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IDATE : le marché du livre numérique à l'horizon 2015

Etude-idate-2011-LHLivres-Hebdo qui nous donnait la veille de Noël les données de l'étude IDATE parue en décembre sur l'évolution du marché du livre numérique dans le monde et en France. Peut-être étiez-vous beaucoup à ne pas les avoir vues. Des éléments suffisamment importants pour que je les relaie sous forme de communiqué de presse:

Selon une étude de l'Institut de l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe, le marché du livre numérique représentera 12% des ventes du secteur 2015.

Dans la troisième édition de son étude «E-Book», rendue publique vendredi 23 décembre, l'Institut de l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe (IDATE) estime qu'en 2015 12% du marché total du livre proviendra du livre numérique, soit 5,4 milliards d'euros. L'IDATE prévoit ainsi une croissance annuelle mondiale de 30%, en moyenne, entre 2010 et 2015.

«Les terminaux dédiés à l'E-Book connaîtront également une forte croissance avec 3,3 millions d'unités vendues en 2010 et 29,8 millions unités en 2015, un taux moyen de croissance à 24% par an», indique Sophie Lubrano, chef de projet et Directrice d'étude au sein de l'IDATE et signataire de l'étude. «L'hybridation des terminaux semble un développement inévitable à l'avenir. Cependant, l'écran à encre électronique reste actuellement la seule technologie pour une lecture comparable au livre traditionnel» explique-t-elle.

Un monde à plusieurs vitesses

L'IDATE constate cependant des disparités géographiques. Le marché américain, mature, devrait connaître un taux de croissance annuel moyen de 13% entre 2012 et 2015 pour atteindre des ventes d'environ 2,2 milliards d'euros. Les cinq principaux pays européens, en phase de rattrapage, auront des croissances plus fortes (+30% sur la même période) et le chiffre d'affaires en 2015 devrait se situer à environ 1,4 milliard d'euros. Enfin, le Japon, malgré une croissance annuelle plus irrégulière, devrait dégager des ventes supérieures au marché européen avec 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

L'Institut prévoit aussi que le marché nord-américain et le marché britanniques seront d'ici 4 ans les plus ouverts au livre numérique. La part de marché en valeur est estimée à 18% aux USA et à 13% au Royaume Uni, et en volume, de 35% et de 21%, respectivement. Avec le marché japonais, ces trois zones géographiques ont en commun l'absence de réglementation du prix du livre numérique, souligne l'étude: «Si le contrat d'agence confère à certains éditeurs le pouvoir de fixer le prix de vente final de l'e-book, une majorité d'éditeurs sont restés au contrat dit de gros (wholesale) et certains (généralement de taille moyenne ou petite) peuvent sciemment laisser la fixation du prix aux vendeurs pour tenter d'obtenir une part de marché numérique plus grande que celle de l'imprimé.»
 
L'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie semblent donc en retrait. L'Espagne devrait être le marché leader de ce bloc européen, aussi bien  en valeur qu'en volume,  grâce «au plus grand volontarisme des éditeurs dans leur stratégie numérique, aussi bien au niveau de l'offre de titres que du prix de vente.»

Le  marché français est évalué à 13% en volume et 7% en valeur. L'achat de supports numériques comme les tablettes, cadeau vedette de cette saison des fêtes, n'entraîne pas forcément l'usage de la lecture d'e-books.
 
Des obstacles peuvent empêcher le marché de décoller

L'IDATE constate qu'en l'absence de catalogues fournis et diversifiés, le marché ne peut pas décoller. L'institut mise sur le développement de genres comme la BD, les livres d'art et les livres de cuisine pour séduire les consommateurs.

Mais c'est surtout le différentiel de prix entre le numérique et le papier qui reste l'élément déterminant dans l'essor des ventes des livres numériques: «aux États-Unis, où le prix du livre numérique n'est pas réglementé, on enregistre, fin 2010, un différentiel de prix moyen entre le livre imprimé et l'e-book de près de 50%. A contrario, le différentiel n'est que de 20% en France et n'incite pas les consommateurs à migrer vers le numérique. À horizon 2015, les différents marchés de l'étude devraient afficher un écart de prix entre le numérique et le papier d'au moins 44% (Italie, Royaume-Uni, Allemagne); le différentiel pouvant même monter jusqu'à 60% aux États-Unis.» Autrement dit, dans les pays où le prix n'est pas régulé, les revendeurs proposent d'importants rabais sur les titres.

«D'une manière générale, l'e-book doit être proposé à un prix inférieur au prix du livre de poche pour prétendre atteindre une consommation de masse» précise Sophie Lubrano.

Merci à Livres-Hebdo pour l'ouverture de cet article. Consulter également le blog Idate.

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