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64 notes en février 2009

Plus de blogs

Lapin_cretin_toilettes Après un retard à l'allumage de plus d'un an (je n'y croyais plus!), voici eBouquin, un nouveau venu dans la petite communauté des blogers. Clément, qui n'a rien à voir avec celui d'Actualitte, m'écrit: "eBouquin est un site "grand public" qui aborde l'univers du livre électronique. Je vais tenter de fournir une information régulière, essayer de proposer des repères aux futurs acquéreurs de readers. En plus de la page d'actualité, je vais proposer des tests, des comparatifs pour faire de eBouquin une sorte de guide du consommateur spécial livre électronique." Longue vie à eBouquin, personnellement j'aime pas le mot (entre les liseuses et les ebooks, vous comprendrez l'allusion aux lapins), mais enfin, on fera avec...


La vision du Kindle

Feat-libr-300px._V251249390_ Profession de foi de Jeff Bezos, le patron d'Amazon, qui présente aujourd'hui le nouveau Kindle2. Vous le décrouvrirez plus longuement sur la page de commande. Plus léger, autonomie accrue, mémoire plus importante (on passe de 200 à 1500 livres), gain dans le temps de rafraichissement des pages, 16 niveaux de gris, design considérablement amélioré. Starck aura t-il la dent aussi dure? En revanche le prix reste inchangé à 359$, il vous faudra toujours acheter 17 livres pour amortir votre Kindle. 230.000 titres disponibles, des journaux, des blogs... Pas de tactile à la différence du nouveau Sony, Amazon fait le choix d'attendre un vrai tactile en papier électronique qui n'est pas encore prêt, plutôt que de décevoir ses nombreux lecteurs avec une dalle en verre. Et toujours un métro d'avance avec l'accès au réseau mobile avec une couverture bien meilleure que le réseau wifi, la vrai force du Kindle. Et, Bezos de conclure: "Notre vision du Kindle est d'avoir n'importe quel livre jamais imprimé, dans n'importe quelle langue, en moins de 60 secondes." Il en prend bien le chemin. Amazon va vendre des millions de Kindle2 et des dizaines de millions de livres, ce n'est pas être devin. Alors, projettons-nous, la vision du prochain Kindle? Pour 20 livres par an avec l'abonnement à un journal par exemple, Jeff Bezos vous le donnera, je vous en fait le pari. Et c'est pour dans un avenir proche, vous verrez.


Kindle 2, les premières photos

Kindle2_05Kindle2_06 Les voilà! Avant même la conférence officielle de la semaine prochaine, les premières photos du nouveau Kindle sont apparues sur le forum de Mobileread. Très convaincant, si le Kindle avait été tellement décrié à sa sortie pour son look de minitel écrasé, rappelez-vous, cette nouvelle version me semble très réussie. Amazon a su tenir compte des critiques... La finesse du livre électronique aussi, la comparaison avec le crayon. Reste à le prendre en main et avoir l'avis des premiers lecteurs! Notre ami Alain est aux Etats-Unis la semaine prochaine, j'espère bien qu'il pourra nous donner un premier avis!


Le papier remplaçable

Repéré sur le blog de Léo Scheer, ses propres réflexions sur le livre électronique, qui font échos bien évidemment à la mise en ligne des manuscrits qu'il reçoit et qui trouvent une forme papier :

"Le livre papier "indépassable", je ne l'entends que comme "objet technique". Pour le moment je ne vois pas venir mieux que le livre papier imprimé. J'ai essayé les autres quelques temps, je m'en suis vite lassé. Par contre, je suis impressionné par la masse et la qualité croissantes de ce qui est offert à lire sur un ordinateur connecté. Si je compare le passage du CD audio au ipod à celui du livre au ebook, je suis frappé par la différence de "bénéfice" pour le consommateur. Il semble évident que le CD est un objet technique totalement "dépassable" par le téléchargement sur un ipod, son remplacement est logique. Le ebook est lui un objet totalement archaïque par la mauvaise qualité du service qu'il propose (lecture) par son ergonomie artificielle, il représente une régression par rapport au livre et surtout par rapport à l'ordinateur dont il est une version limitée et appauvrie.
Moi, je vous chipoterais plutôt sur "remplacer": ce n'est pas l'enjeu. Ce n'est pas le livre qui est à remplacer avec le développement du numérique mais l'utilisation archaïque du papier, des imprimantes, des photocopieurs pour une production de documents qui ne sont pas des livres (manuscrits, SP, épreuves etc...). Si vous voyez les 3.000 manuscrits papier déferler sur les étagères des Editions Léo Scheer chaque année, que vous vous dites que chacun a été envoyé à une vingtaine de maisons d'édition, quand vous voyez les 200 photocopies d'épreuves qu'il faut pour alimenter les représentants, les libraires et les journalistes au moment du lancement d'un livre, là, vous vous dites qu'il y a peut-être quelque chose de remplaçable."

