852 notes dans la catégorie "Libraires"

Barnes and Noble: le Nook par l'Angleterre!

NookzealousBarnes and Noble l'avait annoncé, les deux Nook seront bientôt disponible en Europe! Tout d'abord en Angleterre dans un "avenir pas trop lointain", l'annonce a été faite hier. Pour nous, ce sera plus facile d'aller acheter le meilleur livre électronique à Londres qu'à New York! Partenariat ou ouvertures de boutiques propriétaires, Barnes n'a pas encore tranché.

S'exprimant devant des associations d'éditeurs, Theresa Horner, vice-présidente pour les contenus numériques pour B&N, a déclaré: "Notre objectif était à l'origine de travailler à partir de notre plateforme qui connait un grand succès aux Etas-Unis, cela avant de proposer nos lecteurs à l'étranger... Nous travaillons beaucoup plus étroitement à cela maintenant, et j'imagine que dans un avenir pas trop lointain, vous serez en mesure de trouver un de ces appareils ici."

Le PDG, William Lynch, avait annoncé en novembre un lancement international sans préciser la date. Il avait dit qu'une annonce serait faite dans les quatre mois.

La spéculation s'est développée que B&N pourrait faire affaire avec Waterstone, la chaîne britannique s'apprêtant à lancer un ereader au Royaume-Uni début de 2012. A propos de cette entrée de Waterstone, Horner a déclaré: "Je pense que pour B&N ce serait une opportunité importante d'avoir une chaîne de magasins de livres pour la vente de produits liés aus livres, et si vous pensez de manière créative la vente de contenus, il y a une infinité de possibilités à suivre cette voie-là."

Elle a également souligné l'importance de rejoindre une librairie physique et d'intégrer l'expérience numérique en son sein, remarquant que pour les acheteurs du Nook le conseil en magasin est la deuxième raison pour laquelle ils l'ont choisi par rapport au Kindle d'Amazon. Elle a refusé de commenter le partenariat WH Smith/Kobo, disant qu'elle n'avait pas eu la chance de se rendre à un magasin WHS lors de son séjour à Londres pour voir l'appareil.

Theresa Horner a ajouté que le développement de nouveaux produits faisaient maintenant beaucoup plus partie des conversations en cours entre Barnes & Noble et les éditeurs aux Etats-Unis. B&N s'implique dans le processus de publication, en travaillant comment le contenu peut être développé pour l'appareil de lecture électronique, et les éditeurs prenant également en compte le rôle des détaillants.

Elle dit: "Il y a beaucoup de conversations avec les éditeurs, un grand nombre de partenariats à l'avenir. Que sommes nous capable de faire numériquement?, ce n'est pas une conversation qui se serait passé il y a deux ans." Elle a ajouté que le défi actuel en termes de contenus est de trouver comme vendre des contenus non-fiction en numérique, et que le contenu auto-publié était une «conversation énorme dans l'espace numérique" aux Etats-Unis pour le moment. Dix pour cent des titres sur les listes B&N de best-sellers sont produites par un programme d'auto-édition, publicité comprise.

En utilisant les chiffres de l'enquête de 2011 BookStats, produit par le PAA, Horner a confirmé que les revenus d' ebook aux États-Unis représentait 6% du chiffre d'affaires du commerce global, ce qui équivaut à 864M$. Elle a ajouté qu'elle prévoyait que les ebooks  pourraient faire jusqu'à 50% du marché américain en 2015. Elle a ajouté: «Si vous vous préparez pour un marché comme cela, alors vous serez prêt."

Elle a également confirmé que les lecteurs numériques lisaient plus, citant des chiffres de Harris Poll International, 20% des personnes aux États-Unis lisent 21 livres ou plus par an, mais 27% des utilisateurs de e-readers lisent 21 livres ou plus par an. 16% des lecteurs américains lisent de 11 à 20 livres par an, passant à 32% pour les propriétaires de e-readers. Horner a également souligné que les clients numériques n'achètent pas entièrement en numérique, identifiant trois "canaux" d'acheteurs, ceux achetant 16 livres imprimés/ebooks dans les 3 derniers mois, comparativement à ceux achetant 5 livres respectivement soit en imprimé, soit en numérique. Elle a dit: "Il y a une opportunité d'être dynamique dans les trois canaux."

