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118 notes en février 2012

Harlequin France: CA numérique à 1 million d'euros

ArlequinA une semaine de la Saint-Valentin, le livre sentimental numérique se porte bien en France. Chiffres toujours avec cette fois-ci Harlequin France qui donne ses résultats de ventes de livres numériques pour 2011. Elles représentent un chiffre d'affaire de 1M€ d'euros TTC, soit 600.000 téléchargements sur un catalogue d'environ un millier de titres. Au niveau du groupe canadien, les ventes numériques seraient d'ores et déjà de 15% du chiffre d'affaires mondial. Le communiqué de presse est ici (merci à Antoine).


Hachette Livre: 6% des ventes en numérique

Logo Hachette LivreHachette Livre (Lagardère Publishing) a communiqué aujourd'hui ses résultats pour 2011. Sur un chiffre d'affaire de 2.038M€, le numérique représente désormais 6% des ventes totales au niveau du groupe.

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, le livre numérique représenterait respectivement 20% et 10% du chiffre d'affaires Adult trade à fin décembre 2011. "En France, le lancement de nouvelles liseuses numériques est intervenu à l'automne, mais n'a pas encore fait décoller le marché de façon significative". Le communiqué de presse complet est ici (via Actualitte).


Yann Moix: la haine du liseur numérique

MoixAprès Frédéric Beigbeder, c'est aujourd'hui Yann Moix qui s'élève contre le livre numérique sur la Règle du Jeu. Tout y passe, la frénésie de téléchargement compulsif (intégralite), le papier serait le règne de la "lecture véritable". Plus on possèderait de livres, moins on les lirait. Raisonnement assez bizarre. Plus agressif encore, avec un discours de haine:

"L’e-booker s’achète du fantasme, s’offre du mensonge, loue de la sensation. C’est le nouveau bourgeois: on possède tout sans connaître rien. L’e-booker, en ce sens, est un salaud. Il baigne et barbote dans une boue cultureuse, ébahi par sa propre puissance nulle. Orgie numérique oblige."

"Le lecteur est supérieur au liseur parce qu’à la quantité qui ne veut plus rien dire, il préfère la qualité qui veut dire quelque chose. Les lecteurs numériques, c’est-à-dire les liseurs, sont des morts glacés, des cuistres et des bourgeois. Ce sont des hommes d’amoncellement et de stockage, de ceux qui gardent et entassent ce qui est gratuit. Ce sont des radins. Ce sont des petits. Ils sont dans leur librairie comme dans un harem: accès à tout, tout le temps. L’écoeurement pourrait guetter: mais non. Ils ne liront pas plus demain qu’ils ne lisaient hier: ils se font simplement davantage croire à eux-mêmes qu’ils deviendront demain les lecteurs qu’ils ne furent jamais. Lire, c’est s’absorber dans une œuvre et une seule, ce n’est pas, ce ne sera jamais, se dissiper dans toutes."

Opposer lecteur/liseur, comme opposer lecteur/bibliophile... J'avoue que ce genre de discours haineux me laisse très mal à l'aise. Il est même prêt à organiser l'e-todafé, c'est dire.

PS: A lire le billet sur La Toison d'Or.

PS: A lire absolument le second billet de la Toison d'Or qui revient sur les similitudes avec la période des incunables et la "Nef des Fous".

"Là où le billet de Yann Moix devient passionnant, c’est que ce monsieur joue parfaitement un rôle dont j’aurais pensé qu’il ne pouvait plus exister. J’ai tendance habituellement à nuancer assez fortement les discours faisant de la concurrence livre électronique/livre sur papier un remake de celle manuscrit/incunable. Mais là, c’est exactement cela. C’en est même surprenant car j’ai peine à croire que cet écrivain n’ait pas pu s’en rendre compte en rédigeant son billet."

Je retiens également le commentaire de Christian Vandendorpe:

Merci d’avoir attiré mon attention sur ce billet de Yann Moix –et merci au twittérien qui m’a signalé le vôtre!

