Dans les livres de Miller, l'auteur s'est pris pour personnage central et s'occupe à réécrire sa propre vie en termes de fiction. Dans chaque histoire, dans chaque monologue ou dans chaque aparté, c'est Henry Miller lui-même qui se dresse et porte la responsabilité du succès ou de l'échec. Il évolue sur une scène qu'il a dressée lui-même et peint le monde tel qu'il le voit à travers la lentille douce de son don merveilleux pour une prose inventive (...) Il va vers la vie d'un mouvement si total qu'il a tendance à la déformer par excès d'amour. Il sait nous enseigner à voir le miraculeux dans l'obscène. Il n'est pas un psychologue, mais un dramaturge ; c'est le geste qui le passionne, l'humeur, l'atmosphère d'un lieu ou d'un être. Il n'informe pas, il révèle. [Lawrence Durrell.]

 

Henry Miller est un romancier américain né le 26 décembre 1891 à New York où se déroule son enfance, et décédé le 7 juin 1980 à Pacific Palisades (Californie). Son œuvre est marquée par des romans largement autobiographiques, dont le ton cru et sensuel a suscité une série de controverses dans une Amérique puritaine dont Miller a voulu stigmatiser l'hypocrisie morale. Son écriture virulente et scandaleuse a profondément marqué les écrivains de la Beat Generation.