1,292 notes dans la catégorie "Editeurs"

CPI imprime en numérique jet d'encre

Logo_fr_FR Tout le monde parle du P.O.D. (Print on Demand), du livre produit à l'unité, beaucoup moins des courts tirages qui intéressent en premier chef les éditeurs dont les objectifs sont quand même, rappelons-le, de vendre des livres autrement qu'à une seule personne à la fois! C'est pourtant là aussi que les technologies d'impression numérique avancent de manière très importantes. L'imprimerie CPI Firmin-Didot vient de produire leur tout premier livre numérique jet d'encre sur une presse Quantum développé par HP. «Quantum est un outil particulièrement bien adapté au court-tirage, nouveautés comme réimpressions, ce qui répond à une demande croissante de nos clients éditeurs ; nous sommes particulièrement heureux de pouvoir concrétiser cette avancée décisive avec l’éditeur des Harry Potter en France, démontrant ainsi notre volonté et nos capacités à servir tous nos clients de 1 à 1 million d’exemplaires» précise Frédéric Mériot, directeur général de CPI France (via CPI France).

Editeurs: libérez vos métadonnées

Photo 007 "Depuis dix ans déjà il y a urgence à libérer les métadonnées.
Chaque jour l’urgence ne devient que plus urgente.
Songez à ce que sont devenues les compagnies «majors» du disque pour avoir délibérément sacrifié le réseau des disquaires, pour avoir, par pusillanimité, négligé de proposer sur l’internet une offre acceptable pour les amateurs de disques, pour avoir, par rapacité, construit une politique de prix méprisante et inacceptable par les clients. Vraiment, ne nous laissez pas désarmés face à Amazon. Ne laissez pas Amazon seul, ou presque, en lice. Il y va, aussi, de votre intérêt.
Libérez vos métadonnées au profit des vendeurs de livres".

C'est Charles Kermarec, directeur de Dialogues, qui renouvelle le coup de gueule qu'il avait lancé au Salon du Livre et au dernier colloque à la SGDL. Des solutions simples et efficaces existent, comme par exemple du côté de GiantChair. Maintenant que Dialogues devient la meilleure librairie numérique de France, va t-il être enfin entendu?


Le marché américain: quelques chiffres

Quelques chiffres repérés qui concernent le marché américain et qui sont donnés sous toutes réserves car ils proviendraient d'indiscrétions. Malgré le fait qu'ils méritent d'être confirmés, il m'a paru intéressant de les relayer:
  • Septembre 2009 - Les ventes de livres numériques/Kindle pour Random House s'élèvent à 22,6 millions de dollars - une augmentation énorme par rapport à il y a un an quand ils étaient seulement à 2,9 millions de dollars.

  •  "The Lost Symbol" représente une énorme partie avec 100.000 ventes dans la première semaine de parution (5% des ventes totales).

  •  Au premier semestre de 2009, les ventes de Random House/Kindle ont augmenté de 400% sur un an.

Les ventes de Random House ne sont pas le seul signe que les ventes de livres numériques explosent:

  • Pearson a déclaré que les recettes Penguin ont augmenté de 12% et l'une des raisons était «une forte croissance des ventes de livres numériques».

  • MediaPost confirme la prédiction In-Stat selon laquelle les ventes de livres numériques passeront de 323 millions de dollars en 2008 à 9 milliards de dollars en 2013. Ils prévoient également l'augmentation de 6.1 millions de lecteurs vendus en 2010 et 29 millions de lecteurs vendus en 2013.

  • Galesburg signale un article où la bibliothécaire Jane Easterly parle des livres numériques. Apparemment, 5400 bibliothèques publiques à travers les États-Unis achètent maintenant des livres numériques.

  • Kindle, Sony Reader et autres ont des prévisions très importantes pour les fêtes de fin d'année (en tête sur les listes le Kindle2, Nook est censé être en rupture). Cela voudrait dire encore plus de gens avec des lecteurs.

  • Amazon et Barnes & Noble sortent des logiciels PC et Mac pour lire bientôt des livres numériques (Kindle pour PC est déjà sorti). Cela accroît la clientèle encore plus.

Les deux derniers facteurs entrent en jeu uniquement à partir de fin décembre - les ventes augmenteront encore plus vite alors.

Qu'est-ce que l'augmentation de livres numériques signifie pour l'édition?