Votre analyse est très juste. Au début de la Renaissance, le déluge de livres publiés en cinquante ans par l’imprimerie (20 millions selon Febvre et Martin) a suscité le même genre de jérémiade de la part des clercs et des tenants de la “haute” culture du manuscrit qui se sentaient menacés.

En revanche, un demi-siècle plus tard, Montaigne n’avait pas honte d’être un surfeur avant la lettre, profitant des richesses de sa bibliothèque:

“Là, je feuillette à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et sans dessein, à pièces descousues; tantost je resve, tantost j’enregistre et dicte, en me promenant, mes songes que voicy. ” (III, 3)

Dans le billet de Moix, je décode surtout une posture exagérée — au point d’en être caricaturale– de l’homme qui se pose en Écrivain, défenseur des vraies valeurs: “Un véritable amoureux de la littérature préférera ne posséder qu’un seul livre (Ulysse? La Recherche? L’Iliade?) et le relire en boucle toute sa vie.” C’est pousser le culte de la Grande Littérature jusqu’à un extrême où elle s’anéantit. Il faut dégonfler ces baudruches!


Les éditeurs italiens alertent sur le piratage

ItalyLe Magazine Littéraire qui nous ouvre les colonnes de Livres Hebdo, merci.

D'après Livres Hebdo, l’Association des éditeurs italiens (AIE) s’insurge contre l’explosion du piratage numérique: «Le piratage met en danger le marché émergent des livres numériques en Italie. 75% des best sellers sont déjà disponibles sur le Net en version piratée.» Si les lecteurs français sont toujours réticents face aux livres numériques, l’Italie a, elle, connu une explosion de son marché; en deux ans, l’offre d’ouvrages numérisés est passée de 1620 titres à plus de 18000 dont 15000 seraient piratés. Les responsables syndicaux de l’édition prétendent que 70% des 25 meilleures ventes seraient disponibles en téléchargement illégal, un manque à gagner évident pour une économie avec beaucoup de secteurs déficitaires. Comment imaginer un développement du marché numérique si celui-ci conduit à une progression concomitante du piratage? Dans cette perspective, l’AIE explique que «si les investissements que nous faisons aujourd’hui (dans le numérique) sont sans retour, le risque est que le marché soit mort avant de naître.»


Gaïa Editions: les polars en numérique

GaiaA signaler les premiers polars déclinés en versions numériques chez Gaïa Editions. Ils ont changés de look récemment. Trois premiers titres pour l'instant qui viennent compléter l'offre. Regret de voir une petite maison indépendante pratiquer à la fois des prix élevés et les DRM. Les négociations avec les agents et éditeurs étrangers peut-être en cause. Pas sûr que les amateurs de polars s'y retrouvent, en tous cas moi le premier j'attendrais (via Feedbooks).


Univers Partagés: le manga numérique en partage

UniversOn parle assez peu de mangas numériques, et c'est bien dommage tant le format numérique est particulièrement bien adapté, il va faire son chemin c'est sûr. A découvrir la bande dessinée de 32 pages Workaholic, écrite par Morgan Magnin et dessinée par Rosalys, sur iPad gratuitement via l'iBookstore ici.

MangaUne première parution pour leur toute nouvelle maison d'édition Univers Partagés. Des déclinaisons pour readers/liseuses vont suivre. D'autres parutions à venir au printemps prochain (via LeJournalJapon).


Zabouille: Carnets d'enquêtes de Lucie

CoverUn nouveau titre chez Zabouille (que j'avais rencontré à Montreuil début décembre), c'est "Comment je suis devenue enquêteuse", hors-série découverte des "Carnets d'enquêtes de Lucie", qui vient de paraître sur l'iBookstore.
Lucie, l'héroïne de la série, partage avec le lecteur ses souvenirs de sa toute première enquête...
Comme le premier tome paru dans la même série (intitulé La Tarte de la Reine), cet ebook est enrichi d'un "carnet d'enquête" interactif dans lequel le lecteur peut répondre à une série de questions pour faire le point sur ce qu'il a appris après chaque chapitre.
On trouvera également des extraits sonores et plusieurs illustrations à aller fouiller pour dénicher des indices.
"Comment je suis devenue enquêteuse" est disponible sur l'iBookstore, pour un prix découverte symbolique pendant une semaine à 0,99€. Il sera par la suite téléchargeable pour 1,99€ (les autres ebooks de la série étant téléchargeables pour 4,99€).
A lire également le billet de DéclicKids qui nous fait découvrir le premier titre de la série.


