281 notes dans la catégorie "Livres"

Où va le livre ?

LivreEn ce début d'année, j'ai repris la lecture de ce livre paru en septembre 2007 aux Editions La Dispute. Tous les 10 ou 15 ans, cela a toujours été une sorte de rituel pour bon nombre de professionnels, se pencher sur l'évolution du secteur dans une perspective historique du temps long. Mais jamais les bouleversements n'ont été aussi considérables aujourd'hui en ce début 2023, c'est ce qui est frappant quand on reprend en main ce livre, qui a bien jauni d'ailleurs, un petit clin d'œil au statut du papier et à sa pérennité...

Des bouleversements qui touchent tous les aspects, je pense qu'il n'y a pas un seul domaine, de l'hyper-concentration-financiarisation en cours du secteur (nous le verrons sur l'avenir d'Editis) à l'intelligence artificielle à la mode Chat-GPT dont nous entrevoyons seulement les possibilités en ce début d'année, dans la conception des images comme des textes.

Où va le livre, c'est aussi des modes de production qui ont considérablement évolués avec le livre à la demande, les courts tirages, les modes de commercialisation chamboulés, France-Loisirs disparu, l'accès au livre d'occasion en un clic, la vente en ligne qui a explosé. Et que dire des pratiques de lectures, en septembre 2007 l'iPhone et le Kindle apparaissaient tout juste. L'auto-publication, le livre numérique qui progresse au fil des années, le livre audio qui sort de l'ornière, les accès aux ressources en ligne pour l'éducation, les revues, les livres scientifiques, juridiques, techniques et professionnels qui sont désormais le standard du secteur. Les interrogations dans le secteur du livre scolaire... Rien n'est plus comme en 2007, assurément.

Sans parler plus récemment de la question urgente du statut de l'auteur, que dire des coûts qui explosent sur la filière papier, une grande nébuleuse, un phénomène conjoncturel ou qui va s'ancrer dans la durée? Quelles conséquences sur le prix des livres, un élément crucial par rapport aux autres offres culturelles?

Quels avenirs pour les librairies indépendantes dont l'économie est de plus en plus fragile, pour les bibliothèques dont les ressources n'en finissent pas de diminuer? Que de questionnements et bien évidemment la nécessité urgente d'un livre-synthèse comme celui-ci, en imprimé comme en numérique.


Misère des livres...

MisereTristesse infinie de voir le sort des livres désormais. Sur une très grande artère piétonne de ma ville, avec une autorisation de la mairie forcément à ce "marchand". Les livres sont proposés en tas sur des tréteaux, même pas un tant soit peu présentés, comme un vulgaire tas d'ordures en quelque sorte avec un prix de 2€. Vous arrivez avec vos sacs poubelles, vous déversez, pas plus. Même pas rangés, même pas dans des caisses. C'est la première fois de ma vie que je vois cela et pourtant j'en ai vu des livres vendus... Même dans des vide-greniers ou des brocantes de particuliers, les livres ne sont pas traités ainsi. Bien sûr, des livres sans grand intérêt, les mêmes que l'on retrouve dans les boites à livres. Je me suis même fait la réflexion que ces livres avaient sans doute été récupérés dans ces mêmes boites à livres localement. On n'est pas à une dégueulasserie près. Nous étions plutôt choqués quelques-uns autour de voir un tel spectacle mais pas plus que cela finalement, c'est presque "as usual" désormais. La benne de la déchetterie à vendre, désespérant de voir un tel spectacle dans un endroit particulièrement passant du centre-ville, en dit peut-être un peu plus sur notre époque et le statut des livres. Les livres maltraités ainsi. La prochaine étape, l'autodafé avec des bravos autour ?


Tout Rabelais chez Bouquins: pertinence de la version numérique

CoverÉvénement en cette rentrée que la parution de ce "Tout Rabelais" aux Éditions Bouquins, en coédition avec la librairie Mollat, comme l'avait été le dernier Montaigne, il y a trois ans. À signaler la très belle préface de Romain Menini et l'important appareil de notes proposé à la fin du copieux volume, sacrée brique. Tout Rabelais en un seul livre, saluons le pari éditorial.

En ce qui concerne la version numérique, déjà saluer l'éditeur, le seul à proposer des œuvres complètes avec La Pochothèque je pense; à contrario de la Pléiade, Omnibus, Babel et d'autres encore. Alors que ces derniers sont sur la défensive par rapport au format numérique, Bouquins propose résolument les versions à la parution des ouvrages.

L'intérêt de cette nouvelle édition de Rabelais est à la fois de donner un texte original aussi exact que possible des livres complets, mais aussi de proposer une version moderne, une "translation" (c'est le terme utilisé) dans notre langue actuelle. À chacun de choisir...

Dans la version imprimée, le texte original est donné systématiquement en belle page, la translation en regard sur les pages de gauche. Personnellement j'aurais préféré le choix inverse. Je comprends le choix éditorial mais j'ai toujours eu beaucoup de difficulté à mener la lecture de Rabelais en vieux français sur des centaines de pages. La translation est pour moi le socle de ma lecture. Cela a toujours été le cas, comme du temps où mon édition préférée était celle dans l'Intégrale au Seuil. Si d'ailleurs vous pouvez vous la procurer à petit prix sur le marché de l'occasion, n'hésitez pas.

Dans ce "Tout Rabelais", comme la disposition des textes en regard est impossible bien évidemment dans une version numérique, l'éditeur propose dans celle-ci intelligemment trois versions à la suite :

  • le texte original seul.
  • le texte dans la translation moderne seul.
  • le texte dans l'original et la translation, au fur et à mesure du texte à la suite, alternativement dans l'ordre des pages.

Ce qui relève d'un codex pour la version imprimée est donné en quelque sorte sous forme de volumen dans la version numérique.

Dans la version numérique, le lecteur peut faire le choix de la version qui lui convient, oublier le texte original en continu ou apprécier celui-ci seul ou en comparatif. C'est plus de 7000 pages qui sont proposés avec les reprises au lieu des 2000 pages de la version imprimée.

C'est remarquable, la complémentarité entre la version imprimée et numérique est un vrai atout pour le lecteur moyen comme pour le chercheur. C'est là aussi que l'on voit l'absurdité actuelle de ne pas pouvoir proposer une offre couplée, celle-ci aurait un sens évident.

