SALT LAKE TRIBUNE
Assister à l’exécution ? Pas Barbara
Salt Lake, 7 janvier. – Barbara Walters serait horrifiée si on lui demandait d’assister à l’exécution de Gilmore la semaine prochaine. Probablement refuserait-elle cette mission.
Son confrère, Harry Reasoner, d’autre part, viendrait à Salt Lake City pour cette journée.
Il estime même que cet événement devrait être présenté à tout le pays par la télévision. « Mais celle-là seulement », précise-t-il…
Au début de janvier, le soir où Schiller prit contact avec Bill Moyers, à l’hôtel Utah de Salt Lake, pour discuter de son passage à « C.B.S. Rapporte », il demanda à Tamera Smith de l’accompagner. Il était sûr qu’elle sauterait sur l’occasion. Ce serait le premier des avantages qu’il lui avait promis chez son frère. Quant à lui, il voulait voir jusqu’à quel point Moyers s’engagerait devant une tierce personne.
Quand ils s’attablèrent, Larry la présenta par ses nom et prénom. Moyers se montra cordial mais ne fit pas de rapport entre elle et la journaliste du Deseret News. Il n’ignorait rien de Vern Damico ni de Kathryne Baker mais ne se rappelait certainement pas les noms des autres personnages.
Ils disposaient d’une table offrant une vue formidable au sommet de l’hôtel Utah, au quinzième étage, en face des tours du temple mormon situé de l’autre côté de la rue et dont le sommet arrive à la même hauteur. C’est à coup sûr le plus important des temples mormons du monde entier. Des projecteurs éclairaient les tours et leur donnaient un aspect de château fort : vue vraiment spectaculaire. Pourtant Schiller n’était guère impressionné. Quand il avait vu la cathédrale de Chartres, elle avait offert un délice à ses yeux de photographe et il se rappelait que Notre-Dame était superbe vue sous tous les angles alors que ce temple mormon offrait le même aspect quel que soit l’endroit d’où on le regardait. Rien qu’une masse verticale, suggérant des idées de piété et de hautes ambitions, mais qui pourtant présente une autre espèce de mystère. Schiller avait appris qu’il n’est pas permis de visiter le temple mormon comme n’importe quel touriste peut pénétrer dans les plus célèbres cathédrales. N’y ont accès que les Saints du Dernier Jour, de bonne réputation, munis d’une « clé » c’est-à-dire recommandés par l’évêque de leur diocèse. Ce seul détail indique que les mormons constituent une véritable société secrète.
Peut-être est-ce l’idée de se trouver près d’une église dans laquelle il n’avait pas le droit d’entrer qui excita Schiller et le poussa à jouer gros jeu. Après de brefs préliminaires, Moyers déclara tout de go qu’il entendait interroger Larry sur ce que lui rapporterait l’exécution de Gary Gilmore. Schiller sourit gracieusement en répondant : « Je ne veux pas que vous me découpiez en rondelles au cours de cette émission. » Évidemment, comme s’il jouait gardien de but, il vit arriver le ballon. « Je dispose de quelque chose que vous convoitez et je vous le donnerai. Je vous permettrai de lire la transcription dactylographiée des cassettes enregistrées lors des conversations avec Gilmore et vous y prélèverez trois minutes pour votre émission. Mais il faut d’abord que vous acceptiez mes conditions. Je veux que vous m’écoutiez pendant vingt minutes, sur-le-champ, et je vous expliquerai qui je suis, ce que je suis et ce que j’entends faire. Alors vous pourrez juger si je suis un authentique journaliste ou un exploiteur. »
