Apple : la Cour suprême confirme le cartel des ebooks
08 mars 2016
"Amazon s'est planté. Il a payé le prix fort pour certains livres et s'est mis à les vendre moins cher, à 9,99$. Les éditeurs détestaient cette pratique: ils se disent que cela ruinent leurs chances de vendre leurs éditions reliées à 28$. Donc, avant l'entrée en scène d'Apple, certains éditeurs avaient déjà commencer à retirer leurs livres d'Amazon. Alors nous leur avons dit de fixer leurs propres prix et de nous donner 30%. Oui, le consommateur paierait un peu plus, mais c'est ce qu'ils voulaient de toute façon. Mais on leur a aussi demandé des garanties: si n'importe qui d'autres vendait le même livre moins cher, on était en droit de s'aligner. Alors ils sont allés chez Amazon et ont exigé le même contrat, sinon ils ne faisaient plus affaire avec eux. Apple n'était pas le premier sur le marché. Etant donné la situation, le mieux pour nous était d'agir vite et de trouver le bon levier pour rafler la mise".
Ainsi s'exprimait Steve Jobs, le PDG d'Apple, dans sa biographie en 2011 (p.569 de la version française). Le "bon levier pour rafler la mise" était bien un cartel et vient aujourd'hui d'être définitivement jugé par La Cour suprême des Etats-Unis qui n'a pas retenu la demande de pourvoi formulée par Apple dans le procès intenté en 2012 à propos du prix des livres numériques. Apple n'a plus aucun recours dans le procès intenté par le ministère américain de la justice, qui avait accusé le constructeur informatique d'avoir fomenté une entente sur le prix des livres numériques aux Etats-Unis, lors du lancement de l'iPad en janvier 2010. Apple devra bien régler 400M€ aux acheteurs de livres numériques identifiés sur la période concernée et éligibles dans le cadre d'une action collective. Il faut aussi y ajouter 50M€ de frais d'avocats. Fin du feuilleton donc pour Apple avec des groupes d'éditions américains qui étaient déjà passé à la caisse depuis longtemps (via Livres-Hebdo).