62 notes dans la catégorie "Europe"

Droit d'auteur : écouter les auteurs

Mariesellier"Plutôt que d’étendre à l’infini le périmètre des exceptions existantes ou de les multiplier sans assurance pour les auteurs de percevoir une quelconque compensation « juste et équitable », plutôt que de vouloir détricoter les principes d’un droit d’auteur que nous avons mis des années à élaborer et qui a permis aux auteurs de créer librement et aux lecteurs d’avoir accès à l’ensemble de nos œuvres, plutôt que la politique d’un illusoire “tout gratuit” dont les seuls bénéficiaires seront les grandes plates-formes de diffusion et autres fournisseurs de contenus, l’Europe devrait nous aider à obtenir un meilleur partage de la valeur, notamment dans l’univers numérique et dans certains secteurs de l’édition comme la jeunesse, à lutter contre les clauses abusives de nos contrats, à favoriser la transparence et le contrôle des comptes que nous envoient nos éditeurs et à nous prêter main forte pour combattre efficacement le piratage de nos œuvres.

Notre liberté de créateurs en dépend."

En mars dernier, l'écrivaine et scénariste Marie Sellier s'exprimait ainsi sur la réforme du droit d'auteur dont on parle tant aujourd'hui. Des mots simples, une inquiétude partagée par beaucoup d'auteurs. J'avais trouvé le ton très juste à l'époque. Lire sa lettre complète à Julia Réda sur le site de Laure Limongi.


Readium : la tête de pont en Europe bientôt à Paris

ReadiumL'annonce avait été faite au printemps dernier. L'International Digital Publishing Forum (IDPF) et la Fondation Readium (Readium) sont en train de lancer officiellement leur siège européen à Paris. La nouvelle opération sera accueillie par L’European Digital Reading Lab (EDRL) qui a été constitué avec le soutien du gouvernement et des intervenants de l'industrie française, avec 1,5 millions d'euros de fonds supplémentaires déjà engagés par les parties prenantes (Syndicat National de l’Edition, Cercle de la Librairie, Cap Digital, Ministère de la Culture et Centre National du Livre). L'objectif global de l'initiative est d'encourager la participation au niveau européen d'EDRL, IDPF & Readium dans l'économie numérique, de promouvoir les technologies Epub/ Web pour l'édition. Ce développement favorisera des normes ouvertes et un développement en Open Source afin d'améliorer la disponibilité, l'accessibilité et l'interopérabilité des publications numériques. Les bureaux européens seront situés dans le centre de Paris dans les installations de CapDigital, l'incubateur d'innovations et d'affaires dédié à la promotion du développement de l'économie numérique en Ile-de-France. EDRL recrute actuellement du personnel clé, à commencer par son CIO qui dirigera l'Open Source Lab pour la zone européenne (via EpubZone).


Leclerc avec Tolino cette année ?

LeclercSi les libraires indépendants sont désormais de plus en plus pressants envers Orange pour une solution "Tolino à la française", Tolino avance ses pions et tente de séduire des acteurs majeurs de la distribution du livre dans toute l'Europe. Les coûts d'entrée sont élevés, pour l'instant l'accès réservé à des enseignes majeures. En France, quel acteur pourrait les rejoindre d'ici la fin de l'année? Cultura a fait le choix de Tea, la solution développé par Guillaume Decitre. La Fnac avec Kobo depuis 2011, mais la situation pourrait bouger. Même chose pour l'enseigne Relay qui est partie pour l'instant avec Bookeen. Mais l'acteur le plus important à mon sens, c'est bien Leclerc qui a clairement afficher ses objectifs il y a quelques mois pour concurrencer Amazon. Avec déjà un portail et des investissements dans la logistique pour le e-commerce, un environnement dans le domaine du livre numérique n'est pas envisageable. Leclerc pourrait bien aller très vite avec Tolino. Et puis ce serait bien dans le tempérament de Michel-Edouard Leclerc de secouer le cocotier français en entrant dans l'environnement Tolino de l'opérateur allemand Deutsche Telekom. Son côté "éternel ado qui veut transformer le monde". A suivre...


Tolino : l'Airbus européen de l'ebook?

