth Morse, ainsi qu’il est indiqué aux chapitres II, XX et XXI (voir p. 61, 138 et 259).

CHAPITRE XX
Page 247.

1. Nous utilisons le titre communément adopté en français pour les Sonnets from the Portuguese (1850), cycle de quarante-quatre sonnets présentés comme étant une traduction du portugais, et qui constituent une sorte de journal poétique de la relation amoureuse entre Elizabeth et Robert Browning (voir p. 235, n. 1).

CHAPITRE XXI
Page 258.

1. Derniers vers du poème « The Ladies » (The Seven Seas, 1896) de Kipling.

Page 259.

1. Good Bye, Sweet Day ! (1901) : chanson de Celia Thaxter (paroles) et Kate Vannah (musique).

CHAPITRE XXII
Page 266.

1. Ces agences (newspaper syndicates) œuvraient comme intermédiaires entre les auteurs et les organes de presse, vendant aux journaux les productions des écrivains en fonction de leur nature, du tirage et de la notoriété du périodique.

CHAPITRE XXIV
Page 283.

1. Ces deux noms sont fictifs, mais Vanderwater cache une allusion à William Dean Howells (1837-1920), souvent surnommé « the Dean of American Letters » — formule que Jack London applique précisément à son personnage (« the Dean of American Criticism »).

2. « A ponderous bromide » : le poète, critique et humoriste Gelett Burgess (1866-1951) rendit populaire le terme bromide (« bromure ») dans le sens de « propos ennuyeux » dans son livre Are You a Bromide ? (1906).

CHAPITRE XXV
Page 298.

1. La référence ne peut être qu’à Bret Harte (1836-1902), rédacteur en chef de l’Overland Monthly de 1868 à 1871, où il publia en août 1868 la nouvelle « The Luck of Roaring Camp » qui lui valut aussitôt un succès national.

CHAPITRE XXVI
Page 305.

1. Derrière cette souris blanche se cache un chat noir, The Black Cat, mensuel édité à Boston de 1895 à 1922, auquel London vendit pour quarante dollars une de ses premières nouvelles, « A Thousand Deaths » (« Mille morts »), publiée en mai 1899.

Page 314.

1. Au cours de son séjour à Hawaï, London, ainsi qu’il le raconte dans La Croisière du « Snark » (1911), se rendit en juillet 1907 dans la colonie de lépreux de Molokai. Sa visite, ainsi qu’un récit que lui fit un indigène lépreux déporté dans la léproserie, lui ont fourni le matériau de la nouvelle « Koolau le lépreux » (publiée en décembre 1909 dans le Pacific Monthly).

CHAPITRE XXVII
Page 323.

1. La première édition du roman porte ici « Melville » (New York, The Macmillan Company, 1909, p. 235) ; nous corrigeons l’erreur.

Page 326.

1. Grub Street dans l’original. C’était, aux XVIIIe et XIXe siècles, le nom d’une rue d’un quartier pauvre de la City de Londres où était concentrée une population d’écrivains, éditeurs et artistes impécunieux de la capitale.

Page 327.

1. Chanson de marin de Thomas Fleming Day (1861-1927). London la cite plus longuement au chapitre VII du Loup des mers (1904).

Page 331.

1. Professeur de géologie, d’histoire naturelle et de botanique à l’université de Californie à Berkeley, Joseph Le Conte (1823-1901) est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les rapports entre la théorie évolutionniste et la croyance religieuse.

Page 333.

1. London évoque l’Union Labor Party, fondé en septembre 1901 à la suite de la violente répression de plusieurs grèves des ouvriers du port de San Francisco. Il envoya une poignée d’élus à l’hôtel de ville, avant d’être emporté, quelques années plus tard, par des affaires de corruption.

Page 334.

1. L’édition originale porte « Then you did like the other women ? » (New York, The Macmillan Company, 1909, p. 243) — phrase affirmative qui n’a pas grand sens dans le contexte ; nous corrigeons.

2. Allusion à un poème de Kipling, « Tomlinson » (Barrack-Room Ballads and Other Verses, 1892).

CHAPITRE XXVIII
Page 337.