Félicitations à Bouquins/ Mollat pour cette édition la plus complète que possible de l'œuvre de Rabelais, dans le fond comme dans la forme; quand le numérique vient enrichir lui aussi l'accès aux textes. Bientôt cinq cent ans après leurs parutions, la rupture du codex s'en trouve amplifier...

Un petit hommage, entre pérennité et modernité...

Rabelais

 


L'Odyssée d'Homère : trois livres pour vous donner l'envie

Mendelsohn Relirehomere CovVous hésitez à lire ou relire l'Odyssée d'Homère? J'ai lu depuis trois ans plus d'une vingtaine de fois ce livre dans des traductions différentes, presque toutes d'ailleurs, toujours avec la même passion renouvelée. Mais je comprend parfaitement qu'il peut rebuter au départ nombres de lecteurs. Ah les classiques barbants, souvenirs plus ou moins pénibles du contexte scolaire, un livre de plus de 300 pages écrit il y presque 3000 ans, qu'est-ce qu'il peut bien nous dire aujourd'hui? Il faut faire d'abord table rase et susciter l'envie...

Et si plutôt que des critiques de livres plus ou moins réussies, vous abordiez d'abord tranquillement un autre livre qui vous donne d'abord l'envie de l'Odyssée? Je crois que c'est une expérience qui vaut vraiment la peine d'être tenté vous verrez. Il était paru il y a deux ans avec grand renfort de publicité dans la presse et sur les ondes (les deux se conjuguant le plus souvent aujourd'hui au travers du web), "L'été avec Homère" de Sylvain Tesson. Je dois dire, très peu probant, c'est assez raté, le livre perché, présomptueux comme l'auteur, bourrés de clichés convenus, ne donne envie de rien du tout. C'est d'ailleurs encore une nouvelle fois le résultat de la récente série autour de l'Odyssée toujours par ce même auteur (sans doute bien introduit pour les financements), qui a été diffusé sur Arte, ballade méditerranéenne sur un bateau de luxe; un contexte d'autant plus difficile à supporter quand on sait ce qui se joue actuellement sur cette même Méditerranée. Oublions, mais ce n'est évidemment pas une raison pour oublier l'Odyssée et le texte d'Homère...

Il en va tout autrement de trois livres très réussis que je vous recommande, je vous mets au défi à leur suite de ne pas tenter l'aventure de l'Odyssée d'Homère. Trois chemins très différents, intimiste, documentaire ou marin, mais qui tous les trois convergent vers le texte d'Homère.

Le premier, c'est le formidable livre de Daniel Mendelsohn "Une Odyssée, un père, un fils, une épopée" paru chez Flammarion il y a trois ans, puis J'aiLu ensuite. Vous le trouverez à petit prix en poche comme en numérique. Ce livre jette un pont à travers les siècles dans une relation père/ fils contemporaine à New York avec le texte de l'Odyssée en trame de fond. Une réussite totale, un livre salué à l'époque et qui mérite toujours d'être mis en valeur. Une pile pérenne dans toute bonne librairie selon moi.

Le deuxième est paru assez confidentiellement à l'automne dernier. "L'Iliade et l'Odyssée", relire Homère" de Mathieu Fernandez aux Editions Ellipses. Un livre volumineux qui aurait eu une toute autre résonance chez un éditeur majeur avec le renfort de publicité habituel. Une somme documentaire que ce livre très bien fait au niveau éditorial, qui ouvre plus largement sur Homère avec l'Iliade à parts égales. Les résumés, les contextes historiques, philosophiques, ainsi que tout l'héritage d'Homère dans les arts, etc. Si vous aimez aborder des livres d'abord par l'ensemble de l'environnement et les échos qui sont autour, pour mieux ensuite repérer dans l'œuvre ces traces, alors c'est l'ouvrage idéal qu'il vous faut, vous ne le regretterez pas, vous pourrez même ensuite y revenir à votre gré dans votre lecture d'Homère. Seul bémol, un investissement plus onéreux, pas de version numérique. Pourquoi ne pas l'avoir tout de suite proposer dans une version semi-poche plus accessible? J'espère vraiment qu'une version poche (et numérique) suivra dans quelques années, ce livre en vaut vraiment la peine.

Dernier ouvrage, c'est par la mer donc que vous aborderez les rives de l'Odyssée, c'est celui de Tim Severin "Le Voyage d'Ulysse, sur les traces de l'Odyssée" paru aux Editions Albin Michel il y a une trentaine d'année, réédité au début des années 2000 chez J'aiLu en poche, indisponible aujourd'hui, c'est bien dommage. Il vous faudra fouiller dans l'occasion, vous le trouverez à petit prix. Je vous conseille absolument ce livre. Après Jason et Marco Polo, l'auteur part sur les traces d'Ulysse et retrace le voyage avec son équipage sur la Méditerranée, sur un bateau construit au plus près de ce que l'on sait des bateaux de la Grèce de l'époque et des conditions mêmes de la navigation au gré des vents, des courants et du temps capricieux. On est loin du bateau de luxe de Sylvain Tesson et de son arrêt à Mykonos lors des premières escales par exemple, vous vous en doutez bien. C'est aussi au plus près du texte d'Homère que Tim Severin enquête au plus près au quotidien sur la réalité pratique du fameux périple d'Ulysse, jetant beaucoup de doutes sur les fables donnant des signes d'Ulysse en Sicile, en Sardaigne, en Corse ou même à Gibraltar. L'expérience des migrants d'aujourd'hui et de leurs embarcations de fortune toujours... C'est aussi par ce dernier livre, que la dimension du fantastique transparait de pages en pages au fur et à mesure que l'on s'approche du but du voyage. Un livre passionnant, l'odeur des embruns vous donnera l'envie de découvrir l'Odyssée.

Peut-être même que vous ferez comme moi, l'expérience des trois à la fois... Voilà la petite odyssée que je vous propose cet été, n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires. Bonnes lectures en compagnie de l'Odyssée !


