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Zéro chance, c'est zéro

Pas tirer sur l'ambulance

AmbulanceJe voulais revenir sur le pitoyable article "Livre Numérique: pourquoi la France résiste?" dans le NouvelObs de la semaine dernière. Une enquête? Un ramassis de clichés passéistes sur le thème le livre objet parfait, les libraires sourds, l'iPad c'est trop lourd, etc. Dans NotreTemps à la limite mais dans le NouvelObs et ses suppléments High-Tech, on rève. Bref, j'affutais ma plume. Et puis ce matin, l'excellent billet de Daniel Garcia sur le site LivresHebdo "Pourquoi le NouvelObs résiste t-il?", tout est dit, extrait:

"Il y a quelque abus de langage journalistique (pour parler poliment) à appeler «enquête» un papier d'opinion -en l'occurrence une opinion passéiste, truffée de mauvaise foi, de contradictions et d'approximations fantaisistes, avec en prime un petit côté rance dont je ne m'explique décidément pas la présence dans l'Obs: à deux reprises, en effet, la Loi Lang y est bassement attaquée.
Pour appuyer son propos abêtissant, Jacques Drillon a trouvé des libraires qui assurent que le numérique «n'assure qu'une part à peine quantifiable de leurs ventes (0,01%)» et des éditeurs convaincus que si le numérique devait finir par prendre, «cela serait dû moins à l'objet tablette qu'à la fantastique puissance marketing des grands groupes, capables de vous suggérer vos achats». Rien que ça!
Rappelons qu'il y a seulement dix ans (c'était hier, et c'était il y a une éternité), il se trouvait une majorité de professionnels de la profession pour vous faire remarquer, avec un rien de condescendance, «que la vente de livres par Internet était anecdotique». Aujourd'hui, en France, il se vend à peu près un livre sur dix par Internet, et il ne faudra pas attendre dix autres années pour que ce chiffre soit doublé. Mais passons, ce n'est pas le sujet.
Les tablettes, à en croire Jacques Drillon, sont «chères», «lourdes» et mal commodes: «On attrape des crampes» (sic). Autrement dit, le consommateur qui se laisse abuser par «la puissance marketing des grands groupes» ne serait donc pas seulement mouton, il serait franchement con. Enfin, le Français un peu moins que les anglo-saxons, si l'on en croit Drillon, puisque «dans un TGV ou un avion, personne ne lit sur tablette». C'est à se demander si Jacques Drillon est monté dans un avion d'Air France depuis l'époque des Caravelles."

Bravo Daniel, je ne vais pas tirer en plus sur l'ambulance...

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