C'est une question difficile. Il y aura beaucoup de changements avec le passage intensifié des livres physiques vers les livres numériques
, voici quelques petites choses que cela pourrait signifier:

  • Nous sommes au début ou au milieu d'un point de basculement énorme - d'ici la fin 2010, les ventes de livres numériques pourraient représentés 10 à 20% des ventes totales.

  • Les éditeurs ont besoin pour commencer de trouver comment survivre avec 7$ - 8$ par vente de livre numérique.

  • Les éditeurs devraient avoir une stratégie de contingence au cas où les livres numériques tomberaient à 4$ - 5$  par livre.

  • Une opportunité énorme pour les nouvelles entreprises à devenir des éditeurs de succès.

[Article traduit du blog KindleReview].

Lorenzo Soccavo propose une prospective

PLE_LB_COUV Je vous l'annonçais il y a quelques semaines, Lorenzo Soccavo, déjà l'auteur de "Gutenberg 2.0" paru en 2007 (2ème édition début 2008), vient de terminer un livre-blanc intitulé "Prospective du Livre et de l'Edition". Il est disponible sur demande personnelle sur son blog. J'espère qu'il proposera bientôt une version au format ePub. Bonne lecture.

Le Roman d'Arnaud: suivez l'intrigue

Je vous avais parlé le mois dernier du "Roman d'Arnaud", une expérience originale de trois auteurs. Les 65 premières pages sont disponibles sur Calaméo. "Arnaud, le héros 2.0 qui terrorise vos soirées depuis le 31 octobre dernier, revient en version illustrée. Encore plus de terreur et d'horreur pour un roman 2.0 dont vous n'êtes pas prêts de vous remettre". Une réalisation graphique remarquable! Vous pouvez suivre l'intrigue au jour le jour sur Facebook ou sur Twitter.


Livres Hebdo chasse l'accord Google-Lyon

Lyon On va peut-être en savoir plus sur le fameux accord de numérisation qui lie Google et la Bibliothèque de Lyon. Livres Hebdo vient en effet d'avoir l'accord de la Cada (Commission d'accès aux documents administratifs). «Après avoir pris connaissance de la réponse du maire de Lyon, la commission estime (...) que l’ensemble des documents que celui-ci lui a transmis et qui font partie intégrante du contrat visé dans la demande, à savoir l’acte d’engagement, qui ne comporte aucune coordonnées bancaires, et le cahier des clauses techniques particulières, sont entièrement communicables à toute personne qui en fait la demande» : la Cada a donné un avis favorable à Livres Hebdo, qui souhaitait consulter le contrat de numérisation signé par Google pour la numérisation d’une partie du fonds de la bibliothèque municipale de Lyon." (via Livres Hebdo).

Le prix du livre numérique en question

Tva Le Figaro revient aujourd'hui sur le différentiel de TVA entre livre papier et livre numérique. L'écart est important et plombe complètement le marché français (voir mon récent billet). Les 25% de remise annoncés pour le prochain livre de Marc Lévy à sortir le 2 décembre prochain correspondent pour l'éditeur à une remise de près de 35%. On est à des remises équivalentes à celles du marché anglo-saxon alors que cela échappe complètement au consommateur. Même si les éditeurs font l'effort, le consommateur a le sentiment d'être grugé. On ne comprend pas bien en effet qu'un même texte, qu'un même livre, soit logé à des enseignes différentes selon ses versions! On voyait la partie se jouer du côté de Bruxelles. On apprend "qu'Hervé Gaymard va porter l'affaire devant le Parlement en rédigeant deux propositions de loi dès le début 2010 pour soutenir son développement. La première vise à ramener le taux de TVA applicable au livre numérique à 5,5%, la seconde est, elle, relative au prix unique du livre. À l'instar de la loi Lang de 1981 qui imposait un prix unique du livre - un prix égal pour tous, quel que soit le lieu d'achat - pour soutenir l'édition française, il proposera la mise en place d'un dispositif similaire dédié au livre numérique. S'il s'avère délicat de toucher à la loi Lang, Hervé Gaymard a déjà trouvé la parade en proposant «le développement de la pratique du mandat qui existe par exemple dans la presse», souligne-t-il. Le mandat consisterait donc à assimiler les livres numériques à ceux imprimés sur papier pour leur faire bénéficier des mêmes avantages, à l'image de la presse qui publie des ouvrages considérés comme entrant dans son périmètre d'activité. «2010 sera l'année de la révolution numérique», prévient l'ancien ministre!". La loi française devra ensuite faire l'objet d'un accord communautaire pour entrer en vigueur. Double variable du prix unique et de la TVA réduite, l'une avant l'autre? les deux en même temps? Franchement, le consensus semble tel que l'on ne comprendrait pas une autre issue. Mais j'ai dans l'idée que l'on va rester encore un moment avec nos prix "spéciaux" français.