Raconter sa vie en vingt minutes n’était pas une petite affaire. Devant un homme comme Moyers, Schiller se considérait comme assez naïf à bien des points de vue. Néanmoins, il saisissait toujours le meilleur côté des choses. Aussi s’efforça-t-il de donner une bonne impression à Moyers. Il grandit le personnage de Larry Schiller dont la plupart des gens ne savaient pas grand-chose. Il parla de l’enquête qu’il avait faite sur les reins artificiels et sur la pollution par le mercure au Japon, avec la collaboration de l’éminent photographe Eugene Smith. Il exposa comment, en s’engageant ainsi dans des campagnes d’intérêt mondial, il avait transformé sa vie au-delà de ce que les autres pouvaient soupçonner. Bien sûr, des années auparavant, il avait participé à la course impitoyable vers le succès mais désormais il ne songeait qu’à la qualité de son travail. Voilà ce qu’il importait de comprendre à son sujet. Lorsqu’il sentit qu’il avait assez impressionné Moyers, Schiller déclara : « Je vais vous permettre de lire ce soir quelques épreuves dactylographiées des interviews de Gary Gilmore et vous pourrez choisir trois à cinq minutes de bande magnétique mais aux seules conditions suivantes : vous ne vous servirez que des propos de Gilmore sans citer ceux des avocats qui interrogent ; au cours de votre émission vous ne devrez même pas indiquer qui sont ces interviewers. » Moyers acquiesça d’un hochement de tête. « De plus, reprit Schiller, je me réserve le droit de retrancher certaines parties de ce que vous aurez choisi. Je serai raisonnable mais je tiens à conserver la haute main. Bref, je ne peux pas vous donner carte blanche.
— Que voulez-vous en échange ? » demanda Moyers.
Schiller constata que Moyers allait mordre à l’hameçon. Il y était bien obligé car la télévision de Salt Lake avait absolument besoin de quelque chose sur Gilmore. « Premièrement, reprit Schiller, je veux être interviewé dans un décor qui évoque une salle de rédaction de journal. J’entends être photographié assis devant une machine à écrire ou bien en train de téléphoner. J’estime qu’un tel environnement augmentera la vraisemblance de mes travaux. Je n’aurai aucune influence sur vos commentaires mais je tiens à contrôler ce que vous filmerez. Je m’y connais très bien en fait de coupures aussi me sera-t-il facile de voir ce que vous faites, bien que vous soyez libre personnellement de dire ce que vous voudrez à mon sujet. Alors, je répète, je tiens à un décor professionnel. Deuxièmement, venons-en aux questions d’argent. Nous ne pouvons en discuter que si je suis en mouvement.
— Que voulez-vous dire par là ? demanda Moyers.
— Il faut que je parle en me déplaçant, soit en marchant, soit en conduisant une voiture, répondit Schiller. Je ne discuterai pas d’argent en étant assis.
— Pourquoi pas ?
— Parce que, quel que soit l’angle sous lequel vous me photographiez, je fais trop gros. Si vous me prenez avec un objectif normal, assis derrière un bureau j’ai l’air d’un homme d’argent. Si vous me photographiez avec des lentilles qui me rapprochent, je deviens le roi Farouk. »
Moyers ricana puis éclata de rire.
« Si vous êtes prêt à traiter selon mes conditions, je me livre à vous pieds et poings liés parce que vous pourrez dire tout ce que vous voudrez à mon sujet. Si vous êtes d’accord, je vous donne les textes. Vous les lisez ce soir et vous y choisissez ce que vous voulez. »
Moyers pouvait évidemment les photocopier et faire bien d’autres choses de ce genre mais Schiller avait confiance en lui. Plus que confiance, même. Schiller était convaincu de pouvoir jouer son rôle assez bien au cours de cette émission pour que Moyers se préoccupe suffisamment de sa tâche et ne le dénigre pas publiquement.
En outre, Schiller respectait l’intégrité professionnelle de Moyers qui se présentait comme un rédacteur de premier plan à Newsday. Étant donné qu’il lui reconnaissait ces qualités, Schiller pouvait se permettre de lui avouer qu’il ne ferait pas forcément un très bon personnage à « C.B.S. Rapporte ».