PS: Je vous conseille le premier roman "La Chambre" de Jean-Clet Martin à paraître le 18 février, entre les deux versions ici et ici, vous choisirez.


La Bibliothèque, la nuit

9782742780372 Au début de l'année, Actes Sud a eu la bonne idée de ressortir dans sa petite collection si bien nommée Babel, le livre de Alberto Manguel "La Bibliothèque, la nuit". Je l'avais raté lors de sa parution en 2006 et j'ai bien eu tort! A partir de sa gigantesque bibliothèque personnelle qu'il a installée dans le pays de Rabelais, l'auteur nous convie dans un style plein de fantaisie à un voyage dans l'histoire des bibliothèques. Du particulier à l'universel, il embrasse avec méthode les différentes caractéristiques qui fondent aussi bien les aspects de conservation que de mise à disposition des publics. Ordre, espace, forme, hasard, survie, oubli, quelques mots repères parmi bien d'autres qui font échos bien évidemment aux devenirs de ces bibliothèques et à leur évolution dans une forme numérique. Tout est passionnant de bout en bout et l'auteur a su avec bonheur réussir à éviter l'essai historique assez aride pour une conversation intime avec son lecteur. Il aime bien évidemment trop la forme des livres pour voir un quelconque basculement et avoir un grand crédit pour la réalisation de la Babel numérique."L'Internet n'est qu'un instrument. Ce n'est pas sa faute si notre intérêt pour le monde dans lequel nous vivons est superficiel. Sa vertu réside dans la briéveté et la multiplicité de ses informations ; il peut aussi nous offrir concentration et profondeur... Mais il ne nous assurera pas davantage le gîte et le couvert pendant notre passage en ce monde, car ce n'est ni un lieu de repos ni un foyer, ni la caverne de Circé ni Ithaque (p.235)." Plus loin encore: "Le texte électronique qui n'a pas besoin de page peut accompagner en toute amitié la page qui n'a pas besoin d'électricité; ils n'ont pas à s'exclure l'un l'autre afin de mieux nous servir. L'imagination humaine n'est pas monogame et n'a pas à l'être, et de nouveaux instruments voisineront bientôt avec les Powerbooks qui voisinnent aujourd'hui avec nos livres dans la bibliothèque multi-média. Il y a une différence, toutefois. Si la Bibliothèque d'Alexandrie était l'emblème de notre ambition d'omniscience, la Toile est l'emblème de notre ambition d'omniprésence; la bibliothèque qui contenait tout est devenue la bibliothèque qui contient n'importe quoi. Alexandrie se voyait avec modestie comme le centre d'un cercle limité par le monde connaissable; la Toile, telle la première définition de Dieu imaginée au XIIème siècle, se voit comme un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part (p330)." Beaucoup d'autres passages seraient à citer, des anecdotes extrèmement bien choisies qui éclairent le propos. Celle-ci, notamment, qui m'a beaucoup amusé. Le critique anglais Paul Duguid observait: "Une brève rencontre critique suggère que si, par bien des côtés, le projet Gutenberg ressemble - en mieux - aux bibliothèques conventionnelles, cela ressemble aussi à une caisse de livres dans une vente de charité paroissiale, où le curé bénit au même titre trésors et nullités parce qu'ils ont pareillement été donnés." Bref, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce petit livre si attachant, et en plus il a l'avantage aussi d'être illustré en noir et blanc; les vignettes sont souvent petites à ce format, mais c'est un régal de choix typographiques pour favoriser la lecture et l'érudition. Et je me suis plût à l'idée qu'une version électronique nous permettrait sans doute beaucoup plus de ressources et de vagabondages hypertextuels mais risquerait, sans nul doute, de nous égarer par rapport à la démarche de son auteur. Tout délicieux voyage est aussi délicieux parce qu'il a une fin et nous permet de continuer à voyager mentalement et intimement pour très longtemps...


