Jisui, ils n'y sont pas
29 septembre 2010
Suite au récent BookCamp3 la semaine dernière, à signaler sur LaFeuille un long article consacré à ces afficionados qui scannent leurs livres pour pouvoir en disposer en version numérique. C'est le Jisui, terme japonais qui commence à se répendre sur la pratique. Entre 3 à 4 heures avec des scanns à plat et 15mn pour des scanns à chargeurs. Rajouter 20mn pour un passage à l'OCR puis le travail de structuration lui-même pour obtenir un fichier correct. Et la relecture pour chasser les coquilles. Bref, un sacerdoce, mais rien ne les arrête...
"La communauté est active. Elle partage et améliore sans cesse ses macros. Calibre est mis à jour en moyenne toutes les 2 semaines. Elle est parfois plus attentive que les auteurs et éditeurs à leurs erreurs, repérant ainsi dans un même livre un pistolet qui se transforme en carabine d’une page à l’autre. L’édition à du mal à savoir intégrer les corrections postimpression. Combien de livres de poches, même parmi les classiques, comportent encore des fautes reproduites d’édition en édition, parfois depuis des dizaines d’années, alors que celles-ci ont surement été signalées aux éditeurs de multiple fois (Quoi que? Quels éditeurs ont mis en place des dispositifs de retour et d’intégration des erreurs sur les livres qu’ils publient?).
Bastien reconnait avoir scanné entre 50 et 100 livres, mais il estime avoir accompli un travail complet sur seulement une dizaine de titres. Car la relecture c’est du travail et qu’il y a peu d’outils permettant de faire ce travail de manière collaborative. Il estime que si des particuliers peuvent avoir de meilleurs rendus que les professionnels, cela signifie que de petits éditeurs peuvent aussi utiliser ces techniques. C’est juste quelques heures de travail. Le support numérique n’est pas réservé à des professionnels ou à de grosses entreprises."
Les éditeurs présents dans la salle auront sans doute esquissé un sourire sur la méconnaisance de leur travail, beaucoup moins sans doute des échanges sur les réseaux. Au fait, le dernier Houellebecq vient d'apparaître sur les sites peer-to-peer, moins de trois semaines seulement après sa sortie. On est dans la norme que donnait Eyrolles au printemps dernier. Et ce, dans une excellente version d'ailleurs. Rappelons qu'il n'est toujours pas en vente par l'éditeur. Un jeu de chasse à la souris qui ne fait que commencer. Le Jisui est là, les éditeurs n'y sont pas.