Cinq ans après la sortie de l'iPad (avril 2010), c'est le moment de faire un point sur les livres enrichis. Ce sera l'objet d'une journée d'étude "Livres enrichis: enjeux de création, de réception et de médiation" organisée le 4 juin prochain par le CELLAM (Centre d'Etudes des Littératures et Langues Anciennes et Modernes) à Rennes. Tous les détails ici. Alors que le catalogue français de livres numériques va bientôt atteindre le cap des 200.000 titres (fin d'année), combien de livres enrichis sont disponibles en France? Entre applications et livres numériques enrichis, la difficulté est grande d'en faire un relevé précis. 100, 200, 400? Plus? Même les éditeurs les plus volontaristes, je pense à Albin Michel, Fleurus, Gallimard, qui avaient initiés des collections depuis 2010, peinent à développer de nouveaux titres. Si tous ces projets avaient valeur de prototypes à l'époque, les phases de création de catalogues sont encore en attente. Enrichissements couteux, formats non-stabilisés, ventes décevantes, le marché du livre enrichi cinq ans après pose encore bien des interrogations pour les éditeurs. Alors que les ventes de smartphones et de tablettes n'ont jamais été aussi importantes, ce n'est pas le moindre des paradoxes que le livre enrichi ne se développe pas. Est-ce que ce sont les supports qui sont en cause, les modèles économiques tirés vers les prix bas et la gratuité, la concurrence avec le web, les aspects marketing avec les boutiques de présentation, la médiation autour de ces livres, les formes d'enrichissements elles-mêmes avec une vraie valeur ajoutée? Un peu de tout cela? Pourquoi la réception par les lecteurs peine autant à venir? Cinq ans après l'enthousiasme marchand de Steve Jobs, force est de constater que les choses sont plus compliquées que prévues...
PS: intéressant de réécouter cette émission sur BFMTV. "iPad, nouvel eldorado de l'édition?".