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La gratuité est-elle l'avenir du livre?

    Vous vous rappelez de la fameuse Longue Traîne, cette théorie développée par Chris Anderson qui mettait le doigt sur l'importance des titres à faible rotation et leurs impacts significatifs sur les ventes totales. Fi des bests-sellers, l'avenir du numérique est dans les fonds de catalogues. Eh bien, il récidive maintenant avec un nouveau crédo, rien de moins que "La gratuité est l'avenir de l'économie" (via Nonfiction et Affordance). Déclinaison moderne du "aujourd'hui on rase gratis". J'ai essayé de réfléchir aux différents modèles évoqués dans l'article: freemium, subvention croisée, coût marginal zéro, labor-exchange, économie du don... tout un programme...
    Et je ne vois rien de très probant pour nos livres. Et vous?
    Nous donner les livres électroniques sous réserve d'acheter un certain nombre d'ouvrages par an? Bientôt une telle proposition pour le Kindle? J'avais déjà parlé il y a quelques temps d'une KillerApplication avec un abonnement mensuel.
    Aussi les bonnes vieilles recettes classiques (que nous avons su d'ailleurs préserver pour nos livres en papier), des publicités intercallées dans les pages et des livres entièrement financés par quelques groupes industriels... Les lecteurs sont-ils prêts à sauter le pas? Transformer les livres en magazines? Assurément non. Sur les Echos sur l'Iliad, les petits bandeaux récurrents, dont je dois dire que je ne fais même plus attention (ne le dites pas aux annonceurs). Mais est-ce que cette publicité va financer le système entier? Philippe Janet, le rédacteur des Echos, avait d'ailleurs expliqué à l'époque que c'était très marginal pour l'instant. Qu'en sera-t-il de nouveaux modèles pour la presse quotidienne?
    En finissant la lecture de tout cela, je ne peux pas m'empêcher de remplacer le mot "gratuité" par le mot "vol" qui lui est quand même intimement proche sur internet... C'est en effet un sacré avenir qu'il nous promet, ce Chris Anderson, nul doute que le débat va s'étendre. Voilà qui va sans doute aussi continuer de rassurer les auteurs et les éditeurs dans leur recherche de modèles économiques...

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