Tolino2Tolino, un petit mot qui fait son chemin et qui tient tête de plus à un autre mot de six lettres bien connu commençant par un K. Après l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse en 2013, c'est un déploiement chez de nombreux partenaires distributeurs en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas qui s'est poursuivi l'année dernière et cette année. De plus en plus de grandes enseignes du livre en Europe rejoignent l'environnement Tolino porté par l'opérateur allemand Deutsche Telekom. Tolino représente un investissement global -recherche/développement, liseuses, gestion du cloud, commercialisation, marketing-, qu'aucun distributeur du livre n'est capable d'assumer seul. Concurrencer Amazon est à ce prix sur des marchés européens du livre numérique qui commencent à devenir mâtures. Il y a quelques semaines Tolino présentait une road-map impressionnante. L'Airbus du livre numérique serait-il en route en Europe? En tout cas cela y ressemble bien, avec des acteurs importants qui misent sur la durée.

Tolino


Livre numérique : Bruxelles enquête sur les contrats d'Amazon

EuropeSelon un article de l'AFP, la Commission européenne a ouvert aujourd'hui une nouvelle enquête visant Amazon, déjà dans le collimateur pour le régime fiscal dont il bénéficie au Luxembourg, et désormais soupçonné par Bruxelles d'abus de position dominante dans la commercialisation des livres numériques. En cause des clauses dans certains contrats qui obligeraient les maisons d'édition à informer Amazon si elles offrent des conditions plus favorables ou différentes à ses concurrents et à lui accorder des conditions analogues ou au moins aussi favorables. Ironie de l'histoire, on se rappelle des descentes des "hommes en noirs" de la Commission européenne chez les éditeurs parisiens il y a quelques années. A l'époque, c'était Apple qui était visé avec des soupçons d'ententes sur les prix. Certains avaient soupçonné que le "téléguidage" de Bruxelles venait de ce même Amazon. La roue tourne... (via LePoint).


Europe : une TVA réduite et alignée pour la presse et le livre

JunckerEnfin une ouverture du côté de la Commission européenne concernant le taux de TVA sur le livre numérique. Le président Jean-Claude Juncker lui-même, a rencontré la semaine dernière l’association des éditeurs de presse allemands et leur a promis au premier semestre 2016 une réforme des règles européennes sur la TVA qui permette de réduire le taux appliqué au livre numérique et à la presse en ligne. Presse et livre à la même enseigne. Les règles fiscales devaient être «technologiquement neutres» dans la mesure où lire des livres et des articles sur du papier ou sur une tablette n'est «pas différent». Les Etats membres qui le souhaiteraient pourraient baisser la TVA sur les services électroniques de presse en ligne et de livre numérique. Une proposition de directive sera faite par la Commission européenne début 2016. On parlait de "jouer la montre" en début d'année face aux remontrances dont avait été l'objet la France. Cela s'annonce en effet comme étant la bonne tactique. L'Europe va suivre. Reste à ce que cette directive soit votée à l'unanimité des Etats membres l'année prochaine (via Les Echos).


Droit d'auteur : les éditeurs européens font entendre leur voix

FeeLe Syndicat National de l'Edition relaie aujourd'hui en s'y associant une campagne à l'initiative de la FEE (Federation of Europeen Publishers). A l'heure où le droit d'auteur est débattu à Bruxelles, les éditeurs européens lancent "une campagne de communication pour défendre le droit d’auteur sous la bannière #CopyrightForFreedom, pour rappeler les fondamentaux du droit d’auteur, en tant que garantie de la liberté d’expression et créateur de valeur pour l’ensemble de l’écosystème du livre". Une pétition est ouverte ici.


Pétition : les auteurs se mobilisent contre le piratage

LivresLe piratage de livres numériques est de plus en plus préoccupant en France. Les derniers chiffres du Salon du Livre l'ont montrés. On a appris pas plus tard que la semaine dernière que l'action en justice à l'encontre du plus grand site de piratage francophone n'aura finalement pas de suite. Face à ce constat les auteurs se mobilisent. A signaler une pétition qui circule actuellement: "A l’heure où la question de «l’adaptation» des droits d’auteur est en passe d’être décidée au niveau du Parlement Européen, au moment où se prépare un projet de directives qui va renforcer et élargir les exceptions et en ouvrir d'autres, nous, auteurs et illustrateurs de livres, réclamons que le phénomène du piratage littéraire ne soit plus pris en compte de façon "artisanale" au coup par coup, mais que des dispositions rapides et efficaces soient mises en place par les autorités compétentes". Plus de 200 auteurs et illustrateurs ont déjà signés. A retrouver ici (via Scam).