Si tous les libraires du monde pouvaient vendre des Nooks, moitié les livres B&N en anglais, moitié les livres pour eux dans leurs propres langues! A good deal!

(via TheBookSeller).


Bibliosurf : Google m'a tué

Petit message sur Twitter qui nous confirme que Bibliosurf va fermer:

Librairie Bibliosurfbibliosurf Librairie Bibliosurf
Il vous reste exactement une semaine pour passer vos commandes sur la librairie bibliosurf bibliosurf.com | avant fermeture définitive

Je suis déjà revenu sur les difficultés que rencontrait Bernard Strainchamps depuis plusieurs mois avec les nouveaux algorythmes de Google. Un dernier constat d'impuissance en fin de semaine dernière. Il jette l'éponge. Une descente inéluctable qui pose bien des questions pour des acteurs indépendants. Bien triste de voir la page Bibliosurf se tourner ainsi...

UltimaBooks: la librairie ultime italienne

UltimabooksEvénement chez nos amis italiens avec la création de la librairie UltimaBooks. C'est le site bien connu Simplicissimus, le pionnier dans le domaine en Italie, qui lance cette nouvelle plateforme de ventes de livres numériques et de ereaders/ lettori Ebooks (c'est la dénomination italienne!). Une navigation particulièrement originale, entièrement personalisable par l'utilisateur, qui tranche avec ce qui se fait habituellement. C'est vous qui construirez votre librairie "Ultime". Plus de détails donné par le directeur du site:

"Comme vous le verrez, le magasin est en italien (nous allons bientôt lancer également une version internationale) mais néanmoins, je voudrais vous montrer la démarche que nous avons adoptée.
Jusqu'à présent, dans les librairies électroniques, nous avons été habitués à un «push» avec l'approche: "quelqu'un", un chef de produit, un algorithme, un outil d'analyse, décide quels sont les titres les plus importants pour vous et les met sur les pages pertinentes de la boutique.
Ultimabooks.it renverse cette approche, et met le contrôle dans les mains du client. Dans notre site nous proposons l'exploration des étagères, et d'améliorer au fur et à mesure pour chacun puisqu'elles sont entièrement personnalisables, en fonction de son choix!
En utilisant les commandes sur le côté droit, chaque étagère peut être déplacé, supprimé, caché ou... ajouté à la page d'accueil par le client lui-même.
Etes-vous intéressé par la science-fiction? Ajoutez une étagère et nous allons demander au système de la remplir avec les ebooks de cette catégorie!
Etes-vous intéressé par un seul auteur? Ajoutez une tablette avec le nom de l'auteur!
Etes-vous prêt à suivre un domaine très spécifique? Ajoutez une autre étagère dans laquelle nous allons mettre tous les résultats actualisés de votre requête, analysés avec notre moteur de recherche conceptuel puissant!
Et évidemment, les étagères sont persistantes, la prochaine fois que vous reviendrez à la boutique, vous aurez toutes les mises à jour dans l'ensemble de vos étagères, alors vous aurez votre eBookstore PERSONNEL.

Prochaine étape? Au premier trimestre 2012, nous allons déployer la dernière fonctionnalité: les clients seront en mesure de partager leurs propres étagères, donnant à chacun la possibilité de ramasser les sélections les plus intéressantes.
Après cela, nous allons ouvrir la technologie pour chaque détaillant particulier qui voudra la mettre en œuvre."

Merci à Marco Croella. Bravo, un classement que ne renierait pas le grand Alde Manuce dans les rayonnages de sa propre librairie à Venise. Longue vie à UltimaBooks!