Moyers ne cacha pas qu’il avait pensé à cette question. « Il faut apprendre à jouer un rôle », dit-il. Il confia même qu’il avait essayé de se regarder dans une glace quand il parlait aux téléspectateurs, ce qui pour lui n’était pas un procédé normal.
Arrivés à ce point de la conversation, ils se détendirent tous les deux. Moyers indiqua qu’en novembre, lorsqu’il avait proposé à C.B.S. une émission sur Gary Gilmore on lui avait répondu : « Occupez-vous plutôt de Fidel Castro. Votre émission doit être vraisemblable. » Plus tard il avait appris par les ragots qui couraient à C.B.S. qu’un personnage des plus importants avait dit à Frank Stanton : « Pourquoi pas Gilmore ? Tout le monde en parle. » Stanton avait continué à refuser, puis il était allé à un meeting avec Paley qui lui avait dit : « C’est phénoménal. Voilà ce qu’il nous faut pour Moyers. Les téléspectateurs en ont envie. »
Bill avait donc transporté toute son équipe à Provo, y compris ses préparateurs de films, et s’était mis à travailler à son « C.B.S. Rapporte » qui devait être diffusé le soir de l’exécution. Ainsi obtiendrait-il le maximum d’écoute. Schiller pensait : « Il ne faut pas que je me présente comme un exploiteur, alors que C.B.S., en dépit de ses prétentions moralisantes, ne se soucie que du taux d’écoute. »
Tamera trouva ce dîner vraiment exceptionnel. Quand Larry lui avait parlé d’un repas avec Bill Moyers, elle ne savait même pas qui était cet homme. Lorsqu’elle le découvrit, cette soirée se révéla palpitante. On ne dîne pas tous les soirs avec celui qui a dirigé les relations du président Johnson avec la presse.
Au début elle ne fut pas impressionnée et s’ennuya presque. Les deux messieurs parlaient affaires et elle se sentait plus ou moins tenue à l’écart. Pour donner de l’intérêt à la soirée, elle choisit sur le menu des plats qu’elle ne connaissait pas. Les autres suivirent son exemple. Ils avaient donc mangé, par exemple, une salade à la César puis elle prit une soupe ressemblant vaguement à un bortsch froid mais abominable. Elle mangea aussi du gazpacho qu’elle trouva détestable et des cuisses de grenouille en guise d’entrée. Au dessert elle se laissa tenter par des crêpes Suzette. Bref elle fit de son mieux. Les cuisses de grenouille lui semblèrent assez bonnes mais, en fin de compte, le repas ne l’enchanta pas. Plus tard, vers 4 heures du matin, elle alla chez Sambo et prit un bon vieux hamburger.
Le lendemain matin Moyers se présenta au petit déjeuner et dit d’entrée : « C’est formidable ! Je vais faire toute mon émission avec vos bandes magnétiques.
— Ça ne marche pas », rétorqua Schiller qui décida quand même de jeter un os à Moyers. « J’ai des photos de Gilmore au quartier de haute surveillance, dit-il. Vous n’indiquerez pas qui les a prises mais, si vous voulez faire passer sur l’écran un montage d’instantanés, je m’en chargerai à condition que vous preniez à votre compte les frais de laboratoire. En tout cas je veux faire ce film à ma façon. »
Outré, Moyers sauta au plafond. « Il s’agit de nouvelles, pas de spectacle ! » s’exclama-t-il. Cependant, Moyers accepta les conditions de Schiller. Tout compte fait, ce dernier donnait ses photos.
Schiller espérait présenter le montage photographique de telle sorte que Gilmore y paraîtrait sous les traits d’un être humain et non sous ceux d’un tueur de sang-froid. Il y avait chez lui quelque chose de vulnérable qu’il croyait possible de communiquer au public. De toute façon, il tenait à ce que Gilmore soit acceptable sur le petit écran.
