Aldus - le blog du livre numérique, depuis 2006

A signaler que le Kindle Touch d'Amazon est arrivé une semaine en avance par rapport à ce qui avait été indiqué, sur le site américain. Il est disponible pour l'instant seulement sur le territoire américain. Le Kindle Fire, la petite tablette que l'on annonce comme la grande rivale de l'iPad pour les fêtes, est elle aussi disponible. Comme d'habitude, on entretient savamment le spectre de la pénurie: "Order now. Orders are prioritized on a first come, first served basis. U.S. only".

Présentation de l'offre Virgin, avec les lecteurs d'Amazon et Bookeen, pour cette fin d'année chez 01Net. Une stratégie complémentaire pour faire face à celle de la Fnac. On y découvre enfin les premières images du Cybook Odyssey (merci à Cristobal pour sa veille).

PS: j'ai supprimé la vidéo avec la pub qui se déclenche, même aux Etats-Unis on ne nous impose pas cela sur les blogs, vous la retrouverez ici.

Confirmation officielle, c'est bien les magasins Casino qui distribueront les Kindle d'Amazon à partir du 1er décembre prochain, une bonne exposition pour les fêtes de Noël. Dynamique Apple et tablettes, choix de l'espace hightech plutôt que librairie; à savoir si c'est le bon choix, pas si sûr que cela d'après les retours des grandes chaines qui s'y sont déjà essayé. On évitera aussi les frictions avec les responsables des rayons librairies obligés de vendre des livres électroniques "amazoniens":

"Casino va donc livrer entre le 14 et le 18 novembre prochain ses 74 plus grands magasins Géant. Seront concernés l'ensemble des points de vente du groupe qui disposent d'un corner Apple. Car même si le Kindle d'Amazon n'a rien à voir avec le créateur de l'iPad, l'enseigne souhaite placer le livre électronique dans un environnement multimédia au milieu des différentes tablettes. Des modèles d'exposition, connectés au Wi-fi, pourront ainsi être testés. Comme sur le site d'Amazon et dans les magasins Virgin, le Kindle sera proposé à 99€. A quelques semaines de Noël, la bataille des enseignes sur les livres électroniques s'intensifient. Beaucoup voient déjà le Kindle comme un best-seller. Dans son catalogue "Noël multimédia" qui doit paraître le 21 novembre prochain, Casino accordera ainsi une place importante au livre électronique d'Amazon".

(voir le site LSA, via ActueBooks merci).

Nouveau retour sur le coût de fabrication d'un Kindle 4 de base. Proposé à 79$ aux Etats-Unis, il reviendrait à 84$ selon une étude iSuppli (le morceau de papier électronique eInk 30,5$) Une différence qu'Amazon entend bien amortir le plus vite possible avec la vente de livres. Les niveaux de prix sont tels maintenant que les fabricants de livres électroniques sont obligés de tirer des revenus des contenus associés, on le voit aussi dans le cas de Kobo et de Bookeen. Une situation qui va devenir rapidement intenable pour Sony qui ne dispose ni de librairies partenaires, ni d'un store qui puisse rivaliser avec les autres (via TheDigitalreader).

Sony, Amazon, Fnac, Virgin, quatre acteurs qui se positionnent sur le marché français du livre électronique en cette fin d'année avec des prix entre 99€ et 149€. J'aurais bien aimé que PocketBook nous revienne avec une nouvelle offre sur le marché français, cela va être plus long que prévu, c'est bien dommage tant ils ont eux aussi des arguments à faire valoir. Dans la bande des quatre, deux encore en attente d'ici la fin du mois, je sais que beaucoup d'entre vous piaffent d'impatience avant de choisir. Si vous me lisez, vous attendez peut-être mes petits tests. Si j'ai pu prendre en main rapidement les deux premiers, je souhaite pouvoir les avoir en lecture de manière plus approfondie pour en parler. La compétition est lancée entre ces quatres acteurs avec chacun des atouts et des défauts, comme d'habitude le lecteur idéal n'existe pas, à chacun de faire son choix:

• Sony: qualité technique, image de la marque/ prix plus élevé, pas de catalogue dédié
  
• Amazon: catalogue, prix/ pas de tactile, pas de support du format ePub
  
• Fnac/Kobo: image de la Fnac, catalogue, magasins/ interface? navigation?
  
