L'expression est tirée de cette vidéo de démonstration du dernier Nokia N95-8G. Le N95 est sans aucun doute le plus bel exemple de la fameuse
convergence tant promise depuis des années. Véritable bestseller malgré
son prix élevé, Nokia propose aujourd'hui, quelques mois après sa
sortie, une nouvelle version boostée qui devient la référence
en la matière. Principales différences, la mémoire passe de 4Go
à 8Go et l'écran QVGA passe de 2,6 à 2,8 pouces. D'après les testeurs de GénérationPhoneHouse ils ne lui voient aucun défaut, rien de rien, c'est vous dire. On approche de l'objet-ultime multimédia, sorte de couteau-suisse à tout faire, c'est vrai que c'est très impressionnant. Alors, vous me direz, qu'est-ce que ça fait sur Aldus, ce bidule? En fait, hier soir, je lisais l'excellent petit compte-rendu de Julie Jammot pour M21 sur la
Foire
du livre de Francfort et notamment les propos de Corinne Quentin, directrice du Bureau des
copyrights français, extrèmement négatifs envers les nouveaux livres électroniques. Selon elle, "les e-books vont marcher,
mais sur les téléphones portables, dont les écrans gagnent en taille à
chaque nouvelle génération". Ouais, pourquoi pas... Mais alors, cette histoire de format, est-ce que tous les autres médias vont être obligés de "subir" la présence du média-imprimé? Même si l'on fait abstraction de la technologie de l'écran qui ne se prête pas trop à la lecture (vous me parlerez du modèle japonais), c'est vrai que quand j'écoute nos deux commentateurs, s'ils se réjouissent d'un écran un peu plus grand sur leur portable préféré, est-ce qu'ils ont vraiment envie d'un objet deux fois, voir trois plus grand? Franchement, quand je les vois manier avec délectation l'objet au creux de la main, je crois vraiment pas. Ce qui est bien dans le couteau-suisse, c'est que même s'il est suisse, ça reste quand même un couteau. Pas un hâchoir... Et l'avenir du hâchoir-suisse... Alors, cette question, est-ce que le développement du livre numérique passe forcément par l'intégration dans le couteau en question, ou est-ce que le livre électronique a une voie différente, un futur qui lui est propre à mi-chemin entre le téléphone portable et l'ordinateur portable? Bon, vous me direz, il y a la solution de l'enrouler (l'écran vénitien), mais même enroulé, le média-imprimé va prendre une place formidable dans le machin, bien envahissant le petit frère! A titre personnel, je pense que le livre électronique a un destin propre car il est vraiment trop différent de ses petits frères numériques bien plus "puissants" et à ce titre, il n'imposera rien du tout. Manquerais plus que ça... Et vous? vous en pensez quoi?