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11 notes en janvier 2008

Le Kindle en perturbateur

012908chart_2 Un intéressant schéma repéré sur le site Forbes (via Alexander Turcic de Mobileread). La fameuse théorie de l'innovation perturbatrice (disruptive innovation) bien connue en stratégie de l'innovation qu'applique ici Renee Hopkins Callahan (éditeur de Strategy et Innovation, enseignante à Harvard Business School) aux nouveaux entrants Sony/ Amazon sur le marché des livres électroniques. Pas le "trouillomètre" (ils ne jouent pas si gros que cela à l'échelle de leurs tailles respectives!) mais le "perturbomètre" sur le marché, et à ce petit jeu-là, c'est le Kindle qui gagne d'une courte tête principalement par son aptitude à se passer de l'ordinateur, de l'internet (et des cables qui vont avec) et de son accès instantané à des abonnements presse-magazines-blogs. C'est une première manche, n'en doutons pas, mais cela donne bien des clés pour les futurs entrants...
Pour être complet, une intéressante discussion entre deux lecteurs "chevronnés" de e-books sur Gottabemobile (les deux livres électroniques en main).


Le Cybook toujours

Le Cybook est vraiment à la pointe du marché, c'est incontestable. "De tous les readers de livres numériques dédiés que j'ai vu, c'est vraiment le meilleur!". C'est la remarquable appréciation du site américain Trustedreview sur le Cybook. Après le succès et la rupture de stock du début de l'année, ils sont à nouveau disponibles. 11 sites dans le monde entier (boutiques en ligne et physiques), un magasin d'électronique bientôt en France, les bibliothèques s'y mettent (j'en ai parlé), bientôt des libraires? C'est clair que les titres protégés sont des titres Mobipocket (Amazon), on aurait certainement un ambassadeur privilégié en la personne de notre ami Wolton! Plus sérieusement, pourrais-t-on imaginer des Cybooks en marque blanche, ouverts et affiliés à des réseaux de libraires? Je vous livre aussi cette nouvelle vidéo d'une démonstration faite par Ouriel de l'excellent site Techcrunch qui pointe bien évidemment sur l'absence d'une connectique sans fil (je découvre enfin le visage de quelqu'un que je lis depuis plus d'un an, merci à l'équipe de Bookeen).


Polyphonies du livre version 2008

Je ne saurais trop vous recommander la journée des Polyphonies du Livre qui se tiendra à l'IUT de la Roche-Sur-Yon le 20 mars prochain. Organisé par Olivier Ertzscheid (blog Affordance), elle réunira sans nul doute pour sa deuxième édition des intervenants de qualité, la liste est encore en gestation. Via Alain, à signaler aussi l'espace Lectures de demain qui se tiendra quelques jours avant au Salon du Livre. On sera peut-être loin de l'Espace Livre Electronique "surréaliste" du Salon de l'An 2000 mais on sera surement beaucoup plus près d'une réalité du livre de demain! (A noter aussi le certain silence de Jacques Attali sur la question du Livre dans ses propositions, judicieusement signalé par Lorenzo sur son blog, est-ce que Jacques comme Steve ne trouve plus le livre très porteur?)
A vos agendas...


Les livres électroniques bientôt dans les bibliothèques

Et si on commençait... Bravo pour l'initiative de cette bibliothèque d'Angers et notamment de son responsable numérique, Daniel Bourrion. Il a pris son premier poste en juillet 2007 au SCD d’Angers, où il est chargé de la bibliothèque numérique. Comme quoi, on peut faire avancer les choses rapidement! Comme il le dit lui-même sur son blog: "Il va essayer de ne pas créer trop de désastres. Dans le cas contraire, il ne faut pas lui en vouloir." En tout cas, 10 Cybooks arrivent bientôt, quelques exemplaires de l'Iliad auraient judicieusement complété l'offre (mais nul doute que ce sera pour plus tard!)


