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Chroniques de lecture - 13

Plume Angélina de Louis Guilloux

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Louis Guilloux (1899-1980) est un écrivain oublié. Ami de Max Jacob, d’Albert Camus et de Jean Grenier, il obtient le Prix Renaudot en 1949 pour «Le Jeu de patience».
Un prix littéraire porte son nom : le prix Louis Guilloux a été créé en 1983 par le Conseil Général des Côtes d'Armor pour perpétuer les valeurs littéraires et morales de l'écrivain breton. Ce prix couronne chaque année une oeuvre de langue française, caractérisée notamment, outre l'excellence de la langue, par "la dimension humaine d'une pensée généreuse, refusant tout manichéisme, tout sacrifice de l'individu au profit d'abstractions idéologiques". D’ailleurs, le prix 2011 vient juste d’être attribué à Frédéric Valabrègue pour «Le candidat» (POL).

Louis_guilloux_l_insoumis_large Fils de cordonnier, cet écrivain s’attache à «romancer» les luttes et les problèmes sociaux. Secrétaire du premier Congrès des écrivains antifascistes il s'occupe, jusqu'en 1940, du Secours populaire français.
Il écrit sur le «petit peuple», «les humbles».
«Angélina» est publié en 1934 chez Grasset.
Dans ce livre, les dialogues de cette famille de petits artisans sont savoureux. Il faut l’écouter parler le Père Esprit, lamier de son état. Ces gens-là n’ont pas le temps de penser le temps, ils  pensent avec leurs mots simples (mais jamais simplets), mais pensent bien. Ici, Louis Guilloux sait resté toujours délicat.
L’industrialisation des «vieux» métiers arrivent à grands pas, menacent et prépare l’accouchement d’un prolétariat déboussolé mais bientôt militant...
Un roman «populaire», à dimension humaine, généreux, refusant tout manichéisme.
Un plaisir parlant. Un roman qui parle.

La 4ème de couverture
Au foyer d'un artisan naît Angélina, figure si vivante et si simple, et dont la solidité traversera la misère, le temps et l'histoire d'un peuple, le sien, où chaque geste est essentiel, chaque mot nécessaire, où la vie ne se pense pas, mais se gagne.
C'est par elle que l'on voit vivre, avec la retenue et la délicatesse de Louis Guilloux, ce monde d'artisans qui n'en ont pas fini de ne rien dire, d'endurer, de s'effacer, d'être le jouet d'une histoire qui n'est la leur que par défaut et qu'ils affrontent avec une fierté aveuglante et cachée.

T.C.

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