Marché britannique: Amazon impose sa loi

Er_photo_156958_52Un tableau intéressant repéré par Actualitté sur les prix des 10 meilleures ventes papier/ebooks sur le marché britannique entre Amazon, WHSmith et Waterstones. Une étude menée par ExpertReviews en août dernier. Sans surprise Amazon impose un laminage vers le bas pour le numérique, entre 20 et 35% en moyenne de différence de remise sur les prix. Malgré le contrat d'agence en vigueur, le constat est bien là. Une situation en tout point comparable à celle des Etats-Unis début 2010. Vous remplacez Waterstones par la Fnac et WHSmith par Virgin. Vous avez une idée du marché français sans loi sur le prix unique. Ne parlons même pas de la situation de la librairie indépendante. Qui peut résister à Amazon en l'état sur le marché britannique?


La librairie Castela en danger

Image_71294984La célèbre librairie Castela sur la Place du Capitole à Toulouse menacée de fermeture. En cause une hausse de loyer faramineuse. Beaucoup de réactions sur la région toulousaine, la mobilisation est grande. Avec en ligne de mire l'ouverture d'une boutique Orange. On pourra toujours acheter des livres sur le fameux cloud en 2013... (via La Dépêche).

PS: une pétition circule, près de 700 signatures déjà. A signaler également le billet de François Bon.


Barnes and Noble vise le leadership

NookBarnes and Noble bien décidé à devenir le leader du livre numérique aux Etats-Unis. L'annonce reçue dans ma boite aux lettres, ce vendredi (mais il y en aura sans doute d'autres), les NookTouch sont à 79$, au prix plancher des Kindle bas de gamme. Quand le meilleur lecteur sur le marché est en plus au meilleur prix, c'est fort! B&N en a profité la semaine dernière pour annoncer des prévisions ambitieuses sur les ventes d'ebooks qui passeraient de 250M$ en 2010 à à plus de 2 milliards en 2015. Une paille... Qui dira encore que les libraires sont en panne sur le numérique? (via PublishersWeekly).


ArtBookMagazine : librairie d'art contemporain sur l'iPad

Art-Book-Magazine-Presse-3Une librairie spécialement consacrée à l'art contemporain, c'est ArtBookMagazine. Communiqué de presse avec le lancement aujourd'hui sous forme d'une application gratuite à télécharger sur l'iPad. A découvrir, elle vous permettra d'accéder à des ebooks d'art contemporain en anglais et en français. L'adresse est ici.

"Nous avons le plaisir de vous annoncer la création de la première librairie d’ebooks d’art contemporain et alentour, indépendante et singulière, pour tablette tactile iPad.

Une centaine de livres et de revues, gratuits et payants, sont déjà disponibles.
Vous y découvrirez des exclusivités, des rééditions d’ouvrages épuisés ou des adaptations, des versions enrichies ou des créations numériques.
Notre librairie, régulièrement enrichie, comprend catalogues, magazines, essais, livres d’artiste, bandes dessinées et romans."


1001 libraires : 27 sites de libraires associés

1001sites_16_-2351001 libraires, c'est maintenant près de 300 libraires en France dont les stocks remontent pour les trouver près de chez vous. A signaler 27 libraires en France qui vendent aussi du livre numérique au travers de leurs sites faits sur mesure. De Yvetot à Perpignan, de Lesneven à Metz. Le livre numérique, c'est aussi chez les libraires, parlez-en avec le vôtre. A découvrir ici.


Rentrée littéraire : un point numérique

Prix_litt_2011Christophe Grossi revient sur la rentrée littéraire et les versions numériques disponibles sur le blog ePagine avec un point complet. Prix moyen aux alentours de 13,50€ pour ces 19 titres, avec des DRM à tous les étages. Confirmation des éditeurs que les chiffres de ventes se situent effectivement autour de 1%. A ces niveaux de prix, on se contentera pour le mieux d'acheter des titres que l'on aurait de toute façon acheté en version imprimée. Inciter à la lecture numérique et à la découverte n'est surtout pas l'objectif des éditeurs pour l'instant, le message passe cinq sur cinq. Si l'offre des matériels est là, la politique des éditeurs n'a pas bougé d'un iota depuis trois ans. Attendons la soi-disant baisse de la TVA en fin d'année et surveillons les réseaux. On en vient à espérer qu'Amazon fera sauter les verrous, Amazon au secours de l'Hadopi. "L'année 2012 sera l'année du diagnostic, car les offres légales peinent à combler les attentes du public", c'est peu de le réaffirmer...

