Enssib : une typologie des lecteurs numériques
22 décembre 2015
Catherine Muller revient aujourd'hui sur le site de l'Enssib sur une vaste étude "Le numérique et le nomade - Étude sur les usages du livre numérique dans les bibliothèques publiques de la région Rhône-Alpes" réalisée cette année par Mabel Verdi, Docteur en Sociologie à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) dans le cadre d’un post-doctorat à l'Enssib. Cette étude sera bientôt publié dans son intégralité, nous avons aujourd'hui les premiers éclairages et conclusions. J'ai retenu particulièrement la mise en valeur d'une typologie des lecteurs numériques:
Trois types de lecteurs qui ont expérimenté la lecture numérique: les «convaincus», les «dubitatifs» et les «désenchantés». Ils se distinguent principalement par l’attitude plus ou moins positive vis-à-vis du livre numérique. Nous considérons que les «convaincus» sont devenus des lecteurs numériques. Ils se sont équipés de leur propre terminal de lecture et l’ont incorporé dans leur pratiques quotidiennes de lecture: en un mot, ils se sont appropriés l’outil.
Pour leur part, les «désenchantés» ont accédé à l’usage sans devenir des usagers. Ils ne sont pas dans le refus absolu d’un possible usage, mais à présent ils sont dans le non-usage. Certains d’entre eux focalisent leur critique sur des aspects externes – l’offre, le prix, les fonctionnalités des terminaux de lecture –, tandis que d’autres se centrent plutôt sur des contraintes internes – la difficulté à maîtriser l’outil et l’incapacité à trouver dans la lecture numérique une fonction pratique qui ajoute un plus à la pratique de lecture traditionnelle. Si ces critiques trouvent une réponse, les «désenchantés» sont prêts à ressayer. Nous soutenons ainsi que les désenchantés sont déçus, mais persévérants.
Entre ces deux profils se trouvent les «dubitatifs», qui apparaissent comme des usagers occasionnels. Il est intéressant de souligner que les non-usages ne se présentent pas seulement dans les profils moins attirés par la lecture numérique, mais également chez les «convaincus». Dans ce dernier cas, les non-usages se manifestent dans la sous-utilisation des fonctionnalités.
A lire le billet dans son intégralité ici.