PS: à relire le débat qui avait eu lieu il y a bientôt trois ans déjà autour de l'activité d'un site de piratage massif de livres numériques. Les éditeurs avaient réagi avec la fermeture du site. Face à eux, les habituels partisans de la licence globale, relire ici. Les mêmes radicalisations sont là aujourd'hui.


Pays-Bas : le pays européen de l'ebook

Netherlands_flagLes Pays-Bas sont sans doute le pays européen le plus dynamique en matière de livres numériques. Une infographie offre aujourd'hui un beau panorama du marché au premier trimestre de cette année. Près de 38.000 titres, une hausse de 22% des ventes par rapport à l'année dernière, 5,2% du marché de l'édition. 1.400.000 liseuses, près de 8 millions de tablettes. On retiendra aussi la très forte proportion de livres sans DRM ou avec un seul tatouage, puisque c'est 2/3 des titres qui sont concernés. Vertueux éditeurs, heureux lecteurs. Un bel exemple à suivre pour les autres pays européens (via TheDigitalReader).

Dutch


Europe : imposer le tatouage numérique souhaité par les éditeurs

Drapeau-europAlors que le débat sur le numérique va s'ouvrir en Europe, le livre numérique doit en faire partie, il est crucial pour le lecteur de demain. A l'instar de ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni, instaurer qu'il est légal de pouvoir copier à usage privé. Acheter un livre au format numérique, c'est acheter un fichier dont on peut avoir une jouissance absolument totale pour un usage privé. Liberté de le lire sur tous les supports de son choix sans contraintes, liberté de le conserver sans limites, liberté de pouvoir le partager dans un cadre privé. Toutes ses libertés, celles que nous avons avec un livre imprimé. Acheter un simple accès dans le cadre d'un abonnement reste autre chose, le consommateur doit en être clairement informé.

La politique de la DRM reste le choix de l'éditeur, libre à lui de la définir ou pas. Par contre, il est anormal que le distributeur apporte des restrictions quelconques. La mainmise est actuellement  totale. Il n'est pas acceptable que les plateformes anglo-saxonnes ignorent le tatouage numérique des fichiers quand les éditeurs européens le souhaitent. Il faut l'imposer. Ce serait une première pierre avant l'abandon des DRM dans un futur proche, faut-il l'espérer.

Je vous propose ce tableau synthétique qui montre les différences actuelles qui existent chez les principaux revendeurs:

Libraires


TVA sur le livre numérique : 4 pays européens se mobilisent

Commission-européenneLa mobilisation se fait en Europe. Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication a signé aujourd'hui jeudi 19 mars une déclaration conjointe avec les ministres de la culture d’Allemagne, d’Italie et de Pologne. Les ministres appellent la Commission européenne à mettre fin à la discrimination sur la fiscalité dont fait l’objet le livre numérique. Voir le communiqué sur le site du Ministère de la Culture.


Les auteurs mobilisés au Salon du Livre

BadgeLe Conseil Permanent des Ecrivains dont la SGDL est membre, a publié une Lettre ouverte et appelle à une mobilisation générale des auteurs lors du prochain Salon du Livre de Paris. Revenus dérisoires, protection sociale précaire, menace européenne avec une extension "alarmante" des exceptions au droit d’auteur. Les sujets d'inquiétudes ne manquent pas pour les auteurs. Plus de 120 écrivains ont déjà rejoint cet appel. Lire ici.