Rapport CES de Las Vegas, sur l'Iliad

100_4195 100_4197 Usage formidable de mon Iliad. Le CES (Consumer Electronics Show) vient de se terminer à Las Vegas. Vous n'y étiez pas? Pas de panique, Olivier Ezratti vient de mettre en ligne son rapport de visite (via Jean-Michel Billaut). Excusez du peu, 175 pages à télécharger en version écran et en version imprimante (sous licence Creative Commons). Quelques minutes et je l'ai sur mon Iliad. Un peu petit mais bien suffisant pour une lecture attentive de tout ce qui s'est montré de mieux Outre-Atlantique. Et les nouveaux livres électroniques font bien entendu partie de la présentation en page 55. "Le marché des ebooks a connu un regain d'intérêt avec le lancement du Kindle d'Amazon en 2007. D'un design encore un peu soviétique, le produit a tout de même généré un bon écho car il est commercialisé par un fournisseur de contenu et pas n‟importe lequel (Amazon a racheté il y a deux ans le service mobipocket.com). 90000 titres sont proposés! Alors que Sony avait du mal avec son Reader disposant d'un catalogue réduit de livres et une connectivité limitée, le Kindle fonctionne sans fil et se connecte directement aux services en ligne dAmazon. Il dispose de plus d'un clavier. Son écran fait 600x800 pixels sur 6 pouces de diagonale, comme celui du Sony Reader, et est d'origine e-Ink.
Dans le même temps, Sony annonçait la sage décision d'adopter le format PDF d'Adobe pour son Reader en plus des formats .doc, RTF et de son format propriétaire BBeB. Tout en augmentant le nombre de points de vente où le livre électronique est commercialisé, en ajoutant CompUSA et Best Buy aux USA. Malgré un nouveau modèle, le PRS-505 qui est plus fin que son prédécesseur (8 mm contre 13 mm), propose deux fois plus de niveaux de gris (8 au lieu de 4), une mémoire interne plus grande (192 Mo contre 64 Mo), une baisse de prix de $50 et une offre promotionnelle de 100 livres classiques gratuits, le Reader ne se vend pas encore comme des petits pains. Le Reader comme le Kindle ne sont pas encore parfaits: il faut une seconde pour tourner les pages et la navigation n'est pas encore assez intuitive. Elle le sera probablement le jour où une interface «multi-touch» à la iPhone y sera intégrée.
Le Sony Reader est à $350 et le Kindle d‟Amazon est à $400.
Sinon, Epson Seiko a de son côté sorti en 2007 un écran «E-Ink» de 6,7 pouces de diagonale et une résolution de 1200x1600 pixels, mais un taux de contraste assez faible de 8:1, 3mm d‟épaisseur pour Thumb_230_va 57g (photo ci-contre et article TechOn). A voir dans un prochain livre électronique de Sony ou Amazon? "

Nul doute que leur place soit plus étendue l'année prochaine.
Universalité du format PDF qui peut se diffuser sur le web, sur le papier, sur les supports e-paper... On poura dire ce que l'on veut, je n'ai pas les liens hyper-textes bien sûr, mais cela me suffit grandement et je vais lire ce rapport sans imprimer une demi-ramette de papier. Merci Olivier.


Le Readius en production

0300000000088748 Vous vous rappelez sans doute de ce prototype e-paper enroulable développé par la société néerlandaise Polymervision. Eh bien, le Readius est maintenant en production et sera disponible mi-2008. C'est ce qu'annonce le site GNT aujourd'hui. Décidément ces Hollandais sont formidables, le pays des livres électroniques est bien là-bas pour l'instant, c'est clair. "Le Readius fait, comme l'appareil de Bookeen, office de lecteur d'ebook et de flux RSS mais il intègre également une partie téléphonie mobile 3G qui permettra de mettre à jour les contenus et éventuellement de passer des appels, même si le terminal est surtout pensé pour un usage data.
Ce qui le rend intéressant, c'est à la fois la possibilité de disposer d'un écran 5" enroulable et donc peu encombrant, mais également le fait que ce type d'affichage consomme extrêmement peu d'énergie en comparaison des écrans LCD employés actuellement, lui apportant une autonomie conséquente.
Les possibilités de lecture sont déjà nombreuses: messagerie, pages Web, flux RSS, ebooks, audio books, podcasts, etc, lisibles comme s'ils étaient imprimés sur une feuille de papier et sans rétroéclairage.

Le site est à découvrir absolument. Alors, une alternative au modèle Iphone? J'aimerais bien pouvoir le prendre en main. Peut-on imaginer que des opérateurs comme France Telecom puissent nous proposer des offres? Prix 600/700€, pas donné, mais dans l'environnement des portables haut de gamme.
Changer mon Motorola ultra-fin qui me propose de la télé et des vidéos dont je ne me sers absolument pas par un téléphone pour lire mails, flux rss et mes journaux favoris avec le confort du papier électronique! J'avoue que l'idée est très séduisante. Et pour vous?
Je vous joins une petite vidéo ancienne, nous devrions en voir d'autres dans les mois qui viennent.