Lecture : La Bibliothèque noire de Cyrille Martinez

BibliothequenoireJe suis toujours attentif sur les tables des libraires -même pour ceux qui lisent au format numérique, c'est toujours l'endroit quoi qu'on en dise où l'on découvre ses meilleures lectures- aux livres sur les livres et les bibliothèques. Des méta-livres en quelque sorte, est-ce que ce n'est pas finalement les livres qui nous parlent le plus depuis le premier de tous, Don Quichotte que j'ai relu avec bonheur ce mois-ci? Sorti en mars dernier, ce livre de Cyrille Martinez "La Bibliothèque noire" aux Editions Buchet-Chastel. Un voyage au coeur de la Bibliothèque Nationale de France. Avec beaucoup d'humour et d'ironie, l'auteur (lui-même bibliothécaire) nous livre une fable fantastique, une réflexion sur la lecture et l'avenir des livres, avec un devenir déchiré entre objets patrimoniaux et objets "encrés" dans leur époque. J'ai retrouvé de l'humour et du fantastique à la Sternberg dans l'atmosphère qu'il nous livre. J'ai beaucoup aimé, c'est bien entendu au format numérique sans DRM, j'ai décidé de ne livrer des petits billets dorénavant qu'à propos de ceux-là.


La Découverte : L'Edition à l'ère numérique

EditionladecouverteA signaler aux Editions La Découverte, la sortie dans leur collection Repères de "L"Edition à l'ère numérique" de Benoit Epron et Marcello Vitali-Rosati. Cet ouvrage propose un état des lieux de l’impact effectif des mutations technologiques sur l’édition, à partir de trois fonctions principales des instances éditoriales:  la production des contenus, leur circulation et leur légitimation.
Il combine une approche académique de compréhension des modèles, une observation empirique des pratiques et usages et une analyse des logiques stratégiques déployées dans ce secteur. Petit prix et sans DRM pour la version numérique.


L'Imprimeur de Venise de Javier Azpeitia

ImprimeurveniseIl n'était pas possible que je ne vous parle pas d'un nouveau livre qui vient de sortir L'Imprimeur de Venise de Javier Azpeitia aux Editions Lattès. Il est consacré bien sûr à l'imprimeur de la Renaissance Alde Manuce. Javier Azpeitia est né à Madrid en 1962. Il est l’auteur de nombreux romans, dont Hypnos, paru aussi chez JC Lattès en 2003, récompensé par le prix Hammet international du roman policier. Il enseigne aujourd’hui la littérature et l'écriture créative à l'université de Salamanque.

Attention ce n'est pas du tout une biographie du célèbre imprimeur mais bien un roman, une fiction qui se lit avec beaucoup de plaisir. La trame reprend bien sûr l'activité de l'imprimeur-éditeur mais elle s'en affranchit rapidement. L'auteur de polars qu'est Javier Azpeitia s'est lâché avec talent. Réalité historique et fiction se mêlent étrangement, un jeu de miroirs, on ne sait plus trop où sont les frontières. La plus grande réussite de ce livre c'est de dépasser l'image traditionnelle du "grand homme" et de sa postérité qui l'écrase, de nous faire approcher un Alde Manuce dans toute son épaisseur, toute son humanité je dirais, au coeur de la Venise de la Renaissance. L'imagination travaille. L'auteur a le don de nous restituer les décors, les intrigues, les sensations dans la ville qui est un personnage à part entière du livre. Je trouve honnête que le nom d'Alde ne figure pas dans le titre, c'est bien un polar post-médiéval auquel nous avons affaire avec en fil rouge la publication impossible d'un manuscrit secret, suspense entretenu jusqu'à la fin. On suit les pérégrinations professionnelles (l'effervescence de l'atelier de l'imprimerie est par exemple magnifiquement réincarné) et personnelles de l'imprimeur dans une atmosphère loin de l'image lisse de la Renaissance; violence, sexe, mensonges, trahisons et appât du gain sans limites sont au rendez-vous. L'édition moderne est lancée... Accrochez-vous, c'est pas tendre. Un livre que je vous conseille absolument.

Je voudrais aussi insister sur la grande réussite de la traduction faite par Anne Plantagenet. Je remercie les Editions Lattès d'avoir répondu à ma demande de service de presse sur NetGalley.


Lire Fiodor Dostoïevski au format numérique

FdAprès un printemps avec Marcel Proust l'année dernière (revoir ici), c'est Fiodor Dostoïevski que j'ai décidé de relire cette année en totalité. De très nombreux titres sont disponibles gratuitement dans des traductions anciennes, pas moins de 57 références repérées sur l'excellent NosLivres.

Par contre, du côté des traductions modernes c'est beaucoup plus compliqué. Les éditions complètes dans La Pléiade (Gallimard) ou Thesaurus (Actes Sud) ne sont pas disponibles au format numérique. Gallimard fait l'impasse sur Dostoïevski chez Folio avec seulement deux nouvelles à 1,99€, voir ici. Rien au Livre de Poche, 3 titres chez Garnier-Flammarion. Chez Actes Sud -dans la respectable maison de notre Ministre de la Culture-, si les versions numériques dans la collection Babel sont bien complètes, il vous faudra débourser 243€ au total pour 29 titres achetés à l'unité, contre 150€ seulement pour les 5 volumes imprimés dans la collection Thesaurus. Non-sens...

Vous trouverez également à boire et à manger comme on dit, pas moins de 460 références sur Kobo par exemple. Le recyclage du gratuit se porte bien. Dans la masse, plusieurs compilations à tout petit prix entre 0,99€ et 2,99€. Que demander pour ce prix-là? Il s'agit bien entendu des versions disponibles gratuitement comme l'indique l'un d'entre eux dans les premières pages:

La source des textes figurant dans ce volume se trouve sur le site Wikisource, excepté:
–Les pauvres gens, La confession de Stavroguine, Une fâcheuse histoire, Monsieur Polzounkov: La Bibliothèque Russe et Slave.
–Les Frères Karamazov, Souvenirs de Madame A.G. Dostoïevski: Bibliothèque électronique du Québec.
–Un adolescent: Ebooks libres et gratuits.

Alors, entre le désert et la jungle, que choisir? Personnellement, j'ai décidé d'opter pour les traductions récentes d'André Markowicz chez Actes Sud. Malgré le prix prohibitif (l'absence des volumes Thesaurus relève de l'arnaque il faut bien le dire), je les partage avec des proches en les achetant peu à peu. Si vous êtes intéressés, je vous met discrètement dans la boucle comme on dit. Un petit club de lecture numérique de Fiodor Dostoïevski...


