Chroniques de lecture - 12
27 mars 2011
De bon matin, la nouvelle livraison dominicale qui va bien...
Cordialement, Thierry
Le bal de Sceaux de Balzac
téléchargé sur http://efele.net/ebooks/balzac/
(buffet à volonté, c’est gratuit !)
Oui, oui, oui, je sais, encore et toujours Balzac! Ami lecteur, vous allez en souper du Balzac! Au moins une fois par mois!
Vous n’y couperez pas!
J’insiste. Il faut lire Balzac ! Incomparable observateur de la société et de la nature humaine.
Bien entendu, il ne s’agit pas de lire l’imposante et intimidante «Comédie humaine» d’une seule traite. 137 oeuvres rassemblées, tout de même! Rassurez-vous, ça ne se fait pas.
Non, juste vous prescrire un roman, une nouvelle, un recueil à lire chaque mois. Chacun d’entre eux ne sont pas très longs à lire. A peine une centaine de pages pour celui-là. En doses homéopathiques, quoi. Pour votre plus grand bien! Essayez, vous verrez et vous m’en donnerez des nouvelles.
Croyez moi, une bonne «dose-électronique» (certifiée EFELE) de Balzac, ça vous explique, encore et toujours, pas mal des choses de ce monde, de notre monde, car le maître du XIXème reste encore et toujours d’actualité.
Il ne faut pas avoir peur de lire ce génial écrivain qui sait si bien refléter le monde dans ces mots.
Après la chronique de la «La Maison du Chat-qui-pelote» (voir la chronique 4), voici (dans l’ordre de la Comédie Humaine, version Furne qui fait référence, Volume I des Scènes de la vie privée), «Le Bal de Sceaux».
Je vous dresse la table pour vous mettre en appétit. Voilà: la plus jeune fille du comte de Fontaine, Émilie, n'a qu'une idée en tête: épouser un Pair de France (titre de noblesse). Un très très riche quoi.
Au bal de Sceaux, elle tombe amoureuse de Maximilien de Longueville. Lui aussi tombe amoureux. D’Emilie bien sûr, vous suivez pas ou quoi? Super! Jusqu’à là, tout va bien. Mais, comme on dirait aujourd’hui trivialement, elle le «largue» quand elle découvre qu'il tient une boutique de tissus. Marchand d’étoffes. Pfff. Trop «peuple», le mec.
Elle épousera donc son oncle septuagénaire, le vice-amiral, comte de Kergarouët. Hum, hum, l’amour, euh, l’argent pardon, n’a pas d’odeur!
Mais, mais... nous y sommes presque, un beau jour, v’là le beau Maximilien qui réapparait (comme par hasard!) sous d’autres atours, sous un autre «standing» comme on dirait en langage branché d’aujourd’hui... Bon, je vous raconte pas la suite car chez Balzac, y’a toujours du suspens.
Là encore, Balzac dénonce l’ordre social, l’arrivisme, le pouvoir de l’argent qui pollue tout, même l’amour...
Il présentait ces scènes de la vie privée comme une «une étude de moeurs qui représente tous les effets sociaux.»
Un p’tit extrait pour saliver:
«— Oui, mon cher père, répondit-elle, je suis plus heureuse que je ne pouvais le désirer. Enfin monsieur de Longueville est le seul homme que je veuille épouser.
— C’est bien, Émilie, reprit le comte, je sais ce qu’il me reste à faire.
— Connaîtriez-vous quelque obstacle? demanda-t-elle avec une véritable anxiété.
— Ma chère enfant, ce jeune homme est absolument inconnu; mais, à moins que ce ne soit un malhonnête homme, du moment où tu l’aimes, il m’est aussi cher qu’un fils.
— Un malhonnête homme? reprit Émilie, je suis bien tranquille. Mon oncle, qui nous l’a présenté, peut vous répondre de lui. Dites, cher oncle, a-t-il été flibustier, forban, corsaire?
— Je savais bien que j’allais me trouver là, s’écria le vieux marin en se réveillant.
Il regarda dans le salon, mais sa nièce avait disparu comme un feu Saint-Elme, pour se servir de son expression habituelle.
— Eh bien, mon oncle! reprit monsieur de Fontaine, comment avez-vous pu nous cacher tout ce que vous saviez sur ce jeune homme? Vous avez cependant dû vous apercevoir de nos inquiétudes. Monsieur Longueville est-il de bonne famille?»
Vivement le prochain Balzac à chroniquer!
Ca fait que du bien, j’vous dis!
T.C.