TVA sur le livre numérique : l'interdiction du taux réduit est confirmée

CoureuropéenneC'est tombé. La Cour de justice européenne a sans surprises confirmé dans un arrêt ce matin qu'un taux de TVA dérogatoire ne pouvait être appliqué au livre numérique. Voir le communiqué de presse ici. Le livre numérique n'est toujours pas considéré sur les bases d'un livre comme les autres pour Bruxelles. Pour la Commission européenne en effet, le livre numérique doit être considéré comme un service et, dès lors, être assujetti au taux classique de 20% et ne pas bénéficier d’un régime dérogatoire. La Cour donne raison à Bruxelles en concluant que le taux réduit de TVA est applicable uniquement à la fourniture de livres «sur tout type de support physique». Elle souligne que «la directive TVA exclut toute possibilité d'appliquer un taux réduit de TVA aux services fournis par voie électronique» et estime que «la fourniture de livres électroniques constitue un tel service», et non une livraison de biens. La France s'expose désormais à des pénalités financières. Sur un marché de 64M d'€ estimé par GfK, le différentiel représente quand même pas loin de 9M d'€ (via LeMonde). Editeurs et librairies demandent d'ores et déjà à l'Europe de modifier la législation. A lire également les suites possibles toujours sur Livres-Hebdo.

PS: le gouvernement français a pris acte de cette décision dans un communiqué de presse, en apportant des précisions: "La France appelle la Commission européenne à faire le plus rapidement possible des propositions dans le cadre de la stratégie pour le marché unique numérique pour introduire dans le droit européen un principe de neutralité permettant l’application du taux réduit pour tous les livres, quel que soit leur support." En clair, jouer la montre sur ce dossier en renvoyant la balle à Bruxelles. Au sein de l'Europe il faut un consensus général et plusieurs états semblent s'opposer pour l'instant à ce taux réduit: Grande-Bretagne, Danemark, Bulgarie et Estonie.


SNE : les éditeurs mobilisés sur la TVA réduite du livre numérique

TvaA quelques jours d'un premier verdict de la Cour de Justice Européenne concernant la TVA réduite du livre numérique en France, le Syndicat de l'Edition se mobilise au travers d'une campagne sur les réseaux sociaux sur le thème #Ceciestunlivre et un site dédié. Fleur Pellerin, notre Ministre de la Culture, s'était déjà exprimé sur le marché français et ses prix élevés, le même constat fait par Aurélie Filippetti deux ans après la mise en place de cette TVA réduite. Le retour d'une TVA à 20% provoquerait un vrai dilemme pour les éditeurs. On relira avec intérêt les débats qui avaient prévalus à l'automne 2011 quelques mois avant l'adoption de la TVA réduite par la France; relire l'article du Monde à l'époque, notamment le troisième paragraphe. Dans quelques mois, irons-nous jusqu'à un alignement des prix des livres numériques sur les prix des livres imprimés? Premier élément de réponse du côté de Bruxelles jeudi. A titre personnel, je défends la TVA réduite sur le livre numérique avec sa juste et légitime application sur les prix aux consommateurs (via Livres-Hebdo).

Book


France : TVA réduite à quitte ou "double"?

Cour euroLa France devrait être fixé sur son sort le 5 mars prochain. C'est le site NextInpact qui donne l'information. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a en effet prévu de dire si oui ou non la France et le Luxembourg ont violé les règles de l’UE en appliquant un taux réduit de TVA sur les livres numériques. Une «simple» procédure de manquement pour l'instant. Une seconde action (un recours dit de «double manquement») au cas où Paris ne rentrerait toujours pas dans le rang en dépit de ces avertissements solennels. «C’est dans le cadre du second arrêt en manquement que des sanctions financières pourraient être prononcées», confirment les services de la CJUE. En l’occurrence, il pourrait cette fois être question d’une somme forfaitaire assortie d’une astreinte journalière. Autres "mauvais élèves" de la classe, l'Italie et Malte viennent eux aussi de baisser leurs TVA sur les livres numériques en début d'année. La position favorable de l'Espagne connue, l'Allemagne s'est elle-même déclarée favorable à une TVA réduite. Une victoire pour l'ebook bientôt?


Stephen King : Mr Mercedes dans toutes les langues

MercedesLe nouveau livre de Stephen King "Mr Mercedes" sort cette semaine aux Editions Albin Michel. Prix de la version numérique à 15,99€ et cela même avec une TVA réduite. Maintenant que les TVA s'appliquent désormais sur les territoires nationaux de l'acheteur final depuis le 1er janvier dans toute l'Europe, les comparatifs sont réels, mettant en évidence frontalement les politiques des éditeurs. Petit relevé pour le Stephen King donc, la version française est la plus chère d'Europe. Et de loin. Si vous voulez lire "Mr Mercedes" en espagnol, cela sera 25% moins cher que la version française. Mieux encore, la traduction italienne sera sans doute à 9,99€ dans quelques semaines... (relevé réalisé sur Amazon.fr).

