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Le modèle du quasi-gratuit

Last-fm On lira avec intérêt l'article que Martin Lessard consacre à LastFM. Je me suis permis de le reprendre dans son intégralité, tant sa démonstration est intéressante:

"Acquis par CBS il y a 2 ans, Last.FM compte demander 3 euros par mois pour tous les pays hors des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. Dans un titre laconique ("Last.FM Radio announcement") sur leur blog, ils laissent entrevoir que bientôt les membres des autres pays devront payer pour avoir accès au même service --mais la pub en moins: le service étant gratuit dans les 3 pays où il y a de la pub. Last.FM prétend avoir 30 millions d'utilisateurs par mois (le double d'il y a un an).
Le modèle du tout gratuit semble montrer des signes de fatigue. L'abonnement ne concerne que le service radio et ne touche pas le reste (scrobbling, recommandations, charts, biographies, événements, vidéos...)

3 Euros est le nouveau gratuit
L'industrie musicale est en profonde crise: quel est avenir du disque et de la musique? titrait le Devoir en fin de semaine. Le numérique semblait avoir fait fondre cette industrie obèse et obscène. Les fans s'étant tournés en masse vers les services gratuits (plus ou moins légales) pour accéder à leurs chansons favorites. On n'arrête pas de citer cette industrie comme un dinosaure sans cervelle qui n'a pas vu venir la crise annoncée.
À ma connaissance, ce mouvement vers le payant représente une première initiative d'envergure depuis l'avènement du iTune store pour retrouver un équilibre budgétaire dans le monde la musique en ligne. Last.FM dit payer déjà les redevances aux artistes.
La question est de savoir si 3 euros sera la nouvelle marque pour le "quasi gratuit", c'est-à-dire que les membres voudront se payer une radio libre de pub pour ce montant quasi symbolique.

Utilisateur payeur
Le problème avec ce prix n'est pas sa valeur unitaire, mais son accumulation avec les autres services.
3 euros par mois, ce n'est rien en soi, mais si on se retrouve à payer tous les services gratuits à un coût unitaire "ridiculement bas" de 3 euros, on se retrouve vite avec une facture salée. Remercions toutes ces années de free lunch, de ce buffet ouvert all-you-can-eat: quand vient le temps de payer à l'unité, l'effet modérateur se fait vite sentir.
Je ne crois pas que 3 euros soit un frein pour Last.FM. Même si plusieurs marchés du gratuit vont se développer sur ces territoires nationaux délaissés par Last.FM.

La course aux centimes
Dans cette course à la rentabilisation du "gratuit", il faut savoir une chose. Ce sont les premiers qui réussiront à entrer dans le compte de dépense de l'internaute qui gagneront. Les derniers arrivés sur le marché du "quasi gratuit" auront à se battre pour justifier que la dépense ne monte jusqu'à des sommes astronomiques.
C'est toujours la dernière goutte qui fait déborder le vase, n'est-ce pas?..."

On voit très bien les limites des modèles publicitaires pour assurer les redevances aux artistes. Dans cette partie qui s'engage de "dernière goutte", on comprend aussi le rôle stratégique très important des acteurs comme Orange ou SFR qui proposent déjà des services par abonnement, un de plus, un de moins... Votre facture, jusqu'à quel point elle peut être indolore...

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