LaVraiebonnepromoduVendredi 02 : Life de Keith Richards

LifeJe poursuis mon rendez-vous hebdomadaire du vendredi, chaque semaine cette année un très bon livre avec une belle promotion, si possible sans DRM. Je crois que je vais m'astreindre absolument à ce critère, à quoi bon vous conseiller une offre intéressante si elle est complètement verrouillée. Vous parlez d'une bonne affaire, chercher l'erreur...

Cette semaine, c'est un grand classique de la littérature musicale. Il s'agit de l'autobiographie Life de Keith Richards, le musicien et guitariste des Rolling Stones, aux Editions Robert Laffont. il est proposé à 3,99€ contre 11,99€ habituellement, sans DRM chez les libraires français. Compliments à l'éditeur, on peut convaincre les éditeurs américains quand on le veut bien, y compris sur des best-sellers comme celui-ci. Vous pourrez le partager avec des proches. L'offre est valable jusqu'au 4 février prochain. Un livre road-movie d'une énergie et d'une vérité incroyable, j'avais adoré sa lecture il y a quelques années. Un pavé de presque de 700 pages qui se dévore, vraiment je vous conseille.

PS: à signaler que la #LaVraiebonnepromoduVendredi 01 de vendredi dernier reste valable ici.

Vous pouvez aussi les retrouver avec le tag!

[Clin d'oeil à tous les soi-disants "bons plans", je ne pratique pas les affiliations comme certains. Si vous l'achetez, merci de me laisser un petit commentaire, cela me dira si je dois continuer ces petits billets du vendredi, un petit rendez-vous hebdomadaire à partager.]


LaVraiebonnepromoduVendredi 01 : Personne ne gagne de Jack Black

JackblackUne petite perle pour votre week-end. Les Editions Monsieur Toussaint-Louverture nous proposent Personne ne gagne de Jack Black à un prix très intéressant de 3,99€ au lieu de 10,99€. Un livre particulièrement remarqué sur les tables cet automne, vous verrez les critiques élogieuses sur le site de l'éditeur, elles sont nombreuses. L'offre est valable jusqu'au 25 janvier. Le livre est proposé comme d'habitude sans DRM par l'éditeur sur les sites des libraires français. Vous pourrez le partager avec des proches, autant en profiter. Rappelons que loi sur le prix du livre numérique oblige, les promotions sont valables chez tous les libraires, grand ou petit. Toute cette année, j'essaierais tous les vendredi midi de vous dénicher un bon livre à prix réduit (pas une promotion indigente, il y en a beaucoup), dans la mesure du possible sans DRM.

Encourageons les éditeurs, bon livre, bonne promotion, voilà... Tout le monde y gagne...

[Clin d'oeil à tous les soi-disants "bons plans", je ne pratique pas les affiliations comme certains. Si vous l'achetez, merci de me laisser un petit commentaire, cela me dira si je dois continuer ces petits billets du vendredi, un petit rendez-vous hebdomadaire à partager.]


Noël du livre numérique 2 : des polars incontournables chez Rivages

PolarLes Editions Rivages proposent en cette fin d'année d'excellents polars à prix reduits. Des réductions de prix environ 3 pour 2 titres achetés, comparables à ce que l'on retrouve souvent dans les offres en poche. Thompson, Westlake, Lehane, Ellroy, Le Corre, Dessaint, etc. 17 titres d'auteurs incontournables à retrouver au choix. Voir ici (chercher dans la liste). Sans modération...


Maurice Renard : Les Enquêtes du commissaire Jérôme en inédit

Enquetes_commissaireVoici un livre qui n’a jamais existé. Maurice Renard (1875-1939) est un écrivain français, spécialisé dans le fantastique, la science-fiction et le roman policier. Le Centre du livre et de la lecture de Poitou Charentes a créé ce livre inédit à partir des textes publiés dans le journal Le Matin. Les 26 enquêtes du commissaire Jérôme sont donc publiées ensemble pour la première fois. Explications:

"Voilà plus de 70 ans Maurice Renard disparaissait, à l’aube d’une terrible guerre. Le Maître du merveilleux scientifique pouvait-il s’imaginer qu’il ne ressortirait pas vivant de l’hôpital de Rochefort? Admis pour une opération de la prostate, il ne s’est pas réveillé. Tout simplement. Jérôme à n’en pas douter aurait trouvé l’occasion d’une ultime enquête.
Si on connaît bien la vie de Maurice Renard on ne sait pratiquement rien de Jérôme. Il aurait pu rester enfoui dans les pages du
Matin, confortablement installé dans Les contes des mille et un matins encore des dizaines d’années. Mais comme souvent dans ses enquêtes un minuscule grain de sable changea la donne.
Le reste est une affaire de rencontres.
En premier, celle de Jean Maurice Leclerc, le plus jeune des enfants de l’écrivain, qui habite toujours à Verbois, sur l’île d’Oleron, la maison familiale, dans laquelle reposent les archives.
Si la découverte des nouvelles policières de Maurice Renard y trouve son origine c’est pourtant bien loin de là que la confirmation du gisement se révéla.
C’est sur Gallica, et grâce au travail phénoménal d’une petite équipe de bibliothécaires passionnés que notre intuition se concrétisa: trouver le fil rouge permettant d’éditer un ouvrage d’environ 200 pages avec si possible un personnage récurrent.
D’où Jérôme, aperçu dans les documents confiés par Jean Maurice Leclerc puis révélé par la bibliothèque numérique de la BnF.
Après 3 années de recoupement, de correction des OCR, parfois de tâtonnements, d’allers et retours entre textes numérisés, manuscrits, tapuscrits et corrections que Maurice Renard effectuait sur une copie du journal, voici
Les enquêtes du commissaire Jérôme.
Les textes présentés ici ont été publiés dans le quotidien
Le Matin entre 1928 et 1939. Ils sont classés par ordre chronologique de publication. Mais comme souvent, Maurice Renard (il n’est pas pour rien considéré comme le père du Merveilleux scientifique) s’amuse à brouiller les pistes: Jérôme est tantôt commissaire, tantôt inspecteur divisionnaire ou plus simplement jeune inspecteur…
Cette nouvelle édition présente une nouvelle supplémentaire qui avait échappé à notre vigilance lors de la fabrication de l’édition de 2013."

Tous les détails et la version ePub à télécharger sur le site.