Le problème ne résidait pas dans le fait que Gilmore fût un tueur. Peu importait non plus que sa présence sur l’écran fût considérée comme un défi par les bien-pensants. Le plus ennuyeux, c’était que cet assassin imprévisible se payait la tête du monde. Le public tolérerait un tueur abruti, confus, dingue. Mais qu’il se permette de poser des conditions au sujet de l’émission et cela le rendrait haïssable. Pour la plupart des gens, ce serait le monde à l’envers.
Si Schiller tenait au succès de son livre et de son film, il devait éviter de susciter l’animosité du public et lui faire entendre que l’homme Gilmore présentait des qualités parfaitement humaines. Chaque fois qu’au Hilton il voyait les reporters interroger des gens, scruter leur visage, il pensait à ce qu’auraient valu ses propres interviews s’il en avait été chargé par un journal. Ça lui donnait le vertige. Les journalistes ne faisaient pas leur travail. Aucun, par exemple, n’avait cherché à pénétrer la personnalité de Gary en interviewant ceux qui avaient été en rapport avec lui. Ils se contentaient de pérorer entre eux, de boire ensemble, d’échanger des hypothèses et des anecdotes sans intérêt, pour arriver à mettre sur pied un consensus. Ils en arrivaient à évaluer l’affaire comme on établit les prix en Bourse. À force de les échanger, ils s’en tenaient tous aux mêmes histoires. Si lui, Larry Schiller, donnait des exemples de qualités humaines intéressantes chez Gilmore, aucun d’entre eux ne les accepterait. Ils prétendraient tous qu’il s’efforçait d’embellir l’affaire dans son propre intérêt financier. Force lui était donc de faire brosser le portrait par quelqu’un d’autre. Ce ne pouvait être que Bill Moyers.
Samedi, 8 janvier
Salut mon amour,
Ma mère m’a amené Sunny hier.
Cette gamine devient foutrement jolie, bêcheuse et gaie comme un pinson. Jeremy aussi. Il s’est offert des petits lewis et des bottes. Ça lui donne des allures de petit dur mais il est mignon comme un cœur…
Il me semble que j’ai plus ou moins perdu contact avec mon amour pour eux avant que tout cela se passe…
Me croiras-tu… j’étais bouleversée après leur visite. J’ai un rien d’infection et le toubib m’a ordonné un suppositoire. Mais ils tiennent à me voir me le mettre, aussi je les ai envoyés aux pelotes… j’aime mieux en pourrir, excuse ma vulgarité, Amour.
La vie est folle ces jours-ci. Me demande quel destin nous attendons. Ça vient.
Si tu es fusillé le 17 janvier…
Qu'est-ce qu'il y aura en moi ? Serai-je rien du tout… si tu t’en vas… Serai-je plus ? Serai-je perdue ou trouvée ? Je ne veux pas vivre sans toi. Je crois que je finirais d’exister si je vivais un seul jour sans Ton Amour dans mon âme.
Dieu du Ciel, Gary, sois avec moi.
Je t’aime tellement.
Larry demanda à Tamera la permission d’utiliser son bureau au Deseret News pour l’interview et même d’y tourner le film un samedi soir. Elle obtint l’autorisation sans difficulté d’autant plus que presque tout le personnel serait absent.
Ce local convenait à Schiller. Tout le décor d’une salle de rédaction se dessinait derrière lui. Il parla d’abord assis à une table puis écoutant une bande magnétique de Gary et ensuite en train de taper à la machine. L’équipe de Moyers tourna avec ardeur.
Schiller était assis devant les pupitres des téléscripteurs quand Tamera entra pendant une pause. « Je veux vous montrer quelque chose », dit-elle. Puis elle l’entraîna dans un coin de la salle et lui tendit une dépêche qui venait de tomber sur l’un des téléscripteurs. A.B.C. se retirait. Merde alors, se retirait !
