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145 notes en octobre 2009

Aldo Manuzio : Bruno Rives me refile la patate chaude

Surprise de constater que Bruno Rives me refile la patate chaude sur son blog à propos de la référence à Alde Manuce dans l'article d'Antoine Gallimard. Non content de botter seulement en touche, il m'attaque directement: "On ne peut que s'associer à Antoine Gallimard pour fustiger ceux qui se serviraient aujourd'hui d'Alde Manuce pour vendre à grand prix une triste révolution numérique." Vous m'échauffez mon cher Bruno, n'inversons pas les rôles, voulez-vous bien? Même si la référence à Alde Manuce pose question, la mention  "vendre à grand prix", elle, ne souffre d'aucune d'ambiguïté en la matière, tout le monde le comprendra... Je fais pleinement confiance à Antoine Gallimard pour le soin qu'il a de choisir ses mots. Vous avez la rancune tenace à mon égard depuis que j'ai eu l'audace suprême de donner mon sentiment sur votre livre à l'époque. Peut-être qu'un jour nous finirons par savoir à qui de nous deux, Antoine Gallimard réservait sa torpille... Peut-être nous deux à la fois finalement, unis pour la postérité! :)

Antoine Gallimard : la braderie du livre numérique

Gallimard Décidément, il s'en passait des choses aujourd'hui à 13h46 dans Le Monde. En réponse du berger à la bergère, Antoine Gallimard à la même heure et à la même minute que Arnaud Nourry (on se demande comment c'est possible, ils avaient peut-être déjeuné ensemble?) donnait lui aussi son avis sur le livre numérique dans un billet intitulé "E-book, la grande braderie": "Ces temps-ci, on reproche aux éditeurs d'arriver dans le désordre, en multipliant le nombre de platesformes de distribution. Mais on se trompe de cible: il s'agit, au contraire, d'une précaution élémentaire, légitimée par un siècle et demi de pratiques éditoriales. L'alternative, en matière de distribution, est salutaire, même au plan national. On doit se féliciter de l'existence de ces entrepôts mutualisés, comme Eden-Livres (créé par Gallimard, Flammarion et La Martinière). Ils n'empêchent nullement de chercher en même temps à favoriser un accès simplifié et exhaustif à l'offre numérique, auprès du plus grand nombre de revendeurs et sans exclusive. L'interprofession peut et doit jouer ce rôle, avec des outils comme Electre ou Dilicom. L'édition française a besoin de ce "hub": elle s'en dotera très vite". J'ai relevé aussi une sévère diatribe contre la braderie de l'ebook, on jugera: "Le corridor qui mène à l'économie numérique du livre semble plus que jamais flanqué d'un décor à la Potemkine. On y rencontre des experts de toutes sortes qui se réclament de la Bible de Gutenberg et de l'italique d'Alde Manuce pour vendre à grand prix leur triste révolution numérique. Potemkine-2
Quel cynisme! Ouvrons les yeux: c'est la grande braderie du numérique. Tout doit disparaître! Le droit moral des auteurs et la reconnaissance de leur apport singulier dans la bruyante machinerie collaborative, l'intégrité des oeuvres, les savoir-faire éditoriaux et les pratiques documentaires qui définissent notre rapport anthropologique au savoir et à l'imaginaire et fondent l'inestimable valeur d'usage du livre. Tout cela doit-il être vendu à l'encan?
". Tiens, Alde Manuce, l'expert qui s'en réclame pour vendre à grand prix une triste révolution, serais-ce ma pomme? Un moment, très immodestement je dois le dire  allez, trente secondes, j'ai douté. Et puis non, voyons. D'abord, je doute beaucoup que mon modeste blog ne traine sur l'écran d'Antoine Gallimard. Ensuite, comme je ne me suis jamais posé en expert de quoi que ce soit, que je n'ai rien à vendre, d'autant moins à "grand prix", c'est donc notre ami Bruno Rives qui s'y colle... En compagnie de notre descendant prospectiviste de Gutenberg. Sous les fourches caudines d'Antoine Gallimard, bon sang, ça vous pose deux hommes. J'espère qu'ils s'en remettront...