Je redonne la liste complète, merci Christophe.

Ceux qui sont disponibles en numérique
Prix Goncourt 2011 : L’Art français de la guerre, Alexis Jenni – Gallimard
Prix Renaudot 2011 : Limonov, Emmanuel Carrère – P.O.L
Prix Renaudot essai 2011 : Fontenoy ne reviendra plus, Gérard Guégan – Stock
Grand prix du roman de l’Académie Française 2011 : Retour à Killybegs, Sorj Chalandon – Grasset
Prix Femina roman français 2011 : Jayne Mansfield 1967, Simon Liberati – Grasset
Prix Femina étranger 2011 : Dire son nom, Francisco Goldman – Christian Bourgois
Prix Médicis roman français 2011 : Ce qu’aimer veut dire, Mathieu Lindon – P.O.L
Prix Médicis roman étranger 2011 : Une femme fuyant l’annonce, David Grossman – Seuil
Prix Médicis essai 2011 : Dans les forêts de Sibérie: Février–Juillet 2010, Sylvain Tesson – Gallimard
Goncourt des lycéens 2011 : Du domaine des Murmures, Carole Martinez – Gallimard
Renaudot des lycéens, Prix du roman France Télévisions et Prix du roman Fnac 2011 : Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan – JC Lattès
Prix Virgin/Lire 2011 : Scintillation, John Burnside – Métailié
Prix Trop Virilo 2011 : Le Système Victoria, Éric Reinhardt – Stock
Prix d’automne 2011 de la SGDL pour l’ensemble de son oeuvre : Régine Detambel

Ceux qui ne sont pas disponibles en numérique (à ce jour)
Prix Virilo 2011 : Dino Egger, Éric Chevillard – Minuit
Prix Décembre 2011 : Le Dépaysement: voyages en France, Jean-Christophe Bailly – Seuil
Prix Décembre 2011 : Gaston et Gustave, Olivier Frébourg – Mercure de France
Prix Femina essai 2011 : L’Homme qui se prenait pour Napoléon, Laure Murat – Gallimard


TVA: ça paiera le G20...

G20Il y a des jours comme ça où le hasard fait que les chiffres s'entrechoquent. J'apprends selon les estimations du SNE que l'augmentation de la TVA sur le livre de 5,5 à 7% va permettre de collecter 60 millions d'euros supplémentaires. 60 millions, bon sang, cela me disait quelque chose. Mais c'est bien sûr, c'est la somme que la France a déboursé pour l'organisation du G8 et du G20, c'était dans l'Expansion, toute à l'heure. On sait maintenant pourquoi on va mettre à mal la vente des livres en France, de plus en plus contents les libraires...


Librairies indépendantes en danger

SempéA lire l'article de Télérama cette semaine sur les menaces qui pèsent sur la librairie indépendante (avec le merveilleux dessin de Sempé ci-contre). Un article sorti avant l'annonce de la hausse de la TVA, des libraires qui n'ont pas besoin de cela en plus. Marges trop faibles, Charges trop élevées, rentabilité faible, surproduction... Beaucoup de symptomes sur lesquels pointaient déjà notre libraire en colère. L'article esquisse seulement le livre numérique, mais il apparait aussi en filigrane avec des parts de marché en moins.


Orange en chevalier blanc

OrangeOn en sait un peu plus sur les partenaires d'Orange sur ce fameux projet de bibliothèque numérique "dans les nuages" qui sollicite les fonds du grand emprunt, le dossier a été déposé dimanche dernier. Vous vous rappelez, l'histoire du "droit de lecture numérique". Ils sont tous là ou presque, au chevet du malade, des malades devraient-je dire:

"Parmi la quinzaine de sociétés qui ont répondu à l’appel, on retrouve côté e-distributeurs: EdenLlivres (Gallimard, La Martinière et Flammarion), Editis et Immatériel, La Procure (Paris), Lamartine (Paris) ou encore le Syndicat de la librairie française, côté libraires et les compagnies SFR et ePagine, en charge de la diffusion des œuvres dans le futur projet. Les entreprises Dilicom -spécialisée dans la transmission de commandes-Argia, société de services dédiée aux logiciels libres et l’Institut des télécoms ont également fait savoir qu’elles prendraient part au projet."