Petits et grands éditeurs

Parce qu'il a été pris à parti, Clément Laberge (Remolino) revient sur son passage dans la sphère du numérique du groupe Editis. L'occasion de tordre le cou avec détermination à un certain nombre d'idées reçues, le fonctionnement en interne des "majors" de l'édition, il y règne aussi le goût de l'autonomie et du pluralisme:

"Bien sûr, certains jours on peste contre les petites entreprises qui vont plus vite que nous — on les envie parce qu’on aimerait être comme elles, plus souple, plus réactif.

D’autres jours, heureusement, on apprécie leur présence et on se félicite qu’elles existent, parce qu’elles nous interpellent, nous bousculent, et parce que leurs avancées nous fournissent de précieux arguments pour faire avancer nos idées et nos projets avec nos équipes.

Continuellement on doit se répéter que le monde du livre est un écosystème complexe, très complexe, avec de gros acteurs et de plus petits; avec des silencieux et des plus baveux. Se convaincre aussi que c’est très bien ainsi — et que c’est ce qui nous offre, collectivement, les meilleures chances de réussir."

Beaucoup de réussite à toi auprès des éditeurs québécois, mon cher Clément, au plaisir de nous revoir...


L'Espagne trace la voie

Lecteurs Leere Alors que les allemands vont bientôt accueillir, le 11 mars, les Sonyreader dans toutes les librairies qui le voudront de manière équitable semble-t-il, nos amis espagnols ne sont pas en reste avec une initiative très intéressante. Plusieurs romans à 4,99€! Et par n'importe lesquels, Garcia Marquez, Camilo José Cela et Miguel Délibes! C'est sur Leer-e, avec aussi une offre de livres électroniques incroyable (chez son partenaire ApoloXXI). Le chemin est encore long de ce côté-ci des Pyrénées... Moi, je serais un auteur ou un éditeur français, je ferais le chemin comme Flaubert en son temps pour voyager là-bas (via Telegraph). Pour faire bonne mesure, une autre de ces délicieuses vidéos dont on manque cruellement en France aussi... Viva España!

PS: l'initiative est due à l'agent littéraire Carmen Balcells qui ouvre son "catalogue" d'auteurs. Faisant le pari de la démocratisation prochaine des e-books, Carmen Balcells souhaite enrichir son offre en mettant à disposition des internautes des textes classiques en langue espagnole: García Márquez, Vargas Llosa, Cortázar, Marsé, Goytisolo et Vázquez Montalbán, pour ne citer que les plus connus (via PierreAssouline et LeoScheer).

 


Une synthèse des formats

Je m'étais promis ici de relayer les propos de Sylvain qui est intervenu avec beaucoup de pertinence dans les commentaires sur l'ePub la semaine dernière chez Textes :

"Pour une fois, après lecture de vos échanges, et de ceux sur Aldus j’ai quand même envie de vous donner mon point de vue. Je pense plutôt qu’il faut regarder sous un angle différent et ne pas se focaliser sur les interrogations du genre: l’epub or not epub, pdf vs epub, DRM ou non, quels readers… La technologie (epub, XHTML, CSS, PDF, XSLT-FO… j’en passe et des meilleures) doit seulement rester au service de l’offre que nous souhaitons mettre en place… Je ne crois pas qu’il y ait de solution miracle…
Je crois vraiment que la clé tient dans la mise en place d’un cycle de production éditorial intégrant nativement les aspects bimédia (papier et numérique) et que cela doit être compris par l’ensemble des acteurs de cette chaine (auteur, éditeur, maquettiste, photograveur, compositeur, imprimeur mais aussi distributeur et diffuseur) – Formons, expliquons, mettons en place des procédures industrielles.
Cela ne veut pas dire produire en masse des ebooks de mauvaise qualité mais produire intelligemment en séparant le fond de la forme afin de protéger le patrimoine intellectuel et être capable de restituer ces œuvres dans le format le plus adapté du moment, être capable de le transformer pour le faire évoluer sans surcoût rédhibitoire. Alors, évidemment techniquement cela sous-entend l’utilisation de la structuration de l’information (donc de XML…).
Cela se met en place petit à petit chez certains mais il reste encore beaucoup de chemin.