PS: En Belgique c'est 17,99€, amis francophones passez votre chemin...

Stephenking


Droits d'auteur : le rapport Reda en question

RedaLa députée européenne Julia Reda, membre du parti pirate, a proposé hier un certain nombre de recommandations visant à réformer le droit d'auteur. Les éléments sont ici. Si le site La Quadrature du Net demande à suivre ce rapport Reda, des voix se font déjà entendre du côté des ayants-droits. Première réaction du Syndicat National de l'Edition ce soir sous la forme d'un tweet qui en dit long. Un débat qui promet...

Sne


Europe : l'Italie et Malte baissent la TVA de l'ebook

TvaDécidément, l'affaire est loin d'être pliée. Un vrai jeu de poker menteur. Alors que la semaine dernière le SNE (Syndicat de l'Edtion) prévenait ses membres d'une possible remise à niveau du taux de TVA sur le livre numérique à 20%, l'Italie et Malte viennent d'adopter un taux réduit de TVA pour le livre numérique, s'alignant sur ce qui existe pour le livre imprimé. Avec la France et le Luxembourg, c'est désormais 4 pays de l'Union Européenne qui font la sourde oreille à Bruxelles. Rappelons que début janvier 2015, l'application du taux de TVA ne sera plus liée à la domiciliation de l'enseigne mais liée au pays dans lequel réside l'acheteur. La position de l'Italie et de Malte a peut-être évolué grâce à la déclaration européenne pour le livre, présentée à Frankfurt en octobre dernier et à l'initiative du CNL. De nombreux organismes européens ont réaffirmés à cette occasion leur attachement à une taxe réduite (via TheBookSeller).


Déclaration européenne du livre : tva réduite et interopérabilité

Frankfurter-Buchmesse-LogoVincent Monadé, président du Centre National du Livre et des responsables d’organismes européens du livre de 14 pays ont signé aujourd'hui à Frankfurt la première déclaration commune pour le livre, en présence des fédérations professionnelles européennes et des partenaires français. Elle vise à favoriser l’émergence de positions communes pour la défense du droit d’auteur, un taux de tva réduit sur les livres imprimés/ numériques et l’interopérabilité du livre numérique permettant de lire n’importe quel ouvrage sur l’appareil de son choix. Voir le site du CNL. Dans le même temps, les libraires européens réunis dans la cadre de l'EIBF ont mis en évidence les deux mêmes exigeances dans une Charte commune, voir ici. Lire le billet de Libération. Face à des environnements propriétaires qui avancent de plus en plus, deux enjeux importants qui vont être portées devant les instances européennes. Un livre numérique plus libre pour les lecteurs de demain en Europe, souhaitons-le.


Tolino entre en Italie

TolinoCapitalisant sur sa réussite en Allemagne, Tolino compte bien passer à une phase d'internationalisation rapide. Après la Belgique, les Pays-Bas, Tolino vient d'annoncer à Frankfurt un partenariat avec le plus grand libraire en ligne en Italie IBS.it et les librairies Libraccio.it. Des enseignes qui comptent environ 2,8 millions de clients et expédient près de 4,5 millions de livres par an. IBS exploite en propre 10 librairies et est associé à 34 librairies Libraccio présentes en Italie. Un modèle Tolino qui séduit de plus en plus d'acteurs du livre en Europe. Une ambition qui ne semble pas démesurée en regard de l'appui technique et financier de Deutsche Telekom, 6ème opérateur mondial dans un classement communiqué aujourd'hui même, juste devant un certain... Orange. Ce qu'Orange n'a pas réussi à faire avec MO3T, Deutsche Telekom est bien en train de le réaliser avec Tolino. Le communiqué de DT est ici. Tolino à Torino! (via Boersenblatt).