Noël du livre numérique 1 : Le Seigneur des anneaux

SeigneurdesanneauxCette semaine, j'essaierais de vous signaler quelques titres intéressants en promotion chez les éditeurs. Une nouvelle traduction du "Seigneur des Anneaux" de J.R.R. Tolkien aux Editions Christian Bourgois est ressortie il y a quelques années sous la plume de Daniel Lauzon. Elle reste malheureusement dissuasive avec des prix élevés dans sa version numérique. Elle n'est pas disponible au format de poche. Jusqu'au 31 décembre, les trois titres sont proposés à 7,49€ le volume soit 50% de réduction, c'est vraiment le moment de vous procurer ces livres, pour vous ou à offrir, incontournable dans toute bibliothèque.

PS: l'un de mes lecteurs me signale dans les commentaires que cette traduction est parue en version de poche en septembre dernier chez Pocket. Raison de plus pour se procurer la version numérique maintenant puisque celle-ci risque bien de reprendre son prix initial au 1er janvier. La date promotionnelle jusqu'au 31 décembre figure bien dans les métadonnées sur les fiches des libraires. Nous avons tant d'exemples de versions numériques discriminées de la sorte par rapport au poche dans les catalogues des éditeurs. Une de plus...


Culture participative chez C&F Editions

CultureParticipativeA signaler la parution de Culture participative aux Editions C&F Editions. Une dynamique participative de plus en plus à l'oeuvre dans le domaine culturel. "Avec les réseaux numériques, les jeunes deviennent acteurs des mondes connectés, multipliant les espaces de partage et les expériences culturelles participatives. Les trois universitaires américains réunis dans cet ouvrage analysent les pratiques et ouvrent des pistes de réflexion sur l'éducation, la culture et la construction de communautés. La dynamique de leurs échanges éclaire la littératie numérique et l'éducation aux médias et à l'information." A se procurer en librairie sur commande ou sur le site.


Prix littéraires : deux maisons d'éditions inédites

Mareine PanameAssez raffraichissant de voir deux petites maisons d'éditions inédites avec des livres primés en cette rentrée littéraire. C'est suffisamment rare pour être signalé. Le Prix du Premier roman d'abord, qui couronne Ma reine de Jean-Baptiste Andrea aux Editions L'Iconoclaste. Le Prix de Flore ensuite pour Paname Underground de Johann Zarca aux Editions de La Goutte d'Or. Des éditeurs sans à-priori avec le numérique, les deux titres sont proposés sans DRM, avec même un prix très attractif de 6,99€ pour le deuxième. De quoi se laisser tenter, c'est l'une des grandes vertus du numérique que de favoriser la découverte avec des prix intéressants. Faites circuler!


Editions Christophe Lucquin : L'Homme de miel à découvrir

HommemielConnaissez-vous Christophe Lucquin? Un petit éditeur indépendant qui publie en cette rentrée L'Homme de miel d'Olivier Martinelli. Un livre fort qui ne laisse pas indifférent, vous lirez les critiques des libraires qui en parlent bien. En bon artisan, Christophe nous parle lui de la passion qu'il met à préparer son livre, du soin qu'il apporte à la qualité de fabrication. Il nous ouvre aussi son livre de comptes, il nous parle des exemplaires qu'il a vendu, des libraires qui le soutiennent. "L’Homme de miel, c’est tout cela. Une belle aventure, une envie de se surpasser comme jamais, parce que nous sommes persuadés qu’en croyant très fort en une chose, elle peut arriver. Il n’y a qu’à regarder l’exemple d’Olivier." C'est à lire ici, vous en saurez beaucoup sur la réalité de ce métier. A signaler que la version numérique est également disponible dans toutes les bonnes librairies, avec un prix très doux (plus de 50% de réduction), sans DRM, à partager avec vos proches. Cela me ferait infiniment plaisir que vous découvriez L'Homme de miel au travers de ce billet. Merci à tous.

PS: à signaler le lancement d'un financement participatif Ulule pour soutenir l'éditeur, tous les détails ici.


Jean-Michel Salaün : Vu, lu, su à télécharger

VulusuA signaler, Jean-Michel Salaün, professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Ecole normale supérieure de Lyon, prend sa retraite ce mois-ci. Auteur d'un ouvrage important "Vu, lu, su" aux Editions de La Découverte en 2012, il nous propose aujourd'hui, en accord avec son éditeur, un téléchargement gratuit de cet ouvrage. Il joint également une postface qui revient sur les évolutions sur chacune des thématiques de son livre. A retrouver sur son site. Si vous l'aviez raté à l'époque, je ne peux que vous conseiller vivement la lecture de ce livre passionnant dont je redonne le description de son éditeur:

Ce livre propose d’observer le Web sous un angle inédit, en le plaçant comme un moment d’une histoire longue et méconnue, celle du document. Inventé par Tim Berners-Lee, le Web prend la suite des efforts d’indexation systématique lancés à la fin du XIXe siècle, modifiant le document lui-même dans ses trois dimensions: la forme, le contenu et la fonction de transmission. Le Web est alors un média comme un autre, s’inspirant de la bibliothèque et de la radiotélévision pour répondre aux aspirations documentaires d’une société qui a changé en profondeur. Les anciens médias eux-mêmes élargissent leur vocation en devenant des « industries de la mémoire », par l’archivage numérique continu et public de leur production. Les nouveaux venus, comme Apple, Google ou Facebook, privilégient chacun une dimension différente du document pour prendre une position dominante dans la construction d’un « néodocument ».
Puisant ses références dans différentes disciplines et s’appuyant sur le travail d’un réseau de chercheurs francophones sur le document numérique, ce livre ouvre plus largement les possibilités d’interprétation du Web et propose à ses acteurs indépendants de devenir des « architectes de l’information » pour contrer l’hégémonie menaçante des géants de la Toile.

A relire le billet que j'avais fait à l'époque. J'espère que nous retrouverons Jean-Michel sur le web pour ses analyses toujours éclairantes.


Herman Melville : lire Moby Dick au format numérique ?

MelvilleJe poursuis cette semaine mon périple dans le roman américain. Un bon rythme de croisière. Après Vonnegut, Hemingway, Salinger, Fitzgerald, King, Fante, Cain, Dreiser, Steinbeck, Bradbury, Cooper, 12ème livre, l'un de mes préférés je dois dire, que j'ai déjà lu plusieurs fois: Moby Dick de Herman Melville. Au moment de le commencer à nouveau, je vous donne le fruit de mes réflexions. Imprimé ou numérique?

