Le papier remplaçable
05 février 2009
Repéré sur le blog de Léo Scheer, ses propres réflexions sur le livre électronique, qui font échos bien évidemment à la mise en ligne des manuscrits qu'il reçoit et qui trouvent une forme papier :
"Le livre papier "indépassable", je ne l'entends que comme "objet technique". Pour le
moment je ne vois pas venir mieux que le livre papier imprimé. J'ai
essayé les autres quelques temps, je m'en suis vite lassé. Par contre,
je suis impressionné par la masse et la qualité croissantes de ce qui
est offert à lire sur un ordinateur connecté. Si je compare le passage
du CD audio au ipod à celui du livre au ebook, je suis frappé par la
différence de "bénéfice" pour le consommateur. Il semble évident que le
CD est un objet technique totalement "dépassable" par le téléchargement
sur un ipod, son remplacement est logique. Le ebook est lui un objet
totalement archaïque par la mauvaise qualité du service qu'il propose
(lecture) par son ergonomie artificielle, il représente une régression
par rapport au livre et surtout par rapport à l'ordinateur dont il est
une version limitée et appauvrie.
Moi, je vous chipoterais plutôt sur "remplacer": ce n'est pas l'enjeu.
Ce n'est pas le livre qui est à remplacer avec le développement du
numérique mais l'utilisation archaïque du papier, des imprimantes, des
photocopieurs pour une production de documents qui ne sont pas des
livres (manuscrits, SP, épreuves etc...). Si vous voyez les 3.000
manuscrits papier déferler sur les étagères des Editions Léo Scheer chaque année, que
vous vous dites que chacun a été envoyé à une vingtaine de maisons
d'édition, quand vous voyez les 200 photocopies d'épreuves qu'il faut
pour alimenter les représentants, les libraires et les journalistes au
moment du lancement d'un livre, là, vous vous dites qu'il y a peut-être
quelque chose de remplaçable."
PS: Je vous conseille le premier roman "La Chambre" de Jean-Clet Martin à paraître le 18 février, entre les deux versions ici et ici, vous choisirez.