Et en parallèle il faudra faire évoluer les formats de fichier, faire évoluer les readers, faire évoluer les DRM. Bref, on a encore beaucoup de travail devant nous!!!

Cependant, mes réponses aux différentes affirmations lues de part et d’autre seraient: l’epub n’est pas un mauvais format. Il doit murir, certes, les problèmes cités de type intégration des couvertures sont plutôt des problèmes de jeunesse que des problèmes techniques.
L’epub est plutôt bon d’un point de vue technique (concept OPF, OCF…) mais aussi d’un point de vue économique (facile à produire via XML/XSLT et nombreux readers disponibles sur de nombreux devices). Il ne faut pas s’arrêter aux convertisseurs actuels qu’on peut utiliser via Stanza, Calibre etc… qui doivent eux aussi énormément progresser.
Comme le PDF n’est pas à jeter et est très bien adapté pour certains cas, les 2 ont leurs avantages et leurs inconvénients, il faut juste choisir le format le mieux adapté en fonction du type de contenu et/ou du type de device.

Les readers doivent aussi progresser. Afficher du PDF est simple et performant (surtout quand la mise en page a été réalisée spécifiquement à la bonne taille de l’écran de votre device… mais l’est moins lorsqu’on change de machine…) Afficher de l’epub (donc XHTML avec CSS) peut l’être aussi à condition de s’en donner la peine. Nous lisons tous une quantité importante de contenu sous ce format.
Alors oui ADE va progresser (je teste ADE1.7 en ce moment c’est un peu mieux avec la justif…). Oui, lire sur Stanza est plus agréable qu’on pourrait (voudrait?) le croire (à titre personnel j’arrive beaucoup plus facilement à lire sur iphone/ipodTouch que sur les PRS, Cybook, Iliad)
Mais finalement mon opinion n’a que peu d’importance, le plus important est que chaque lecteur trouve son bonheur en terme d’offre éditoriale et que celui qui préfère une lecture sur tablette trouve des ebooks au bon format, que celui qui préfère les appareils plus «mobile» puisse acheter ses livres en ligne et les lire sur son blackberry etc. etc. mais pour cela développons l’offre par la mise en place de processus industriels et la qualité viendra avec."

Merci Sylvain, et exprimez-vous plus souvent, Aldus vous ouvre son blog autant que vous le voudrez... Alain aussi, bien évidemment, la porte est grande ouverte, peut-être une discussion à bâtons rompus...



Combien de Kindle?

1-31-08-amazon-kindle "On sait peu de choses sur le nombre de Kindle vendus par Amazon à ce jour, mais l'un des toujours perspicaces analystes, Mark Mahaney de Citigroup, prévoit que le nombre est énorme. Enorme, en fait, il a augmenté son estimation initiale pour 2008 de 380.000 unités à 500.000 aujourd'hui. Vous pensez que c'est beaucoup? Il aurait été encore plus - 750.000 - si Amazon n'avait pas manqué des ventes avant Noël. A l'appui de ses prévisions, M. Mahaney utilise des chiffres sortis d'une divulgation faite à partir de l'activation sur Sprint qui sert de réseau mobile au Kindle sur le territoire américain.
Mahaney pense maintenant que les recettes de l'Amazon Kindle pourraient atteindre 1,4 milliard de dollars en 2010, soit le nombre impressionnant de 4% des recettes d'Amazon cette année. Cela suppose que Amazon va vendre 1 million de Kindle en 2009 et 3,5 millions en 2010, et les propriétaires de Kindle d'acheter un livre par mois. Il s'agit d'une estimation approximative, certes, mais pas nécessairement incroyable." (via Mobileread et SiliconAlley).
Avec un design amélioré et un prix plus agressif, nul doute qu'Amazon et son Kindle n'ont pas fini de mettre le feu... On en saura plus dans huit jours...