Alors, la tablette dans ma maison?

Tablets-2010Plus de 7 mois maintenant avec la tablette Asus, le constat est globalement négatif. En tant que gros lecteur, elle ne répond pas à mes besoins en terme de mobilité et de confort de lecture. Chez moi, elle n'a pas du tout remplacé l'usage des ordinateurs, aussi bien le mien que ceux des autres membres de la famille. C'est cet aspect qui est le plus décevant finalement, je pensais qu'il pouvait y avoir un espace de ce côté-là. En mobilité, l'absence de connection 3G et de wifi dans la très grande majorité des cas est rédhibitoire par rapport à mon smartphone. C'est lui que je renouvelerais à l'avenir avec un écran légèrement plus grand pour plus de confort. Même si la tablette dispose d'un clavier, elle ne remplace pas un ordinateur à cause de l'absence d'un environnement et d'outils bureautiques qui me sont indispensables. Constat sans appel là-aussi. A la maison, on est proche du désastre. Personne ne prend la peine de la recharger depuis plusieurs semaines, je pense même que si elle venait à disparaître du salon, personne ne remarquerait sa disparition avant plusieurs jours. Mes enfants ne se l'approprient pas du tout. Depuis la fermeture de MégaUpload, les quelques utilisations de streaming de séries l'ont même définitivement condamnée, c'est la réflexion que je me faisais ce week-end. Bref, un gadget honéreux que je ne reconduirais pas. Pour moi l'ordinateur très complet et extra-fin, le smartphone large et le livre électronique en déplacement sont l'équation gagnante pour l'instant, leurs usages très fréquents ne se superposant pas. Et vous, avez-vous une meilleure expérience de la tablette que la mienne?

PS: à lire le billet sur ZDNet. Confirmation, nous ne sommes pas passés à l'ère Post-PC mais à l'ère PC-plus! Et le Plus au salon, ne se fait pas pour moi!


BTJunkie : goodbye

10805Décidément, l'onde de choc MegaUpload n'en finit pas de s'étendre. Après plusieurs sites d'hébergement similaires qui ont préféré fermer, c'est BTJunkie qui a lui aussi plié boutique la nuit dernière. Créé en 2005, c'était l'un des plus gros sites à rediriger vers des liens dits "BitTorrent", permettant de télécharger toutes sortes de fichiers, légaux ou pas, grâce à un réseau décentralisé. Le nombre de personnes utilisant ses services n'est pas connu exactement. C'est un vrai jeu de dominos auquel on assiste en ce moment, y compris donc dans le millieu des torrents et du peer-to-peer (via L'Echo).

PS: à lire également le billet de ZDNet qui revient sur l'impact réel sur l'offre légale.


Amazon: pas un éditeur comme les autres

SorcièreLes livres édités par Amazon ne seront pas vendus chez les libraires américains. L'annonce a été faite aussi bien chez Barnes and Noble que chez d'autres acteurs comme Books A Milion ou Indigo. C'est l'union sacrée des libraires contre l'arrivée d'Amazon comme éditeur. Les groupes d'éditions américains en coulisses ne sont sans doute pas étrangers à ces décisions. De quoi relancer de nouvelles procédures du côté de Bruxelles bientôt? (via GoodeReader).