Hachette: un point sur l'offre numérique

Hachette Rappelons que la librairie Dialogues est la seule librairie numérique française à proposer une offre de livres qui soit mise en parallèle avec l'offre en papier. L'occasion est excellente de comparer l'offre numérique avec le catalogue disponible. J'ai retenu 15 éditeurs du Groupe Hachette qui a lancé son offre numérique il y a un an maintenant. Le contraste est frappant.

Tiercé gagnant: Editions n°1, Albin Michel et Musardine, bravo à eux.

Editions n°1: 96/ 190 soit 50%

Albin Michel: 779/ 1685 soit 46%

Musardine: 136/ 300 soit 45%

Grasset: 1273/ 5059 soit 25%

Fayard: 1473/ 7021 soit 21%

Calmann-Lévy: 346/ 2045 soit 17%

Lattès: 237/ 1631 soit 15%

Eyrolles: 446/ 3144 soit 14%

Armand Colin: 224/ 2277 soit 10%

Dunod: 607/ 7457 soit 8%

Vuibert: 152/ 3449 soit 4%

Hachette Littératures: 53/ 1444 soit 3,6%

Livre de Poche: 91/ 4727 soit 1,9%

Harlequin: 79/ 4391 soit 1,8%

Stock: 24/ 1860 soit 0,01%


Le Goncourt des lycéens, lui aussi en numérique

Guenaccia Après le prix Goncourt (Gallimard) et le prix Médicis (Grasset), le tiercé est complet avec aujourd'hui le prix Goncourt des lycéens qui vient d'être décerné à un livre disponible depuis cet été aussi en version numérique aux Editions Albin Michel. Je me réjouis que "Le Club des Incorrigibles Optimistes" de Jean-Michel Guénaccia soit ainsi récompensé, je vous en avais parlé au mois de septembre. Un livre formidable qui heureusement n'a pas échappé à l'attention des lycéens. Trois prix littéraires en numérique chez trois éditeurs différents!

Les collections de poche arrivent timidement

Pochothèque On parle des prix des livres numériques pour les nouveautés, beaucoup moins des livres plus anciens déjà disponibles dans des versions de poche. Nous sommes encore bien loin de l'offre de Penguin par exemple avec 2893 titres (dont 2111 au-dessous des 10£)! Si Le Livre de Poche est bien timide avec 91 titres seulement (le compteur est bloqué depuis six mois) et exclusivement des livres d'auteurs classiques libres de droits, d'autres éditeurs en revanche sont plus avancés. Mille et une nuits (246 titres), Harlequin (80 titres), La Musardine, Grasset (Les Cahiers Rouges), Fayard avec des polars, Flammarion avec la collection GF, La Petite Vermillon à la Table Ronde. Avec des prix oscillants entre 1,5 et 8€ plus conformes à ce que les "nouveaux" lecteurs recherchent. Alors, le petit livre pas cher encore pour longtemps en papier?

Charles Kermarec : "You pay peanuts, you get monkeys"

Kermarec A lire absolument le billet de Charles Kermarec de la Librairie Dialogues sur les pratiques des éditeurs à l'égard des libraires pour le numérique. Pas de tabou, ça déballe (les libraires ont l'habitude), c'est du concret sur des choses concrètes: "Et, disons le tout net, alors que les éditeurs/distributeurs clament haut et fort, et il n’y a aucune raison de ne pas les croire, leur soutien aux libraires auxquels ils se disent (et je les crois) très attachés, les contrats de mandat proposés pour la vente de e-books disent très exactement ceci: la librairie est morte." On reste édifié. Rappelez-vous comment les disquaires avaient été lachés, il y a quelques années, avec les dégâts que l'on sait. A ce rythme-là, on en prend le chemin... 

