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Nous traitons encore le dimanche comme un jour différent, Marjorie et moi, bien qu’il n’y ait plus de raison de le faire. Je ne veux pas dire que nous allons à l’office. Nous n’y allons pas, même si c’était le cas il y a quelques années, quand les enfants étaient petits et que nous essayions d’avoir une bonne influence sur eux. Depuis que je me suis fait virer, Marjorie en a parlé une ou deux fois, d’aller à l’office le dimanche, mais elle n’a pas vraiment insisté, et nous n’avons pas de temple particulier ici à Fairbourne, ne connaissons pas vraiment de pratiquants non plus, donc ça ne s’est pas encore fait. Je ne crois pas que ça se fera.

Non, ce que je veux dire par traiter le dimanche différemment, c’est que nous nous comportons encore comme si c’était le jour où je ne vais pas travailler. (L’autre jour. Le samedi je me lève tôt et je fais des choses pour la maison, cette fiction-là aussi je l’entretiens encore.) Nous dormons une heure de plus, pour ne nous lever que vers huit heures et demie neuf heures, nous paressons longuement au petit déjeuner, ne nous habillons pas avant midi, et consacrons le gros de la journée au New York Times du dimanche. Bien sûr, ces dimanches-ci, je commence par les pages d’offres d’emploi, ça fait donc un changement.

De sorte qu’aujourd’hui, ce dimanche, c’est une véritable pause. Après mes expériences de jeudi et vendredi derniers à Lichgate, je suis mûr pour une pause. Demain, je porterai la Voyager à un atelier de carrosserie pour demander un devis pour les réparations ; j’espère qu’elles pourront se faire très vite. Je veux dire, de toute urgence.

Au départ, j’avais pensé passer une partie de l’après-midi dans mon bureau pour choisir celui des trois C.V. restants dont je devrais m’occuper en premier, et voir comment procéder avec moins de risques de désastres du genre des précédents. Mais il m’est alors venu à l’esprit que dans l’état où elle était, la Voyager devenait beaucoup plus identifiable qu’avant. Je ne devrais sans doute pas m’en servir pour traquer les autres tant que son anonymat ne lui aura pas été rendu.

Ce qui ne me plaît pas. Je veux agir maintenant, je veux en finir, je veux vraiment boucler cette histoire une fois pour toutes. Hier, tandis que je brûlais cette confession dans le jardin de derrière, en l’absence de Marjorie qui était partie à son travail au cinéma, je me suis rendu compte que la tension de la situation pourrait m’affecter à nouveau, que je pourrais avoir d’autres moments de faiblesse, et que pour finir, sous l’effet de la terreur et du désespoir, je risquerais même d’appeler effectivement la police, de tout déballer, de me détruire. Donc plus vite j’en aurai fini, mieux ce sera.

*

« Burke ! Burke ! »

Nous sommes au salon, Marjorie et moi, en peignoir, avec les différents cahiers du Times du dimanche et notre café qui refroidit. Je suis assis dans mon fauteuil habituel, d’où je vois, légèrement à gauche, la télé sur le mur d’en face, et légèrement à droite, la baie vitrée à travers laquelle j’aperçois notre jardin et les plantations qui nous protègent en partie de la route et des voisins. Comme de coutume, Marjorie se tient dans le canapé à ma gauche, jambes repliées, le journal étalé devant elle sur le canapé.

Et je me rends compte maintenant qu’elle m’appelle. Je sursaute, dans un froissement de journal, et je la regarde. « Quoi ? Il y a quelque chose ? » Dans le journal, je veux dire.

« Tu n’as pas entendu un mot de ce que j’ai dit. »

Elle a l’air étonnamment tendue, troublée. Je ne l’avais pas remarqué avant. S’agit-il de quelque chose qui n’est pas dans le journal ?