Ça s’étalait là, noir sur blanc, sur une dépêche d’agence. Le P.-D.G. de l’A.B.C., Frank Pierce, refusait de produire quoi que ce soit au sujet de Gary Gilmore. Incroyable ! Ainsi A.B.C., premièrement, passait par pertes et profits les soixante-dix mille dollars déjà dépensés et deuxièmement laissait Schiller dans le pétrin.
Il s’agissait de terminer l’interview rapidement avant que Moyers apprenne cette nouvelle. Dès qu’il saurait, il poserait des questions.
Schiller se rappela une conférence de presse à l’hôtel Americana, lorsqu’il avait publié une interview de Jack Ruby. Soudain un reporter s’était levé en disant : « Monsieur Schiller, Jack Ruby vient de mourir. Qu’est-ce que vous en dites ? » Larry avait dû répondre impromptu et faire face à une situation affreusement délicate. Atroce. Cette fois, il entendait déjà Moyers lui dire : « Monsieur Schiller, bien que nous ayons convenu que vous n’êtes pas un exploiteur, de toute évidence A.B.C. estime que vous en êtes un. » Jusqu’à présent Larry traitait avec C.B.S. mais cette chaîne pouvait lui mettre la décision d’A.B.C. sous le nez.
Lors d’une pause plus prolongée, pendant que l’équipe déplaçait ses appareils pour filmer sous un autre angle, Schiller téléphona à plusieurs membres du personnel d’A.B.C. à Los Angeles. Personne n’était au courant de rien. « Ça vient du plus haut sommet, dit Schiller. Vous feriez bien de vous y attendre. Demain matin c’est peut-être vous qu’on interviewera. » Il leur fit sentir qu’ils n’avaient pas protégé ses arrières.
Moyers ne souleva pas la question. Il interviewa encore Schiller par deux fois ultérieurement sans en dire un mot. Larry le considéra comme un homme hautement respectable.
Le matin venu, Schiller constata qu’il pouvait fort bien être en bonne posture. Au moins il ne serait pas obligé de traiter avec une organisation de spectacles télévisés qui prendrait à son compte tous ses mérites. Il conservait le copyright et pourrait donc faire son livre ainsi que son film. Cependant il voulait savoir ce qui s’était passé. Le retrait de l’A.B.C. lui paraissait invraisemblable. Le jour même, il apprit que la femme d’un des principaux directeurs d’A.B.C. suivait des cours de journalisme à l’université Columbia et qu’elle était rentrée indignée, un soir, parce que le réseau préparait une émission sur Gary Gilmore. « Comment peux-tu tomber assez bas pour exploiter une affaire pareille ? » avait-elle demandé à son mari. Schiller ne put apprendre le nom de ce monsieur qui n’en parla à personne de la côte Ouest et se contenta d’ordonner aux bureaux de New York : « Nous ne faisons rien avec Gilmore. » Il craignait évidemment que la C. F. C. (Commission fédérale des communications) mène la vie dure à A.B.C. « Un truc de cirque. » On ne peut tout de même pas soutenir le regard d’agents fédéraux qui prononcent une telle phrase.
Planqué dans sa chambre de motel, près de devenir fou tant il souffrait, Gibbs s’acharnait encore à placer son histoire dans un journal. Tous ceux à qui il s’adressait ne parlaient que de Schiller.
Enfin il se mit d’accord avec le New York Post, pour sept mille cinq cents dollars. Gibbs affirma qu’il détenait une invitation manuscrite de Gilmore d’assister à son exécution et une quantité d’autres lettres. Le Post avait envoyé à Aspen un reporter couvrir le procès de Claudine Longet et voulait que Gibbs aille prendre contact avec lui là-bas. Mais il craignait d’être reconnu par des reporters de Salt Lake. À force de discussions, il obtint de fixer le rendez-vous au Royal Inn de Boulder, Colorado. Il indiqua qu’il y descendrait sous le nom de Luciano.