 


La Grande conversion numérique

Conversion Pendant que certain déblatère dans les colonnes du Monde pour stigmatiser (à coups de contre-vérités) les libraires qui seraient les nantis et les poujadistes de la chaîne du livre (franchement ce Wolton, lui rime parfaitement un gentil mot de trois lettres... et certains réagissent avec raison, Mélico, Lekti-Ecriture), j'ai littéralement dévoré ce week-end l'excellent livre de Milad Doueihi "La Grande conversion numérique" qui vient de sortir aux Editions du Seuil. Je ne saurais trop vous recommander cet ouvrage qui propose des éclairages précis sur la façon dont une technologie modifie radicalement la vie de chacun, le lien social même, mobilisant les repères les plus tangibles: écriture et lecture, identité, présence, propriété, archives et mémoire.
Conversion numérique, c'est une véritable prégnance du numérique sur notre quotidien que Douehi met en lumière: "C'est à cet égard que nous pouvons comparer cette culture en plein essor, avec sa tendance universaliste, à la religion. Je soutiendrais que dans la période actuelle, la culture nunmérique est, de fait, la seule rivale de la religion en tant que présence universelle (p.23)"
Il jette aussi les ponts entre lecture de l'imprimé et lecture en ligne: "Le changement de la nature de la lecture, incarné initialement par les outils numériques, a bien sûr d'importantes conséquences économiques; puisque que la lecture change, les professions qui lui sont liées changent aussi, l'écriture, la presse et l'édition, le commerce du livre. Si nous vivons actuellement une période de transition qui crée à ces métiers des difficultés sérieuses, il n'est pas évident, du moins pour l'avenir prévisible, que le livre traditionnel soit réellement en danger. Lire en ligne n'est pas la même chose que lire un livre: les deux opérations sont réellement différentes. La lecture en ligne permet d'accéder rapidement à des passages choisis; elle est souvent discontinue, fragmentaire et liée à la nécéssité de citer, elle est principalement décontextualisée et comparative. La plupart des lecteurs en ligne préfèrent posséder à la fois les versions imprimées et numériques de leurs livres, et cette dualité en dit long (p.50).
Une réflexion que je trouve particulièrement judicieuse: Le marché numérique va virtualiser le livre et non le dématérialiser: il le fera en partie à cause de la modification des habitudes de lecture, qui crée une demande... La virtualité, en l'occurence, fait partie intégrante de la matérialité de l'environnement numérique. La nature virtuelle du livre numérique n'implique pas la mort de la librairie ni la disparition du livre en tant qu'objet culturel (p.51).
Doueihi plaide pour une gestion légère des droits numériques fondée sur la personnalisation et non sur la protection contre la copie, système qui offrirait un équilibre raisonnable entre la sécurité, d'une part, et la facilité de maniement du contenu pour l'utilisateur, de l'autre. Il recence l'ensemble des initiatives de logiciels ouverts (wikis, licences Creative Commons, Floss) qui élargit le champ de la notion de protection de l'oeuvre au sens large. Il étudie aussi longuement le nouvel espace d'expression du blog au sein de la cité avec un parrallèle très pertinent dans la Rome et la Grèce Antique.
Son essai se termine sur la mise en oeuvre de l'archivage numérique, les difficultés considérables qu'il pose en terme de sécurité et de fiabilité (formats, pérennité des supports...) et sur les deux projets concommittents que sont Internet Archive et Google. Il met en évidence l'hégémonie en oeuvre: "On reconnait donc que la coexistence va se poursuivre, que l'archive restera hybride. Le rêve numérique de bibliothèque absolue où tout objet imprimé sera imprimé sera accessible n'est pas réaliste.
Reste que l'archive en ligne est l'agent d'une conversion radicale: celle du livre imprimé en un objet numérique dont l'interface première est la recherche et l'indexation.
Je citerais encore beaucoup de passages lumineux mais je vous laisse le soin de lire ce livre très important, j'attends vivement d'autres critiques de lecteurs pour échanger. A signaler aussi, pour Wolton, que l'on pourra rencontrer l'auteur chez des libraires (Ombres Blanches demain), j'espère d'autres rendez-vous à suivre...


Steve Jobs enterre les livres électroniques

00007734 L'arrivée d'un hypothétique livre électronique construit par Apple s'éloignerait-elle? C'est en substance ce que l'on retient de cette courte interview de Steve Jobs, le patron de la pomme, réalisée par un journaliste du New York Times:
"Aujourd'hui, il y a un large éventail d'observations sur l'industrie, y compris sur l'Amazon Kindle, un livre électronique qui, selon lui, ne mène nulle part en grande partie parce que les Américains ont cessé de lire.
«Peu importe si le produit est bon ou mauvais, le fait est que les gens ne lisent plus, dit-il. «Quarante pour cent de la population aux Etats-Unis a lu un livre ou moins l'année dernière. L'ensemble de la conception est viciée au sommet parce que les gens ne lisent plus".