Moby Dick a été l'objet de 5 traductions en français:

  • 1941 : traduction de Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono, Gallimard. Folio Classique n°2852, 1996. Cette version n'est pas disponible au format numérique.
  • 1954 : traduction d'Armel Guerne, Éditions du Sagittaire ; rééd. Club Français du Livre en 1955 et 1964. Rééditions : Pocket en 1981, 1987, 1999 ; Phébus en 2005, 2007 ; Libretto en 2011. Cette version est disponible au format numérique, prix malheureusement bien cher à 14,99€.
  • 1967 : traduction de Georges Saint-Marnier, Éditions Walter Beckers, Kapellen-Anvers, en 2 vol. Jamais rééditée.
  • 1970 : traduction de Henriette Guex-Rolle, Garnier-Flammarion, collection GF, no 236. Édito-Service, Genève, collection Les Classiques Immortels, 1970 ; rééd. cercle du bibliophile, collection Les livres qui ont fait le monde, 1970 ; rééd., coll. « GF », no 546, Flammarion, 1989, 1998, 2012. Cette version n'est pas disponible au format numérique. [PS: Elle est disponible depuis janvier 2020.]
  • 2006 : traduction de Phlippe Jaworski, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard. Cette version n'est pas disponible au format numérique.

Pas trop le choix donc. Le site québecois EbooksGratuits proposait depuis 2007 une version soigneusement numérisée et relue. Depuis septembre 2013, elle n'est plus disponible suite à une mise en demeure de l'éditeur Flammarion. Vous trouverez une version vendue sur tous les sites, de l'éditeur numérique Culture Commune au prix de 1,99€. Elle est même proposée en prêt pour les bibliothèques, par exemple à la Bibliothèque numérique de Paris. Après vérification, cette version est bien celle des Editions Flammarion, la traduction de Henriette Guex-Rolle. Interdite par l'éditeur dans sa version gratuite, ignorée par l'éditeur dans sa version pillée et payante dans toutes les librairies. Cherchez l'erreur...

Il semblerait que la première traduction qui entrera dans le domaine public est celle de Giono, Jacques et Smith, les traducteurs respectivement décédés en 1970 et 1961, date inconnue pour Joan Smith. Armel Guerne est décédé en 1980, Henriette Guex-Rolle en 1993. A lire un excellent article sur ces traductions sur Palimpsestes.

Personnellement j'ai déjà lu les traductions de Giono et Guerne dans des versions imprimées. Ma préférée celle de Guerne. Souhaitant absolument le lire cette fois-ci au format numérique et ne comptant pas racheter la version de Guerne à un tel prix, j'opte pour la traduction de Flammarion. Tant que la version pillée et payante sera disponible en bibliothèque sur les deniers du contribuable, je me ferais un plaisir de vous envoyer discrètement la version numérisée par Ebooks Libres et Gratuits.

PS: J'ai jeté l'éponge au bout d'une cinquantaire de pages. Je n'irais pas au-delà. Cette traduction de Henriette Guex-Rolle ne me convient pas, absolument repoussoir. Sans doute un travail fidèle, à la lettre, mais aucune fluidité dans la langue, on revient en arrière constamment. Aucun souffle dans ce texte. Je vais m'épargner ce calvaire et j'ai repris la magnifique traduction de Guerne dans la version imprimée. Je vous la conseille absolument pour lire Moby Dick, celle de Libretto donc.


Prix Wepler 2017 : une première sélection

WeplerLa sélection du Prix Wepler 2017 a été dévoilé hier. 13 livres proposés, 1 seul qui se trouve sur la liste des Goncourt et Renaudot. Même si Gallimard est beaucoup représenté avec 3 livres (avec de plus d'autres maisons satellites), l'ouverture est donné à de nombreux "petits éditeurs". Six de ces livres sont des premiers romans. Cela fait grand bien. On rappelera que la grande originalité du Prix Wepler est de se reposer sur un jury tournant chaque année, ouvrant sans doute beaucoup moins la porte aux retours d'ascenseurs de toute sorte. Je ne crois pas aux théories de complots, en revanche je suis toujours aussi sceptique sur les "arrangements". Je vous conseille de recroiser les titres de ces livres avec les tables et les petits mots des libraires, vous approcherez sans doute une juste évaluation des premiers bons livres de cette rentrée littéraire. Pour ma part, une petite pause dans mes livres américains (j'ai pris un peu d'avance sur mon rythme de croisière), je me prend au jeu et commence à prendre quelques livres de cette sélection. Je serais ravi d'avoir vos premiers retours sur cette rentrée littéraire. Voici la sélection Wepler:

  • Michèle Audin, Comme une rivière bleue, Paris 1871 (L’Arbalète / Gallimard)
  • Joël Baqué, La fonte des glaces (P.O.L)
  • Lutz Bassmann, Black Village (Verdier)
  • Jean-François Billeter, Une rencontre à Pékin/Une autre Aurélia (Allia)
  • Yves Flank, Transport (L’Antilope)
  • Anne Godard, Une chance folle (Minuit)
  • Yannick Haenel, Tiens ferme ta couronne (Gallimard)
  • Jimmy Lévy, Petites reines (Le Cherche midi)
  • Julie Mazzieri, La Bosco (Editions Corti)
  • Ariane Monnier, Le presbytère (JC Lattès)
  • Gaël Octavia, La fin de Mame baby (Continents noirs/Gallimard)
  • Guillaume Poix, Les fils conducteurs (Verticales)
  • Thomas Vinau, Le camp des autres (Alma éditeur)

Goncourt et Renaudot, premières listes

LoterieLes premières listes des Prix Goncourt et Renaudot sont tombées depuis quelques jours. 15 romans pour la première, 17 pour la deuxième, soit 27 livres au total (5 livres font le doublé). Trois livres seulement sont proposés sans DRM, ceux de Marie-Hélène Lafon "Nos vies" chez Buchet-Chastel, de Philippe Jaenada "La Serpe" chez Julliard et de Yves Ravez "Trois jours chez ma tante" chez Minuit. Vous pourrez les partager avec vos proches. A suivre le blog de Pierre Maury qui suit attentivement l'évolution de ces prix littéraires et l'incontournable Bibliosurf qui compile les critiques au fur et à mesure des parutions.