• Virgin/Cybook: positionnement plus élevé, magasins/ lecteur? catalogue? interface?
  

Si on cerne un peu plus les deux premiers modèles, c'est encore l'inconnu pour les deux autres. Pour l'instant, avant d'avoir pu tester longuement les quatre modèles, j'ai tendance à dire avantage à la Fnac qui présente sur le papier l'offre la plus alléchante avec un partenaire fiable qui a fait ses preuves sur le marché anglo-saxon, ce sera bien entendu à confirmer d'ici la fin du mois. Allez, un peu de patience encore!

PS: à noter un excellent article "Ce qu'il faut savoir avant d'acheter" qui vient d'apparaître sur l'Express par Raphaelle Karayan, en virtuose, ça nous change de certains!

Un peu plus sur l'accord entre Virgin et Amazon. La chaine vendra le Kindle dans les VirginMegastore jusqu'à fin novembre soit une période très réduite, l'exclusivité réclamée par Amazon s'arrêtant avec l'arrivée du nouveau Cybook Odyssey dans les boutiques. C'est ensuite la chaine de distribution Casino qui proposera le Kindle pour les fêtes de fin d'année dans 74 de ses 120 hyper-marchés. Dès janvier, Amazon devrait nouer d'autres partenariats. Virgin a cité une étude GFK:

"En 2010, il s'est vendu en France 27.000 livres électroniques au prix moyen de 192€, pour un chiffre d'affaires de 5,1 millions d'euros, selon l'institut GfK. Pour 2011, GfK table sur 92.000 unités au prix moyen de 121€, soit un chiffre d'affaires de 11,2 millions d'euros."

(via La Tribune qui affiche l'ancienne version du Kindle)

Je vous l'annonçais hier, c'était bien Bookeen, mon petit doigt me l'avait dit, qui conclut un partenariat avec la chaine des librairies VirginMegastore. Conférence de presse ce matin avec le nouveau livre électronique Cybook Odyssey au prix agressif de 129€ qui le positionne clairement face à la Fnac. Virgin entend bien entrer pleinement sur ce marché. La surprise du jour est que Virgin a également confirmé qu'ils avaient signé un partenariat d'exclusivité avec Amazon jusqu'à la fin de l'année pour proposer le Kindle, qu'un acteur de la grande distribution (Carrefour, Leclerc?), devrait prendre le relais en début d'année prochaine. On se doutait bien qu'Amazon allait contracter ce type d'accord comme ils l'ont fait précedemment avec des grandes chaines aux Etats-Unis et en Angleterre. Certainement d'autres précisions dans la journée (via Actualitte).

A lire ce billet sur Envie d'Ecrire qui se demande si le numérique ne va pas finir de consommer le divorce libraires-éditeurs. On se rappelle des déclarations fin septembre qui avaient accompagnées l'ouverture vers Apple/Amazon. Une onde de choc très ressentie chez les libraires. Aujourd'hui une hausse de la TVA qui risque bien de jeter encore de l'huile sur le feu, s'il n'y a aucun effort des éditeurs en direction des libraires. Les quelques points de marge en fin d'exercice qui vont manquer. Il y a de quoi être en colère chez les libraires. A verser au dossier, je suis tombé par hasard sur cette vidéo de la visite de Frédéric Mitterrand au printemps dernier aux Etats-Unis, vous vous rappelez. A écouter les quelques propos à 4'05'', "le consommateur n'attend pas/inquiétude dans l'opinion qui n'est pas au climax de ce qu'elle pourrait être" dans une conversation avec le responsable d'Amazon. On aurait bien aimé en écouter plus. Il est pour quand le climax? Les libraires apprécieront...