Le prix Goncourt en numérique

Trois femmes Roman français Les prix Goncourt et Renaudot viennent juste d'être annoncé et c'est un verdict idéal pour surveiller le marché français du livre numérique. D'abord parce que le prix Goncourt "Trois femmes puissantes" de Marie N'Diaye est disponible en version numérique sur la plateforme ePagine, d'autre part parce que le prix Renaudot "Un roman français" de Frédéric Beigbeder n'est, lui, pas disponible mais figure parmi les auteurs les plus téléchargés illégalement, comme je le rappelais la semaine dernière. Un poste idéal d'observation dans les prochaines semaines, non?

Apple et les éditeurs

Logo apple L’édition ne semble pas être en odeur de sainteté dans les bureaux de Cupertino, c'est ce que révèlait vendredi ElectronLibre: "Devisant sur l’avenir des contenus culturels virtualisés, Eddy Cue, David Moody et Peter Oppenheimer, respectivement vice président iTunes, marketing monde et patron des finances, se sont montrés optimistes quant à la percée de la vidéo. Celle-ci est clairement donnée par la direction d’Apple comme le prochain gros virage après celui de la musique. En revanche, l’édition ne semble pas être en odeur de sainteté dans les bureaux de Cupertino. Un signe peut-être que les négociations avec les éditeurs de livres ou de magazines ne se passent pas forcément comme Apple le souhaiterait." Déja Google, Amazon, les éditeurs n'ont pas besoin d'un autre loup dans la bergerie! Jouer la carte Barnes and Noble est beaucoup plus judicieux pour l'instant pour les éditeurs américains!

La Tva fausse la donne

On parle beaucoup des livres numériques trop chers en France surtout si on les compare à nos voisins anglo-saxons et allemands. Ne parlons pas du cas Amazon qui casse les prix en vendant à perte les livres qu'il achète aux éditeurs pour doper son Kindle. Même si on regarde les prix pratiqués par les autres grands libraires anglais, il faut vraiment avoir en tête que le différentiel de Tva en France (5,5% sur le papier et 19,6% pour son équivalent numérique) fausse complètement la donne et qu'il va bien falloir trouver rapidement une solution.

Ci-dessous un petit tableau récapitulatif pour bien apréhender les remises effectivement consenties par les éditeurs, à Tva constante:

  • une remise de 10% sur le prix public = une remise de 20,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 15% sur le prix public = une remise de 25% effective pour l'éditeur
  • une remise de 20% sur le prix public = une remise de 29,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 25% sur le prix public = une remise de 34% effective pour l'éditeur
  • une remise de 30% sur le prix public = une remise de 38,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 35% sur le prix public = une remise de 42,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 40% sur le prix public = une remise de 47% effective pour l'éditeur
  • une remise de 50% sur le prix public = une remise de 56% effective pour l'éditeur
Les éditeurs les plus hardis (Seuil, Flammarion) en ce moment font un effort très  significatif, qui est à saluer sans démagogie. Antoine Gallimard revenait sur ce problème dans son article de vendredi: "Dans cette perspective, il est urgent que les éditeurs puissent être assurés de la maîtrise des prix et des fichiers dans l'univers numérique; il est urgent que le livre dématérialisé puisse bénéficier d'une TVA réduite. Il faut aussi veiller à ce que l'économie du numérique ne vienne pas mettre en cause les équilibres que la loi sur le prix unique a permis de tenir, en particulier la pluralité des réseaux de vente. Il semble que ni Bercy ni Bruxelles ne partagent une telle lecture de ces enjeux. C'est une faute grave: faut-il considérer que le taux de TVA réduit, adopté pour le livre traditionnel, vise à protéger le papier et non les oeuvres elles-mêmes?". Beaucoup pensent que rouvrir le débat sur le prix du livre en France reviendrait à ouvrir une boite de Pandore; mais ne rien faire serait pire à moyen terme. Et quand je dis moyen, ce n'est pas si loin que cela à l'échelle du numérique. Si les lecteurs n'ont pas d'offres intéressantes, ils iront chercher ailleurs et vous savez où...

Gutenberg, Aldus Manutius, certes, mais aussi Bill Hill...

