ABF : une enquête sur PNB (prêt numérique en bibliothèque)
16 janvier 2018
L'ABF (Association des bibliothécaires de France) a publié aujourd'hui les résultats d'une enquête sur le dispositif PNB (Prêt numérique en bibliothèque). Elle a rassemblé 104 répondants, "échantillon non représentatif mais suffisant pour alerter sur la situation et la nécessité de ne pas la laisser perdurer". Sur 104 personnes, seulement 36 utilisent effectivement le service, ce qui est malheureusement bien peu sur le nombre d'établissements en production. DRM, faiblesse du catalogue et coût du service sont les motifs d'insatisfaction, avec des pratiques de téléchargements embarqués sur liseuses qui perdurent:
"On constate que seul 1/3 des répondants (36 sur 104) utilisent PNB y compris par le biais d'une BDP. La faiblesse du catalogue (16 sur 36), les DRM (21 sur 36), le coût du service (13 sur 36) sont les principaux motifs d'insatisfaction de ce service. Sur ce dernier point, seuls trois des 67 répondants n'utilisant pas PNB sont mécontents des tarifs.Aussi pour compenser un service jugé insuffisant, d'autres solutions sont développées, soit en complément de PNB, soit en lieu et place de PNB. La pratique majoritaire des répondants (60 sur 104) consiste à proposer non pas un service en ligne mais le prêt de liseuses pour l'essentiel déjà chargées de livres numériques. Parmi les solutions adoptées par les répondants, l'achat de livres numériques auprès de libraires en ligne sur le modèle du papier.
On peut le regretter mais ce qui est légal pour le papier, ne l'est pas pour le numérique. Seul un cadre contractuel permet à une bibliothèque de prêter des livres numériques. Et sans que l'on puisse savoir si ces pratiques reproduisant le modèle du papier sont appliquées en sachant être hors la loi, il faut souligner l'existence de ces usages.
Cet échantillon montre que les politiques publiques favorisant les plates-formes de prêt numérique, ne se sont pas imposées. Une étude plus ambitieuse est nécessaire pour approfondir et mieux appréhender les réalités de terrain, sans stigmatiser des pratiques loyales à défaut d'être légales".
Sans surprise, le principal sujet reste la problématique de la DRM, qui rejoint celle pointée par les libraires auprès de leurs propres clientèles depuis des années. Une étude d'une plus grande ampleur auprès des bibliothèques et des usagers serait en effet souhaitable plus de trois ans après le début du dispositif PNB. A lire le billet complet sur le site de l'ABF.