Arnaud Nourry invite ses confrères

Nourry A lire dans Le Monde d'aujourd'hui, un vibrant appel d'Arnaud Nourry, le patron d'Hachette, pour un  modèle économique durable du livre numérique. Après être revenu sur Google et Amazon, sur la situation monopolistique pour l'un et le dumping sur les prix pour l'autre, il appelle ses confrères à entrer dans le capital de Numilog, sur le thème "l'union fait la force": "Ainsi j'ai proposé d'ouvrir le capital de Numilog, leader français du stockage et de la commercialisation de livres numériques, à tous les éditeurs intéressés, pour que nous puissions constituer une plateforme commune. La réponse à mon offre a été jusqu'à présent polie, mais peu enthousiaste, chacun préférant prendre le temps de développer une solution "maison". Le paradoxe, c'est qu'aux Etats-Unis, où le livre numérique représente 3% du marché, aucun éditeur ne s'est doté d'une plateforme, alors qu'en France nous sommes en train d'en développer pas moins de quatre, offrant ainsi un casse-tête aux internautes et aux libraires et le champ libre aux acteurs du Net. Mon intime conviction est que les schémas conventionnels, issus du passé, n'ont aucun sens dans le numérique où seule compte l'audience, et donc la capacité à proposer collectivement aux internautes une expérience unique, à même d'attirer en grand nombre des lecteurs que nos libraires seront heureux de conseiller et de servir. Habitués à tort à se méfier d'Hachette, mes confrères sauront-ils percevoir le danger que les bouleversements en cours font peser sur toute la profession? Ma porte leur est grande ouverte". On se rappelle du rachat de Numilog par Hachette; beaucoup d'éditeurs indépendants et présents sur Numilog depuis de nombreuses années, avaient très mal digéré la pilule à l'époque... L'initiative de Arnaud Nourry aurait été faite à ce moment-là, c'est clair que la situation aurait été quelque peu différente. Reste que le débat reste entier sur la multiplication de ces plateformes de distribution et leurs interopérabilitées. Google et Amazon, c'est bien plus que de simples entrepôts de livres mais des moteurs "dynamiques" au service des lecteurs et des livres! Il suffira, par exemple, de comparer une recherche du Palazzo Venezia à Rome dans le Guide Vert Michelin avec une recherche plein texte dans "nos plateformes françaises" pour s'en convaincre...


PixelQi, en retard?

Jepsen Alors que beaucoup sortent à nouveau des prototypes d'écrans couleurs (on retiendra surtout que rien n'est encore prêt et cela encore pour de longs mois), un petite mise au point du côté de PixelQi sur le blog de Mary Lou Jepsen, sa sympathique fondatrice. En retard PixelQi et ses écrans innovants? Que nenni...

"J'ai lu quelques nouvelles sur les projets, de la façon dont les tablettes sont en retard parce qu'ils sont en attente de Pixel Qi. Je ne répond généralement pas aux articles qui ont un avis différent de nous sur nous-mêmes - mais dans ce cas, je veux juste clarifier un fait: Nous ne sommes pas en retard! Nous commençons la production prévu à la fin de l'année qui montera graduellement en volume en début d'année prochaine... Nous sommes très fiers de notre capacité à créer un nouveau produit de grande ampleur sur l'année dernière au milieu de l'effondrement de nombreuses banques et du capital-risk (alors que nous cherchions à gagner notre premier cycle de financement) et lors des trimestres suivants alors que nous développions notre nouveau produit en ligne, nous avons surmonté les grandes incertitudes des fabricants LCD: qui face à la faillite ont subi une restructuration massive pour survivre. Croyez-moi, nous étions loin d'être une priorité avec nos partenaires de fabrication compte tenu de ces conditions! Maintenant, le secteur de l'édition semble en équilibre sur une transition majeure, et notre produit nous semblent être le seul écran entrant dans la production de masse conçu pour la lecture qui offre la couleur, la vidéo, la durée de vie de la batterie et fonctionne tel quel avec les logiciels existants (des OS aux viewers) et dans n'importe quelle condition d'éclairage, y compris la nuit noire et à l'extérieur en plein soleil et s'intègre facilement aux écrans tactiles. C'est un travail amusant - et nous recrutons de plus en plus pour répondre à la forte demande pour nos produits. Je vous invite à nous rejoindre!".

