La fin du livre
La fin du livre, en négatif

5 romans pour l'été

Merci à notre ami Thierry qui nous propose aujourd'hui en lieu et place de sa petite chronique dominicale une sélection de 5 livres pour l'été:

KingSkinheads, de Jonh King, aux Editions du Diable Vaubert - Mai 2012.

 À travers plusieurs générations de skins londoniens, John King explore sans concession les racines d'une authentique culture prolétaire, loin des clichés qui lui collent à la peau. Un magnifique roman naturaliste social.


GarciaEn l'absence de classement final, de Tristan Gardia, aux Editions Gallimard - Avril 2012.

Voici des gymnastes roumaines, des cyclistes espagnols, desvolleyeuses cubaines ou des pongistes chinois qui sacrifient leur vie, l'épuisent dans l'effort, espérant une victoire dont le sens demeure énigmatique. Chacune des trente nouvelles de ce recueil porte sur une discipline sportive différente, bien connue ou inattendue, du football au kourach ouzbek, du tennis de table au biathlon. Souvent brefs, ces textes drôles et tragiques recueillent la souffrance et la joie du corps, la chance des perdants et le prix payé par les gagnants. Arrivés les premiers ou les derniers, sportifs et sportives sont les pièces d'un puzzle qui ne représente rien, sinon la carte approximative (lu monde actuel: une compétition chaotique, dont personne ne parvient à déterminer les règles ni le classement final.


MisfitMisfit, de Adam Braver, aux Editions Autrement - Mai 2012.

 "Lorsqu'elle entre, sa présence transforme la salle, à un point incroyable. Comme un gigantesque souffle. Vêtue de noir, elle force l'attention de la Villa Nova, tandis qu'elle avance avec une lenteur étudiée jusqu'à la table. On dirait que la salle s'est éclairée, que les flammes des chandelles sont plus hautes." C'est une apparition: rayonnante, évidente, animale. Elle est au firmament, et pourtant rien ne la sauvera. Ni son mariage avec DiMaggio. Ni Sinatra, ni Arthur Miller, ni ses amis. Sa vie ? Une suite de scènes indélébiles. Pour en écrire le film, Adam Braver multiplie les angles et ménage la tension dramatique avec un extraordinaire sens du détail. Son approche libre, sensible, invite à redessiner soi-même, au fil de la lecture, l'identité d'une Marilyn vulnérable, qui fuit et se cache dans son propre mystère.


GardeCe qu'il advint du sauvage blanc, de François Garde, aux Editions Gallimard - Janvier 2012.

 Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard: il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l'a recueilli. Il a perdu! usage de la langue française et oublié son nom. Que s'est-il passé pendant ces dix-sept années? C'est l'énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l'homme providentiel qui recueille à Sydney celui qu'on surnomme désormais le «sauvage blanc».


SamouraiLa Tristesse du Samouraï, de Victor Der Arbol, aux Editions Actes Sud - Janvier 2012.

 Comme souvent au début des histoires il y a une femme sur un quai de gare au petit matin. Mise élégante, talons hauts, gants de cuir, elle dénote parmi des passagers apeurés qui n’osent croire que la guerre est finie. Isabel fait partie du clan des vainqueurs et n’a rien à redouter de ces phalangistes arrogants qui arpentent la gare de Mérida en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train de 4 heures en direction de Lisbonne partira sans elle. L’enfant rentrera seul chez son père, appâté par le sabre de samouraï de ses rêves qu’un homme vient de lui promettre. Isabel disparaît pour toujours. Quarante ans plus tard une autre femme a commis un meurtre et doit comparaître devant la justice des hommes mais pour cette brillante avocate, cela n’a guère d’importance. Elle est atteinte d’une tumeur cérébrale et c’est à sa mémoire qu’elle doit des comptes. Au cours d’un procès mémorable, quelque temps auparavant, elle a réussi à faire condamner un policier véreux, ouvrant sans le savoir la boîte de Pandore. Elle a été manipulée en raison d’une tragédie ancienne dont elle ignore tout. Les rejetons d’une famille maudite cherchent à lui faire payer quatre décennies de vengeance et de haine. Des premières années de l’après-guerre à la tentative de coup d’état de février 1981, après un détour par les steppes de Stalingrad, la saga familiale est lourde de complots, d’enlèvements, de trahisons. Sous un léger vernis de démocrates, les ex-phalangistes continuent de tirer les ficelles. Les personnages et les situations se répondent, marquant trois générations au fer rouge. Les carences affectives ont transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d’honneur des samouraïs en un effroyable massacre. Et quelqu’un doit laver le péché originel. La Tristesse du samouraï est un étonnant roman policier qui se joue à merveille de l’opacité d’un contexte historique et un intense thriller psychologique qui mène les personnages aux limites de leurs forces pour sauver l’honneur de la lignée. Enorme succès en Espagne, il est en cours de traduction dans plusieurs langues.

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