1. La pensée « mystique » de Maurice Maeterlinck (1862-1949) se concentre peut-être dans les essais recueillis dans Le Trésor des humbles (1896), fortement colorés par bien des thèses de l’idéalisme allemand, bête noire de Martin Eden.

Page 338.

1. « The Duchess » était le nom de plume aux États-Unis de Margaret Wolfe Hungerford (1855-1897), romancière irlandaise, auteur de romans sentimentaux qui célèbrent les valeurs et la morale victoriennes.

Page 341.

1. L’épisode suggère l’arrière-plan social sur la côte Ouest à l’époque : les syndicats y étaient puissamment organisés, et les patrons ne reculaient devant aucune méthode pour briser les grèves. Jack London a écrit sur la situation du « jaune » un article intitulé « The Scab » (The Atlantic Monthly, janvier 1904).

2. The Billow (La Lame de fond) suggère The Wave (La Vague), revue de San Francisco à laquelle l’écrivain Frank Norris collabora comme auteur et membre du comité de rédaction.

CHAPITRE XXIX
Page 346.

1. Avec Alfred Tennyson et Robert Browning, Matthew Arnold (1822-1888) est le troisième poète de l’ère victorienne.

2. The Hornet (Le Frelon) prend modèle sur The Wasp (La Guêpe). Le « brillant journaliste » pourrait être l’écrivain Ambrose Bierce (1842-1914), qui en fut le rédacteur en chef de 1881 à 1885, et y publia quelques fragments de son futur Dictionnaire du diable.

Page 351.

1. Jack London venait de consacrer un étrange roman à l’« homme-singe du pléistocène », Avant Adam (1907). — L’« illustre ecclésiastique britannique » est l’évêque Samuel Wilberforce (1805-1873), qui engagea à Oxford, en juin 1860, une dispute de deux jours avec Thomas Henry Huxley sur De l’origine des espèces, l’ouvrage de Darwin paru quelques mois plus tôt.

Page 360.

1. The Science of Æsthetics : or, The Nature, Kinds, Laws, and Uses of Beauty (1872), ouvrage du philosophe américain Henry Noble Day (1808-1890).

CHAPITRE XXX
Page 363.

1. Le terme « hénid » apparaît au chapitre III de Sexe et caractère (1903) du philosophe autrichien Otto Weininger (1880-1903) ; il désigne un stade inchoatif de la perception, une sensation vague, une idée non conceptualisable.

Page 364.

1. On trouve l’image — mais est-ce précisément à ce passage que songe London ? —, par exemple, dans l’Histoire de la Révolution française (1837) du philosophe et historien écossais Thomas Carlyle (1795-1881), IIIe partie : « La Guillotine », livre II : « Régicide », chap. III : « Le Détrôné ».

Page 366.

1. En 1870, le journaliste et explorateur gallois Henry Morton Stanley (1841-1904) fut envoyé en Afrique équatoriale à la recherche du docteur David Livingston, missionnaire écossais dont on était sans nouvelles depuis 1866. Il le retrouva en novembre 1871 en Tanzanie.

Page 369.

1. L’histoire de Kipling s’intitule « At the End of the Passage ». Elle fut publiée pour la première fois le 20 juillet 1890 dans le Boston Herald, et recueillie en 1891 dans Life’s Handicap. Voir Les Handicaps de la vie, dans Œuvres, Bibl. de la Pléiade, t. I, « Au terme du voyage », p. 1182-1205.

2. Vers tirés du cinquième chant d’un long poème dramatique de Longfellow (voir p. 44, n. 1), The Golden Legend (1851).

CHAPITRE XXXI
Page 376.

1. Russ Brissenden doit beaucoup à George Sterling (1869-1926), un ami intime de London. Poète régional renommé — mais peu connu en dehors de la côte Ouest —, pilier de la bohème de San Francisco, il publia en 1903 un recueil de poèmes, The Testimony of the Suns, qui fit grand bruit. Il existe une correspondance importante entre les deux hommes, London signant ses lettres « Wolf » (le Loup) et Sterling « Greek » (le Grec).