Je suis un gars plutôt costaud, qui commence un peu à se décatir, et Marjorie est ce qu’on appelle menue avec des cheveux châtains tout bouclés, de grands yeux marron et vifs et une façon de rire de tout son cœur que j’adore, comme si elle allait en tomber à la renverse. Bien que je n’aie pas entendu ce rire depuis un bon bout de temps, à dire vrai.

Quand nous avons commencé à sortir ensemble en 71, à Hartford, nous avons dû supporter beaucoup de plaisanteries pas très spirituelles de la part de nos amis parce que j’étais tellement grand et costaud et qu’elle était tellement mince et petite. J’étais encore chauffeur de bus, à cette époque, employé par la ville, et en fait j’ai rencontré Marjorie pour la première fois un matin où elle est montée dans mon bus. Elle était étudiante, elle avait vingt ans ; j’avais fait l’armée, j’en avais vingt-cinq ; elle n’avait aucune intention de se lier avec quelqu’un comme moi, mais c’est pourtant ce qui s’est passé. Et j’avais beau être moi-même diplômé de l’université, ses copains de fac l’ont beaucoup charriée quand elle a commencé à sortir avec un chauffeur de bus, et je crois que c’est ça autant qu’autre chose qui m’a poussé à présenter ma candidature chez Green Valley, à obtenir le boulot de représentant en papier, et à trouver le travail de ma vie, lequel est à l’heure actuelle temporairement perdu.

Et maintenant elle me dit que je n’ai pas entendu un mot de ce qu’elle a dit, et c’est vrai. « Je suis désolé, mon chou, dis-je. J’étais distrait, j’étais à des millions de kilomètres.

— Ça fait un moment que tu es à des millions de kilomètres, Burke. » Elle a de petites plaques blanches sous les yeux, en haut des pommettes. Elle a l’air sur le point de pleurer. Mais qu’est-ce qu’il y a ?

« C’est le boulot, chou, dis-je. Je n’arrive pas à…

— Je sais que c’est le boulot. Burke, chéri, je sais quel est le problème, je sais que ça te pèse, que ça te rend dingue, mais…

— Enfin, pas complètement dingue, j’espère.

— … mais je ne le supporte pas, insiste-t-elle, sans me laisser l’interrompre ni plaisanter. Burke, moi, ça me rend dingue.

— Mon chou, je ne vois pas ce que je peux…

— Je veux que nous voyions un conseiller », dit-elle sur ce ton abrupt et détaché que prennent les gens quand ils finissent par dire quelque chose auquel ils pensent depuis longtemps.

Je rejette cela automatiquement, pour un millier de raisons. Je commence par la plus logique, en disant : « Marjorie, nous n’avons pas les moyens…

— Nous les avons, dit-elle. Si c’est important. Et c’est important, justement.

— Ça ne va pas durer éternellement, chou. Je vais retrouver du boulot en moins de deux, un bon boulot, et…

— Ce sera trop tard, Burke. » Ses yeux sont plus grands et plus brillants que je les ai jamais vus. Elle est tellement sérieuse, là, et tellement inquiète. « C’est maintenant que nous nous éloignons l’un de l’autre, dit-elle. Ça fait trop longtemps, les dégâts sont déjà faits. Burke, je t’aime, et je veux que notre mariage survive.

— Il survivra. Nous nous aimons, nous sommes forts dans…

— Nous ne sommes pas assez forts, insiste-t-elle. Moi, je ne suis pas assez forte. Ça m’use, ça me fout à plat, ça me déprime, ça me désespère, j’ai l’impression d’être… j’ai l’impression d’être un hamster dans sa roue ! »

Quelle image. Elle doit réfléchir à tout cela depuis un bon bout de temps, et je ne m’en suis même pas aperçu. Depuis un moment, elle est malheureuse et elle le garde pour elle, en essayant d’être courageuse et de ne rien dire et d’attendre que ça passe, et je ne m’en suis pas aperçu. J’aurais dû m’en apercevoir, mais j’étais distrait par cette autre chose, concentré sur cette autre chose.