Je vous renvoie évidemment à mes précédents billets sur PixelQi.


Sélection Gallimard numérique à la Fnac

Gallimardnumerique Première interconnection des offres numériques, c'est la Fnac toujours qui propose une sélection de 16 titres des Editions Gallimard provenant de la plateforme ePagine. Chose intéressante aussi, la proposition du téléchargement du livre est faite, enfin, sur la fiche du livre papier. Par exemple, le nouveau livre de notre secrétaire d'état au numérique, NKM. En cliquant, on se retrouve sur un espace d'ePagine spécialement amménagé pour la Fnac. Si le prochain Goncourt ou le prochain Renaudot est dans la sélection... Réponse lundi!

PS: A signaler qu'ePagine, c'est aussi un blog depuis le début du mois.


Le livre électronique eSlick chez Rue du Commerce

Foxit-eSLICK-G Le eSlick de la société Foxit est désormais disponible sur le site Rue du Commerce. En deux coloris, noir et gris, prix à 259€. Il ne supporte pas le format ePub (mise à jour à venir), pas de housse, un design qui a un goût de déjà vu... La concurrence va être rude en attendant un autre modèle plus grand annoncé pour mars 2010 (via Actualitte).

Amazon : bientôt de l'espagnol sur le Kindle

Olé L'offre sur le Kindle d'Amazon n'est plus seulement en anglais. C'est LivresHebdo qui l'annonce aujourd'hui: "Amazon a signé en Espagne un accord avec Publidisa, le leader des services au secteur éditorial en langue espagnole, pour proposer sur son site Internet 8 500 livres en espagnol, accessibles en version numérique ou en impression à la demande. L’accord signé entre les deux entreprises prévoit la commercialisation de titres issus des catalogues de plus de 200 maisons d’édition espagnoles, qui pourront choisir de les vendre sous un format électronique ou en impression à la demande. En s’alliant avec le pionnier espagnol de la numérisation et la commercialisation des livres électroniques, Amazon, qui n’a pas implanté de librairie en ligne en Espagne, étoffe son offre éditoriale dans la langue de Cervantes. Début octobre Ian Freed, vice-président d’Amazon, avait annoncé que le livre en espagnol était "en tête de la liste des priorités dans la stratégie du groupe, car c'est un marché qui concerne plus de 500 millions d'hispanophones".

Gibert Jeune ouvre sa librairie numérique

Gibert Voilà, ça y est, la célèbre librairie GibertJeune, une institution dans le Quartier Latin depuis 1886, vient d'ouvrir sa librairie numérique. Comme Dialogues et la Fnac, elle présente pour l'instant seulement l'offre issue de la plateforme Hachette/Numilog. Les livres numériques proposés font malheureusement l'objet d'une rubrique séparée, c'est dommage. Toujours un métro d'avance (Odéon) pour Dialogues à Brest!

L'Entreprise chez Bookeen

Le magazine L'Entreprise a rencontré Michael Dahan, l'un des fondateurs de Bookeen. L'occasion de connaître un peu mieux cette petite start-up française face aux Goliaths américains...

PS: voir également l'article récent dans les Echos avec un objectif cette année de 30.000 livres électroniques et petite consécration, le Cybook Opus figure dans la gallerie de photos des 10 modèles sélectionnés par le magazine Time. Cocorico!