Aucun partenaire stratégique majeur côté matériel. C'est bien là le problème. Un projet qui devrait aboutir au mieux fin 2012 -rajouter six mois encore-, une éternité donc (allez donc demander ce qu'ils en pensent en Angleterre un an après l'arrivée du Kindle). Une solution peut-être à très long terme, d'ici là les parts de marché seront largement prises... Combien de lecteurs distribués sur le marché français à cette date? Sur des modèles que Orange ne pourra, de toute façon, pas desservir? J'espère que l'estimation figure dans le dossier du grand emprunt (via MyBoox).


Divorce libraire-éditeur

DivorceA lire ce billet sur Envie d'Ecrire qui se demande si le numérique ne va pas finir de consommer le divorce libraires-éditeurs. On se rappelle des déclarations fin septembre qui avaient accompagnées l'ouverture vers Apple/Amazon. Une onde de choc très ressentie chez les libraires. Aujourd'hui une hausse de la TVA qui risque bien de jeter encore de l'huile sur le feu, s'il n'y a aucun effort des éditeurs en direction des libraires. Les quelques points de marge en fin d'exercice qui vont manquer. Il y a de quoi être en colère chez les libraires. A verser au dossier, je suis tombé par hasard sur cette vidéo de la visite de Frédéric Mitterrand au printemps dernier aux Etats-Unis, vous vous rappelez. A écouter les quelques propos à 4'05'', "le consommateur n'attend pas/inquiétude dans l'opinion qui n'est pas au climax de ce qu'elle pourrait être" dans une conversation avec le responsable d'Amazon. On aurait bien aimé en écouter plus. Il est pour quand le climax? Les libraires apprécieront...

PS: à propos de la TVA, lire le billet sur les Echos et les propos d'un responsable du SNE:

"Nous sommes très surpris d'apprendre cela sans qu'il y ait eu aucune concertation du secteur, même si nous comprenons la logique budgétaire", poursuit-il.
"Dans l'esprit, cela apparaît comme un retour en arrière pour un enjeu budgétaire très modeste, cela semble en contradiction avec une certaine liberté offerte aux acteurs de la chaîne du livre et vient contrer l'esprit de la loi sur le taux réduit de TVA appliqué sur le livre numérique".


Marché français en perspective

Sales-upQuels objectifs de ventes pour tous ces nouveaux lecteurs qui sortent en cette fin d'année en France? Avec la baisse des prix, l'arrivée d'offres lecteur/librairie d'Amazon et de la Fnac (avec un produit enfin de qualité), c'est le moment qu'attendait encore beaucoup pour s'équiper. C'est le cas de pas mal de lectrices de mon entourage. A titre indicatif, Amazon avait vendu environ 300.000 exemplaires de son Kindle sur le marché anglais l'année dernière à la même époque. Davantage en France un an après, avec la baisse des prix? Rappelons que 5% des 2,8 millions d'abonnés de la Fnac, c'est déjà 140.000 exemplaires. Je ne me hasarderais pas à des pronostics; même si l'offre de livres reste encore maigre et bien trop chère, les lecteurs numériques arrivent à un rapport qualité/prix intéressant dans les achats de fin d'année pour le grand public, ils vont interpeller tous ceux qui lisent régulièrement. Reste à savoir si ceux-ci iront bien se procurer leurs livres au bon endroit. A suivre...


Livre numérique : inégalité devant les taxes

FiscalBernard Strainchamps qui anime le site Bibliosurf et plus récemment la librairie numérique Ebooksurf avait alerté récemment sur les conséquences des algorithmes de Google (notamment au travers de la mise en place de Panda) sur la visibilité de la librairie, un problème qui concerne bien évidemment tous les libraires indépendants. Le site Owni lui a ouvert aujourd'hui ses colonnes. D'autre part, Bernard pointe le doigt sur l'inégalité du traitement fiscal du livre numérique en France et lance une pétition qui interpelle directement nos politiques:

"Depuis 5 ans, Bibliosurf travaille au basculement progressif vers le livre numérique... et constate avec regret que quelques grandes multinationales profitent de la mutation technologique pour asseoir leurs emprises sur un secteur du livre déjà fragilisé par la crise.

