Actes Sud : le principe des DRM réaffirmé malheureusement
21 mai 2015
A lire l'interview de Bertrand Py, directeur éditorial des Editions Actes Sud, sur le blog Tea. Il confirme un chiffre d'affaire du numérique à 2,5% pour l'année 2014, un pourcentage lui-même en progression de près de 50% par rapport à 2013. L’adaptation de la librairie à la vente numérique est selon lui "un enjeu important pour la profession mais aussi pour le maintien d’un pacte de confiance et d’une qualité d’échange avec le lectorat". Côté DRM, Bertrand Py maintient la position de les appliquer pour les titres du groupe (Actes Sud, Rivages, Rouergue, Gaïa) se réfugiant derrière l'éternelle position de "rassurer les auteurs": "J’entends dire que les DRM compliquent le téléchargement sans apporter par ailleurs de garantie fiable en matière de piratage… qui peut de toute façon se faire par d’autres biais. Je ne suis pas compétent pour en juger, mais ce que je puis vous dire, c’est que l’existence de DRM a pour principal mérite de rassurer les auteurs et qu’avant d’autoriser la diffusion numérique de leur œuvre ils font de ce type de protection une condition sine qua non pour la mise à disposition de leur texte." Depuis de nombreuses années, il est reconnu que les DRM compliquent infiniment la situation des libraires indépendants par rapport aux libraires anglo-saxons et leurs environnements (revoir seulement l'étude réalisée par Tea sur l'expérience-client en début d'année). Une position de principe du groupe Actes Sud bien incompréhensible quand on sait que plus de 170 éditeurs pour la très grande majorité indépendants proposent un tatouage numérique pour leurs clients. Pour certains avec les mêmes contraintes d'auteurs étrangers à "rassurer" comme Métailié, Viviane Hamy, Sonatine, Le Cherche-Midi, Michel Lafon, Plon ou même Robert Laffont pour n'en citer que quelques-uns. On ne doit pas avoir la même force de conviction chez Actes Sud malheureusement.