Le Dernier des Mohicans : nouvelle traduction chez Gallmeister

CooperEvénement de ce mois d'août sur les tables et dans vos liseuses. Une nouvelle traduction du Dernier des Mohicans de James Fenimore Cooper. La mention avait été signalé à l'arrivée de François Guérif chez Gallmeister au printemps dernier. "L'éditeur François Guérif a rejoint l'équipe de Gallmeister pour y apporter de nouveaux projets. Son premier projet sera la publication d'une nouvelle traduction du Dernier des Mohicans, en septembre 2017." Le livre vient de paraître dans la collection Totem poche. Cette traduction a été réalisé par François Happe. Version numérique, seul petit regret, que Gallmeister ne rejoigne pas les éditeurs indépendants qui se sont débarassés des DRM. Inutile de vous dire que ce livre rejoint ma sélection américaine et que je l'attaque après Steinbeck en cette fin de semaine.

"Il est temps de rendre à James Fenimore Cooper, ce père fondateur, l’importance qui lui revient." FRANCOIS GUÉRIF


Le roman américain : une année de lecture

UsaUn grand voyage dans le roman américain. Longtemps que l'idée me trotte dans la tête. Une année entière de lecture consacrée au meilleur du roman américain. Rien qu'à cela. Depuis quelques mois je me suis mis à la tâche pour regrouper une bibliothèque idéale au format numérique. Compliqué, beaucoup de titres manquent à l'appel chez les éditeurs. On fera avec les numérisations heureusement disponibles sur le web et l'imprimé bien sûr. Avec l'aide de quelques proches passionnés de lectures, nous avons cherché au travers de nos souvenirs, de sélections et de nos bibliothèques respectives. Les discussions ont été riches, je les en remercie, ils se reconnaîtront. Un seul livre par auteur, le choix a été quelquefois difficile.

A l'arrivée, c'est prêt. Des classiques incontournables, des livres contemporains, du noir, du fantastique, de la science-fiction, etc. Subjectif pour certains sans doute, mais un sacré choix. 80 livres au total. Pourquoi 80? Un bon ratio, avec certains pavés dans cette liste, je n'aurais pas trop d'un an, c'est sûr. Jusqu'à août l'année prochaine, 400 jours, 5 par mois en moyenne à relire pour beaucoup bien sûr. De Abattoir 5 de Kurt Vonnegut à Water Music de T.C. Boyle. Plutôt que de proposer des billets sur le blog, j'ai choisi de construire une liste plus pratique et complète sur l'excellent site Babelio. Vous lirez mes petites critiques au fil de l'eau. J'espère que cela vous donnera des idées de lectures. Si vous pensez qu'il en manque quelques-uns (ou qu'un titre d'un auteur serait plus à sa place qu'un autre), faites-moi signe, il sera toujours temps de compléter cette liste à 100 livres. Sans modération, Go to America!

PS: en tenant compte déjà de vos retours, quelques changements de titres, des ajouts, j'ai finalement arrêté ma sélection à 101 titres, près de 40.000 pages au total. 89 en numérique, 12 en imprimé, il me faudra sans doute quelques mois supplémentaires, le voyage un peu plus long que prévu nous verrons bien. Cette sélection reste bien sûr ouverte à la discussion et peut être modifié au long cours, n'hésitez pas.

La liste complète ci-dessous :

1 Abattoir 5 Vonnegut
2 L'Ange exilé Wolfe
3 L'Atrappe-cœurs Salinger
4 Au grain d'Amérique Williams
5 Au-dessous du volcan Lowry
6 Autant en emporte le vent Mitchell
7 Les Aventures d'Huckleberry Finn Twain
8 Babbitt Lewis
9 Beloved Morrison
10 Black boy Wright
11 Brights lights, big city Mcinerney
12 Le Bruit et la fureur Faulkner
13 Le Bûcher des vanités Wolfe
14 La Case de l'Oncle Tom Beecher Stowe
15 Catch 22 Heller
16 Cauchemar Goodis
17 Le Centaure Updike
18 Le Chant du bourreau Mailer
19 Le Choix de Sophie Styron
20 Chroniques de San Francisco Maupin
21 Les Chutes Oates
22 Le Cœur est un chasseur solitaire McCullers
23 La Conjuration des imbéciles Kennedy Toole
24 Les Corrections Franzen
25 Le Couperet Westlake
26 Le Dahlia noir Ellroy
27 Dalva Harrison
28 De sang-froid Capote
29 Le Déclin de l'empire Whiting Russo
30 Demande à la poussière Fante
31 Le Démon dans ma peau Thompson
32 Le Dernier baiser Crumley
33 Le Dernier des mohicans Cooper
34 Le Diable, tout le temps Ray Pollock
35 Ethan Frome Wharton
36 Les Extraordinaires aventures de Kavalier et Clay Chabon
37 Le Facteur sonne toujours deux fois M.Cain
38 Fahrenheit 451 Bradbury
39 Falconer Cheever
40 Le Festin nu Burroughs
41 Fight Club Palahniuk
42 Des fleurs pour Algernon Keyes
43 Les Forbans de Cuba Simmons
44 Les Foudroyés Harding
45 Gatsby le magnifique Scott Fitzgerald
46 Gothique charpentier Gaddis
47 Le Grand sommeil Chandler
48 Herzog Bellow
49 Les Heures Cunningham
50 Histoires extraordinaires Poe
51 L'Incendie de Los Angeles West
52 Independance Ford
53 Journal d'un vieux dégueulasse Bukowski
54 La Jungle Sinclair
55 Là où dansent les morts Hillerman
56 Last exit to brooklyn Selby
57 La Lettre écarlate Hawthorne
58 Lolita Nabokov
59 Lunar Park Easton Ellis
60 Le Magicien d'Oz Baum
61 Le Maître des illusions Tartt
62 Manhattan Transfer Dos Passos
63 Martiens, go home ! Brown
64 Martin Eden London
65 Middlesex Eugenides
66 Moby Dick Melville
67 La Moisson rouge Hammett
68 Le Monde selon Garp Irving
69 Les Montagnes hallucinées Lovecraft
70 Moon Palace Auster
71 Le Musée de l'Inhumanité Gass
72 Mystic River Lehane
73 Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur Lee
74 L'Oiseau du bon dieu McBride
75 Outremonde DeLillo
76 Pastorale américaine Roth
77 La Pêche à la truite en Amérique Brautigan
78 Le Poète Connelly
79 Des putes pour Gloria Vollmann
80 Qu'avons-nous fait de nos rêves ? Egan
81 Les Raisins de la colère Steinbeck
82 La Reine des pommes Himes
83 Rien dans les poches Fante
84 La Route McCarthy
85 Le Seigneur des porcheries Egolf
86 Serena Rash
87 Shining King
88 Sous le règne de Bone Banks
89 Sur la route Kerouac
90 Le Temps où nous chantions Powers
91 Le Tour d'écrou James
92 Tous les hommes du roi Warren
93 Tout est illuminé Foer
94 Une tragédie américaine Dreiser
95 Tropique du Cancer Miller
96 Ubik Dick
97 Las Vegas parano Thompson
98 Vente à la criée du lot 49 Pynchon
99 Le Vieil homme et la mer Hemingway
100 Walden Thoreau
101 Water Music Boyle