Alain Minc parle de Google

Cesar On a beaucoup parlé de Google encore lui, qui ne cesse d'alimenter tous les fantasmes, lors du récent colloque NPA Ecrans, Réseaux, Contenus qui s'est tenu la semaine dernière. A lire l'excellent compte-rendu d'Emmanuel Matt dont j'ai retenu les propos d'Alain Minc: «Le problème avec Google c’est qu’on a un phénomène de domination pour lequel on n’a pas encore trouvé les réponses juridiques. Or la logique du capitalisme c’est que les monopoles se fabriquent jusqu’au jour où une règle juridique de la défense de la concurrence leur coupe les ailes. C’est la dynamique du système et pour Google on ne sait pas… C’est un problème mondial qui ne pourra être réglé que d’une manière conjointe mais on ne sait, ni comment, ni de quelle manière» – Il est également revenu sur l'effondrement du New York Times en quelques mois, racheté finalement par un investisseur mexicain. Pour lui cette chute est un «traumatisme  fondateur  de la situation que nous vivons actuellement. Elle met aussi en valeur la «position très particulière de domination sans équivalent qui est celle de Google». Google s’est déclaré non intéressé par le rachat de cette marque de la presse mondiale. «C’est un élément de mesure de l’accélération incroyable de la secousse que l’univers des medias connait,  Que Google refuse d’acheter des marques de medias, c’est presque pire que la pire des injures.» Pour Alain Minc, toujours «la mise en cause de la position de domination ne peut être mise en cause qu’aux Etats-Unis puis par la Commission Européenne... Il faudra alors passer par un mécanisme de prélèvement, de licence globale à inventer, «avec une conséquence induite pas très agréable: la mutualisation des recettes et la distribution bureaucratique de celles-ci... pas un progrès exceptionnel vers la liberté» Le passage obligé d’après lui par «une sorte de  Sacem mondiale» le laisse perplexe.

Jetbook : plus de boutons y a pas

JetBook

Un autre livre électronique qui figurerait en bonne place dans mon fameux concours, c'est le JetBook de la société Ectaso. Il a été présenté dans sa dernière version lors de la récente Foire de Frankfurt. Plusieurs coloris avec un prix de 199$. J'espère que le mode d'emploi est solide avec tous les boutons! Je n'ose pas le retourner, il doit y en avoir aussi derrière! C'est clair que c'est pas le Nook!


Le Nook déjà best-seller

1020_nk_03 Le Nook, le nouveau livre électronique de Barnes and Noble, figure déjà dans les best-sellers, le plus "rapide  best-seller" de la marque même, une semaine seulement après sa sortie en pré-commande (livraison à partir du 30 novembre). C'est ce que révèle son président Steve Riggio hier dans le magazine PublishersWeekly. Il espère prendre une bonne part des 900.000 livres électroniques qui seraient vendus sur l'ensemble du marché d'ici la fin de l'année selon certains analystes. Je suis sûr qu'ils vont atteindre l'objectif tant ce modèle est excitant. Steve Riggio ajoute que B&N ne s'attend pas à gagner une forte marge sur la vente de l'appareil lui-même, mais elle peut être quelque peu compensée par la vente d'accessoires et de garanties (la "Nook éco-système" et la batterie d'accessoires, c'est impressionnant!). Les marges sur la vente de livres numériques seront plus élevées que sur les livres physiques, puisque il n'y a  pas le stockage, l'expédition, la réception, le colisage et la manutention. Il a expliqué que, bien que la concurrence soit rude sur les prix, le marché du e-book est une entreprise à longue queue, avec une "queue qui dure beaucoup, beaucoup plus longtemps» que les livres physiques.

Moi, je serais aux Etats-Unis, je sais quel livre électronique j'aimerais avoir au pied du sapin, pas vous?


Mitterrand : Google passé au crible

Scan_pro_numerisation Comparant la numérisation des bibliothèques à un véritable tsunami déferlant sur l'Europe, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a officiellement donné hier le coup d'envoi d'une mission de réflexion (rapport définitif pour le 15 décembre) chargée d'établir dans quelles conditions devra se dérouler la transposition sur support informatique des fonds patrimoniaux dont dispose les grands établissements français:
«Vous devez bien évidemment avoir à l'esprit non seulement l'aspect technique du problème, mais aussi sa portée politique, au sens noble du terme, c'est-à-dire la visée de l'intérêt général et de l'indépendance nationale fondamentale en matière de culture et en particulier de valorisation du patrimoine», a expliqué le ministre de la Culture et de la Communication. «Trop de réflexes, trop de fantasmes, trop d'à-peu-près m'ont paru grever les échanges du mois d'août. Et j'ai été frappé, depuis, par la diversité des avis de toutes les personnes éclairées que j'ai pu écouter et consulter sur cette question», s'est contenté d'exposer Frédéric Mitterrand (via Clubic). Voir aussi LeFigaro et LePoint.