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Eugène le bagnard- n°48

MagritteLa chronique dominicale de Thierry. Aujourd'hui "Au Bagne" d'Albert Londres.

«Bagnard, au bagne de Vauban
Dans l’île de Ré
Je mange du pain noir et des murs blancs
Dans l’île de Ré
A la ville m’attend ma mignonne
Mais dans vingt ans
Pour elle je ne serai plus personne
Merde à Vauban
Bagnard, je suis, chaîne et boulet
Tout ça pour rien,
Ils m’ont serré dans l’île de Ré
C’est pour mon bien
On y voit passer les nuages
Qui vont crevant
Moi je vois se faner la fleur de l’âge
Merde à Vauban.»
Léo Ferré
Eugène Camille Dieudonné est anarchiste. Il fréquente le local du journal «L’anarchie» dirigé par Victor Serge (à lire les indispensables «Mémoires d’un révolutionnaire» de Victor Serge). Le 29 février 1912, Dieudonné est arrêté. Il est accusé d’appartenir à la Bande à Bonnot (lire l’excellent «L’homme à la carabine» de Pécherot). Il est condamné à la peine capitale: la guillotine. Innocenté par ses camarades, sa peine est commuée par Raymond Poincaré en travaux forcés à perpétuité. Envoyé au bagne de Cayenne il n’a qu’une idée en tête: se faire la belle. Suite aux campagnes de soutien du journaliste Albert Londres, il sera gracié.
«Au bagne», publié en 1923, raconte la rencontre d’Albert Londres et de Dieudonné.
Le célèbre journaliste Albert Londres milite contre les conditions inhumaines des bagnards.
Une instructive virée dans notre Histoire de France des années 20, un juste regard sur la vie des bagnards. De 1852 à 1953, la France a transporté et déporté plus de 100000 personnes vers les bagnes de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie.
Libéré, Eugène Dieudonné s'installe comme ébéniste dans le faubourg St-Antoine à Paris.
En 1930 paraît son livre «La vie des forçats», souvenirs du bagne,  préfacé par... Albert Londres.
Londres-albert.1258229097.thumbnail"Au bagne" est un livre-témoignage passionnant. Le journaliste sait se faire oublier pour laisser la part belle (la bonne parole) à Dieudonné.
Une belle leçon de journalisme que devraient cogiter tous les "journalistes-people" d’aujourd’hui qui parlent, parlent, parlent et parlent sans fin, affamés de notoriété, sans jamais laisser parler!
Le Prix Albert Londres couronne, en France, le meilleur reporter de l’année en presse écrite depuis 1933 et audiovisuelle depuis 1985.
«Notre métier n'est ni de faire plaisir, ni de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie» écrivait Albert Londres.

Gratuit sur les sites EbooksGratuits et EditionsdeLondres, lire également le récit "L'Homme qui s'évada" paru sur Publienet récemment.

Livre lu en epub dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques.

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