Page 377.

1. Les travaux du biologiste allemand August Weismann (1834-1914) sont à l’origine de la distinction entre le corps (le soma) et les cellules germinales responsables de l’hérédité (le germen).

Page 380.

1. Herbert Spencer, De l’éducation intellectuelle, morale et physique (1861).

Page 381.

1. Vers empruntés à la deuxième strophe d’« Invictus » (A Book of Verses, 1888) de Henley (voir p. 151, n. 1), poème caractéristique du stoïcisme victorien.

CHAPITRE XXXII
Page 385.

1. Il y a là sans doute une référence à William Vaughn Moody (1869-1910), dramaturge et poète ; son recueil Poems parut en 1901.

Page 386.

1. Allusion à la célèbre lettre ouverte de Robert Louis Stevenson (1850-1894) intitulée « Father Damien : An Open Letter to Dr. Hyde of Honolulu » (1890), dans laquelle l’écrivain écossais prenait la défense du travail du missionnaire belge Damien de Veuster (1840-1889) auprès des lépreux de Molokai.

2. Le poète et voyageur anglais Richard Realf (1832-1878) sillonna les États-Unis et se suicida à Oakland à l’âge de quarante-six ans. L’expression citée par Brissenden est extraite d’un sonnet que Realf laissa dans une enveloppe au soir de sa mort : « And the little voluble, chattering daws of men / Peck at me curiously ».

CHAPITRE XXXIII
Page 392.

1. L’épisode qui suit a une base autobiographique. Le Transcontinental est une réplique légèrement travestie de l’Overland Monthly, la plus prestigieuse revue de la côte Ouest (elle commença à paraître sous ce titre en 1883). Mr. Ends, son directeur commercial, a pour modèle Roscoe Eames, l’oncle de Charmian Kittredge, la future épouse de Jack London. L’auteur fit, à une date qu’on ignore, le voyage de San Francisco pour se faire donner manu militari un chèque de cinq dollars qu’on lui devait pour la publication, en janvier 1899, de sa nouvelle « To the Man on the Trail » (« À la santé de l’homme sur la piste »), la première de sa carrière.

CHAPITRE XXXIV
Page 403.

1. Delmonico’s était un restaurant chic de New York fondé en 1827 par des immigrants italiens, Peter et John Delmonico.

CHAPITRE XXXV
Page 410.

1. Dans la lettre à J. H. Greer du 4 août 1915 (The Letters of Jack London, éd. Earle Labor, Robert C. Leitz III et I. Milo Shepard, Stanford [Californie], Stanford University Press, 1988, 3 vol., t. III, p. 1485) où il explique que « Brissenden a été conçu d’après un ami cher, George Sterling », London précise que « le poème grec que Brissenden est censé avoir écrit dans Martin Eden » est un long poème de Sterling intitulé « The Testimony of the Suns » (1903). Cependant, la polémique suscitée par la publication de « L’Éphémère » — que London évoque au chapitre XLI — s’inspire, elle, de la vive controverse qui accueillit la parution d’un autre poème de Sterling, « A Wine of Wizardry » (The Cosmopolitan Magazine, vol. XLIII, no 5, septembre 1907).

Page 413.

1. Le temple d’Artémis, une des Sept Merveilles du monde, fut incendié en 356 avant Jésus-Christ par Érostrate, un obscur Éphésien qui voulait se rendre immortel.

CHAPITRE XXXVI
Page 418.

1. Le biologiste allemand Ernst Haeckel (1834-1919) admirait aussi bien Lamarck que Darwin. Évolutionniste et libre penseur, il est notamment l’auteur de l’Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles (1866) et des Formes artistiques de la nature (1904).

Page 421.

1. La romancière britannique Mary Augusta Ward (1851-1920), nièce du poète Matthew Arnold, était l’auteur de romans bien-pensants. — Le nom de l’écrivain américain James Brander Matthews (1852-1929) reste attaché à la reconnaissance du théâtre comme objet de recherche académique. — August Bebel (1840-1913) était alors le chef du parti social-démocrate allemand.