 


Notre liberté plus par les livres que par le web

CrouzetC'était fin novembre, j'étais passé à côté, milles excuses. En observateur attentif du livre comme du web, Thierry Crouzet nous livre sur son blog "12 bonnes raisons d'aimer plus les livres que le web". Le format numérique du livre compris, à condition bien sûr que celui-ci en prenne le même chemin et ce n'est pas gagné du tout quand on voit le camembert actuel du marché du livre numérique. Je partage les convictions de Thierry.


Dimitri Bortnikov : Face au Styx, l'évènement de cette rentrée littéraire

BortnikovC'est le livre de cette rentrée littéraire de janvier et j'espère bien qu'il ne passera pas inaperçu. Les Editions du Seuil, Noir sur Blanc, Furioso et Allia lui avaient déjà ouverts leurs portes depuis une douzaine d'années. C'est désormais Rivages la bien-nommée qui a publié en ce début d'année "Face au Styx" de Dimitri Bortnikov. "Le fabuleux parcours - riche, vivant, et passionné - d’un jeune Russe dans le Paris d’aujourd’hui. Au fil de ses rencontres et de la solitude de ses déambulations se dessine une fresque hallucinée projetée sur le mur de la condition humaine. Maquereaux, marquises, écrivains, chats et chiens, tsars, grand-père combattant de trois guerres, femmes et hommes, enfants, bêtes venus de l’autre côté du Styx, tous entrent dans cette danse, farandole moderne des âmes tragiques et drôlatiques qui tourbillonne de Paris jusqu’au pôle Nord, de Saint-Peterbourg jusqu’à la grande steppe tel un ouragan qui déracinerait les dents du dragon du passé et sèmerait ceux à venir… Un grand roman russe à la Dostoïevski écrit directement en français." Eh bien, la 4ème n'est pas de la réclame trompeuse comme il y en a tant. C'est pas pour nous bourrer le mou. J'ai terminé la lecture de ce roman torrentiel, un ours, l'ours d'un ruskov des bords de la Volga exilé chez nous parce qu'il ne pouvait pas aller plus loin à l'Ouest. Longtemps que je suis ce bougre d'écrivain qui se coltine avec la langue. La russe d'abord avec ses premiers livres, puis la nôtre, c'est son deuxième écrit en français. Quel livre, mon année est faite. Pas moins de 749 pages. Une incroyable galerie de personnages, entre humour et tragédie, entre rigodon et trépas. En fait de Styx, Bortnikov nous plonge littéralement dans sa lessiveuse, ça cogne durement. Gare à la gaffe de Charon... Mais on ne lache rien du tout. La langue est riche, la syntaxe chahutée. Il y a du Céline de Guignol's Band dans l'aventure. Un seul passage en page 438 :

"Tout était compté. mon temps était compté, et mon âme était pesé. ha ! enfin l'ange a pesé mon âme ! oui, sur le pèse-lapin le plus juste. Dimitrius ! faut que tu manges, même une croquette, mais mange ! tu ne bouffes que des visions, toi ! bide aux visions, toi ! il fallait que je rentre, ça oui, mais je me suis aperçu que je ne reconnaissais plus rien autour ! ni à gauche, ni en bas ! et pourtant je connaissais bien ce quartier ! et je m'y suis perdu ! en gargouille en vadrouille j'errais, et voilà - perdu dans la doublure de ce manteau pourri ! Saint-Ouen... Mais je sais qui je suis, moi ! nom et prénom, et tout ! qu'il y a un cimetière, à trois pas de ma piaule ! cimetière parisien ! mais je tourne, tourne et enfin - pattes molles je tombe tête au mur ! ouf ! le cimetière ! j'ai jamais été aussi content de retrouver un cimetière, moi ! maintenant - c'est pas loin de chez moi, à une cigarette de ces murs calmes ! de ces gros arbres qui me regardent comme mes parents d'une photo... Dimitrius ! respire et rentre ! tout doux, en limace ! et mange."

Commencez à lire le début chez Feedbooks (download a preview) qui nous propose les trois premiers chapitres, les 83 premières pages -pas moins-, non vous ne rêvez pas, de quoi vous faire une sérieuse idée du bouquin. Sur vos liseuses, vos smartphones, partout. Merci à l'éditeur. Allez, plonger dans le Styx de Bortnikov, vous n'en sortirez pas indemne, pour longtemps...


Editions du Sonneur : Ma découverte de l'Amérique de Vladimir Maïakovski

MaiakovskiUne belle parution cette semaine aux Editions du Sonneur. Celle de Ma découverte de l'Amérique de Vladimir Maïakovski, le grand poète futuriste russe. "A travers le récit d'un voyage sur le continent américain. Maïakovski y déploie un large spectre stylistique, qui va de la gouaille à la solennité, pour louer cette Amérique industrialisée des années 1920, sa modernité et sa créativité, chères au futurisme. Il n’en décrie pas moins les injustices sociales engendrées par un capitalisme insensible. Le lecteur découvrira ici le talent de prosateur de l’un des plus grands poètes russes du XXe siècle."
Publié en 1926 en Russie, ce texte n’avait jamais été édité dans son intégralité en français.

L'occasion de signaler que Les Editions du Sonneur, créées en 2005, proposent un large catalogue numérique de leurs productions, dans leurs deux collections principales La Grande et La Petite collection. Tous les livres sont proposés sans DRM chez les libraires indépendants.