Royaume-Uni : il est légal de copier à usage privé

Gov ukLe Royaume-Uni avance depuis plusieurs mois sur le terrain de la légalisation des copies à usages privés. Avec la multiplication des supports, il devient inacceptable pour le consommateur de ne pas pouvoir copier et transférer des contenus culturels achetés légalement. J'en avais parlé au printemps dernier. Des mises à jour ont été faite début octobre avec un certain nombre de nouveaux documents disponibles sur le site du gouvernement britannique. J'ai traduit ce court passage qui traduit bien l'évolution en cours:

Des orientations pour les consommateurs

Des copies personnelles pour un usage privé

Qu'est-ce qui a changé?
Le droit d'auteur a été modifié pour permettre de réaliser des copies personnelles des médias (ebooks, fichiers vidéo ou musique numérique, etc) que vous avez acheté, à des fins privées telles que le changement de support ou de sauvegarde.
Avant ce changement à la loi, il n'était pas légal de copier de la musique que vous aviez acheté sur un CD sur votre lecteur MP3. Les changements, qui s'appliquent à partir du 1er octobre, une mise à jour du droit d'auteur pour faire de ce droit, aussi longtemps que vous possédez ce que vous copiez, par exemple un album de musique, et que la copie que vous faites est pour votre usage privé.
Vous êtes également en mesure de copier un livre ou un film que vous avez acheté pour l'un de vos appareils sur un autre de vos appareils, sans contrefaçon des droits d'auteur.
Cependant, il est toujours illégal de faire des copies pour les amis ou la famille, ou pour faire une copie de quelque chose que vous ne possédez pas ou avez acquis illégalement, sans l'autorisation des propriétaires du droit d'auteur. Donc vous ne pouvez pas faire des copies de CD pour vos amis, copiez des CD empruntés à des amis, ou de copier des vidéos téléchargées illégalement sur des sites de partage de fichiers.
La loi vous permet de faire des copies sur n'importe quel appareil que vous possédez, ou sur un support de stockage personnel en ligne, comme un cloud privé. Cependant, il est illégal de donner à d'autres l'accès aux copies que vous avez fait, y compris, par exemple, en permettant à un ami d'accéder à votre stockage en cloud personnel.


Adobe espionne les lecteurs, collecte des données sur nos bibliothèques

AdobeQuand pourra-t-on en finir avec Adobe? C'est la question qui vient naturellement à la lecture du billet publié hier sur TheDigitalReader. Une alerte de plus -nous en avions déjà eu au printemps dernier de la part de spécialistes de ces questions-, mais qui pose aujourd'hui clairement le problème de l'utilisation qui est faite des données sur nos bibliothèques personnelles. Je donne une traduction complète de ce billet tant il interpelle sur la politique suivie par Adobe avec sa version ADE4. Il serait enfin temps que les éditeurs européens agissent enfin solidairement pour clarifier les conditions dans lesquelles Adobe utilise les données de millions de lecteurs à travers toute l'Europe. C'est aussi à la Commission Européenne de se pencher sur ce problème, tant l'échelle est importante aujourd'hui avec le développement de la lecture numérique dans tous les pays. En France on pense également au développement de PNB (Prêt numérique en bibliothèque), un dispositif qui doit absolument être clarifié quant aux informations que récupère effectivement Adobe au niveau des bibliothèques et des abonnés concernés. La traduction du billet de Nate Hoffelder:

Adobe vient de nous faire une démonstration éloquente de la manière dont il traite aujourd'hui les questions de sécurité et de confidentialité.

Un ami hacker m'a alerté sur le niveau de violation de la sécurité et de la vie privée de la part d'Adobe. Celui-ci examinait la DRM d'Adobe à des fins éducatives quand il a remarqué que Adobe Digital Editions 4, la nouvelle version de l'application de lecture d'Epub d'Adobe, semblait envoyer un très grand nombre de données vers les serveurs d'Adobe.

Cette source m'a dit, et je peux le confirmer, qu'Adobe suit les utilisateurs au travers de l'application et télécharge les données sur leurs serveurs (Adobe a été contacté à l'avance de cette publication, mais a refusé de répondre).

Pour être clair, je peux aussi vous dire que Benjamin Daniel Mussler, le chercheur en sécurité, qui a trouvé la faille de sécurité sur Amazon.com, a également testé cela à ma demande et l'a vu de ses propres yeux.

Adobe recueille des données sur les livres numériques qui ont été ouverts, les pages qui ont été lues, et dans quel ordre. Toutes ces données, y compris le titre, l'éditeur, et d'autres métadonnées sur le livre sont actuellement envoyées au serveur d'Adobe en texte clair.