A mettre, bien sûr, en relation avec cette étude sur la lecture qui suscite le débat aux Etats-Unis qui avait été signalé par Max.
A consulter aussi un article de l'incontournable David Rotman sur Teleread.
Alors, tout cela, info ou intox?

(via SVMMac)


Le Cybook au banc d'essai

00fa000000088291 A noter aujourd'hui ce test très complet réalisé par Génération Nouvelles Technologies sur le Cybook.
Je reprends leur conclusion: "Dans sa version actuelle, le Cybook Gen3 est conçu comme un substitut direct du livre papier, avec une utilisation similaire d'accès à des contenus fixes. On ne peut qu'espérer que les prochaines évolutions feront la part belle aux contenus dynamiques avec, pourquoi pas, un gestionnaire de flux RSS embarqué ou une plus grande souplesse des formats ( ou plus précisément au sein du format lui-même ) afin d'assurer un usage polyvalent, ouvert et capable de gérer les contenus multiformes de l'Internet."

Les plus

  • Ergonomie
  • Autonomie
  • Lisibilité de l'écran
  • Choix des formats

Les moins

  • Conversion de documents pas toujours aisée
  • Petit manque de réactivité parfois

2008: année du ebook, du livre électronique ?

Pin_up_fermeture Une longue interruption du blog pendant cette période de fêtes, j'ai pris quelques distances. Cela tombait bien, l'actualité des livres électroniques me permettait cette petite pause. Beaucoup d'interrogations sur cette nouvelle année qui s'annonce pour les livres électroniques, Agora Vox, Jérôme Bouteiller dans l'Expansion, Bruno Rives aussi "2008, année 1 - Une autre année d'expérimentation se profile, mais des applications pratiques vont voir le jour, dans des marchés de niche, en attendant les "papiers" grand publics, couleur, flexibles, et la diminution du prix du support. L'alchimie du livre est encore à trouver, et beaucoup des modèles technologiques, économiques et marketing restent à inventer pour l'affichage et l'intégration aux objets de la vie courante. Si 2008 connait la même effervescence que 2007, nul doute qu'elle sonnera le début du basculement." et qui se livre au jeu des prédictions.
C'est bien joli tout ça, mais pour cela il faudra que les livres électroniques deviennent accessibles en Europe car depuis plus d'un an, c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que ça se passe, dans la langue de Shakespeare. Et ce doute, qui s'installe, est-ce que nous le valons bien?
En ce qui me concerne, je fais un voeu pour cette année, voir arriver enfin le support A4 annoncé puis remis par Jinke que tant de lecteurs attendent et qui pourrait bien créer un premier basculement dont tout le monde parle. Plus que le Kindle, je Lgphilips1_0 pense, en attendant la couleur qui se profilera dans quelques années encore et dont nous avons découvert la semaine dernière un prototype alléchant au format A4 toujours et signé L.G.Philips; avec son affichage de 1 280 x 800 pixels pour 16,7 millions de couleur, il s'agit de la meilleure définition au monde pour un appareil de ce type. En mai dernier, le même LG.Philips restait cantonné à 4 096 couleurs. Epoustouflant...
Heureusement, pendant cette interruption j'avais quelques veilleurs qui nous délivrent quelques belles étrennes pour commencer l'année avec les idées claires. Michel Serres, d'abord, à écouter absolument (via Affordance), bon sang, qu'il me semble loin le temps où ce même Michel Serres nous parlait de la jubilation de parcourir les dictionnaires et les encyclopédies de mots en mots, d'articles en articles, se perdre dans les livres... Et puis les fameuses causeries de Roger Chartier au Collège de France qui viennent enfin d'être mises en ligne (merci Alain, je les cherchais dans la rubrique Littérature, elles étaient dans la rubrique Histoire!)
Je ne pouvais pas finir ce soir sans vous parler de cette étonnante annonce (via l'Atelier) faite par la société Zink qui a fait l'événement au CES de Las Vegas en présentant un système d'impression miniature sans aucune encre. "Celui-ci repose sur un papier d'un nouveau genre. Composées de cristaux microscopiques, les feuilles mises au point par Zink sont capables de générer des variantes des trois couleurs primaires au contact de la chaleur. A noter: le papier utilisé résiste à l'eau et se présente comme très solide. La mécanique d'impression du système – qui produit la chaleur nécessaire - fait penser au développement d'un tirage Polaroïd, groupe dont la start-up Zinc est justement issue. L'imprimé est en effet réalisé de façon instantanée et est immédiatement utilisable."
Franchement, génial, j'ai dans l'idée que l'on enverra ses cartes de voeux de cette façon l'année prochaine! Meilleurs voeux à tous!