Salon du Livre 2012: le numérique attendra

SalonPetit coup d'oeil au programme du prochain Salon du Livre qui se tiendra du 16 au 19 mars prochain à la Porte de Versailles. Pas de battage particulier pour le livre numérique, une excellente chose tant l'année dernière c'était l'overdose complète. Japon, Moscou, Film, Cité et Manga seront les cinq axes thématiques. Amazon n'est pas non plus dans la liste des exposants (rien entre Amandier et Anacharsis); Kobo, Sony et Bookeen en revanche seront présents avec des stands. Le Kindle grand absent donc, alors qu'il aura été l'événement marquant chez nous en fin d'année. La petite dame de l'année dernière devra attendre encore...


La Reine des Glaces - n°47

MagritteThierry toujours au rendez-vous ce dimanche avec sa chronique habituelle.

"Journal intime d'une prédatrice" de Philippe Vasset, Editions Fayard.

«Elle» (ce sera son nom), elle est blonde («hâlée, d'une blondeur trop éclatante pour être naturelle»), toute de blanc vêtue et croqueuse de glaçons du Grand Nord. Femme d’affaires impitoyable, cyclique manipulatrice et charmeuse. Le pôle Nord peut rapporter gros: réserves de gaz, de pétrole ou de diamants. C’est ici, au pays des Inuits, que la Reine des Glaces va poser ses griffes acérées joliment peintes au vernis. «Elle» va tout anéantir sur son passage jusqu’à se (s’auto)détruire. Pour l’appât, sans partage, d’un bon gain, bon teint.
Le narrateur, «Il» (ce sera son nom) travaille dans l’ombre fascinée de «Elle».
«Il» la suit partout comme l’ombre de son ombre, comme l’ombre de son chien. Amoureux? Agent secret? Simple valet soumis? A vous de voir...
Cruel et cocasse, clinique et cynique ce roman glacial devrait figurer dans tous les trousseaux des juvéniles traders bourgeonneux et sans reproche qui partent, sabre au clair, au front des dégradantes agences de notation!
JournalCe roman efficace écrit avec éloquence est une démonstration sans tain et sans pitié de notre monde au frigide coeur économique.
Au temps cannibale de «notre» crise boursicoteuse, le salvateur Philippe Vasset veut nous «décrire les effloraisons incontrôlées de l'économie mondialisée.»
Philippe Vasset nous avait déjà immergés dans le monde sinistre des marchands d’armes avec son «Journal intime d’un marchand de canons», après la descente aux enfers dans le monde financier avec ce «Journal intime d’une prédatrice», que nous prépare t-il?
Peut-être un «Journal intime d’un marchand de sable»?
En attendant le troisième opus avec impatience, interrogeons-nous: mais dans quel monde vivons-nous?
Né en 1972, Philippe Vasset est journaliste et écrivain. Diplômé en géographie, en philosophie ainsi qu'en relations internationales, il a travaillé un temps dans un cabinet d’investigation américain, tiens, tiens! Il est aujourd’hui rédacteur en chef d’Intelligence on line, publication spécialisée dans le renseignement industriel et politique, tiens, tiens!

Lu en format epub dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques.

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The Daily: premier anniversaire mitigé

The_dailyThe Daily, vous vous rappelez, c'était il y a tout juste un an. Un quotidien 100% numérique lancé en fanfare par le magnat de la presse Rupert Murdoch avec 30 millions de dollars. Un an après, constat mitigé sur le site MacRumours. 100.000 abonnés, c'est 5 fois moins que prévu. Mais les hausses de papier et de transport ne sont pas de mise. Rentabilité envisagée dans la durée, le marché des tablettes bien solide maintenant. On pense à la Tribune, l'avenir d'un quotidien en numérique semble possible (via iPadd).


Gutenberg: de l'imprimé au numérique

Couv_pedauqueA l'occasion de l'anniversaire de la mort de Gutenberg, c'était le 3 février 1468, C&F Editions proposent jusqu'à ce soir minuit l'envoi gratuit du livre "Le Document à la lumière du numérique" de Roger T. Pédauque en version ePub. Un livre qui date de quelques années mais qui garde un très grand intérêt (via Hervé et Olivier sur twitter, merci).