Si seulement je pouvais tout lui raconter, lui dire ce que je suis en train de faire, et comment je veille à ce que tout s’arrange. Mais je ne peux pas, je n’ose pas. Elle ne comprendrait pas, elle ne pourrait pas comprendre. Et si elle apprenait ce que je fais, ce que j’ai déjà fait, et ce que je vais faire, elle ne pourrait plus jamais me regarder de la même façon. Je comprends ça d’un coup, à l’instant même, assis au salon, en la regardant, alors que nous sommes tous les deux en peignoir, tous les deux couverts de pages du New York Times comme des clochards dans un jardin public. Je ne pourrai jamais lui dire ce que j’ai fait, ce que je suis en train de faire, pour sauver notre mariage, pour sauver nos vies, pour nous sauver.

« Je sais ce que tu ressens, mon chou, je t’assure, dis-je. Et tu sais que je ressens la même frustration, que je dois composer avec à chaque seconde de chaque…

— Je n’y arrive pas. Je ne suis pas aussi forte que toi, Burke, je ne l’ai jamais été. Je n’arrive pas à composer aussi bien que toi avec cette horrible situation. Je ne peux pas juste, juste faire le dos rond et attendre.

— Mais il n’y a rien d’autre à faire, dis-je. C’est ça la vacherie du truc, chou, il n’y a rien d’autre à faire. Tous les deux, nous devons juste faire le dos rond et attendre. Mais crois-moi. S’il te plaît. J’ai un pressentiment, un pressentiment comme ça, qu’il n’y en a plus pour très longtemps. Cet été, à un moment ou un autre de l’été, nous…

— Burke, nous avons besoin de conseils ! »

La façon dont elle me regarde, presque avec terreur. Pour l’amour du ciel, est-ce qu’elle sait ? Est-ce ce qu’elle essaie de me dire ?

Non, ça ne se peut pas. Ce n’est pas possible. « Marjorie, dis-je, nous n’avons pas besoin d’un tiers. Nous pouvons régler les choses en discutant entre nous, nous y sommes toujours arrivés, même cette fois où ça allait mal, où je… Tu sais.

— Où tu allais me quitter, dit-elle.

— Non ! Il n’a jamais été question que je te quitte, tu le sais très bien. Pas une seconde je n’ai pensé ou dit ou projeté que je pourrais te quitter, pas toi, chou, mon Dieu non. Nous avons discuté de tout…

— Tu vivais avec elle. »

Je me renfonce dans mon fauteuil. Je me couvre les yeux d’une main. Avec tout ce qui se passe, devoir affronter ça maintenant. Mais c’est important, je sais que ça l’est, il faut que j’y fasse attention. Marjorie est ma seconde moitié, j’ai appris cela il y a onze ans, la fois dont nous parlons en ce moment. Tout ce que je fais est autant pour elle que pour moi, car je ne peux pas vivre sans elle.

Me protégeant toujours les yeux de la main, je dis : « Nous en avions discuté à l’époque, et c’est la pire chose qui nous soit jamais arrivée. Nous en avions discuté…

— Ce n’est pas le pire. »

Je baisse la main et je la regarde, je veux qu’elle voie dans mes yeux combien je l’aime. « Oh, mais si, ça l’est, dis-je. Cette histoire de boulot est terrible, mais ce n’est pas aussi grave que l’autre histoire. Et ça, nous l’avions réglé en discutant.

— Nous avions été aidés.

— C’est vrai. »

Une copine de fac de Marjorie lui avait servi de confidente, à l’époque ; la copine était pratiquante, et elle avait emmené Marjorie voir ce pasteur épiscopal, le père Susten, puis Marjorie m’y avait emmené, et il nous avait effectivement aidés, il avait joué le rôle de quelqu’un à qui faire semblant de parler pour dire des choses que nous ne pouvions pas nous dire l’un à l’autre directement. Le temple du père Susten était à Bridgeport, il n’est sans doute même plus là-bas, ce n’était déjà pas un jeune homme il y a onze ans.