PS: à propos de la TVA, lire le billet sur les Echos et les propos d'un responsable du SNE:

"Nous sommes très surpris d'apprendre cela sans qu'il y ait eu aucune concertation du secteur, même si nous comprenons la logique budgétaire", poursuit-il.
"Dans l'esprit, cela apparaît comme un retour en arrière pour un enjeu budgétaire très modeste, cela semble en contradiction avec une certaine liberté offerte aux acteurs de la chaîne du livre et vient contrer l'esprit de la loi sur le taux réduit de TVA appliqué sur le livre numérique".

Si l'on parle beaucoup des DRM, on parle un peu moins du format AZW propriétaire d'Amazon, seul acteur au monde à ne pas avoir rallié un format ouvert et libre qui vous permette d'accéder à vos bibliothèques sur toutes les machines sur le marché, tablettes et ordinateurs compris. Les livres achetés aujourd'hui, voudrez-vous les prêter demain sans contrainte à vos proches, les relire dans quelques années sans avoir à préjuger de tel ou tel matériel? Faire le choix d'Amazon aujourd'hui très bien, mais demain? Et vos livres, perdus? Un argument de poids au moment de choisir tel ou tel lecteur. Puisque les éditeurs européens n'ont pas réussi à fléchir quoique ce soit en la matière -malgré l'insistance grandissante-, puisque les décisions de Bruxelles ne sont pas encore là, c'est sans doute les lecteurs eux-mêmes qui trancheront. A l'heure où Amazon entre en Europe en voulant non imposer de force son format propriétaire, il est peut-être bon de rappeler que dans nos contrées les livres ne sont pas des marchandises tout à fait comme les autres, qu'ils véhiculent des textes et des idées ouverts au plus grand nombre. Si vous ne voulez pas voir vos bibliothèques prisonnières d'un seul éco-système de lecture, pesez bien le pour et le contre au moment de faire votre choix. Mon conseil, préférez l'ePub!

Un mois après le lancement du Kindle en France, intéressant de regarder les best-sellers, dans l'ordre Maupassant, Jules Verne, Zola et le dernier Goncourt. Les acheteurs font le plein de leurs bibliothèques avec des compilations à très bas prix. Un créneau sur lequel les éditeurs sont absents et c'est bien dommage. On va au plus pressé sans tout à fait trop de garantie sur les sources et la qualité de ces textes. A signaler que des versions ePub de grande qualité sont disponibles sur la Bibliothèque du Québec et ce gratuitement.

WebTvCulture revient sur l'arrivée du Kindle en France. Sur les avantages qualité correcte, prix et catalogue, il pointe lui aussi sur les principaux défauts, modèle basique, navigation et saisie laborieuse, format propriétaire.

Mobipocket, c'est fini. La petite société française pionnière rachetée par Amazon en 2005 va mettre la clé sous la porte à partir de janvier 2012. Amazon l'a annoncé cette semaine aux éditeurs. Sans surprise finalement tant le site ne fonctionne plus qu'au ralenti (via TheDigitalReader).

20% de remise sur le Goncourt 2011, en fait seulement 15% avec la remise de 5% sur le livre papier. C'est le minimum syndical, même chose pour le Renaudot. On recule, c'est le progrès, c'était 30% l'année dernière sur le Goncourt précédent avec un prix sous la barre symbolique des 15€. A ces niveaux de prix, à oublier bien sûr. Pour son premier rendez-vous médiatique français, Amazon enfonce le clou avec un commentaire ironique "Ce prix a été fixé par l'éditeur". C'est le cas de tous les livres en France. Baisse de la TVA ou pas, nul doute que la partie de poker risque rapidement de changer de main, si l'on croit qu'Amazon mise sur l'Europe pour véhiculer ce type d'annonce honteuse. Le genre de situation qui doit particulièrement horripiler Jeff Bezos, il va y avoir du sport d'ici quelques temps. Et Amazon a des bons moyens de pression...

