Centre National du Livre : subvention pour plateformes de diffusion
654...

Le livre imprimé est-il condamné?

Telegraph Un article beaucoup commenté la semaine dernière, c'est dans le quotidien britannique TheTelegraph de la part de Shane Richmond, responsable de la rubrique Technologies. Il estime que le livre imprimé est condamné à terme et donne des arguments. Je me suis permis de traduire l'article dans son intégralité:

"Il y a deux semaines, j'ai parlé à un important dirigeant d'une société de la Silicon Valley. Nous avons parlé des médias numériques et en passant il a mentionné les livres numériques. «Je doute que ma fille n'achète jamais un livre physique», at-il dit. Sa fille a neuf ans.

Plus tard, j'ai pensé à ma propre fille de deux ans. Elle a déjà beaucoup de livres mais ils ont tous été achetés pour elle par les adultes, évidemment. Quand elle aura son propre argent de poche ira t'elle acheter un livre imprimé? Au début, j'étais sûr qu'elle le fera. Notre maison est pleine de livres et elle aime les explorer. Mais plus j'y pense, moins j'en suis sûr.

La semaine dernière, Penguin a annoncé que les ventes numériques représentent maintenant 14% de son activité totale. John Markinson, président Penguin et chef de la direction, a décrit les six premiers mois de cette année, comme «un tournant pour les éditeurs et les détaillants de livres".

14% du marché c'est encore petit mais c'est en pleine croissance. Les livres imprimés sont condamnés, et voici pourquoi:

J'ai suivi la confrontation entre les ebooks et les livres imprimés depuis les deux dernières années. J'ai lu des ebooks sur un Sony Reader, le Kindle d'Amazon et sur un iPad. J'aime toujours les livres imprimés, j'aime leur conception, j'aime la façon dont nous les ressentons et j'ai beaucoup de plaisir à parcourir une étagère bien garnie de livres.

Cependant, j'ai remarqué que je suis plus frustré lors de la lecture de livres imprimés parce qu'ils n'ont pas de fonction de recherche. Avec un ebook, je peux rechercher rapidement dans le texte pour me rappeler un personnage, ou relire un passage particulier. Il est également beaucoup plus facile d'annoter et de mettre en évidence sur un ebook. Je n'ai jamais aimé annoter de livres imprimés. On se dit que l'on va les abimer. L'annotation d'un ebook, cependant, ne fait qu'ajouter une couche sur un fichier numérique. Elle peut disparaître si je le veux.

Il y a d'autres avantages à des ebooks aussi, celui de transporter beaucoup de livres avec soi sur un petit appareil, la possibilité de télécharger un nouveau livre en quelques secondes, mais c'est la recherche et l'annotation qui je pense sont les fonctions "tueuses".

C'est toujours la facilité qui nous fait migrer d'un support analogique vers le numérique. Je sais que certaines personnes ne jurent que par les disques vinyls et résistent obstinément à passer au CD. Nous savons tous qu'un MP3 offre une qualité sonore inférieure par rapport à un CD et pourtant la plupart d'entre nous ont changé. Presque tout le monde va vous dire qu'ils aiment une photographie bien imprimée, et pourtant la majorité d'entre nous maintenant prennons des photos sur un téléphone mobile et ne les imprimerons jamais.

C'est l'aspect pratique qui attire les gens vers les ebooks et c'est ce qui va tuer les livres imprimés. Ou, s'ils ne vont pas les tuer, de les réduire à l'état même de minorité comme les amateurs de vinyls maintenant.

La génération de ma fille va probablement avoir des manuels en version numérique. Ils ne seront jamais écornés, vandalisés, périmés, à devoir partager à plusieurs. Cette génération aimera les livres qui sont enrichis avec de la vidéo, des graphiques interactifs et des galeries de photos. Et ils verront ces choses comme étant la norme. Les livres imprimés seront des reliques étranges de la génération de leurs parents. Ils pourront apprécier leur forme, mais ils vont les approcher comme fondamentalement moins pratiques. Et le pratique gagne toujours à la fin." (via Teleread).

A croiser avec mon billet sur la situation du poche, qui a été repris par Owni la semaine dernière.

Commentaires