Le livre électronique à Nantes à la Tour LU
30 avril 2007
Intéressante soirée vendredi dernier organisée par l'association Impressions d'Europe et son président Yves Douet, intitulée "E-ink, e-paper, e-book à l'assaut du livre". Dans un lieu emblématique, la Tour LU, le Lieu Unique, espace incontournable des débuts de soirées nantaises. Très heureux de voir en première partie, la projection du film "Toute la mémoire du monde" d'Alain Resnais qui date de 1956 et qui présente les profondeurs de l'ancienne biblothèque Nationale, rue de Richelieu. Je l'avais visité en 1984 avec un groupe d'étudiants en métiers du livre. La même impression oppressante, tous ces savoirs enterrés qui attendent un hypothétique destin (sorte de concentré du Désert des tartares). J'avais été frappé aussi à l'époque que l'aspect de conservation prenait autant d'importance, on ne parlait pas beaucoup à l'époque de diffusion des savoirs dans la noble institution. Depuis beaucoup de choses ont changés, la nouvelle BNF, les catalogues thématiques (comme celui Tous les savoirs du monde publié en 1996), la numérisation, l'Internet. 1956, cinquante ans, que cela semble loin. Réflexion bien étrange de l'un des intervenants, je me sens plus de ce "monde de Resnais" que de ces nouvelles technologies. Franchement, est-ce qu'il faut être nostalgique de ce monde de Resnais? Faut-il aussi que Bruno Rives, Directeur de Tebaldo (qui a fait une présentation très complète des possibilités du livre électronique) se fasse taxer bien injustement de "représentant des industriels"? Encore plus étrange quand elle vient d'un éditeur qui met une bonne partie de son fonds éditorial sur Google (en l'occurence Michel Valensi des Editions de l'Eclat). Toujours ces procès d'intention qui sont fait, chacun défendant des citadelles bien illusoires. Je regrette que l'on n'ai pas insisté sur la complémentarité que présente ces nouveaux supports. Pourquoi toujours opposer livre et livre électronique dans un débat finalement très manichéen et assez peu productif? Je suis persuadé que les livres électroniques vont servir les livres, que les livres vont continuer à exister de la même façon que les livres de poche n'ont pas fait disparaitre les livres. Tant qu'il y aura des amoureux des livres, il y aura des livres.