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Les éditeurs français ciblent la plate-forme Library-Z

LerneNouvelle cible des éditeurs français pour lutter contre le piratage, celle de la plate-forme Library-Z. Communiqué de presse aujourd'hui du Syndicat National de l'Édition. "Par son jugement rendu le 25 août 2022, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage du site Z-Library par les fournisseurs d’accès à Internet. "Au total ce sont 209 noms de domaine et leurs éventuelles extensions sur d’autres sites «miroirs» qui sont rendus inaccessibles." Lire ici.

Liens bloqués, il ne s'est pas passé une semaine sans que d'autres soient créés évidemment, sans parler des utilisateurs qui modifient la DNS ou utilisent un VPN, impossibles à empêcher. C'est la méthode la plus courante pour empêcher l’accès à un site illicite. Hasard ou provocation, ce même site Library-Z, qui revendique dans toutes les langues près de 1,2 M. de livres et  85 M. d'articles, a lancé du 15 septembre au 1 octobre un appel de fonds "à tous ceux qui veulent contribuer encore plus au soutien et au développement de notre projet". Déjà 30% de la campagne est atteint à ce jour.

Library-Z dispose selon eux de serveurs basés partout dans le monde : aux États-Unis, en Russie, en Allemagne, en Finlande, en Malaisie et au Luxembourg. "Le volume de données stockées est actuellement supérieur à 220 TB". Si la musique et à un degré moindre la vidéo avec le streaming (la multiplication des services restant un réel frein), semblent passer à un autre sujet que le piratage, c'est que les offres légales sont parvenues à un degré de maturité satisfaisant pour les utilisateurs. Offre légale satisfaisante, l'Hadopi n'avait cessé de le répéter; c'est loin d'être le cas pour le livre numérique quand on rajoute l'utilisation très contraignante des DRM, les prix élevés, les restrictions géographiques pour les francophones et la faiblesse actuelle de l'offre en bibliothèques, c'est beaucoup. L'Hadopi semble d'ailleurs avoir complètement jeter l'éponge sur le sujet.

Il semble que les éditeurs aient abandonné un outil collectif de surveillance. Avec ou sans Library-Z, la rentrée littéraire reste très largement piratée comme tous les ans bien ailleurs. Notamment de la part d'acteurs qui ne disposent pas de leurs propres serveurs. Est-ce que cela change quelque chose alors que celle-ci semble redonner le sourire aux éditeurs ? Grand écart difficile...

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