Je ne plaisante pas; Adobe n'est pas seulement connecté à ce que les utilisateurs font, il procède aussi à l'envoi de ces données sur leurs serveurs en clair, d'une façon telle que toute personne observant l'accès aux serveurs peut librement tout écouter et tout savoir.

Mais attendez, il y a plus.

Adobe n'est pas seulement en train de traquer ce que les utilisateurs font avec ADE4; cette application a également été scanné mon ordinateur, organiser la collecte des métadonnées de tous les ebooks installés sur mon disque dur et le téléchargement de ces données envoyé sur les serveurs d'Adobe.

Pour être clair, ce qui inclut non seulement les ebooks j'ai ouvert avec ADE4, mais aussi les ebooks que je stocke dans Calibre et chaque ebook en Epub que j'installe sur mon disque dur.

Juste pour montrer que je ne suis ni en train d'exagérer ni d'être sous l'influence d'un quelconque médicament, en voici la preuve.

     ADE-4-datacollector
     données adobe

Le premier fichier prouve que Adobe suit les utilisateurs au travers de l'application, tandis que le second montre que Adobe indexe ma collection d'ebooks.

Les deux fichiers ci-dessus ont été générés en utilisant les données recueillies par une application appelée Wireshark. Cette petite application astucieuse peut être utilisé pour connecter l'ensemble des informations qui sont envoyés ou reçus par l'ordinateur via un réseau. Muussler et moi, nous avons vu que les données ont été envoyées à 192.150.16.235, l'une des adresses IP d'Adobe. Wireshark connecte toutes les données envoyées à Adobe et sur ​​demande réinjecte les fichiers texte.

Il s'agit d'une violation caractérisée de la vie privée et de la sécurité à un niveau tel que je passerais sur les aspects techniques et encore moins sur les aspects juridiques soulevés.

Sur le plan technique, ce genre d'erreur n'est pas nouvelle. De nombreuses applications ont été pris en train d'envoyer des données en texte clair, et d'autres ont été surprises à capturer des données sans autorisation (des carnets d'adresses mail, par exemple). De plus, LG a été pris dans une violation de la confidentialité très similaire  en novembre dernier lorsque l'un de leur Smart TV a été surpris à télécharger les métadonnées de fichiers privés d'un utilisateur vers les serveurs de LG -et comme Adobe, ces données ont été envoyé en texte clair.

Je partage ces détails qui ne sont pas là pour excuser ou justifier Adobe, mais pour vous montrer que c'est une erreur stupide et crétine, que Adobe aurait vu venir à bout s'ils avaient eu ne serait-ce que le cerveau d'un poisson rouge.

En ce qui concerne les aspects juridiques, je ne suis toujours pas sûr de combien de lois sur la protection de la vie privée ont été violés. La plupart des États américains ont des lois sur la vie privée sur les livres empruntés dans les bibliothèques; si l'application a été installé dans une bibliothèque ou utilisée avec un ebook d'une bibliothèque alors ces lois n'ont pas été respectés. De plus, Adobe peut avoir également violé les sections de protection des données de la FERPA, les droits à l'éducation familiale et la vie privée, et des lois similaires adoptées par les États comme la Californie (je vais devoir laisser un avocat répondre à ce sujet).

Et puis il y a les lois européennes sur la confidentialité, dont certaines font les lois des États-Unis très laxistes en regard.

En parlant de l'Europe, la Foire du Livre de Francfurt s'ouvre cette semaine. Adobe sera présent sur les stands, et quelque chose me dit qu'ils ne seront pas déçu du voyage (pour ma part j'ai l'espoir que la direction d'Adobe sera présente pour être interrogé).

En tout cas, je vous recommande fortement en tant qu'utilisateurs d'éviter de mettre à jour les applications d'Adobe. Heureusement pour nous, il existe des alternatives.

Plutôt que d'utiliser ADE 4, je vous suggère d'utiliser une application fournie par Amazon, Google, Apple ou Kobo. Amazon utilise le format Kindle, et chacune des trois dernières plates-formes d'ebook utilise sa propre DRM unique et le format Epub comme format de fichier à l'intérieur de leurs applications (Google et Kobo vous permettront de télécharger un ebook qui peut être lu dans Adobe DE, que la DRM n'est pas utilisé en interne soit par Kobo ou Google).