Bibliosurf, par cet appel, demande que tous les lecteurs (liseuses ou tablettes) mis à disposition du public soient interopérables: le client est libre d’acheter où il veut son livre numérique et ne doit pas être captif d’un système.

Bibliosurf, par cet appel, demande aussi une égalité de traitement sur le plan fiscal. Apple et Amazon ont installé leurs sièges sociaux au Luxembourg. Pour les ventes de livres numériques, ces sociétés ne reversent même pas la TVA à l’Etat français, bénéficiant d’une exonération. Pour information, les librairies françaises reversent 19.6% de TVA à l’Etat français. Ainsi au Luxembourg, seul un quart du prix d’un livre numérique (les prestations techniques) est soumis à un taux de TVA de 15%, et les trois quarts du prix (les droits d’auteur) sont taxés à 3%.

En signant cet appel de la librairie Bibliosurf, vous réclamez le rétablissement d’une égalité de traitement fiscal de tous les acteurs du livre et une liberté d’acheter les livres sur la plateforme de votre choix.

A l’heure de la démondialisation, des fiscalisations sauvages alors que chez nous c’est plutôt des hausses de taxes qui nous attendent pour combler un déficit croissant, signer cet appel ne sera pas inutile."

J'espère que beaucoup de libraires et de professionnels du livre rejoindront son appel. Si vous voulez signer la pétition, déjà près de 200 personnes, c'est par ici.

PS: relais dans Libération demain:

"L’image de David contre Goliath ou du Vaillant Petit Tailleur s’impose à l’esprit. Un modeste et volontaire libraire en ligne français a décidé de monter au créneau contre «quelques grandes multinationales qui profitent de la mutation technologique pour asseoir leurs emprises sur un secteur du livre déjà fragilisé par la crise»".


Les libraires passent à l'Orange

MathieudemonchaslinAcheter des livres avec son numéro de portable. On en sait un peu plus aujourd'hui sur le type d'offre que proposera Orange en partenariat avec les libraires:

"Le 18 octobre prochain sous l’égide de l’opérateur Orange, rejoint depuis peu par SFR, une trentaine de libraires indépendants et des éditeurs vont se retrouver pour lancer un test, d’un coût de 5 millions d’euros, alliant la distribution numérique aux boutiques physiques. Le projet va être présenté à la commission du grand emprunt avant la fin de l’année, et il devrait être opérationnel au cours du premier semestre 2012.

«Aujourd’hui, de nombreuses personnes se rendent dans les bars-tabacs pour recharger leurs cartes de téléphonie mobile alors qu’elles pourraient le faire sur Internet, explique Matthieu de Montchalin, président du Syndicat de la librairie française (SLF). De la même façon, nous voulons permettre à nos clients de choisir un livre sous sa forme papier et/ou numérique dans nos boutiques. En donnant son numéro de mobile, elles pourront ensuite retrouver cet ouvrage sur leur téléphone, tablette ou liseuse. Pour les libraires et les opérateurs de téléphonie il s’agit d’une opportunité très forte de créer une alternative crédible européenne face aux américains Amazon et Apple».

Plusieurs réunions se sont déjà déroulées ces derniers mois autour de groupes de travail pour résoudre les questions juridiques et commerciales liées à une telle offre.

Techniquement, Orange et SFR veulent proposer un service inspiré des sites de musique en ligne Deezer ou Spotify. Le lecteur se connectera à Internet pour accéder à son livre stocké dans le réseau (le nuage). «Il sera également possible d’accéder à l’ouvrage sur son téléphone ou sa tablette même si l’utilisateur n’est plus connecté. C’est tout l’enjeu du test de valider cela», explique David Lacombled, directeur délégué à la stratégie des contenus chez Orange.