Libraire, éditeur, maintenant bibliothécaire. Amazon lance aujourd'hui son service de prêts de livres numériques aux Etats-Unis. Le communiqué de presse ici. Accès avec le Kindle à 5000 titres dont une centaine de best-sellers figurant sur les listes du New York Times. "Le service, qui permet d'emprunter un livre par mois maximum, est lié au service Amazon Prime, un abonnement coûtant 79 dollars (57 euros) et qui donnait jusqu'ici accès à des contenus diffusés en flux continu et à diverses promotions. En France, un service similaire existe, mais il ne donne pour l'instant pas accès au prêt de livres numériques" (via Le Monde).

Un test bien complet du Kindle "français" chez nos amis de Clubic. Enfin quelqu'un qui pointe sur le cloisonnement de l'écosystème Amazon:

"En proposant une version francisée de son célèbre Kindle et un catalogue d'ouvrages adapté encore timide mais en bonne progression, Amazon adresse au peuple de l'hexagone le «je vous ai compris» tant attendu. Certes, maintenant nous pouvons nous plaindre d'hériter de la version entrée de gamme des Kindle, sans 3G ni écran tactile ou clavier physique… Le cloisonnement de l'écosystème Amazon derrière son format propriétaire AZW reste également une limitation gênante, voire rédhibitoire pour qui lorgne sur les catalogues en ePub ou PDF protégés. Enfin, l'accéléromètre et le port d'extension de mémoire demeurent ignorés. Cependant, le Kindle 4.0 dispose d'atouts essentiels: son interface simple, sa réactivité exemplaire, son écran agréable, ses fonctionnalités utiles et bien sûr son prix! En pariant sur un développement massif du catalogue d'Amazon.fr, pari qui n'a rien de vraiment osé, on peut facilement arriver à la conclusion que le Kindle 4.0 est l'un des meilleurs livres électroniques du marché… en attendant une version tactile."

La galerie de photos est bien fournie, bravo.

C'est la question que je me posais à l'époque avec ce billet daté de janvier 2010. Je le remets dans son intégralité tant il me semble coller à l'actualité d'Amazon et de son programme KDP en France:

"Cela n'aura pas tardé. Quelques jours seulement après l'annonce d'Amazon sur son partage des revenus trois auteurs britanniques abonnés aux listes des meilleures ventes, Ian McEwan, Martin Amis et Anthony Beevor demandent une réévaluation conséquente du taux de rémunération des auteurs dont les ouvrages sont distribués au format électronique, rapporte le Times. Actuellement fixé à 25% du prix de vente, ce taux devrait selon eux atteindre 75%, compte tenu du faible coût de la production et de la distribution d’un livre numérique, comparé à celui d’un livre imprimé. La Society of Authors, qui rassemble 8.500 écrivains en Grande-Bretagne, réclame quant à elle un taux général de 50% et de 75% pour les écrivains reconnus (via LivresHebdo).

A traduire évidemment dans quelques mois, auteurs X, Y et Z, tribunes dans Le Monde et la SGDL. C'est PublishersWeekly qui fera le communiqué.

Des voix commencent à s'élever Outre-Atlantique sur ce qui se trament en coulisses avec Amazon et Overdrive dans l'univers des bibliothèques. Si vous voyez des échos francophones, faites-moi signe je relaierais. Merci à Lionel.

Une annonce importante, le Kindle supportera bien l'HTML5 au travers du format propriétaire Kindle Format 8, la nouvelle mouture préparée par Amazon qui succédera à l'actuel Mobi 7. L'annonce a été faite sur le site d'Amazon qui entend bien fournir aux éditeurs les outils pour réaliser leurs propres livres enrichis pour les différents Kindle de la marque mais surtout bien entendu pour le prochain Kindle Fire. C'est bien toujours Amazon contre le reste du monde qui utilise le format ePub3 validé dans sa version définitive en septembre dernier (via Teleread). Le message suivant sur le forum:

We're pleased to announce a wide range of new features and enhancements - including HTML5 support - coming in Kindle Format 8 (KF8). KF8 is the next generation file format for Kindle books - replacing Mobi 7. As showcased on Kindle Fire, KF8 enables publishers to create great-looking books in categories that require rich formatting and design such as children's picture books, comics & graphic novels, technical & engineering books and cookbooks. Kindle Format 8 replaces the Mobi format and adds over 150 new formatting capabilities, including fixed layouts, nested tables, callouts, sidebars and Scalable Vector Graphics, opening up more opportunities to create Kindle books that readers will love.