Par ailleurs, il s’agissait d’une difficulté conjugale, c’était mon infidélité, l’erreur stupide d’un homme qui devait faire un dernier baroud d’honneur sans se préoccuper de la douleur infligée à l’autre. Notre problème maintenant, c’est un boulot et un revenu : que pourrait-il dire là-dessus ? Que pourrait-il faire pour nous aider ? Nous sortir quelques pièces du tronc ?

Et qu’aurais-je à lui dire sur ce problème ? Parler de ce que je fais avec les C.V. ? « Marjorie, dis-je, le père Susten ne pourrait pas…

— Il n’est plus là-bas. J’ai téléphoné. »

Elle ne plaisante donc pas là-dessus. Mais je veux éviter ça, je ne veux pas m’embrouiller l’esprit avec des conseils alors que j’ai cette tâche difficile, stressante, effrayante, à effectuer. « Marjorie, dis-je, nous pouvons en discuter ensemble, de tous ces problèmes de boulot.

— Je ne peux pas te parler. » Elle tourne le regard vers la baie vitrée. « C’est ça le problème, je ne peux vraiment pas te parler.

— Je sais que je n’ai pas été attentif. Mais je peux faire attention, et je ferai attention.

— Ce n’est pas ce que je veux dire. » Elle continue de regarder la baie vitrée. Maintenant qu’elle sait que j’écoute, elle est devenue très calme, évacue toute passion de ses propos. « Je veux dire que je ne peux pas te parler de la situation actuelle. »

Je ne comprends tout simplement pas. Je lui demande : « Pourquoi pas ? Nous savons tous les deux que la situation n’est pas…

— Non, nous ne savons pas tous les deux », dit-elle, et elle tourne la tête et me regarde à nouveau. « Tu ne connais pas du tout la situation, dit-elle, et c’est pourquoi nous avons besoin d’un conseiller. »

Je ne veux pas savoir ce qu’elle est en train de me dire. Il est trop tard pour ne pas savoir, mais je ne veux pas savoir. Je me sens trembler. « Marjorie, dis-je, tu n’as pas… fait de… commis de… tu t’inquiètes pour… tu crois que tu pourrais… »

Elle me regarde. Elle attend que j’arrête. Mais quand j’arrêterai, je serai obligé de savoir. Je respire à fond, douloureusement, une grande inspiration, et quand cet air ressort, je dis : « Qui est-ce ? »

Elle secoue la tête. Je le tuerai, je pense. Je sais comment faire, avant je ne savais pas, mais maintenant je sais, et je sais que je peux le faire, et je sais que c’est facile. C’est facile. Et avec celui-ci, un plaisir.

« Dis-moi juste qui c’est. » J’essaie de parler d’une voix très douce, comme quelqu’un qui ne tue pas les gens.

« Burke, dit-elle, j’ai appelé certains services sociaux de l’État. Il y a des conseillers que nous pouvons aller voir, ce n’est pas extrêmement cher, nous pouvons…

— Qui est-ce, Marjorie ? »

Combien peut-il y en avoir ? Dans combien d’endroits va-t-elle ? Pas beaucoup, depuis que nous avons vendu la Civic. Pourrait-il s’agir du dentiste, le Dr Carney, cette chiffe en blouse blanche, avec ses gros carreaux, qui passe son temps à se laver les mains ? Ou de ce type du New Variety, le cinéma, comment il s’appelle, un type qui perd ses cheveux, tourmenté, débraillé, Fountain, c’est ça. Pourrait-il s’agir de Fountain ? C’est quelqu’un d’un de ces endroits.

Je la suivrai, je la filerai, je sais faire ces choses-là désormais, elle ne saura pas que je suis là, je le trouverai, et ensuite je le tuerai.