Chacune de ces quatre plates-formes sont sensibles à la faille de sécurité d'Adobe. Bien sûr, je ne peux pas dire avec certitude si ces plates-formes sont plus sûres et privées qu'Adobe, mais je suis sûr qu'elles seront plus dans le respect de la sécurité dans les prochaines semaines.

PS: à lire également le billet d'Eric sur Survol.


Amazon : Kindle Unlimited au Royaume-Uni

KindleAmazon a ouvert aujourd'hui son offre Kindle Unlimited au Royaume-Uni. Un Netflix du livre, 650.000 titres disponibles en abonnement pour 7,99£/ mois. Streaming sur les tablettes Fire et téléchargement sur les Kindle. Les 30 premiers jours sont proposés gratuitement pour tester. Si figurent évidemment quelques vieux titres en têtes de gondoles comme "Hunger Games" et les livres de Harry Potter ainsi que toute l'offre d'auto-publication issu du programme KDP d'Amazon (les auteurs n'ont rien à dire là-dessus), en revanche aucun titre pour l'instant des éditeurs anglo-saxons importants (via TheBookSeller). Les éditeurs français et allemands sont sollicités par Amazon pour une ouverture prochaine dans ces deux pays, la confirmation a été faite par Livres-Hebdo aujourd'hui. On devrait retrouver logiquement une offre équivalente à celle que propose déjà Youboox et Scribd en France, reste à savoir si Amazon ira pour l'instant au-delà avec des éditeurs majeurs et des titres récents. A suivre très attentivement.


Les liseuses toujours au coeur de la lecture numérique

LiseuseOn leur prédit depuis de nombreuses années un enterrement de première classe, comme les défunts netbooks. Malgré l'explosion des smartphones, tablettes et phablettes de toutes tailles (c'est d'ailleurs bien compliqué de s'y retrouver aujourd'hui), force est de constater que les liseuses sont bien toujours là, au coeur de l'expérience de lecture de toutes les librairies leaders du marché, hors Apple. Sept années après l'arrivée du premier Kindle, Amazon revient à trois modèles dans sa gamme cet automne. Un signe qui ne trompe pas. 3 chez Amazon, 5 chez Kobo, 6 chez PocketBook, 2 chez Bookeen, 2 chez Carrefour, c'est au total 18 modèles qui seront disponibles en France en cette fin d'année, peut-être un de plus avec le Cybook Ocean chez Bookeen. Entre 59 et 189€, de 6 à 8 pouces, un vaste choix. Un tableau complété ailleurs en Europe: Tolino qui conforte sa présence Outre-Rhin et bientôt au-delà avec ses deux liseuses, Barnes and Noble qui arrive avec la sienne chez des libraires au Royaume-Uni, des grandes librairies espagnoles qui développent leurs propres liseuses propriétaires. A rajouter à cela des alliances entre les acteurs et les grandes chaines de librairies dans toute l'Europe, un opérateur majeur comme Deutsche Telekom qui a sauté le pas avec succès. Si Sony a malheureusement jeté l'éponge confronté à la situation de libraire qu'il n'a jamais été, force est de constater que la santé des liseuses est toujours au beau fixe et qu'elles gardent toute la confiance des lecteurs qui lisent beaucoup en numérique. L'aventure continue plus que jamais! A suivre...


Tolino bientôt au Benelux

TolinoDécidément ça bouge sur le marché du Benelux. Tolino, qui a initié avec succès un modèle purement allemand sous la houlette de l'opérateur Deutsche Telekom, est en train de s'internationaliser peu à peu. Après une première sortie en Belgique en juillet dernier, Tolino vient d'annoncer un partenariat avec une coopérative de librairies Libris Blz, un acteur néerlandais qui avait choisi jusqu'ici Kobo. Selon les informations, Tolino serait en train de négocier avec Libri qui représente près de 1000 points de vente sur tout le Benelux. Kobo avec Bol.com, Amazon préparerait de son côté un lancement aux Pays-Bas d'ici la fin de l'année. Un Benelux qui attire toutes les convoitises... (via BuchReport).