Kindle Format 8 books have already been created by a number of publishers, some of which were on display at the Kindle Fire launch. In the coming months, we will roll out KF8 to our latest generation Kindle e-ink devices as well as our free Kindle reading apps. Stay tuned for more information regarding the upcoming releases of Kindle Publisher Tool enhancements and new Kindle Publisher Guidelines that will help publishers use these new capabilities.

More information about the new capabilities in Kindle Format 8 is located at http://www.amazon.com/KindleFormat.

Sincerely,

The Kindle Team

Une petite démonstration du Kindle qui vous fera peut-être patienter pour découvrir d'autres modèles. Un peu partial mais c'est vrai que l'utilisation d'un clavier de ce type parait maintenant complètement anachronique. On n'a pas droit au meilleur d'Amazon en France!

PS: à signaler aussi un test sur eBouquin.

On va de surprise en surprise quand on regarde de près le catalogue présent sur le KindleStore. Non seulement Amazon adopte son format de fichier propriétaire mais en plus s'affranchit complètement de toute codification internationale standard.

Exemple:

• Format : Kindle Edition
• Taille du fichier : 898 KB
• Editeur : Editions Gallimard (5 août 2011)
• Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.
• Langue : Français
• ASIN: B005P3R58W

L'ensemble des ISBN du livre numérique en question "L'Art Français de la guerre" de Alexis Jenni chez Gallimard est donné par le distributeur Eden-Livres. Aucune indication d'un ISBN spécifique pour Amazon. En clair, la version d'Amazon ne semble tout simplement pas exister au sein de la codification internationale. A t-elle seulement était faite auprès de l'AFNIL?

"L'Amazon Standard Identification Number (ASIN, littéralement «numéro d'identification standard Amazon») est un code d'identification de produit utilisé par Amazon.com.

Chaque produit vendu par Amazon et ses filiales est doté d'un numéro ASIN unique. Si un livre possède déjà un numéro ISBN, alors dans ce cas les numéros ASIN et ISBN sont les mêmes; les livres qui n'ont pas d'ISBN et les autres produits se voient quant à eux attribuer un nouveau numéro lorsqu'ils sont ajoutés au catalogue.

L'ASIN est notamment utilisé pour construire les URL des fiches descriptives des produits. Il fait partie des informations techniques relatives à un produit. Il est possible de faire une recherche interne à partir d'un numéro ASIN.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, l'ASIN n'est standard qu'au sein des filiales du groupe Amazon, et n'est pas utilisé en dehors" (via Wikipedia).

Si on lit précisément la notice donnée sur le site Amazon, un livre numérique n'est donc pas considéré comme un livre pour Amazon et donc par les éditeurs français qui vendent sur Amazon.

Pourquoi les éditeurs français n'ont-ils pas fournis dans leurs métadonnées des ISBN spécifiques à Amazon qui devraient se trouver à la place du numéro ASIN? Cet absence de toute codification de l'éditeur pose bien des questions. En clair, au regard de la loi sur le prix unique d'un livre numérique, en cas de conflit, quel pourrait être le recours réel sur un "produit" qui sortirait de toute codification clairement établie par l'éditeur? On peut se poser la question. Tous les libraires vendant un livre numérique au format ePub dument référencé tombent sous l'application de la loi sur le prix unique. Amazon semble bien en position d'exception qui vend son propre "produit", sans aucune référence normalisée de l'éditeur.

Pourquoi Amazon risque bien de tout embarquer? Pas seulement au niveau de son Kindle à 99€. Essayer seulement de chercher en trois clics (c'est la règle) les titres de la rentrée littéraire sur ePagine, Numilog, Fnac, 1001libraires, Placedeslibraires, eBookSurf, Immatériel, Feedbooks, BookeenStore et Amazon. Top chrono. Il faut être une brême pour ne pas arriver ici en deux clics. Toute l'offre classée par prix littéraires. Fnac, Feedbooks (87 livres) et eBooksurf (146 livres) s'en sortent bien aussi. Pour le reste, j'ai assez rapidement jeté l'éponge. Edifiant malheureusement.