Cette opération se fera également en partenariat avec les éditeurs et l’Institut des Télécoms. Tous ces acteurs vont solliciter le grand emprunt et Oseo pour financer ce prototype. «Nous voulons assurer aux lecteurs qu’il pourront lire un livre numérique sur n’importe quel terminal, toujours accessible et qu’il pourra le retrouver même s’il change d’opérateurs de télécommunications», insiste David Lacombled." (via le blog de l'Express).

Accéder au cloud Orange sur les Kindle, Kobo, Sony, Cybook, Pocketbook, ça marche comment? Un test à 5 millions d'euros, tiens, j'entends d'ici les commentaires de certains...


Barnes and Noble: pas de livre numérique, pas de livre imprimé

Barnes_and_noble_450Les librairies Barnes and Noble aux Etats-Unis ne garderont pas dans leurs rayons des livres qui ne seront pas par ailleurs disponibles en version numérique sur leurs Nooks. C'est ce qu'a affirmé Jaime Carey, le directeur des achats de la chaîne: "Nous ne prendrons pas de stock de livres physiques dans nos magasins, si nous ne pouvons pas proposer le format numérique. Vendre et promouvoir le livre physique dans nos magasins sans rendre disponible le livre numérique saperait la promesse envers les clients de Barnes & Noble qui est de mettre à disposition un livre, n'importe où, n'importe quand." (via LosAngelesTimes).

Vous imaginez si la Fnac décidait une telle mesure la semaine prochaine!


Ebooksurf sur la vague ebook

Ebooksurf Bienvenue à eBooksurf, la nouvelle librairie 100% livres numériques de Bibliosurf. Un développement réalisé avec la collaboration de l'équipe ePagine qui a respecté un cahier des charges précis. Une visibilité nouvelle sur le numérique qui bénéficiera bien entendu de tout l'enrichissement que réalise Bibliosurf en terme de critiques référencées, d'entretiens, etc. Cela fait un peu américain, j'espère que certains en parleront, comme il n'y a que ce qui vient des Etats-Unis qui est bien. Cela vient de sortir et c'est 100% français! A découvrir, sur la vague!


La présence des libraires sur le web en question

Dernières cartouches Un billet tout à fait symptomatique de ce qui est en train de se passer en ce moment, c'est celui de Bernard Strainchamps de Bibliosurf:

"La librairie Bibliosurf était jusqu’à ce jour une exception sur le net. Non pour le volume de commandes générées mais par le niveau de son référencement sur Google lequel assurait un trafic quotidien de 4 à 6000 visiteurs."

"A l’heure de la mondialisation, des sociétés qui défiscalisent et ne paient même pas la TVA pour des produits dématérialisés vendus en France, il n’est plus possible à un artisan d’exister sur internet.
Fait plus grave, Internet n’est plus un réseau de réseaux. Quelques multinationales dénommées Google, Facebook, Amazon ont mis la main dessus et verrouillent à présent toutes possibilités de développement à des sociétés qui se placent sur le même terrain qu’eux. Devenu parano, je vois le déréférencement massif des notices des librairies en ligne SAUF CELLE DE LA FNAC comme un billard à trois bandes de Google contre Amazon."


Christine Albanel: Orange gère vos "droits de lecture"

Albanel-livres Christine Albanel, Directrice de la stratégie des contenus chez Orange, était l'invitée de France-Culture hier soir. Christine Albanel a parlé du livre numérique et décrit un "modèle ouvert gêrer par Orange" s'opposant à des modèles fermés des grands opérateurs américains. Nous allons finalement "acheter des droits de lecture":

"Dans le modèle sur lequel nous travaillons en ce moment -je ne sais pas s'il finira par aboutir, j'ai beaucoup d'espoir-, il y a l'idée d'essayer d'intégrer les libraires. Vous le savez, en France il y a un réseau de librairies absolument extraordinaire. Et bien pouvoir aller dans une librairie, acheter un bouquin, et que le libraire vous dise, je ne sais pas, que pour trois euros de plus "vous pouvez avoir la version numérique, et puis cet auteur a fait un autre bouquin que l'on ne trouve qu'en numérique, vous pouvez aussi le trouver sur cette borne...". Sachant que finalement vous achetez un droit de lecture, France Télécom Orange étant un tiers de confiance, étant celui qui va gérer votre droit de lecture, vous retrouvez beaucoup de vocations de France Télécom Orange: la capacité d'innovation, la sécurité, la pérennité... et là je trouve que l'opérateur est complètement dans son rôle."