Page 423.

1. Le médecin anglais Caleb Williams Saleeby (1878-1940) était un ardent défenseur de l’eugénisme. Au chapitre suivant, London mentionne son Cycle de la vie selon la science moderne (1904).

CHAPITRE XXXVII
Page 433.

1. Ces différentes termes apparaissent un peu partout dans les ouvrages de Nietzsche, en particulier dans Le Gai Savoir (1882) et la Généalogie de la morale (1887). Les « grandes brutes blondes » désignent chez le philosophe allemand l’instinct bestial des « races aristocratiques ». L’expression « ceux qui disent oui » renvoie au concept d’affirmation (Bejahung) exposé, par exemple, dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885). L’orateur semble ici considérer comme des synonymes ou des équivalents des notions fort distinctes les unes des autres.

CHAPITRE XL
Page 461.

1. I have done, put by the lute (1908) : chanson de Duncan Campbell Scott (paroles) et Rubin Goldmark (musique).

CHAPITRE XLI
Page 466.

1. Le légendaire cheval était depuis longtemps assimilé à l’imagination qui prend son essor : « enfourcher Pégase », c’est se laisser emporter par son inspiration. — Helena Della Delmar a sans doute pour modèle Ella Wheeler Wilcox (1850-1919), auteur de poésies sentimentales.

Page 470.

1. Nous corrigeons la forme négative qui figure dans l’édition originale : « The first-class magazines did not pay on acceptance » (New York, The Macmillan Company, 1909, p. 352-353).

CHAPITRE XLII
Page 473.

1. Le dernier rêve que London prête à Martin Eden est évidemment emprunté à la vallée heureuse de Taïpi (1846) de Melville. London avait mouillé dans la baie de Nuku-Hiva en décembre 1907, et noté, dans un chapitre de ce qui deviendra La Croisière du « Snark » (1911), que le « jardin » décrit par Melville était devenu une terre sauvage (wilderness), dont les rares habitants étaient affaiblis par la maladie.

Page 485.

1. Henley : voir p. 151, n. 1. Vers tiré du poème « Waiting », paru dans In Hospital (1887).

CHAPITRE XLIII
Page 487.

1. William Crookes (1832-1919), Alfred Russel Wallace (1823-1913) et Oliver Lodge (1851-1940) sont des hommes de science britanniques ; Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) et George Bernard Shaw (1856-1950) des écrivains, respectivement anglais et irlandais.

Page 492.

1. L’édition originale porte ici « mastery », qui n’a guère de sens, et que nous corrigeons en « mystery » (New York, The Macmillan Company, 1909, p. 370).

Page 496.

1. La nouvelle est de la plume de Robert Louis Stevenson et s’intitule « The Bottle Imp » (Island Nights’ Entertainments, 1893). On la connaît aussi en français sous le titre « La Bouteille endiablée ».

CHAPITRE XLV
Page 527.

1. C’est sur ce navire que les London rentrèrent à San Francisco en janvier 1908, laissant le Snark à Tahiti.

CHAPITRE XLVI
Page 531.

1. La convention de Berne, adoptée en 1886, porte sur la protection des auteurs et des droits des auteurs sur leurs œuvres.

Page 532.

1. Citation du Psaume XXIII, 4 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, / Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. »

Page 538.

1. La formule est empruntée aux Actes des apôtres, XVII, 27-28 : « bien qu’Il [le Seigneur] ne soit pas loin de chacun de nous, car en Lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être ».

Page 540.

1. Avant-dernier huitain de « The Garden of Proserpine » (Poems and Ballads, 1866) de Swinburne (voir p. 34, n. 1).

Page 543.

1. Bien des détails de la noyade de Martin Eden rappellent le chapitre XCII de Vareuse-Blanche (1850) dans lequel est décrite la chute accidentelle du protagoniste de la vergue de perroquet (voir Melville, Œuvres, Bibl. de la Pléiade, t. II, p. 730-734). Sur les emprunts de London au texte de Melville et l’inversion du sens de la scène, voir Charles N. Watson, The Novels of Jack London : A Reappraisal, p. 162-163.