A mettre bien entendu en lien avec mon billet d'hier, Amazon entre en concurrence frontale avec les éditeurs américains en devenant lui-même éditeur de livres. Pas seulement "passeur" de livres auto-publiés mais bien éditeur avec une structure éditoriale propre pour repérer les auteurs, une véritable politique éditoriale, garante de la qualité des textes publiés et de leurs adéquations au marché:

"Selon le New York Times, cent vingt-deux ouvrages vont être publiés directement par Amazon, cet automne. Les ouvrages seront à la fois disponibles aux formats numérique et physique, et couvriront toute une gamme de genres littéraires. Avec cette stratégie, "Amazon sera en compétition avec les maisons d'édition new-yorkaises, qui sont aussi ses principaux fournisseurs". Avec les différents modèles de sa liseuse électronique, le Kindle, Amazon est largement dominant dans le secteur du livre numérique. Amazon représente 67% du marché, contre 22% pour le Nook, selon les chiffres de Goldman Sachs."

(via LeMonde).

Etape suivante, message en anglais dans ma boite mail hier, Amazon porte le fer avec l'ouverture de sa plateforme KDP (Kindle Direct Publishing) en France, qui invite les auteurs à contracter directement avec eux. A la fois pour ceux qui n'auraient pas encore signés leurs avenants numériques ou pour ceux qui "recherchent éditeurs désespéremment". La démarche est aussi à destination des éditeurs qui voudraient se passer de plateforme de distribution intermédiaire. Suivez le guide!

PS: premier cas d'école est bien entendu Marc Lévy.

October 2011 Edition

Kindle Direct Publishing (KDP) Now Enables Authors and Publishers to Independently Publish Their Books in the Amazon.fr Kindle Store KDP authors and publishers can now utilize the new French language KDP website and support to make their books available in France, Germany, the UK, US and more than 100 countries worldwide, while continuing to own the rights to their books. Kindle Direct Publishing (KDP) is a fast, free and easy way for authors and publishers to make their books available to Kindle customers worldwide via Kindle, on the web with Kindle Cloud Reader and on free Kindle reading apps for Android, iPad, iPhone, iPod touch, Windows Phone, PC and Mac. Any books you've published through Kindle Direct Publishing which have rights in France are already available in the new Kindle store on Amazon.fr, based on the list prices and royalty plans you've provided for the Amazon.com store. The popular KDP 70% royalty option is also now available for books sold in France, Belgium, and Monaco; and authors and publishers can receive their payment in Euros, British pounds or US dollars. For more information and program terms, please visit http://kdp.amazon.fr.  "Authors and publishers can now reach more readers by using Kindle Direct Publishing to make their books available to French customers in the new Amazon.fr Kindle Store, as well as customers all over the world," said Greg Greeley, vice president, European Retail. "Authors in many countries have already seen tremendous success with KDP, like American author John Locke who has sold more than 1 million Kindle books using KDP, and we're happy to bring the program to French authors and publishers." For the full press release, click here

Les premiers ont dû être livrés cette semaine. Le Kindle désormais disponible sur le site français, 48h de délai de livraison. Attention, le chargeur secteur n'a pas l'air d'être compris dans les 99€, il vous faudra rajouter 9,99€, c'est quand même extrêmement pratique. Aujourd'hui, la chronique de Jérôme Colombain sur France-Inter. Le site "Comment ça marche" a fait un premier test, ils sont plutôt convaincus!

Voltaire à la rescousse du Kindle Fire! Encre, plume, papier, caractère mobile, page imprimée... Le tout qui finit dans le sable! Un choix sans doute pas si anodin, on attend le commentaire de notre ministre de la Culture!

PS: La phrase exacte est:  «Il en est des livres comme du feu de nos foyers; on va prendre ce feu chez son voisin, on l’allume chez soi, on le communique à d’autres, et il appartient à tous». Extraite des Lettres Philiosophiques (via JDK).