Elle parle toujours pendant que mon esprit s’affole comme un chien qui a perdu la piste, et ce qu’elle dit est : « Burke, soit nous allons voir un conseiller ensemble, soit je devrai déménager. »

Voilà qui arrête net le chien dans sa quête du gibier. Je lui accorde toute mon attention. « Marjorie, dis-je, non, tu ne peux pas partir… Comment ferais-tu ? Où pourrais-tu habiter ? Tu n’as pas d’argent !

— J’en ai un peu », dit-elle, et je me rends compte que c’est moi qui n’ai pas d’argent, depuis que l’assurance chômage est venue à terme il y a quelques mois. (C’était tellement humiliant, de toucher l’assurance chômage, d’aller là-bas, de signer les formulaires, de faire la queue avec ces gens-là. C’était mortifiant et dégradant, mais ce n’était pas aussi moche que quand ça s’est arrêté.)

Et si Marjorie s’en va ? Nous n’avons déjà pas les moyens de faire tourner une maison, mais alors deux ?

Elle dit : « J’ai mes boulots à temps partiel, et je peux en avoir un autre, à temps partiel, chez Hurley’s. »

Hurley’s est un magasin de vins et spiritueux, dans le même centre commercial que le cabinet du Dr Carney. Et si c’était Hurley avec qui elle s’était maquée, lui et son odeur de tabac froid ?

Je me sens désespéré, pris au piège, et j’ai peur. « Marjorie, dis-je, rien de tout ça ne se passerait si je n’avais pas perdu mon boulot.

— Je sais, Burke, répond-elle, tout aussi désespérée et prise au piège que moi. Tu crois que je ne le sais pas ? C’est ce que je dis, le stress de cette situation, ce n’est pas juste, ce n’est juste pour aucun de nous, mais ça nous affecte, ça te rend silencieux et secret, je n’ai aucune idée de ce que tu fabriques dans ton bureau tout le temps, tous ces papiers que tu passes ton temps à consulter et à annoter avec tes crayons, tous ces voyages que tu fais…

— Des entretiens, dis-je, vite. Des entretiens de boulot. J’essaie de trouver du travail.

— Je le sais, chéri, je sais que tu fais de ton mieux, mais ça nous éloigne l’un de l’autre, ça me donne l’impression que j’ai envie de rire de nouveau de temps en temps, j’ai envie d’arrêter d’être aussi déprimée, de me sentir aussi accablée tout le temps.

— D’accord », dis-je. Il faut que j’accélère l’opération, il faut que je finisse le tout très bientôt. Son… cette personne… qui que ce soit, je m’en occuperai plus tard. Il faut que je finisse le reste d’abord. « D’accord. »

Elle penche la tête, me regarde : « D’accord ?

— J’irai avec toi… voir un conseiller », dis-je, et tout en le disant, je me sens plus léger, plus heureux. Ce ne sera pas facile, je le sais. Il faudra que je cache tellement de choses à cette personne, or c’est une personne qu’on est censé consulter pour pouvoir parler en toute franchise. Mais je ne peux pas être franc avec quiconque, pas tant que tout cela ne sera pas fini, et même ensuite jamais là-dessus. Je ne pourrai jamais parler de ça à qui que ce soit au monde, de cette horrible période de ma vie, pas à un seul être humain. Pas à Marjorie, pas à un conseiller, pas à un millier de conseillers assermentés.

Mais tout de même, nous pourrons parler de certains éléments, du désespoir, de la rancœur, du sentiment d’insuffisance, de la honte, de l’impression que d’une certaine manière c’est entièrement ma faute, même si je sais que ça ne l’est pas.

« D’accord, dis-je à nouveau. Un conseiller. Je suis sûr que c’est une bonne idée, de toute façon.

— Merci, Burke.

— Marjorie…

— Non », dit-elle. Elle est très ferme. « Ne dis rien là-dessus. »

J’allais lui dire : arrête de le voir. Mais je sais qu’elle a raison, je ne peux pas dire ça, je n’ai pas le droit de le dire. « D’accord », dis-je.