Septembre
Le 20 : L’Intransigeant rapporte qu’en Italie, où la traduction italienne de Voyage au bout de la nuit a été bien accueillie, une dame, Margherita G. Sarfatti, s’est élevée, dans La Stampa de Turin, contre les comptes rendus élogieux dont le roman a bénéficié : « Je ne comprends pas comment des journaux politiques et littéraires aient pu publier sur ce livre, dans le climat de l’Italie fasciste, des articles apologétiques, cités avec une évidente solidarité dans la louange et l’approbation, même par un journal fasciste, comme L’Italia Litteraria. »
Le 27 : L’Intransigeant reproduit quelques passages d’une critique soviétique de Voyage au bout de la nuit due à Anissimov et publiée dans Monde, l’hebdomadaire d’Henri Barbusse : « Céline n’est pas sorti du cercle de la littérature bourgeoise... Son livre, livre de souffrance et de passion, est un livre passif. C’est pourquoi la prose impitoyable de Céline manque d’élan, c’est pourquoi aucune perspective ne s’ouvre devant l’écrivain ».
L’un des « Treize » croit comprendre que le critique soviétique regrette que l’auteur de Voyage n’ait pas écrit un livre de partisan.