"Billet envoyé par Alain Pierrot, business manager, société I2S:"

Que l'invocation (parfois) incantatoire des grands inventeurs d'"outils de lisibilité" à propos du livrel et des liseuses puisse agacer est bien compréhensible. Il ne faudrait pourtant pas passer plus longtemps sous silence le travail de réflexion, discussion et invention que le monde de la typographie et de la mise en écran fait depuis des années, sans soutien ni participation explicites de l'édition française.
Écoutez la trop brève intervention d'Inès Secondat de Montesquieu (CLEO) sur Place de la Toile (50ème minute) et voyez le compte-rendu (et liens vers enregistrement) lors de l'exposé qu'elle avait fait lors de l'université d'été du CLEO.
Ceux que ne rebute pas le robuste accent écossais, que Bill Hill ne dédaigne pas dans ses communications publiques, trouveront plein d'informations intéressantes sur l'histoire des efforts engagés pour tirer le meilleur parti du savoir-faire de quelques siècles de typographie et des opportunités — et difficultés — de l'affichage sur écran (liens déjà signalés ici sur Aldus)

J'aimerais voir les grands éditeurs français, le SNE, afficher leur solidarité avec les historiens de l'édition, typographes, maquettistes qui œuvrent de leur côté à faire avancer les "arts de la lisibilité" dans le monde numérique. Organiser et soutenir une conférence, un forum sur ce thème?

A revoir "The Future of reading on the Web", Part1 et Part2.


Antoine Gallimard : la braderie du livre numérique

Gallimard Décidément, il s'en passait des choses aujourd'hui à 13h46 dans Le Monde. En réponse du berger à la bergère, Antoine Gallimard à la même heure et à la même minute que Arnaud Nourry (on se demande comment c'est possible, ils avaient peut-être déjeuné ensemble?) donnait lui aussi son avis sur le livre numérique dans un billet intitulé "E-book, la grande braderie": "Ces temps-ci, on reproche aux éditeurs d'arriver dans le désordre, en multipliant le nombre de platesformes de distribution. Mais on se trompe de cible: il s'agit, au contraire, d'une précaution élémentaire, légitimée par un siècle et demi de pratiques éditoriales. L'alternative, en matière de distribution, est salutaire, même au plan national. On doit se féliciter de l'existence de ces entrepôts mutualisés, comme Eden-Livres (créé par Gallimard, Flammarion et La Martinière). Ils n'empêchent nullement de chercher en même temps à favoriser un accès simplifié et exhaustif à l'offre numérique, auprès du plus grand nombre de revendeurs et sans exclusive. L'interprofession peut et doit jouer ce rôle, avec des outils comme Electre ou Dilicom. L'édition française a besoin de ce "hub": elle s'en dotera très vite". J'ai relevé aussi une sévère diatribe contre la braderie de l'ebook, on jugera: "Le corridor qui mène à l'économie numérique du livre semble plus que jamais flanqué d'un décor à la Potemkine. On y rencontre des experts de toutes sortes qui se réclament de la Bible de Gutenberg et de l'italique d'Alde Manuce pour vendre à grand prix leur triste révolution numérique. Potemkine-2
Quel cynisme! Ouvrons les yeux: c'est la grande braderie du numérique. Tout doit disparaître! Le droit moral des auteurs et la reconnaissance de leur apport singulier dans la bruyante machinerie collaborative, l'intégrité des oeuvres, les savoir-faire éditoriaux et les pratiques documentaires qui définissent notre rapport anthropologique au savoir et à l'imaginaire et fondent l'inestimable valeur d'usage du livre. Tout cela doit-il être vendu à l'encan?
". Tiens, Alde Manuce, l'expert qui s'en réclame pour vendre à grand prix une triste révolution, serais-ce ma pomme? Un moment, très immodestement je dois le dire  allez, trente secondes, j'ai douté. Et puis non, voyons. D'abord, je doute beaucoup que mon modeste blog ne traine sur l'écran d'Antoine Gallimard. Ensuite, comme je ne me suis jamais posé en expert de quoi que ce soit, que je n'ai rien à vendre, d'autant moins à "grand prix", c'est donc notre ami Bruno Rives qui s'y colle... En compagnie de notre descendant prospectiviste de Gutenberg. Sous les fourches caudines d'Antoine Gallimard, bon sang, ça vous pose deux hommes. J'espère qu'ils s'en remettront...