Sincèrement, je ne vois pas de différences avec les modèles clouds d'Apple et d'Amazon mais je demande bien volontiers que l'on m'explique... (via Numérama).


Fnac: quelle solution de lecture?

Fnac "Une nouvelle solution de lecture numérique annoncée dans les prochains jours". C'est en ces termes que la Fnac a réagi à l'annonce du Kindle en France. Reader, tablette? les deux? Si le marché des tablettes ne présente pas beaucoup de problème tant les offres Androïd sont pléthores, en revanche l'accès à des écrans eInk, réservés depuis longtemps par les leaders mondiaux, pose problème. On rappellera que la Fnac avait optés pour des dalles SiPix pour son FnacBook, une technologie abandonnée peu à peu par l'ensemble des fabricants. A moins d'un accord avec un partenaire majeur, je vois mal la Fnac venir avec une nouvelle offre de reader cette semaine. Un boulevard de plus pour Amazon. A suivre...


Christian Thorel: quel avenir pour la librairie?

Thorel Christian Thorel, directeur de la Librairie Ombres Blanches à Toulouse et nouveau président de 1001 libraires, redéfini le contour de ce portail face à Amazon et l'avenir de la librairie indépendante:

"1001libraires permet la géolocalisation des livres. Je peux savoir dans l'instant où je dois aller pour trouver le livre que je cherche au plus près de chez moi. Trois cent cinquante libraires sont actuellement géolocalisés et nous souhaitons passer à près de 600 au début 2012. Une fois le livre localisé, le portail permet de le réserver en ligne, et nous sommes quatre ou cinq à assurer également l'expédition. Le portail héberge par ailleurs les sites internet de chacune des librairies adhérentes. Il donne enfin accès à toutes les versions numériques des livres déjà édités sur papier.

Est-ce suffisant pour contrer un site comme Amazon?

Amazon a mis le monde du livre en coupe réglée. Nous n'avons plus aucun moyen de lutter contre sa situation monopolistique sur internet. Seuls les lecteurs peuvent s'y opposer en prenant conscience du danger qu'il y a à confier le commerce du livre à un seul libraire. Si on souhaite une ville avec uniquement des fast-foods et des marchands de vêtements franchisés, il faut continuer à acheter sur Amazon. Mais je pense que les librairies ont encore une place au cœur de nos villes pour peu que les lecteurs réagissent.

Vous êtes pessimiste face à l'avenir?

Parlons chiffres, une librairie comme Ombres blanches tourne autour de 1% à 2% de progression depuis trois ans. Les affaires ne prospèrent pas, elles se maintiennent dans un marché compliqué. Face à l'avenir, nous avons une vision à trois ans et nous pouvons distinguer de vagues contours à cinq ans. Au-delà on ne sait pas."

(via La Dépêche).


Fnac: on va se battre

Bompard Interview d'Alexandre Bompard, PDG de la Fnac sur Paris-Match: «La bataille n’est pas perdue, affirme-t-il. Nous allons nous bagarrer pour développer les livres numériques, qui représentent déjà 10% de l’édition aux Etats-Unis. Il est hors de question de laisser à Amazon le monopole, et la liberté de faire du dumping sur les prix. Nous militons donc pour un prix unique du livre numérique pour tous, y compris pour ceux qui sont implantés à l’étranger. Sur les autres sujets, compte tenu de notre apport à l’économie française, je trouve que nous sommes depuis longtemps, nous les grands commerçants, les oubliés des décisions des pouvoirs publics.»

On se rappellera malheureusement comment Hachette a enterré la Fnac sur ce marché fin 2008; comme d'habitude, on ne pourra pas dire que l'on aura favorisé un acteur français.