Un exemple éclairant: Jean-Pierre Martinet

Coups-de-martinet,M12783 Pour éclairer mon article précédent, je voudrais citer l'exemple très concret des livres de Jean-Pierre Martinet. Qui connait l'écrivain Jean-Pierre Martinet? Après plus de 15 années d'oubli le plus total (15 années d'internet justement) car il est décédé en 1993...
Et bien, grâce à l'action conjuguée :

- de deux "petits" éditeurs qui ont eu le courage de le rééditer, avec leurs propres sous, ici, ici et encore ici dans une édition typographiquement et esthétiquement parfaite.
- d'un "riche" et "petit" éditeur qui ne cesse d'ouvrir son catalogue aux humbles.
- d'un éditeur qui oeuvre au sein d'une "major" de l'édition.
- de quelques journalistes et éditeurs qui ont joué un rôle de relais.
- de libraires passionnés sur la toile et dans la vie réelle sur les tables.
On rédécouvre, avec bonheur, les livres de Jean-Pierre Martinet. La vie des livres...
Autant de "formes d'inscription qui ont délimité et imposé des possibilités de son appropriation". J'ai bien peur que, sans la bonne volonté de ce petit monde, Jean-Pierre Martinet serait resté encore longtemps désapproprié dans l'univers de la toile...


Moi et ma disruptivité...

J'avais lancé cette réflexion dans un commentaire la semaine dernière: "Nous ne sommes pas dans un schéma disruptif pour la profession, faire croire cela n'est pas honnête." Et bien, cette réflexion à propos d'un schéma disruptif pour le livre (bon sang, où ai-je été chercher un mot pareil, décidément une sorte de flash inscrit dans ma mémoire, Pisani s'était même fendu d'une analyse à l'époque! ) a rebondi avec passion (j'ai dû réveiller des vieux démons du web2.0), d'abord chez les Complexes qui mettent en place un outil de production éditorial destiné à tout un chacun sur internet, journaliste, essayiste, auteur, éditeur de revues, de livres - l'objectif étant de mettre à disposition un modèle de mise en forme des textes qui soit multi-supports et exportable de la manière la plus exhaustive possible (la chaine du livre réduite à rien en quelque sorte) puis encore aujourd'hui du côté de Narvic qui parle de dislocation du livre par le web et du côté d'Hubert Guillaud (LaFeuille) qui vient de mettre en libre (pardon en ligne, lapsus révélateur) la première partie d'un dossier Papier contre électronique? sur InternetActu. Avec en préambule cette réflexion de Nicolas Carr (je suppose que c'est lui, ce n'est pas bien clair): "Lit-on de la même manière sur un support de papier et sur un support électronique? Le débat commence à être ancien : on pourrait le faire remonter aux critiques de Socrate à l’encontre de l’écriture à une époque où la transmission du savoir se faisait uniquement de manière orale. Elle se pose également en terme de conflit depuis la naissance de l’hypertexte, comme l’évoquait Christian Vandendorpe dans Du Papyrus à l’hypertexte. Un peu comme si deux mondes s’affrontaient: les anciens et les modernes. Ceux pour qui le papier est un support indépassable et ceux pour qui le changement, la bascule de nos connaissances vers l’électronique, à terme, est inévitable." Sempiternelle vision manichéenne en effet, affrontement des jeunes et des anciens, de l'avenir et du passé, des modernes et des conservateurs, des branchés et des "has been", du progrès et de l'immobilisme, des "non-publiés" et des "publiés", de l'internet et des livres... Pluralité presque infinie des livres, des discours, des objets (la notion de beau livre garde tout son sens) trouvés au hasard des librairies (et d'internet) qui donne leur pleine justification au rôle de passeurs des éditeurs, des libraires, des bibliothécaires, et j'aime à réécouter en boucle un sage "has been" qui a consacré sa vie à ces petites choses d'un autre âge, Roger Chartier, qui énonce la formule pour moi définitive "les formes d'inscription d'un texte délimite ou impose des possibilités de son appropriation" (c'est à la 2ème minute)...